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tome 1, Chapitre 1 « Le prix à payer - 2ème partie ( contenu + 18 ans) » tome 1, Chapitre 1

Le jardin clos avait la beauté des lieux prétendument sauvage mais dont l’apparent naturel venait en fait d’un entretien méticuleux. On avait laissé le chèvrefeuille et le jasmin recouvrir les hauts murs qui encerclaient le rectangle de verdure et ils avaient décidé de venir coloniser la façade arrière de la maison. Plusieurs parterres regroupaient des plantes et des fleurs choisies pour l'harmonie de leurs couleurs, de leurs hauteurs et de l’abondance de leurs feuillages. Entre les bosquets factices, des allées de graviers d’un blanc qui rappelait celui de l’os permettaient la promenade. Plus on s’éloignait de la maison, plus les massifs devenaient denses et limitaient la vue aux environs directs, bouchant toute perspective au point que le reste du jardin n'était plus qu’un souvenir, et le monde au delà se résumait à quelques bouts de ciels entre les frondaisons formant des arches au dessus des sentiers.

Mener sa chaise roulante dans les chemins étroits s’avérait difficile, rouler dans le gravier n’arrangeant rien, et il faillit abandonner et faire demi tour lorsqu’il arriva enfin dans une sorte de trouée. En son centre un long bassin aux margelles de marbre érodé captait les rayons du soleil, sa surface à demi recouverte par une tonnelle où courait une glycine en pleine floraison. Tout autour, des haies multicolores bornaient la scène, percées d'alcôves où l’on devinait des bancs en pierre, autant de zones ombragées faites pour accueillir des promeneurs fatigués. Quelques fleurs fanées flottaient sur l’onde au gré des remous provoqués par la silhouette qui évoluait gracieusement dans le bassin.

Par ici il ne s’attendait pas à rencontrer âme qui vive, tous les convives s’étant réunis autour du maître de maison après un déjeuner qui s’éternisait. Il espérait fuir les attentions pleines de pitié qu’on lui adressait : tout le monde le pensait condamné. Il avait perdu l’usage de sa jambe gauche à la suite de longs mois d’agonie inexpliquée et la droite subissait le même sort. Les douleurs remontaient déjà jusqu'au genoux, et la perte de sensation associée à son mal sur sa jambe morte était presque préférable. Personne ne savait comment endiguer le phénomène, et la médecine n’apportait aucune explication. Le problème était d’origine surnaturelle, aussi cette visite chez le Gardien du Savoir était-elle la dernière chance de ses parents - et donc la sienne - pour trouver une solution. Dans son état il n’était plus bon à rien. Petit à petit, il avait vu ses parents tourner leurs espoirs vers son frère jumeau, auparavant presque oublié dans la succession vu son caractère rebelle et l’absence de don pour la magie. Il y a un an sa mère ne se serait même pas donnée la peine de traîner Caleb à cette réunion, aujourd’hui elle l’avait littéralement suppliée pour qu’il les accompagne, elle, une sorcière dont la fierté était un défaut majeur.

Joseph bouillait de jalousie et il en avait honte car il aimait son frère, et c’était peut-être bien le seul à ne pas le considérer comme un raté. Pourtant cela aurait été hypocrite de prétendre qu’il était heureux de le voir mis à l’honneur. C'était lui, l’héritier désigné des Lafleur. Joseph était né avec un don de médium, révélé dès l'âge de trois ans. Son enfance n’avait été qu’un long entraînement afin qu’il soit capable de prendre la tête de la famille et à 15 ans, il était un adolescent intelligent, mature et extrêmement doué dans les arts occultes. Sa beauté métissée rajoutait à son charisme naturel, ayant hérité de sa mère une peau sombre et de sublimes traits créoles. De son père il tenait sa large stature et sa taille impressionnante. Enfin là, coincé dans sa chaise, il n’avait plus rien d'impressionnant. Les vieilles amies de sa mère continuaient à le couvrir de compliment mais ce n’était plus comme avant : il sentait qu’il y avait toujours des regrets et des non dits dans leurs phrases mielleuses. Elles voyaient ce qu’il aurait pu être.

Leur déception était ce qu’il y avait de pire à affronter dans tout ça. C'était la raison qui l’avait poussé à s’éloigner. Ne pas entendre leurs vaines suppliques, leurs théories fumeuses alors qu’au fond tout le monde l’avait déjà abandonné. Sa mère était venue montrer son autre fils, celui qui pouvait marcher, celui qui n’était pas déchiré par des crises de douleurs qui le réduisait à l’état de bête hurlante parfois pendant des heures, celui qui, sans don particulier, pourrait y pallier par une pratique rigoureuse de la magie familiale et surtout, pourrait engendrer de futurs oungans puissants avec le sang de son illustre lignée. Celui qui n’était pas en train de crever…

Ses idées noires s’envolèrent au moment où la nageuse - car c’était une fille ou une femme, vue sa tenue composée d’une simple robe blanche et sa longue chevelure - se tourna dans sa direction pour venir rejoindre le bord en face de lui. D’abord il vit ses yeux, du mauve tendre des fleurs de glycines bercées par le vent au-dessus de sa tête, puis son visage pâle, lisse et harmonieux. Elle ne ressemblait à aucune autre fille qu’il avait rencontrée. Immédiatement il sut qu’elle n’était pas humaine. Trop belle, avec des formes rondes et équilibrées pour une allure déliée et terriblement féminine. Une lucine, un esprit ou pire, un succube. Rien de mortel ne pouvait être aussi parfait et désirable. Son bain lui avait plaqué la robe sur le corps, le tissu rendu si transparent qu’il put deviner qu’elle ne portait pas de sous-vêtement, ses cheveux châtains foncés s’illuminant de reflets dorés et cuivrés sous la caresse des rayons du soleil. Elle les essora distraitement dès qu’elle fut assise sur la margelle, veillant à ne pas le quitter des yeux. Il n’y avait que sur les photos des magazines de mode où les naïades sortaient bien coiffées de l’eau, dans la vraie vie vos cheveux vous collaient un peu partout en tortillons dégoulinants et vous donnaient plutôt des airs de rat noyé. Là, ils ondulaient joliment jusque dans le creux de ses reins, quelques mèches glissant sur sa poitrine rebondie pour en souligner les courbes, une image digne d'une publicité ou d’un tableau de maître. Il y avait en effet quelque chose qui évoquait les portraits romantiques, avec un arrière-plan où se côtoyait végétation luxuriante, pierres usées et une Ophélie qui avait échappé au trépas.

Joseph se redressa instinctivement dans son fauteuil, faisant saillir ses jeunes muscles sous son t-shirt ajusté, ses mains se crispant sur les roues de sa chaise. Il devait se retenir de ne pas les actionner pour se rapprocher alors qu’il aurait dû fuir. Elle était sûrement dangereuse sous son apparence d’innocente tentatrice, même si normalement les lieux étaient préservés de toute intrusion malveillante. Malheureusement pour lui, elle pouvait très bien faire partie des familiers de la maisonnée, le Gardien étant friand d’invocations diverses et inquiétantes.

« Tu ne devrais pas être là… » Le ton n’avait rien de menaçant, au contraire, la jeune fille semblait profondément intriguée. “Il pourrait t’arriver des bricoles… le genre qui te mettent dans cet état.”

Est ce qu'elle se moquait de lui ? Il n’y avait pas de méchanceté ou d’ironie dans ses propos, elle ne faisait que constater son handicap. Ses yeux clairs scrutèrent longuement les jambes de Joseph, instants pendant lesquels il n’osa l’interrompre, et un pli marqua le front de l’adolescente entre ses sourcils fins et bien dessinés, reflétant subitement une colère qu’elle n’essaya pas de cacher. Son magnifique visage était particulièrement expressif et il paraissait évident qu’elle n'aimait pas ce qu’elle voyait. Ce qui perturba réellement son interlocuteur, c’était ce regard qui ne semblait pas observer les plis de son pantalon, mais plutôt un élément que lui-même ne pouvait voir. Que pouvaient percevoir ces ravissantes billes d’améthystes pour déclencher l’ire de leur propriétaire ?

« Mes parents m’ont justement fait venir pour comprendre le problème et arranger les choses, hasarda-t-il, cherchant à la faire parler. Moi aussi ça m’énerve de me retrouver ainsi, sans savoir pourquoi je dois souffrir. »

Bizarrement les mots sortaient aisément de sa bouche, le jeune homme ne se confiant d’habitude pas avec les inconnus. Avec elle, c’était différent. Il avait envie qu’elle l’écoute, qu’elle se lève et vienne discuter un peu, et ce n’était pas uniquement pour pouvoir la mater à loisir. D’ailleurs elle obéit à ses envies informulées et vint se pencher sur lui, offrant son corps quasi nu à une inspection prolongée. Des gouttelettes perlèrent de ses lourdes boucles et imprimèrent des marques sombres sur le pantalon camel de son voisin. Le souffle de Joseph se bloqua dans sa gorge tandis qu’il suivait les contours d’une paire de tétons dressés sous la toile humide. Les battements de son cœur s’emballèrent, retentissant si forts dans ses oreilles qu’il peina à l’entendre. Il bénit sa complexion couleur chocolat masquant les rougissements rampant rapidement sur ses joues.

“Ils ont raison. Il n’y a qu’ici qu’ils trouveront une solution pour tes jambes.” Les traits de la belle se radoucirent et elle lui sourit, son expression passant par une palette allant de la compassion à la tendresse. Elle ne se rendait sûrement pas compte qu’elle venait de lui dire ce qu’il attendait depuis si longtemps : il n’était pas foutu. Ce constat perça à travers les brumes de l'excitation qui emplissaient l’esprit du sorcier et il lui saisit le bras par réflexe.

“Vraiment, demanda-t-il la voix tremblante. Vous possédez un remède ?”

Elle ne tenta pas de se dégager, ignorant la poigne serrant sa chair crémeuse.

“Pas un remède, ce n’est pas une maladie qui t’afflige. Certaines âmes vicieuses revenues des limbes sont en train de te dévorer, en commençant par tes jambes qui ont foulé la terre de leur dernière demeure.”

“Comment…?” Il faillit lui demander d'où elle tenait cette certitude avant de se raviser. Si elle vivait en ces lieux elle devait avoir accès à plus de connaissances que n’importe qui dans son entourage. Apparemment elle comprenait ses doutes et sourit de plus belle, rassurante.

“Tu veux les voir ? Ils sont assez moches…”

Joseph hocha la tête sans hésiter une seule seconde. Il attendait depuis trop longtemps de comprendre ce qui lui arrivait. Plaçant une main aux doigts fins sur la cuisse droite de l’adolescent, son interlocutrice fit un mouvement qui faisait penser à celui de quelqu’un qui essayerait de chasser des plis, néanmoins son geste fit naître une espèce de vague dans la trame de la réalité, vague qui descendit lentement jusque sur le repose-pied métallique. Alors que la ride passait sur son mollet droit, Joseph vit plusieurs masses de chairs pourries accrocher à son membre, grosses sangsues qui ressemblait à des fétus difformes, avec une tête sans yeux ni nez, juste une bouche aux lèvres caoutchouteuses plaquées contre lui. De minuscules bras terminés par des griffes aussi fines que des aiguilles maintenaient le corps en place, tailladant vicieusement la peau et le muscle en dessous à la manière des chatons qui rentrent et sortent leur griffes pour masser le mamelon en tétant leur mère. Secouant sa jambe pour en faire tomber les créatures, sans succès malheureusement, le jeune homme lutta contre une nausée subite, serrant les dents pour retenir le cri de douleur et la salive acide qui lui envahissait la bouche. L’espace d’un battement de paupière ils avaient disparu, ne laissant que la sensation horrible de leurs ongles déchiquetant sa viande. Sa voisine lui laissa le temps de reprendre son souffle, encore plus pâle qu'auparavant, et il lui fallut un long moment avant de se rendre compte qu’il lui broyait le bras.

“ Pardon…” bredouilla-t-il gêné, ôtant sa main à regret. La marque de ses doigts était imprimée sur un avant bras satiné, accusatrice. Confus, il revint au sujet de leur discussion, son regard ne sachant sur quoi se poser, la vue de sa propre jambe le révoltant et celle de la jeune fille éveillant une méchante pointe de culpabilité. “Tu sais comment les retirer ?”

Elle répondit par un hochement de tête affirmatif.

“ Au final c’est très simple, maintenant que tu les as vu : tu peux leur ordonner de partir, comme tu le fais avec les simples revenants. Il ne te manque qu’un peu de puissance pour maîtriser le don d’Autorité, car tu possèdes déjà une forme partielle de perception et de communication avec le monde des morts. En grandissant tu l’aurais probablement débloquer naturellement, seulement ils ne vont pas t’en laisser le temps. C’est peut être pour ça qu’ils veulent te détruire…”

Dit ainsi, cela semblait effectivement facile. Sauf que le don d’Autorité, c’était réservé aux légendes, aux vieux de la vieille qui avaient bourlingué et survécu entre les royaumes pendant des siècles. Il n’osa formuler sa réflexion, conscient d’être en train de se décomposer sous le doux regard violet de la demoiselle.

“ Je peux t'en donner une maîtrise basique, suffisante pour les faire fuir. Plus tard, quand tu seras plus à l’aise, tu pourras les asservir. “

Elle semblait tellement sûre d’elle qu’il la crut. Son histoire était plausible, et rencontrer une puissante créature capable de le guider dans ses apprentissages en ces lieux semblait presque normal. C’était un peu ce que venait chercher tous ceux qui passaient par là : le savoir, la maîtrise et la puissance. Evidemment, cela avait toujours un prix. Joseph observa la beauté en train de sécher à ses côtés sous un autre angle. Elle était plus qu’un familier si elle pouvait se permettre de proposer pareil marché. La possibilité qu’elle lui mente effleura son esprit et il la repoussa, son instinct lui hurlant qu’elle dégageait une force supérieure à celle des compagnons magiques habituels.

“ Que veux tu en échange ?”

Là était la question, et le risque. Elle le savait suffisamment désespéré pour accepter quasiment n’importe quoi. Au moins prit-elle le temps de réfléchir, se balançant lentement d’un pied sur l’autre, mettant Joseph à la torture. Le désir revint, impérieux, oblitérant rapidement toute autre pensée. Il aurait voulu mettre sa marque partout sur elle, pas uniquement sur son bras. Il se voyait pétrir ses seins et ses fesses, les couvrir de baisers, glisser sa main entre ses cuisses soyeuses…

Il bandait quand elle vint se planter en face de lui, croisant ses bras en un geste de timidité et de repli inattendu.

“ Pourras-tu m'aimer ?”

La flèche de Cupidon devait avoir cet effet sur les gens. Joseph arrêta de respirer une dizaine de secondes, son cœur transpercé par un dard invisible.

“ Ici personne ne m’aime. Mon père a peur de moi. Il m’interdit de parler aux visiteurs. Les seuls contacts que j’ai, c’est avec ses familiers terrorisés ou des instants volés, une discussion au détour d’un couloir une fois de temps en temps, quand j’arrive à échapper à sa surveillance. Je vis enfermée, une Rapunzel qu’aucun prince ne viendra jamais délivrer. Alors je me disais que tu pourrais peut-être me donner ton Cœur, pour que je me sente moins seule. Et puis si tu es guéri, tu pourras reprendre ta place dans ta famille et postuler pour devenir le prochain Gardien… mon père devra prendre un apprenti dans la prochaine décennie, comme l’exige la tradition. Je t’attendrai.”

Les paroles de la jeune fille mirent le cerveau de Joseph en ébullition, à l’instar de sa libido. Ce qu’elle lui proposait était peu orthodoxe et coûteux, mais c’était aussi une opportunité unique. Avec une Autorité sur les morts il deviendrait digne de la fonction de Gardien, et il aurait le temps de gagner l’influence qui lui manquait pour obtenir une nomination. Offrir son Amour à une inconnue ne se faisait pas à la légère, surtout dans son milieu, cependant dans le monde des mortels ça se faisait souvent. Finalement, c’était comme provoqué un coup de foudre… et puis les relations inter espèces n’étaient pas les plus malheureuses.

« Je suis d’accord. »

Elle sursauta quand il lâcha sa réponse. Il avait parlé trop fort…

“ Tu es bien sûr de toi ? Tu ne pourras plus faire marche arrière.”

Son ton bravache ne collait pas avec la façon adorable dont elle mordillait sa lèvre inférieure. Elle semblait au bord des larmes.

“ Ma vie contre mon Cœur, ça me semble équitable. De toute façon je pense que je pourrai tomber amoureux de toi en moins de deux, si j’avais le droit de te fréquenter…” Lui aussi se montrait plus audacieux qu’il ne l’était vraiment. La voir écarquiller les yeux et sourire d’un air franc et presque enfantin fit cavaler son palpitant. Il pourrait toujours lui prendre son cœur en retour.

“Bien, alors procédons…”

Elle fit tomber sa robe trempée au sol et ne lui laissa pas le temps de la détailler dans sa délicieuse nudité. Déjà était-elle assise en travers de ses genoux, plongeant ses mains dans la masse crépue des cheveux du jeune homme pour attirer son visage vers le sien. Leurs lèvres se rencontrèrent avec violence, leurs dents s’entrechoquant avant que leur bouche ne s’ouvrent et qu’ils entament un ballet torride de leurs langues.

Joseph avait déjà embrassé des filles et il remarqua tout de suite qu’elle était maladroite et compensait par une absence totale d’inhibition son manque d’expérience. Il happa la langue de son amante et la suçota, récoltant un gémissement particulièrement érotique. Ses mains partirent à la conquête des formes appétissantes généreusement offertes, goûtant sa peau, le moelleux de ses seins, leurs bouts durcis qu’il fit rouler entre ses doigts, faisant crier de manière équivoque sa victime consentante. Elle fondait, aussi avide et brûlante que lui.

Se démenant avec son t-shirt elle parvint à le lui faire passer par dessus la tête, venant aussitôt presser ses seins contre son torse tandis que ses mains partaient vers la ceinture de Joseph pour venir libérer son sexe de son pantalon et de son caleçon, devenus bien trop serrés pour son érection triomphante.

Un grondement sourd secoua la poitrine du jeune homme quand elle entreprit de le branler, le mettant à deux doigts de l’orgasme. Hors de question de se contenter de ça, il en voulait plus, aussi repoussa-t-il fermement sa main et lui saisit les hanches pour la forcer à pivoter et à venir s’asseoir sur lui, sa queue venant se frotter contre les lèvres imberbes de son sexe. Elle se cabra, indécente, faisant glisser la chair dure sur un lit humide et pulpeux pour l’enduire de ses fluides. Perchée sur les accoudoirs du fauteuil roulant, la coquine se frotta énergiquement tout en haletant bruyamment. Jamais il n’avait été aussi loin avec une fille. Il suffirait qu’elle change légèrement d’angle pour que son gland gonflé vienne la pénétrer. La perspective le rendait fou. D’une main il lui agrippa le menton, la forçant à tourner son visage vers lui, et vint dévorer sa bouche. L’autre trouva un chemin vers son bas ventre et s’insinua sur le mont délicat qui palpitait un peu plus bas. Ses doigts trouvèrent la petite bosse sensible qu’il cherchait afin de la torturer, la chatouillant sans répit de la pulpe du doigt, rencontrant parfois son gland lors des va-et-vient de sa compagne. Il était couvert d’un miel odorant et tendu à l'extrême. Jouer avec son clitoris la fit crier, sa voix montant dans les aigus alors qu’elle l'encourageait à continuer. Cela n’avait rien à voir avec les monologues salaces ou les vagissements ridicules des films pornos. Elle hoquetait, haletait et criait comme si elle ne pouvait pas se retenir, son corps et son esprit entièrement dédiés à son plaisir. Ses cuisses tremblaient par à-coup et Joseph se dit qu’elle devait être proche de la jouissance vue la façon dont elle accélérait ses assauts, nappant littéralement son membre de jus parfumé. Il ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle se redresse pour pouvoir s’empaler traîtreusement, ni à ce qu’elle le chevauche frénétiquement sans lui laisser prendre le temps de respirer, faisant couiner les freins du fauteuil qui avait bien du mal à rester en place face à tant d’ardeur. L’intensité des sensations le terrassa, la pression et les frottements s’exerçant sur son sexe dans son fourreau étroit et palpitant le plongeant dans une volupté brutale.

Foudroyé par la violence de son orgasme et les spasmes de son éjaculation, il cria à son tour, arqué contre le rembourrage de son moyen de locomotion. Ce n'était pas ainsi qu’il avait imaginé sa première fois. La donzelle s’effondra, à bout de souffle et couverte d’une fine couche de sueur tiède, les bras flageolants, et il la rattrapa, l'enveloppant dans une étreinte fiévreuse pour qu’elle ne risque pas de basculer hors du fauteuil. Prenant appui sur ses genoux elle fit mine de se lever et il la maintint en place, encore fiché en elle, baignant dans un mélange de sperme et de mouille bien agréable. Elle tourna à nouveau son visage vers lui et lui sourit, les joues rougies, avant de lui déposer une bise qui claqua au coin des lèvres.

“ Viens, on se lève.”

Il suivit son mouvement par réflexes, se rendant compte qu’il pouvait s’appuyer sur sa jambe valide sans souffrir.

La gauche restait très engourdie et pourtant il perçut faiblement le frottement du tissu et la morsure de l’élastique de son caleçon mal positionné.

“ Chasse les. Ils ont déjà desserré leur emprise.”

Ce fut comme souffler une bougie d’anniversaire. Joseph se concentra sur les souvenirs désagréables des choses plantées dans sa chair et mit une énergie excessive dans son Commandement mental, ce qui le fit trébucher en avant, son pantalon qui lui tomba sur les chevilles n’arrangeant pas son affaire. Sa partenaire le cueillit dans ses bras minces, l’aidant à retrouver son équilibre et à se rhabiller sommairement.

La douleur avait disparu. Une flambée de puissance lui grillait les neurones et il se mit à rire faiblement, son visage enfoui dans le cou de la belle.

“Merci,” souffla-t-il au creux de son oreille.

Reculant pour pouvoir la contempler il fut frappé par les menus détails qui en faisait la plus magnifique créature de l’univers. Le rose de ses joues sans aucune imperfection, leur texture veloutée, l’odeur qui s’élevait de sa peau échauffée, de ses cheveux mouillés qui accrochaient la lumière du soleil et l’absorbaient pour le transformer en reflets précieux, le renflement de sa poitrine collée contre lui, tout l’émerveillait. Se laissant emporter il reprit ses baisers passionnés et elle y répondit prestement, le traînant vers une des alcôves pour pouvoir se poser sur un banc. Il avait une patte folle et manqua tomber plusieurs fois dans le processus, mais cela ne comptait pas dans l’euphorie du moment. Prenant l’initiative à peine stabilisé à califourchon sur le banc, il coucha la jeune fille sur le marbre froid. Elle le regarda, un peu étonnée, s’évertuer à dégager un sexe à nouveau dressé. Il vit enfin le sang sur son pantalon et sur l’intérieur des cuisses de la nymphette et s'arrêta, tiraillé entre désir et inquiétude. Remarquant les tâches, elle voulut le rassurer.

“ J'étais vierge. J'aurais dû faire plus attention… C’était tellement bon ! ” Disant cela, elle s’installa de manière totalement impudique, rampant sur le dos pour venir l’emprisonner entre ses cuisses et guider de sa jolie main la queue vers sa fente exposée.

L’idée d’avoir été son premier amant le remplit de fierté et d’un terrible besoin de la posséder. Son corps le voulait, son cœur aussi. Il devait se perdre en elle, encore et encore. L’attirant vers lui pour qu’elle s’enfonce sur son pénis avide, il la maintint solidement tout en venant la pilonner. Dans cette position il voyait très bien leurs corps s’imbriquer, sa queue disparaître en elle, tout au fond de la chair rose sombre. Les seins de sa partenaire oscillaient en rythme, et il se libéra une main pour en prendre un et le cajoler, titillant aréole et téton pour électriser la jeune fille et la faire crier. Il se laissa aller, gémissant et grondant sans retenue, au point qu’il n’entendit pas que quelqu’un approchait.

“Joseph !

- Athénaïs !”

Les deux prénoms claquèrent simultanément tels des coups de fouet dans l’air chargé d’effluves charnelles. Il ignora les nouveaux arrivants, trop occupé à jouir et à répandre sa semence pour la deuxième fois de l’après midi dans le ventre de la plus merveilleuse des amantes.

“ Joseph, arrête tout de suite !” Sa mère était hystérique et se mit à le bourrer de coups de poing. De vrais coups de poing, pas de petites bourrades colériques, et il finit par en prendre un dans la tempe qui le fit valser sur le côté, tombant du banc sur lequel il se tenait à califourchon, à moitié assommé. Sa bien-aimée était soulevée par un Gardien furieux et elle se débattait comme une bacchante, criant des insultes pour qu’il la lâche. Le vieil homme lui fit une clé de bras vicieuse et elle hurla de douleur, soudain réduite à l’impuissance, puis il la poussa devant lui tout en faisant tonner sa voix de stentor.

“ Faites comprendre à votre fils la gravité de son acte. Vous avez dix minutes pour quitter les lieux ou je le tue de mes propres mains.”

Son père le chargea comme un sac à patate dans son fauteuil après lui avoir remis son pantalon et le poussa vers la sortie du jardin. Vidé de ses forces par un sort, sur le point de vomir, il ne put que hurler le nom de celle qu’il aimait, empli d’un désespoir à la saveur inédite.

Il retrouverait Athénaïs, coûte que coûte. Grâce à elle, pour elle, il deviendrait le plus grand sorcier de tous les temps.


Texte publié par Asphodèle, 4 juin 2024 à 19h40
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