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Un sifflotement joyeux retentissait dans les rues de l’allée, attirant l’attention du Gardien. Ca, c’était signé Folletto ou il ne connaissait pas son ami. Surtout qu’il avait croisé plusieurs campeurs lors de sa promenade et, presque tous s’arrachaient les cheveux de désespoir après avoir vu l’affichage annonçant les nouvelles crêpes surprises de la quinzaine à venir. Il y avait même certains petits nouveaux qui éclataient en sanglots après l’avoir vu. Le Gardien n’avait pas vu en quoi consistait cette nouvelle quête mais, au vu de tous les indices qu’il avait pu repérer, il se doutait que Folletto s’était bien lâché. Peut-être n’aurait-il vraiment pas dû l’encourager la dernière fois ? Puis, haussant les épaules, le Gardien se dit qu’après tout, mieux valait que les campeurs se torturent les méninges mais soient bien vivants, plutôt que d’avoir droit à une nouvelle pâtisserie empoisonnée dont son ami semblait si friand.

Finalement, Folletto fut en vue, sautillant joyeusement et, quand il le vit, il se dirigea vers lui en souriant d’un air extatique. Arrivant à sa hauteur, l’esprit frappeur lui demanda d’un air surexcité :

- Alors ? Alors ? Tu as vu ? Comme je prends soin de nos amis campeurs ?

Le Gardien, face à la joie presque enfantine de son ami, eut un sourire attendrit et répondit :

- Non, je n’ai pas encore eu le temps de regarder le tableau d’affichage. Il y avait encore trop de campeurs auteurs. Par contre, j’ai pu voir leur réaction. Qu’est-ce que tu as bien pu leur concocter pour les plonger dans un tel désespoir ?

L’expression presque enfantine sur le visage de Folletto s’effaça au profit d’un sourire sadique, il se frotta les mains d’un air machiavélique et répondit dans un ricanement psychopathe :

- Comme tu le sais, j’ai eu presque deux semaines pour leur trouver des défis à relever pour la quête des crêpes surprises. Et, entre nous, j’avais été beaucoup trop gentil pour la première quinzaine… je me suis donc rattrapé pour la deuxième.

Folletto fit une légère pause, ménageant son suspense. Le Gardien haussa un sourcil, enjoignant silencieusement à poursuivre. Le fantôme fit une moue boudeuse, puis rapidement repris son air de psychopathe satisfait et mit un terme au suspense :

- Déjà, dans la première crêpe, je les divise. Selon leur mois de naissance, ils auront un défi plus ou moins facile. Ce qui fera que, ceux qui sont née en juin par exemple (et qui souffriront entre les mains de leurs petits camarades, ricana Folletto d’un air extatiquement sadique) seront amené à ressentir du ressentiment envers leurs petits copains de décembre par exemple, avec qui je me suis montré magnanime…

Le fantôme dit la fin de sa phrase avec un air faussement innocent, puis rajouta en reprenant son air sadique :

- … dans le seul but de les désigner en bouc émissaire des autres campeurs qui, s’ils se sont bien gentiment laisser manipuler par mes soins, leur en feront baver. Diviser pour mieux faire chier son monde mon ami, diviser pour mieux faire chier son monde. Et moi, toute innocence, je pourrais dire aux campeurs nés en décembre que je suis innocent dans leur malheur, après tout, je leur aurais donné un gentil petit défi tout mignon, tout rose.

Le Gardien secoua la tête, souriant d’un air amusé de la roublardise de son insupportable ami. L’esprit frappeur, voyant qu’il avait un bon public avec son ami, repris joyeusement son explication :

- Ensuite, deuxième étape, je teste l’honnêteté de ces petits en leur donnant un défi différent selon la première lettre de leur nom. Et, comme tu le sais, j’ai collecté toutes leurs données donc…. je saurais lesquels auront trichés et, pour ceux-là, ma punition sera terrible ! ricana-t-il d’un air maniaque.

Le Gardien, trouvant que le moment de rire machiavélique de Folletto commençait à devenir un peu long, le poussa :

- Et ? En quoi consisteront leur défi exactement ?

Ramené dans la discussion, l’esprit frappeur se pencha vers son interlocuteur et, d’une voix basse, comme faisant part d’un complot, éclaira sa lanterne :

- Je disais donc, le défi sera différent selon la première lettre du prénom. Certains auront des défis avec des MC, des mots imposés par d’autres participants, peu importe, pour réussir, ils dépendront énormément des autres. Et pour le dernier… là, je t’avoue, j’en avais un peu marre de réfléchir à quelque chose qui ne soit pas mortel donc, pour tous, je leur ai mis de se mettre en groupe et de déterminer un score commun à atteindre. Mais, ce score doit être tout de même un minimum challengeant. Ainsi, s’ils sont capables d’écrire pendant la quinzaine 15000 mots par exemple, interdiction de mettre juste 5000 mots de score commun. Ce serait trop simple. Par contre, j’ai peut-être oublié de leur préciser qu’ils auraient une punition si jamais ils se donnaient un score commun trop faible par rapport à leurs capacités... dit-il en se tapotant pensivement les lèvres du bout des doigts puis, affichant à nouveau un de pur sadisme, il termina en se frottant les mains et en se pourléchant les lèvres d’un air gourmand : j’ai hâte de voir qui aura mérité sa punition. J’ai deux semaines pour y réfléchir, je te promets qu’elle sera particulièrement corsée Ô mon écailleux ami.

Sur sa dernière tirade, Folletto s’éloigna en continuant de rire d’un air sadique, faisant peur aux innocents campeurs qu’il croisa sur sa route. Le Gardien se fit une note mentale que, à la fin du camp, il devrait à nouveau ouvrir un centre psychologique pour campeurs traumatisés… comme d’habitude, en fait.