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tome 1, Chapitre 2 « Fêter le temps qui ne passe plus » tome 1, Chapitre 2

Cinq flammes minuscules vacillaient dans l’obscurité. Cinq éclats de lumière et de chaleur, si faibles qu’ils frémissaient à chaque respiration des occupantes de la pièce. Leurs lueurs se reflétaient sur une flaque d’un rouge lisse et brillant, tel du sang frais, et leurs corps minces dégoulinaient lentement vers une corolle en plastique moulée, répandant des larmes de cire pailleté sur la futilité de leur courtes existences.

“- Allez, souffle !” encouragea une des femmes assise près de l’enfant, tandis que les deux autres continuaient à chanter “joyeux anniversaire” sur un air bien connu. Elle n’avait aucune intention de manger de la cire, et ne voulait pas gâcher l’éphémère perfection du glaçage rubis vu les efforts qu’il avait coûté à leur mère.

La petite obéit, se penchant légèrement pour éviter de mettre le feu à ses boucles envahissantes, et moucha d’un trait les cinq bougies. L’obscurité fut soudain complète. Une odeur de cire chaude et de fumée emplit l’espace enténébré. Voilà, c’était fini. Une année passée, et une à venir, pleine de promesses et de doutes. Elle sentit ses yeux picoter et retint un éternuement, un parfum âcre venant lui titiller les narines derrière le voile fuligineux. Non, elle ne pleurerait pas, ni de joie, ni de tristesse, et sûrement pas à cause de la fumée irritante. Sa sœur méritait le plus beau des sourires.

Un clic mécanique retentit et une lumière vive se répandit sur la scène, éclairant la banane splendide dont elle ornait son visage. Leur mère avait tendu un de ses mains fines vers l’interrupteur, et elle se rassit bien droite face à la plus jeune de ses filles, un sourire un peu figé sur ses lèvres pleines.

“- Maintenant je peux ouvrir mes cadeaux ?” La voix aiguë de la gamine vibrait d’une excitation contenue. Attendant à peine le mouvement de tête affirmatif de sa mère, elle se jeta sur la pile de paquets multicolores posée sur un tabouret à côté d’elle en pépillant.

Sa voisine de table semblait aussi impatiente que l’enfant, sautillant presque sur sa chaise hors d’âge. La pulpeuse rouquine se démarquait parmi les autres, sa peau de lait et sa chevelure de feu n’ayant rien de comparable avec le reste de la modeste assemblée. Normal, elle était la propriétaire de la pension où résidait la petite famille, une résidence pour filles-mères située dans une banlieue paisible de la première couronne. La jeune femme gérait son bien avec une gentillesse et une générosité qui ne manquerait pas de lui causer des problèmes un jour, mais le trio ne pouvait s’en plaindre. Elle les avait acceptés ici, toutes les trois, sans regarder de trop près leurs papiers et sans exiger de garants : ses pensionnaires avaient des histoires plus sinistres les unes que les autres, aussi se montrait-elle particulièrement compréhensive et attentionnée. Tout le monde ici l’adorait. Calliopé avait d’ailleurs complètement craqué pour son sourire de môme qui lui faisait d’adorables fossettes. Et pour ses rondeurs appétissantes, il fallait bien l’avouer.

Elle n’aimait pas avoir à lui mentir. Pourtant l’histoire personnelle qu’elle lui avait servi à leur arrivée, huit mois plus tôt, était un ramassis de bobards. Impossible de lui dire qu’elle, Calliopé, vingt trois ans au compteur, était la sœur aînée de la petite Léonie : personne n’aurait pu croire qu’Ava était leur mère à toutes les deux, elle qui semblait à peine sortie de l’adolescence alors que Calliopé était la seule dans le lot à avoir l’air d’une adulte. Expliquer que la magnifique jeune fille qui lui avait donné naissance n’avait pas vieillie depuis plus de vingt ans obligerait à entrer dans des détails impliquant de la magie noire, des rituels passablement dégueulasses, des démons et autres forces surnaturelles.

Le genre de choses qu’on évoque pas à moins d’avoir envie de finir sa vie dans un asile.

Il était plus facile de prétendre que Calliopé était la “grande sœur” d’Ava, ce qui faisait de Léonie sa nièce et non pas sa cadette. On ne pouvait douter de leur lien de parenté car elles possédaient ce qu’on appelle communément “un air de famille”. Elles avaient des carnations chaudes dans un camaïeu allant du caramel au chocolat, preuve de métissages variés sur une souche commune. La tête de la petite, moussante de boucles serrées, indiquaient des ascendances africaines alors que sa mère avait des traits plus fins, des yeux clairs, d’un vert tendre tirant sur le jaune, et une masse ondulante d’épais cheveux bruns. Calliopé avait sur le crâne un crin rebelle et sombre comme l’encre de Chine, dompté en une coupe courte se mariant parfaitement avec sa silhouette athlétique, aux muscles sculptés, et sa taille impressionnante. Sa stature jouait en faveur dans leur mystification quotidienne, de même que la beauté époustouflante d’Ava et de sa petite dernière en faisait indéniablement un couple mère-fille. Malheureusement pour elle, Calliopé tenait de son père - dont nous ne parlerons pas pour l’instant afin d’éviter les sujets qui fâchent - sa carrure massive et un visage carré qui, sans être laid, n’avait pas la grâce de celui de sa mère. On l’avait d’ailleurs longtemps prise pour un garçon, jusqu’à ce que la puberté lui fasse le cadeau empoisonné d’une belle paire de seins, suffisamment généreuse pour qu’elle ne puisse la cacher.

On la qualifiait souvent d’androgyne, voire de masculine, adjectifs qui ne pourraient jamais s’appliquer à sa génitrice. Hélas ! On ne pouvait pas toutes être le fruit d’expériences interdites menées par une bande de sorcières obsédées par l’immortalité, la beauté et la jeunesse éternelle qui avaient mal - ou bien ?- tourné, selon le point de vue.

Et puis elle ne se plaignait pas de son sort, son allure jouant en sa faveur dans ses relations avec les femmes : ça ne choquait pas de voir une lesbienne de son accabit, au contraire, elle avait toujours eu un succès fou avec celles qui aimaient le type grande et solide amazone. Tant pis si cela faisait un peu cliché. Tant mieux si cela lui permettait de déboiter des rotules et d’exploser des mâchoires sans soulever plus de questions que ça.

Enfin, pour le moment il n’était pas question de déboiter des trucs, mais plutôt d’arriver à ôter les bougies d’une main, tout en exécutant un découpage artistique du gâteau vermeil à l’aide d’une pelle à tarte dentelée. A l’intérieur, des couches successives de génoise moelleuse à souhait et de crème à la vanille mêlée de morceaux de fraises et de framboises attisèrent les cris de la petiote.

“- Ohhhh, il est trop beau ! C’est le même qu’à la télé ! Maman, t’es la plus forte !”

L’admiration candide de Léonie étira subtilement le sourire de sa mère. Calliopé bénit les cieux, ou qui - ou quoi- que ce soit qui aurait la sympathie de les prendre en pitié et de leur filer un coup de main de temps en temps, pour l’innocence propre à l’enfance. Léonie ne voyait pas la douleur et la peur qui troublaient le regard brillant de sa mère en ce moment précis. Maeve, leur proprio, devait aussi prendre cela pour l’émotion débordante d’amour et de fierté d’une maman.

“- Par contre la robe est trop grande, je crois… mais je l’adore, hein !”

La fillette secouait une masse de velours, de tulle et de sequins entre ses mains, extatique.

“- Tu vas grandir très vite, chaton ! En attendant je pourrai te faire des ourlets aux manches…”

La proposition de Maeve fut accueillie par une nouvelle salve de piaillements et la robe faillit faire une rencontre malencontreuse avec la part de gâteau qu’on venait de déposer devant la princesse du jour.

“- On verra ça demain, je sortirai ma machine à coudre. ça me motivera peut-être à terminer ma couture en retard. La paire de rideaux que j’ai promise à Violet la semaine dernière attend toujours sur la table à repasser.”

La jeune femme se mettait constamment la barre très haut : elle était probablement plus efficace que n’importe quel concierge/ maman/ copine du monde. Le linge du trio, lui, n’avait pas vu de fer depuis au moins un mois, voire deux. Pourquoi s’ennuyer quand le sèche-linge faisait très bien le travail pour la plupart des vêtements ? Les tenues qui nécessitaient un peu d’entretien étaient les costumes de boulot d’Ava, qui finissait souvent au pressing face à la complexité de la tâche. Entre le lamé, les plumes, les incrustations de verroterie et les paillettes, il valait mieux laisser ça à des professionnels. Pour ce qui était du gâteau, clou de la soirée et petit bijou de pâtisserie, Ava avait refusé d’en confier la confection à un spécialiste malgré les conseils de Calliopé. Le résultat était bluffant et elle s’en voulait presque d’avoir douter des capacités de sa mère : elle finissait invariablement par dépasser leurs attentes. Cela faisait longtemps qu’il était devenu évident qu’il était ridicule de vouloir se comparer à elle. Elles ne jouaient pas dans la même catégorie.

Alors plutôt que de se morfondre, Calliopé faisait ce pour quoi elle était douée : prendre des coups et en donner, au sens propre comme au sens figuré. Elle encaissait comme personne, dans la vie comme sur le ring. Quand sa mère hypnotisait les masses en dansant dans les boîtes de nuit, elle, elle les en faisait hurler d’autres dans les arènes de combats clandestins. Ses réflexes lui furent d’un grand secours lorsque Léonie se mit brusquement à glisser de sa chaise, inconsciente, la bouche barbouillée de rouge gluant et criard.

Maeve secoua la table en se levant brusquement, alarmée, et se mit à s’agiter en tous sens à la recherche de son téléphone portable.

“- Tout va bien, pas la peine de déranger un médecin. Elle a passé une super journée avec vous, mais le parc d'attractions et le cinéma l’ont mis à genoux. Tu connais sa capacité à s’endormir en moins de deux… je crois simplement qu’elle vient de tomber de sommeil.”

Les mots d’Ava se voulaient rassurants, et elle appuya ses dires en venant caresser le front de l’enfant qui sourit depuis le pays des rêves. De là où elle se trouvait, la rousse ne pouvait voir le léger tremblement qui faisait frémir ses jolis doigts. Elle ne comprit pas non plus le message caché dans le regard embué de la jeune maman lorsqu’elle enjoignit à Calliopé d’aller mettre la belle au bois dormant dans son lit.

Pas encore… Cinq ans que l’anniversaire de Léonie se terminait de cette façon, cinq années où elle avait cessé de vieillir, elle aussi. Elle aurait dû fêter ses dix ans aujourd’hui, mais elle restait bloquée physiquement dans sa prime enfance. La première fois c’était passé presque inaperçu - ce n’était pas totalement impossible qu’une enfant ne grandisse pas durant un an - mais le contrecoup sur sa mère leur avait mis la puce à l’oreille. Il y avait de la magie à l'œuvre ici, la magie de la petite, qui avait souvent exprimé son désir de rester une gamine toute sa vie. Dans une famille normale ça se serait terminé avec une psychothérapie et peut-être un traitement aux hormones, cependant Léonie n’était pas une fillette “normale”. Aucun membre de sa famille ne l’était.

Avec une mère transmutée en source d’ambroisie, de Soma ou d’amrita ambulante - selon les religions et mythologies au prisme desquels vous décidiez d'aborder son état - avec en contrepartie des caractéristiques qui rappelait les vampires et les succubes, et un père qu’on surnommait le Vicomte Samedi, tête de pont de la famille Lafleur, des oungans - sorciers vaudous - extrêmement puissants et influents dans le milieu, rien d’étonnant que le résultat de pareille union soit exceptionnel. Léonie se faisait un complexe de Peter Pan avec les moyens de le vivre tout son saoul. Se faisant, elle puisait sans le savoir dans les forces de sa mère, qui s’en retrouvait gravement affectée pendant un laps de temps variable, dont la durée dépendait de ses possibilités de reconstituer son énergie plus ou moins rapidement.

Calliopé avait été dégoûté par les appétits de sa mère dans sa jeunesse, et encore plus durant son adolescence, quand elle avait pleinement compris ce qu’ils impliquaient pour la jeune fille. Elle se souvenait avec une honte accablante l’avoir régulièrement traité de putain du diable et de monstre durant leurs disputes, pour ne citer que ces infâmes sobriquets, la jeune femme ayant un goût pour les insultes crues et particulièrement imagées. A présent elle avait accepté les choses, sachant bien qu’Ava n’avait jamais eu le choix de devenir ce qu’elle était, ni la possibilité d’échapper à sa faim. Elle restait révoltée contre cet état de fait, mais avait tourné sa colère et sa haine vers ceux qui étaient responsables de la condition de sa mère. Chaque fois qu’elle fracassait un gars ou une nana, elle s’imaginait que c’était l’un d’eux. ça faisait du bien, au moins sur le moment.

Elle, elle avait aussi reçu son don de Mère Surnature : elle possédait une endurance, une force et une agilité bien au-delà des capacités humaines, et une affinité avec les armes blanches qui conférait à la magie. Malheureusement elle pouvait être blessée, même si elle était plus résistante que la majeure partie des gens, et ne régénérait pas sans l’aide du précieux sang de sa mère. Sa chair vieillissait à un rythme tout à fait humain.

Ava lui avait proposé la jeunesse éternelle, et elle avait refusé net : hors de question de vider sa mère de son sang et de lui dévorer le cœur - parler de rituels dégueulasses n’était qu’un doux euphémisme - et ce même si cela ne la tuerait pas. L’idée la faisait gerber, littéralement, et que d'autres l’aient fait par le passé la rendait dingue. Leurs six noms figuraient sur sa liste noire, celle des gens à tuer en priorité (elle avait aussi une liste rouge, celle des gens à défoncer à vue, une blanche, ceux qu’il fallait éviter à tout prix, et une rose, bourrée de noms de célébrités et d’illustres inconnues qu’elle rêvait de baiser un jour). Son père se trouvait en deuxième position dans la noire, juste derrière celui de la maîtresse du covent qui avait transformé sa mère.

Enfin, tout ça pour dire qu’en plus des histoires et galères d’une famille à peu près ordinaire, composée de trois filles/femmes célibataires et sans attaches, vous pouviez ajouter une grosse couche de merde surnaturelle en supplément.

La chambre que Léonie partageait avec sa mère ressemblait à n’importe quelle chambre de fillette pourrie gâtée. Bourrée de jouets, de peluches et de boîtes éventrées de loisirs créatifs divers et variés - fabrique ton bracelet brésilien, ton badge émaillé, ta poupée en tissu…- l’espace réservée à Ava se résumait à un lit une place à la couverture en patchwork neuve, cadeau de Maeve, et une armoire deux portes achetée dans une ressourcerie dont les parois griffées étaient recouvertes de dessins enfantins. Le reste était un royaume de fourrure synthétique pastelle, d’yeux de verres et de fanfreluches nids à poussière.

Calliopé dut lutter contre une armée d’animaux fantastiques pour glisser sa sœur sous les draps, encore habillée, et la border sommairement en veillant à ce qu’elle ne finisse pas enterrée sous ces amis à froufrous.

“- J’ai calmé Maeve. Tu pourras rester un moment avec elle ce soir ?” La voix douce d’Ava semblait plus fatiguée qu’effrayée, et elle n’attendit pas sa réponse pour aller chercher ses affaires pour la soirée.

Elle allait bosser dans une demi-heure. Elle finirait sûrement plus tard que d’habitude vu les évènements.

Une nausée fit remonter le jus de pomme pétillant qu’elle venait de boire dans la gorge de Calliopé. Sa mère allait se nourrir - Ava préférait utiliser le terme “recevoir des offrandes” - pour compenser la dépense d’énergie. Ça ne changeait rien à la réalité de la chose : elle allait passer sa nuit dans les bras d’hommes complètement consentants, qui la noyeraient sous le foutre, le sang et l’adoration dont elle avait besoin.

Ravaler son vomi n’était jamais une bonne idée. Sa colère non plus.

“- N’y va pas. Jun comprendra. C’est l’anniversaire de ta fille, bordel de merde !” A peine plus qu’un murmure rageur, son éclat rencontra un mur de tristesse.

“- Tu sais que je préférerai être ici au lever du jour”… Ava ne lui mentait pas. Jamais. Même quand ça faisait mal. Calliopé lui avait fait juré, refusant de vivre dans une bulle, comme Léonie.” Combien de temps cette fois ? Une semaine, un mois, à errer dans les rêves en dévorant des fantasmes avant de pouvoir à nouveau agir librement ? Alors que je peux régler ça en une nuit…”

L’exotique beauté fit demi tour, les bras chargés de sa deuxième peau, qu’elle enfilerait plus tard dans les vestiaires de la boîte. Calliopé l’entendit retenir un sanglot et expirer longuement, pour chasser les pleurs qui montaient. Il lui fallut moins de deux secondes pour aller la prendre dans ses bras et enfouir son visage dans la masse soyeuse et parfumée à la framboise des cheveux de sa mère.

“- Je t’aime tellement…” Calliopé ne ratait jamais une occasion de le lui dire.

“- Moi aussi.

- N'oublie pas de ramener quelques parasols à cocktail. Léonie voudrait en mettre sur sa prochaine œuvre.

- Ok.”

Ava prit la fuite, non sans avoir offert au passage une accolade chaleureuse à Maeve, vautrée sur le canapé défoncé dans la partie salon de la pièce principale du logement. La porte ne claqua pas, refermée avec précaution. Ne pas déranger les voisines, ne pas réveiller les enfants.

Rester discrète au quotidien.

C’était difficile quand on était une petite bombe anatomique comme Ava, ou une grande marmule comme elle même. Calliopé rongea son frein en allant prendre place aux côtés de sa dernière conquête, qui lui cala immédiatement un baiser sur le coin des lèvres.

“- Quand tu fronces les sourcils comme ça, on dirait que tu envisages de tuer quelqu’un.”

Ne pouvant lui dire qu’elle n’avait pas tort, Calliopé l’enferma dans ses bras et commença à la bécoter presque innocemment. Elle n’irait pas plus loin ce soir, toutefois cela devrait suffire à lui faire oublier une partie de ses soucis. La grande femme se laissa porter par la douce excitation que faisait naître sa voisine, avec son corps moelleux pressé contre le sien. Ecoutant d’une oreille les babillages habituels de Maeve, elle surveilla le rythme de la respiration de la petite qui dormait dans la pièce d’à côté, porte ouverte.

Dors bien, princesse. Et grandis, par pitié…


Texte publié par Asphodèle, 11 juin 2024 à 16h53
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