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tome 1, Chapitre 4 « Un travail bâclé » tome 1, Chapitre 4

Liam avait passé le temps du trajet jusqu'à la planète Fest dans un état second. Les événements s’enchaînaient autour de lui, sans qu'il ne puisse rien y faire. Un sentiment atroce d'impuissance l'envahissait peu à peu. Il ruminait sans arrêt, et n'arrivait plus à sortir les souvenirs de cette soirée de sa tête. C'est une légère secousse qui le sorti de sa léthargie ; le vaisseau, un croiseur de classe Gozanti, venait d'atterrir.

Le commandant de la base, qui leur servait de terminus, les accueilli au pied de la rampe d'accès du transport. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, à la carrure imposante. Daren sorti en premier, suivit de tout un bataillon de Stormtroopers. Liam fermait la marche.

Une des bases impériales de la planète venait d'être attaquée ; les infrastructures étaient très endommagées, et les pertes humaines importantes ; la base fonctionnait sous effectif très réduit. Daren était chargé d'apporter des renforts en soutient, en plus de pourchasser et arrêter les coupables.

Le commandant Morik convoqua Daren et Liam dans une salle de contrôle pour leur rapporter des détails. Un rapport de mission leur avait été envoyé, mais faire un état des lieux et obtenir des informations sur place restait indispensable.

- Nous avons pourchassé les agresseurs, mais ils ont réussi à nous échapper dans la forêt.

Effectivement Liam avait remarqué, sans trop y avoir fait attention une immense forêt à l'orée de la base juste avant qu'ils n'atterrissent.

- Néanmoins, poursuivit le commandant, aucune base ou campement où auraient pu s'établir des rebelles n'a été repérée, il est donc très probable qu'ils se cachent parmi la population. Nous surveillons également l'espace en périphérie de Fest ; aucun vaisseau ne peut quitter la planète sans que nous ne soyons au courant.

- Vous avez surveillé les villages alentours ? Questionna Daren.

- Bien sûr ! Mais ils sont tous constamment sous surveillance impériale.

Liam jeta un coup d’œil à son ami ; il connaissait l'expression qu'il affichait à ce moment-là. Daren lui rendit brièvement son regard : ils pensaient la même chose. Le commandant Morik était trop sûr de lui, il accordait une trop grande confiance à ses troupes, et par conséquent baissait sa garde.

- Si vous le permettez, Commandant, reprit Daren, nous allons inspecter le reste de l'installation. De cette manière, nous verrons quelles solutions apporter pour vous aider au mieux.

- Évidemment, je vous en prie.

- Nous allons également enquêter dans la région, voir ce qui se cache dans les villages et la forêt, ajouta Liam. Avez-vous bien vérifié tous les secteurs environnants ?

- Pour qui me prenez-vous ? Nous avons passé tout le territoire au peigne fin ; sans compter que nous connaissons très bien ce secteur. Vous n'êtes ici que pour apporter une aide temporaire, alors faites votre boulot ! s'emporta Morik.

- Ce n'est pas un simple sous-officier qui va me dire comment faire mon travail, marmonna-t-il en se dirigeant vers la sortie de la pièce. Venez ! Je vous fait visiter le reste.

Les deux jeunes hommes le suivirent. Après une visite et un passage en revue du reste des troupes, ils examinèrent les données de surveillance qui avaient pu être récoltées. Ils les analysèrent, et établirent à partir de celles-ci des hypothèses sur la probabilité d'une présence rebelle pour chaque secteur de la région. Une fois cela fait, ils procédèrent de la même manière pour tous les secteurs de la planète.

- Commandant Layn ! J'ai trouvé !

Les deux jeunes militaires se tournèrent vers la source de cette voie suraiguë. Il s'agissait de LM11, un droïde archiviste et analyste.

- Bien, montre nous, ordonna Daren.

Le droïde se dirigea vers un terminal de la salle de contrôle. Ils y avait passé toute la journée, ainsi qu'une bonne partie de la nuit. Une carte du territoire autour de la base s'afficha sur l'écran du terminal.

- Une activité inhabituellement intense a lieu dans cette zone, indiqua le droïde.

Un point lumineux clignota sur la carte tout près d'un petit village.

- D'après mes données, les habitants de cette communauté vivent principalement d'agriculture. Ils sont régulièrement approvisionnés en fournitures et autres denrées, mais la quantité et le rythme d'approvisionnement a drastiquement augmenté depuis quelques semaines.

- C'est ce qu'on cherche ! S'exclama Daren.

- Reste à envoyer des hommes sur place, dit Liam.

Morik ne nous laissera pas faire, soupira Daren, il est persuadé de parfaitement contrôler la situation.

- C'est pour ça qu'il est dans la merde et que la base a pu aussi facilement se faire attaquer, argua Liam

- J'aimerais bien y faire un tour, pas toi ? rajouta-t-il. C'est pas comme si on avait des interdictions concernant nos déplacements.

- Si on y va maintenant, en pleine nuit ; on va se faire remarquer, du coup, il va vouloir venir avec nous, nous mettre des battons dans les roues et involontairement provoquer la fuite de suspects. Ce type est un véritable idiot.

- Ouais, un idiot arrogant qui plus est, compléta Liam.

- On ira demain matin dès l'aube, avec notre propre escadron, décida Daren. Je vais tout de suite prévenir nos hommes qu'ils soient prêts à temps.

Après une nuit de sommeil beaucoup trop courte, Daren, Liam et leur troupe se rendirent, avec leur vaisseau, au village suspecté. Ce n'était pas loin, mais le meilleur moyen de déplacer autant de personnes restait ce type d'embarcation.

L'air était humide au bord de la forêt, et l'herbe mouillée. Les rues de la petite bourgade majoritairement en terre battue étaient boueuses. Il avait plu cette nuit, et il allait sans doute pleuvoir à nouveau. Liam n'avait pas observé le moindre vaisseau, excepté le leur aux alentours. Il n'y avait que quelques speeders. En vue d'une fuite éventuelle des suspects, la météo pourrait avec un peu chance les ralentir.

Le village ressemblait à une espèce de gros patté désordonné de quelques dizaines d'habitations. L'inspection ne devrait pas durer. Au bout d'une demi-heure, ils trouvèrent dans une arrière-cour, un tas de caisses superposées, l'une d'elles avait été ouverte par les stormtroopers qui avait inspecté cette maison au moment où Liam et Daren y pénétraient. Celle-ci contenait des fusils blasters ; des DLT – 18. On ouvrit d'autres caisses. Ainsi ils découvrirent des grenades thermiques, d'autres fusils blasters, dans d'autres encore, il n'y avait que de simple pistolets laser.

Daren siffla à la vue de cet arsenal.

- C'est pas mal tout ça !

- Oui, pas mal du tout, même, confirma Liam.

Ils échangèrent un regard.

- Tu penses à ce que je penses ? Demanda Daren, un léger sourire aux lèvres.

- C'est trop facile, conclut Liam. On détourne notre attention en stockant toutes ces armes ici. Mais on n'entrepose pas des armes et des munitions après une attaque. Et il y en a beaucoup trop non utilisées ici, puis il a fallu très peu de temps pour les trouver. De plus, elles n'étaient presque pas cachées.

- Effectivement, une simple arrière cour, c'est pas très malin.

Le commandant Morik surgit derrière eux, suspicieusement souriant. La nouvelle lui était donc rapidement parvenue.

- Vous avez trouvé ces vauriens de rebelles ! S'exclama-t-il admiratif.

- Non, le reprit Daren. Nous n'avons trouvé que des armes.

- Ce qui prouvent que ces villageois sont coupables !

- Ces armes sont neuves et n'ont pas encore été utilisées, lui annonça Liam. Tout au plus, on est peut-être tombé sur un trafic d'armes, mais je doute que cela ait un lien avec l'attaque de la base.

- Ridicule ! S'obstina Morik. Vous ! apostropha-t-il un stormtrooper, rassemblez tous les villageois sur la place centrale.

Il sortit précipitamment, Liam et Daren sur ses talons. Ce dernier secoua la tête dépité.

- Je m'attends au pire, souffla-t-il.

Une centaine de personnes attendaient, certaines apeurées, devant le commandant Morik. Les villageois étaient cernés au centre du hameau par un bataillon de stormtroopers. Certains trop lents, ou trop effrayés, pour sortir aussi rapidement que les autres, étaient traînés hors de leur maison par les impériaux.

- C'est bon ? On a tout le monde ? beugla l'officier.

Liam retint un soupir. La situation était affligeante.

- Commandant Morik, tenta Daren, je ne pense pas que ces armes aient été entreposées ici par ceux qui ont perpétré l'attaque. Nous devrions les emmener à la base, et poursuivre les recherches.

- Il n'y a pas de recherches à poursuivre ! insista Morik. Êtes-vous aveugle, Layn ? Tout est là ; devant nous. Des traîtres à l'Empire qui ne méritent qu'une chose : la peine capitale !

Plusieurs villageois se mirent à hurler « Non ! », d'autres à pleurer, gémir, certains se mirent même à genou, suppliant de leur laisser la vie sauve.

Liam n'en pouvait plus. Il sentait une colère bouillonnante monter en lui. En s'attardant ici, ils laissaient les véritables coupables s'en tirer.

- Ces gens n'ont rien à voir avec ce dépôt d'armes ; ils sont innocents ! s'écria-t-il exaspéré.

Le son du démarrage d'un speeder les interrompit brusquement. Le regard du sous-officier se dirigea vers l'origine du son, un villageois s'échappait, lançant son véhicule à tout allure à travers la campagne. Il se précipita vers le landspeeder le plus proche, ignorant les cris rageurs de Morik. La course poursuite l'emmenait seul loin de ses hommes ; il n'avait pas le temps de se préoccuper de leur attitude. L'urgence lui imposait de rattraper le fuyard.

Voyant ce dernier s'éloigner de plus en plus vite, Liam sorti son pistolet blaster, en visant l'arrière du véhicule, il serait en mesure de le ralentir. Il tira, mais au même moment, le conducteur inconnu vira à gauche, l'empêchant d'atteindre sa cible. Ce mouvement, permit toutefois au jeune homme de distinguer les traits du villageois ; ce n'était qu'un gamin. Il avait treize ou quatorze ans tout au plus. Et il était terrifié. Il ne s'était enfui que par peur, et non par culpabilité. Liam rangea son pistolet blaster, et décida de ne se concentrer que sur la course.

Il allait mettre un peu plus de temps à le rattraper, mais au final, il savait que l'adolescent ne pouvait pas lui échapper. Celui-ci allait être obligé de s'arrêter, au risque de trop s'approcher de la base, ce qui le mettra indéniablement en danger.

L'analyse de Liam se révéla exacte lorsqu'il vit le speeder au loin ralentir, avant de finalement s'arrêter. Le garçon descendit du véhicule, et au moment, où Liam arrivait à sa hauteur, il s'écroula sur ses genoux, tremblant de tout son corps. Son visage était couvert de larmes. Son corps secoué de sanglots. Liam arrêta son véhicule avant d'en descendre.

Il s'approcha du garçon ; ce dernier se recroquevilla sur lui-même.

- Pitié ! Ne me faites pas de mal ! Se mit-il à gémir. Pitié ! Répéta-t-il.

Le jeune homme ne se laissa pas démonter ; quelque soit ses sentiments, il ne pouvait pas les laisser transparaître.

Il se mit à genou lui aussi pour se retrouver à la même hauteur.

- Dis-moi ce que tu sais de l'attaque de la base, ordonna-t-il.

- Rien ! S'écria le garçon. Je vous le jure ; je ne sais rien !

- Alors pourquoi tu t'es enfui ?

- J'avais peur ! J'avais trop peur ! Mais je vous jure que je n'ai rien fais ! Je ne sais rien. S'il vous plaît, ne me faites pas de mal.

Le soldat soupira en se relevant.

- C'est bon, dit-il. Je te crois.

Le garçon leva brusquement la tête le regardant avec étonnement.

- Mais je ne suis pas celui que tu vas devoir convaincre, le prévint Liam.

- Je ne sais rien ! répéta l'adolescent en se relevant, visiblement beaucoup moins effrayé.

- Qu'est ce que tu sais sur cette attaque ? demanda alors Liam.

La question pouvait semblait identique à celle qu'il avait posé un instant plus tôt, le but était toutefois d'obtenir un autre type d'information.

- Je … Je sais juste que des rebelles ont attaqué la base.

- C'est tout ? Insista Liam.

- Oui. C'est tout ce que j'ai entendu à ce sujet. Je n'en sais pas plus que vous !

- Qu'est-ce que tu sais sur le dépôt d'armes qu'on vient de trouver ?

- Rien ! Rien du tout !

La rapidité avec laquelle l'adolescent prononça ces derniers mots mirent Liam en alerte. S'il était persuadé qu'il disait bien la vérité au sujet de l'attaque de la base, il avait des doutes quand à sa sincérité en ce qui concernait les armes trouvées dans le village.

- Je vais répéter ma question. Et cette fois, tu ferais mieux de me dire la vérité, le prévint Liam, regardant le fuyard dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu sais à propos de ces armes ? prononça-t-il doucement.

- Seulement que des gens de la base sont venus les entreposer là.

- Quels gens de la base ? questionna Liam.

- Le commandant Morik et d'autres soldats.

- Tu sais pourquoi ?

- Non ! Mais ils nous ont dit qu'ils nous tueraient si on répétait ça ! s'écria le garçon avant de se remettre à pleurer.

Morik. Qu'est-ce qu'il mijotait ?

« Merde, merde, merde, je vais mourir » entendit-il le garçon gémir.

Liam le prit par les épaules, et le força à le regarder.

- Écoute-moi, lui dit-il. Je ne lui laisserai pas te faire de mal. Tu n'as rien fais. Tu comprends.

Le garçon hocha la tête.

- Maintenant remonte dans ce speeder.

Le garçon se remit à sa place, et Liam au lieu de prendre l'autre véhicule s'installa derrière lui. Ce dernier lui jeta un coup d’œil, toujours secoué par ce qui venait de lui arriver.

- Aller démarre, lui intima le jeune homme.


Texte publié par Daisy Lin T, 15 mai 2024 à 23h48
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