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volume 1, Chapitre 3 « Pris la main dans… la pâte » volume 1, Chapitre 3

Folletto s’activait dans la cuisine tout en sifflotant d’un air joyeux, intriguant le Gardien qui s’avança donc pour voir ce que pouvait bien mijoter (encore) son ami. Il le vit ainsi mettre différents ingrédients dans un saladier, de la farine, des œufs, du lait, du sucre, et à sa grande surprise, il le vit même rajouter un pot de paillettes ! En le voyant faire, le Gardien ouvrit grand les yeux de surprise et s'exclama, faisant taire Folletto qui se tourna vers lui d’un air innocent :,

- Mais… qu’est-ce que tu fais ?

Folletto voleta autour du Gardien, prenant son air le plus innocent possible (ce qui ne lui allait clairement pas ! Folletto et innocent dans la même phrase ? C’était totalement incompatible !). D’une voix chantante, un plein de malice sur son fantomatique visage, l’esprit frappeur le plus célèbre de l’allée lui répondit d’un air faussement candide :

- Tu ne le vois pas ? Je prépare des crêpes pour ces ingrats de l’allée ! répondit le fantôme, ne pouvant s’empêcher néanmoins de persifler légèrement sur les habitants.

Le Gardien, à cette réponse, le regarda d’un air blasé, en lui rétorquant :

- Avec des paillettes ?

Et Folletto de répondre, tout en tourbillonnant sur place dans les airs au dessus de la tête de son ami reptilien :

- Il faut bien illuminer un peu leur vie, à ces pauvres chéris ! Et puis, sait-on jamais, ça leur permettrais peut-être d’être frapper par une illumination musiesque et d’acquérir l’inspiration qui leur manque tant ?

Puis, ne faisant plus attention à son ami, il retourna à la préparation de sa pâte infernale, ajoutant un soupçon de poudre de belladone. Voyant cela, le Gardien ne put s’empêcher de dire :

- Et les baies, c’est pour quoi ?

Folletto de répondre tout en continuant sa préparation :

- Pour donner un peu de saveur aux crêpes mon ami, tu ne savais pas qu’on pouvait les faire autrement que nature ? Et puis, ça permettra de stimuler leur esprit créatif !

Le Gardien secoua la tête, effaré, puis répondit tout en levant les yeux au ciel :

- Habituellement, on ajoute plutôt du rhum ou de la fleur d’oranger, pas du poison !

Folletto haussa les épaules d’un air fataliste :

- Quel manque d’imagination ! C’est d’un classique ! Au moins, ma recette est originale ! Ça ne peut pas leur faire de mal, à ces petits.

Après la réplique de Folletto, le Gardien marmonna dans sa barbe :

- Ça ne peut pas leur faire de mal, qu’il dit ! Ça va juste les mener tout droit à la tombe, oui !

A ces mots, Folletto se retourna vers son ami et agita le fouet (l'ustensile de cuisine, pas un vrai fouet, même si avec Folletto on n’aurait pas été étonné s’il avait manié le fouet mais ce n’est pas pour cette fois) vers le Gardien en disant, après avoir claquer la langue d’un air réprobateur :

- Ne fais pas ton rabats-joie, mon ami écailleux, j’ai bien le droit de m’amuser un peu tout de même !

Puis, sa réplique achevé, Folletto se retourna sèchement vers sa préparation d’un air boudeur. Le Gardien, mal à l’aise d’avoir semblerait-il blessé son ami, se dandina d’un pieds sur l’autre, puis grommela dans sa barbe :

- Tu as tout à fait le droit de t’amuser, juste, évite de me tuer un des habitants de l’allée au passage. La paperasse à remplir en cas de décès soudain me donne la migraine d’avance.

Visiblement réconforté par la dernière réplique bourrue de son ami, l’esprit frappeur se remit à chantonner joyeusement, faisant lever un sourcil au Gardien face aux paroles.. assez spéciale, dirons-nous, de la chansonnette :

“C’était un petit crabe, petit crabe,

C’était un crustacé,

Qui dansait jusqu’à l’aube,

Et de sa voix criarde, chantait !

C’était une marionnette,

Qui faisait des claquettes,

C’était un pantin,

Qui était un peu bourrin !

C’était une petite crêpe, petite crêpe,

Au goût si particulier

Qu’il fit fuir la guêpe

On ne pouvait l’ignorer !

C’était un rabats-joie,

Qui au fond de ses bois,

Pouvait casser la joie

Et nous mettre aux abois !”

Le Gardien leva les yeux au ciel face à ce coupler qui était clairement une petite pique contre lui, son rancunier ami ne lui ayant pas tout à fait pardonné, semblerait-il. Ne prêtant pas attention au manège de son ami, Folletto poursuivit sa chanson :

“C’était un porc-épique,

En pleine quête épique,

Qui les faisait tous fuir,

Sans vouloir leur nuire !

C’était un écureuil,

Qui fasse au chasseur,

N’éprouvait nul peur,

Envoyant un gland dans son œil !”

Pendant qu’il continuait de chanter, ne prêtant aucune attention à ce qui se passait autour de lui, la porte de la cuisine s’ouvrit, révélant Serenya qui fronça les sourcils en voyant Folletto aux fourneaux. Cela n’annonçait rien de bon. Ayant entendu le grincement de la porte, le Gardien se tourna vers la nouvelle arrivante et écarquilla les yeux en la reconnaissant. Puis, il se tourna vite fait vers son ami et le coupa dans sa chanson… particulière afin de lui dire sur un ton urgent :

- Folletto ! Il y a Serenya !

Ne le croyant pas, l’esprit frappeur, qui avait arrêté de chanter, ricanna et lui rétorqua :

- Mais oui, je vais te croire, on ne me fait pas deux fois le coup mon écailleux ami ! Tu m’avais déjà fait la blague il y a quelques mois, ça ne prend plus !

Serenya croisa les bras d’un air peu engageant, fronçant les sourcils en tapant légèrement du pied gauche d’un air agacé. Suspicieuse, elle demanda à Folletto :

- Qu’est-ce que tu fabriques encore ?

N’ayant réellement pas cru que la jeune femme pouvait se trouver dans la pièce avec eux, l’esprit frappeur fit un bon de surprise en poussant un cri aigu, très peu digne de lui et qu’il niera fortement par la suite. Puis, une main sur le cœur (qui, de toute façon, ne battait plus) Folletto se retourna vivement vers Serenya.

On peut supposer, au vu de la tête qu’il fit en la voyant, qu’il aurait sué à grosses gouttes, si seulement il était toujours vivant et n’était pas un fantôme. Il se tortilla légèrement sur place, tel un gamin pris en faute. Faisant des ronds dans le sol avec son pied gauche, regardant partout sauf en direction de la jeune femme qui, fasse à son manège, insista :

- Alors ? J’attends !

Le terrible esprit frappeur, terreur de l’allée, fit une petite moue faussement innocente en se déplaçant très légèrement sur sa droite, espérant ainsi cacher à Serenya l'objet du délit. Il dit d’une voix doucereuse et faussement candide :

- Rien, rien du tout, je chantais juste. J’ai bien le droit de chanter, non ?

Demanda le fantôme fripon en battant exagérément des cils. Serenya plissa les yeux, sa suspicion ne faisant qu’augmenter devant le comportement pour le moins étrange de l’esprit. Elle arrêta de taper du pied et décroisa les bras puis, elle s’approcha du plan de travail en ignorant les jérémiades de Folletto. Avisant le saladier, elle demanda :

- Et ça, c’est quoi ?

Mais tout en posant cette question la jeune femme commença à entrevoir la prochaine blague douteuse que cette esprit frappeur facétieux était en train de concocter. Folletto secoua la tête avec véhémence, écarquillant exagérément les yeux tout en niant avoir quoi que ce soit à voir avec la préparation.

Sûre de pouvoir le prendre à son propre piège, Serenya eut un sourire ironique et, se dirigeant vers l’évier, constata platement :

- Dans ce cas, tu ne verras aucun inconvénient à ce que je jette cette mixture suspecte j’imagine.

Folletto eut un moment d’arrêt, visiblement indécis. La jeune femme fit mine de renverser le contenu du saladier dans l’évier poussant l’esprit frappeur à crier :

- Non ! Ne fais pas ça !

Redressant le saladier, sans qu’aucune goutte ne fut tomber dans l’évier, Serenya demanda en haussant un sourcil :

- Ah oui ? Et pourquoi ça, je te pris ?

Folletto, qui avait tendu les bras quand Serenya avait fait mine de jeter sa pâte à crêpe, les baissa lentement le long de son corps fantomatique puis, dansant d’un pied sur l’autre, il semblait chercher ses mots. Pour le presser un peu, la jeune femme fit mine d’incliner le saladier, s’attirant une moue catastrophée du plus terrifiant esprit frappeur ayant foulé cette Terre qui s’écria :

- Je t’en prie ! Pas ça !

Tout en prononçant cette phrase, Folletto se mordilla nerveusement les ongles, les yeux suivants avec angoisse les mouvements du saladier et guettant la moindre goutte susceptible de passer par-dessus bord. Serenya reposa le saladier sur le comptoir, s’attirant un soupir de soulagement parfaitement audible du fantôme. Puis, elle croisa les bras en s’appuyant sur le plan de travail. Elle jeta un regard sévère à Folletto puis lui dit :

- Maintenant qu’on a clairement établi que cette préparation est de ta main, arrête de tourner autour du pot et mets-toi à table. Avoue ce que tu mijotes !

L’esprit fit une moue chagrine et la regarda avec des yeux de chiens battus, cherchant clairement à l’attendrir. Voyant que son manège ne faisait qu’agacé la jeune femme, il fit une moue boudeuse puis avoua du bout des lèvres, rechignant clairement à se justifier :

- Je n’ai rien fait de mal, j’ai juste préparé une pâte à crêpe afin de donner des douceurs à nos petits amis de l’allée. Pour les requinquer à l’occasion du camp.

Pratiquement sûre de ce qu’elle allait trouver, Serenya mit son petit doigt dans la pâte et l’approcha de son nez. L’odeur lui rappelant la fois où Folletto avait préparé ses muffins.. très spécials, la jeune femme prit donc rapidement le saladier qu’elle vida dans l’évier sous le crie de désespoir horrifié de Folletto. Puis, pendant qu’il pleurnichait sur la perte inestimable qu’il venait de subir, la jeune femme se tourna vivement vers lui et lui cracha, furieuse :

- Tu allais recommencer ! Tu as, à nouveau, préparé un mets empoisonné ! Ne t’avises plus jamais de refaire ça ! Et toi (continua-t-elle de sermonner en se tournant vers le Gardien) tu le vois faire et tu ne fais rien pour l’arrêter ? Un jour, vous allez tuer quelqu’un avec vos conneries !

Piqué au vif, le Gardien se redressa et répliqua, indigné :

- Eh ! Je n'ai rien fait !

Serenya lui jeta un regard noir et, ironique, lui susurra d’un ton pleins de venin :

- Effectivement, tu n’as rien fait. Tu as été témoin mais tu n’as pas réagit !

Puis, sur ces dernières paroles, la jeune femme sortit de la pièce en claquant fortement la porte derrière elle. Bien qu’elle soit partie, le Gardien s’indigna fortement par rapport à la dernière réplique de Serenya en s’exclamant d’un air fortement outré du sous-ntendu très explicite de la jeune femme :

- J’ai réagit ! J’ai essayé d’arrêter Folletto ! C’est pas de ma faute s’il est têtu et qu’il ne m’écoute pas ! Ne lui ai-je pas dit que c’était dangereux et qu’il y aurait des morts ? Si, je lui ai dit ! Ne lui ai-je pas dit que cela allait occasionner une montagne de paperasses ? Evidemment que si ! Je ne suis pas le responsable de Folletto, c’est un fantôme adulte, il est suffisamment mature pour se prendre en charge tout seul et savoir ce qui se fait ou pas !

Quand il eut fini de tempêter contre l’injustice dont, d’après lui, il était victime, le Gardien se tourna vers l’esprit frappeur qui pleurait toutes les larmes de son corps ectoplasmique en gémissant bruyamment son désespoir, comme un gamin en pleine crise capricieuse. Le Gardien grimaça d’une manière assez comique et, à voix basse, marmonna dans sa barbe :

- Peut-être pas si mature que ça, effectivement…

Puis, il s’approcha de son ami un poil psychopathe (mais l’aimait quand même, malgré son côté assez dangereux) le Gardien posa sa pâte écailleuse sur l’épaule fantomatique de Folletto et lui proposa gentiment, souhaitant le consoler :

- Folletto, que dirais-tu de réfléchir aux prochains défis des crêpes surprises de nos amis campeurs ? Imagine, tous les défis tordus et machiavélique que tu pourrais leur concocter. Ils vont adorer !

Reniflant d’un air pitoyable, l’esprit frappeur leva timidement les yeux vers son ami écailleux et, d’une voix chevrotante, demanda :

- Tu crois ?

S’excusant mentalement auprès des futures victimes du fantôme, le Gardien affiche un sourire éclatant et lui assura :

- Bien sûr ! Ils ne pourront que t’être reconnaissant de penser à stimuler leur esprit créatif ! De manière saine et non dangereuse pour leur santé !

Le Gardien se sentit obligé de faire cette dernière précision, espérant ainsi limiter les dégâts futurs et que les campeurs ne soient pas trop traumatisés… du moins qu’ils ne soient pas trop en danger par ce que Folletto pourrait leur concocter.

C’était le bon angle d’attaque pour remonter le morale de l’esprit frappeur, celui-ci arrêtant soudainement de se lamenter en se frottant les mains d’un air sadique. Un ricanement machiavélique franchit la barrière de ses lèvres. Il allait bien s’amuser ! Plusieurs idées particulièrement savoureuses commencèrent à émerger dans sa tête.

Le Gardien eut des sueurs froides, se demandant s’il n’avait pas trop encouragé le sadisme légendaire de son ami. Avisant la trace argentée du sillon causé par les précédentes larmes du fantôme, le Gardien haussa les épaules. Ça valait le coup, non ? Son ami avait oublié sa tristesse.


Texte publié par Miss Lune, 26 mai 2024 à 16h07
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