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tome 1, Chapitre 1 « L'inconnu » tome 1, Chapitre 1

La lumière dorée du soleil caressait doucement le village, apportant avec elle une chaleur réconfortante qui enveloppait tout de sa douce étreinte. Le ciel était d'un bleu éclatant, parsemé de quelques nuages blancs qui dérivaient paresseusement au gré du vent. Une quiétude émanait des ruelles, où les habitants vaquaient à leurs occupations quotidiennes empreints d'une sérénité paisible.

Dans les champs, les récoltes s'épanouissaient, offrant leurs fruits colorés en un festival de verdure. Les tiges ondulaient gracieusement sous la brise légère, tandis que les arbres fruitiers ployaient sous le poids de leurs précieuses cargaisons. Les jardins regorgeaient de fleurs aux couleurs éclatantes, embaumant l'air de leur parfum enivrant. C'était comme si la nature elle-même célébrait cette journée radieuse.

Au cœur du village, près du puits central, les enfants s'adonnaient à des jeux joyeux, leurs rires résonnant à travers les rues paisibles. Ils couraient, sautaient et s'amusaient, insouciants et libres comme les oiseaux dans le ciel. Les mères s'affairaient à leurs occupations domestiques, échangeant des nouvelles et des sourires bienveillants tandis que les hommes préparaient les outils pour une journée de labeur.

C'était une scène digne d'une peinture, figeant l'instant en une harmonie parfaite entre l'homme et la nature. Le village s'éveillait doucement sous les premiers rayons du soleil, tandis que les rivières murmuraient paisiblement leur chant cristallin.

Les pêcheurs étaient partis avant l'aube pour ramener de quoi nourrir le village, ils naviguaient avec aisance sur les eaux calmes, leurs filets pleins de trésors aquatiques scintillants. C'est au cœur de cette scène bucolique, où les rayons du soleil caressaient tendrement la terre et où le murmure paisible de la rivière berçait les âmes qu'un événement inattendu rompit la quiétude matinale.

Allongé sur les rives, tel un être tombé du ciel, gisait un homme à l'apparence énigmatique, presque comme une émanation de la nature elle-même. Ses traits délicats semblaient façonnés par la main d'un artiste habile, ses cheveux sombres encadraient son visage tel un voile de mystère. Ses vêtements, pourtant modestes, dégageaient une aura de noblesse, ornés de motifs complexes et de symboles étranges, témoignant d'un raffinement rare.

Autour de son cou, une chaîne d'argent étincelait faiblement, portant un pendentif en forme de cercle vide, comme une énigme à peine esquissée sur le tissu de la réalité. Les pêcheurs, attirés par cette découverte singulière, s'approchèrent avec prudence, partagés entre la crainte et la curiosité.

"Est-il vivant ?" murmura l'un d'eux, brisant le silence accompagnant l'étonnement de la découverte.

"Il respire !" s'exclama un autre.

Inconscient, l'inconnu reposait dans un profond sommeil, comme plongé dans un rêve sans fin. Ses paupières closes, ses mains inertes, tout en lui semblait suspendu en un état entre la vie et la mort. Les pêcheurs, guidés par un élan de compassion et d'humanité, décidèrent de ramener le malheureux au village.

Ainsi, enveloppé dans une couverture, les pêcheurs se hâtèrent de ramener l'homme au sein de leur communauté, espérant offrir un refuge sûr et protecteur à celui dont le destin restait encore voilé par les brumes de l'incertitude.

Ils avançaient lentement à travers les rues tranquilles du village, baignées par la lumière dorée du matin. Les murmures excités des villageois accompagnaient le défilé, tandis que chacun se pressait pour avoir un aperçu de l'inconnu enveloppé dans la couverture.

Certains chuchotaient des hypothèses sur l'origine de cet homme mystérieux, tandis que d'autres échangeaient des regards inquiets, se demandant quelles répercussions cette rencontre aurait sur leur paisible communauté. Pourtant, malgré les questions qui tournoyaient dans leur esprit, une vague de curiosité et d'excitation électrisait l'atmosphère, alimentée par le mystère entourant l'étranger.

Arrivés devant la maison du chef, les pêcheurs déposèrent délicatement leur fardeau sur un lit de foin doux, lui offrant un semblant de confort dans cet environnement inhabituel. Les villageois se rassemblèrent autour de lui, leurs visages empreints d'une mosaïque d'émotions allant de l'inquiétude à la fascination.

Certains se penchaient avec curiosité pour observer de plus près l'homme immobile, cherchant des indices dans ses traits tranquilles et dans les détails de ses vêtements usés. D'autres restaient en retrait, observant la scène avec une méfiance palpable, craignant les conséquences imprévisibles de cette rencontre.

Kalenor, le sage de la communauté, s'avança alors avec prudence, son regard scrutateur balayant l'assemblée. Sa longue barbe, témoin des années passées à guider son peuple, oscillait légèrement au rythme de sa démarche assurée. En tant qu'un des Anciens, il portait sur ses épaules le poids de la sagesse et de l'expérience, et ses paroles étaient écoutées avec respect par tous les habitants du village.

« Qui est cet homme ? » demanda-t-il d'une voix calme mais empreinte d'une autorité tranquille. Son regard cherchant des réponses dans les visages inquiets qui l'entouraient. « D'où vient-il et que lui est-il arrivé ? »

Les villageois se regardèrent les uns les autres, leurs yeux empreints d'une perplexité mêlée d'inquiétude. Ils s'étaient rassemblés autour de l'inconnu, curieux mais aussi méfiants face à cet étranger dont l'arrivée inattendue troublait la quiétude de leur quotidien.

Eldrin, l'un des pêcheurs, s'avanca pour répondre à la question du sage. Sa voix était empreinte d'une gravité solennelle alors qu'il relatait les circonstances de leur découverte.

« Sage, nous l'avons trouvé inconscient près de la rivière, » commença-t-il, son regard croisant celui de Kalenor avec un mélange de respect et d'appréhension. « Il était étendu sur la berge, aussi immobile qu'une statue, comme s'il avait été déposé là par les caprices du destin.» Les mots du pêcheur résonnaient dans la pièce.

Kalenor acquiesça lentement, reconnaissant l'importance de leur acte de compassion envers l'inconnu.

"Vous avez agi avec noblesse et humanité", déclara-t-il d'une voix empreinte de bienveillance. "Il est rare de voir de telles vertus se manifester aussi clairement dans notre monde."

Son regard se posa ensuite sur l'étranger, scrutant ses traits avec curiosité. Sa silhouette pâle se détachait sur le fond de la maison du chef. Il avait le visage paisible, presque serein malgré son état inconscient, et ses traits semblaient refléter une histoire que seul le temps pouvait raconter.

« Nous attendrons qu'il se réveille pour lui demander d'où il vient, nous pourrons peut-être l'aider à retrouver son chemin,» conclut Kalenor d'une voix empreinte de sagesse. Son regard se posa une dernière fois sur l'étranger, comme s'il cherchait à percer les mystères qui entouraient son arrivée.

Puis, se tournant vers Mira, sa femme et guérisseuse du village, il ajouta d'un ton rassurant : « Prends soin de lui et fais le nécessaire pour qu'il se remette vite sur pieds.»

Mira acquiesça d'un signe de tête.

Enfin, le Sage invita tout le monde à sortir pour laisser l'étranger se reposer, conscient que le repos et la quiétude étaient les meilleurs remèdes. Les villageois se dispersèrent lentement, emportant avec eux les murmures de curiosité et d'inquiétude qui avaient surgi lors l'arrivée mystérieuse de cet homme aux origines obscures.

Alors que Kalenor s'éloignait de sa maison pour entreprendre son traditionnel tour du village, une question tourbillonnait dans son esprit : d'où pouvait bien venir cet homme mystérieux qui reposait inconscient chez lui ? Il avait beau parcourir les méandres de sa mémoire, il ne parvenait pas à identifier ce visage, pourtant si distinct, qui ne lui était pas familier. Même après avoir croisé presque toutes les personnes des villages voisins au fil des années, il n'avait jamais rencontré cet étranger. Cela signifiait-il qu'il venait de loin, d'une contrée lointaine et inconnue des Alarii ?

Et ces vêtements... Kalenor secoua la tête, émerveillé par la complexité et la finesse des broderies qui ornaient chaque couture. Les Alarii étaient réputés pour leur artisanat raffiné, mais jamais il n'avait vu une telle maîtrise des techniques de tissage et de couture. Chaque motif semblait raconter une histoire, chaque fil une épopée. Et que dire de ce pendentif argenté, si délicatement ciselé, qui pendait autour de son cou tel un trésor oublié par le temps ? Kalenor ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'envie en contemplant une telle merveille de création, se demandant quelle tribu ou quel peuple avait pu donner naissance à une telle œuvre d'art.

Le vieil Alarii pressa le pas, son esprit tourbillonnant d'une myriade de questions et de conjectures. Il avait hâte de découvrir les réponses, et peut-être même de percer les mystères qui entouraient l'arrivée de cet homme venu d'ailleurs.

L'inquiétude grandissait au sein du village alors que deux jours s'écoulaient sans que l'homme inconscient ne montre le moindre signe de réveil. Mira, la guérisseuse du village, ne pouvait dissimuler sa préoccupation croissante face à cette situation.

"Il doit se réveiller pour s'hydrater et se nourrir !" s'exclama-t-elle, son regard empreint d'une anxiété palpable. "Personne n'est jamais mort dans le village depuis que je suis guérisseuse, et ce n'est pas maintenant que ça va commencer !

Sa voix tremblait légèrement, trahissant la tension qui pesait sur ses épaules. Les Alarii étaient immortels, c'était un fait bien établi dans leur communauté. Le temps n'avait pas d'emprise sur eux, et une fois qu'ils atteignaient l'âge adulte, ils cessaient de vieillir. Les seuls périls qui pouvaient menacer leur existence étaient les accidents, qui survenaient parfois lors des chasses dans les forêts environnantes. Mais jamais un Alarii n'avait connu la mort dans leur communauté depuis qu'elle était en poste. Ses dons de guérisseuse lui avaient permis de soigner toutes les blessures jusqu'à présent, mais l'état de l'homme inconscient défiait toute explication logique.

Alors que les paroles de Mira emplissaient la pièce, l'étranger émergea lentement de son inconscience, ses paupières lourdes se soulevant avec peine pour révéler des yeux ternis par la fatigue. Le soulagement et la joie se peignirent sur le visage de Mira.

Elle s'avança vers lui avec hâte, portant la coupe d'eau fraîche comme une offrande salvatrice pour apaiser sa soif après son long sommeil. "Buvez", lui dit-elle d'une voix douce empreinte de compassion. "Vous en avez besoin, après tout ce temps passé inconscient." Ses yeux exprimaient un mélange de bienveillance et d'inquiétude, alors qu'elle observait attentivement la réaction de l'étranger.

L'étranger, reconnaissant, accueillit l'eau avec gratitude, ses lèvres desséchées se gorgeant du liquide vital. Chaque gorgée semblait raviver son esprit engourdi, lui redonnant lentement des forces après cette période d'inconscience.

Dans ce moment de communion silencieuse, le simple son de l'eau s'écoulant dans la coupe semblait être une mélodie apaisante, réconfortante dans sa simplicité. Puis, une fois sa soif étanchée, l'étranger leva les yeux vers Mira, son regard exprimant une gratitude sincère pour cet acte de générosité inattendu.

Il ouvrit la bouche, ses lèvres tremblantes articulant des mots à peine audibles : "Merci pour ce que vous faites pour moi, sans vous je serais probablement mort."

Mira perçut immédiatement le dialecte qu'il employait, bien que familier, avec quelques nuances qui trahissaient son origine lointaine, probablement au-delà des montagnes du Nord. Ces paroles l'émurent. Elle sentit un élan de compassion l'envahir alors qu'elle contemplait le visage fatigué de cet étranger, marqué par les épreuves.

"C'est bien normal," répondit-elle d'une voix douce, cherchant à l'apaiser. "N'importe qui aurait fait de même."

Mais l'inconnu secoua légèrement la tête. "Pas n'importe qui," murmura-t-il, presque pour lui-même. "Je vous assure que tout le monde ne fait pas preuve d'autant de prévenance envers les étrangers."

Son regard croisa celui de Mira, exprimant une reconnaissance mêlée à une pointe de perplexité.

"Je me nomme Elian," se présenta-t-il finalement, cherchant à combler le fossé entre eux par cette simple introduction. "Où sommes-nous ?" demanda-t-il ensuite.

"Vous êtes au village d'Aldoria," répondit-elle, cherchant à le rassurer par son ton accueillant. "Et je me nomme Mira, guérisseuse du village." sourit-elle. "D'après votre parler, j'entends que vous venez d'une tribu au-delà des montagnes ?" poursuivit-elle, désireuse d'en apprendre davantage sur cet étranger venu d'ailleurs.

"C'est bien cela," confirma-t-il simplement, avant de plonger dans un silence pensif, laissant planer le mystère sur son passé et ses péripéties.

Mira comprit que l'inconnu devait encore recouvrer ses forces avant de pouvoir s'engager dans des conversations approfondies. Avec prévenance, elle décida de lui apporter quelque chose à manger, elle se dit que seuls les Dieux savaient depuis quand cet homme avait été privé de nourriture. Et elle ne savait pas à quel point elle avait raison.

Elle s'en alla vers le garde-manger tandis qu'Elian restait couché. C'est à cet instant que Kalenor franchit le seuil de sa maison. Son regard sage et bienveillant se posa sur l'homme sorti de sa torpeur, illuminant son visage d'un sourire sincère empreint de soulagement.

"Enfin vous êtes réveillé," déclara-t-il d'une voix chaleureuse. "Ma femme craignait ne jamais parvenir à vous ramener à vous-même. Ca aurait été une grande première, elle qui se targue d'être la meilleure guérisseuse de ce côté des montagnes. Vous avez de la chance d'avoir trouvé refuge dans notre village. Nombreux sont ceux qui n'ont pas la chance de bénéficier de son talent."

L'écho de ses paroles se fondit dans le silence de la pièce, laissant place à une brève pause. Kalenor, s'attendant à ce que l'étranger ne le comprit pas, fut agréablement surpris lorsqu'il lui répondit avec sincérité :

"Oui, j'ai beaucoup de chance. Votre femme est véritablement extraordinaire. Sans elle, je serais probablement mort." dit-il faiblement.

À son tour, Kalenor remarqua l'accent du Nord qui colorait les mots d'Elian, mais il préféra ne pas en faire de commentaire. "Je me nomme Kalenor," se présenta le Sage d'une voix empreinte de bienveillance. "Je suis en quelque sorte le chef de ce village, bien que je n'apprécie guère l'autorité que ce titre confère. Disons plutôt que les gens accordent de l'importance à ce que je dis," ajouta-t-il avec un léger sourire.

Pendant ce temps, Mira revint du garde-manger, portant un plateau garni de victuailles. Fruits frais, féculents cuits et poisson grillé composaient le repas qu'elle tendit à Elian avec une expression de reproche adressée à son mari. "Allons, Kalenor, laisse notre hôte se restaurer et se reposer. Tu auras tout le loisir de le questionner plus tard !

Kalenor adressa un sourire complice à Elian. "Enfin, presque tous les gens," ajouta-t-il, suivi de son rire franc qui éclata dans la pièce. Le Sage et sa femme laissèrent alors l'étranger se nourrir et se reposer.

Tandis que le couple quittait la pièce, Elian ricana intérieurement: "C'est presque trop facile" se dit-il. "Si accueillants, si naïfs. J'aurai tôt fait de les mettre à ma botte."


Texte publié par Ipsohe, 17 mai 2024 à 09h43
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