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« Votre oncle a disparu » lui a-t-on dit. Comment ça disparu ? Il ne s'était pas fait tué. Son oncle était un survivant. Il savait que l'agent Kallus était fier de servir au sein de l'Empire, mais il savait aussi qu'il n'irait pourtant pas jusqu'à se faire tuer pour cela. Même si Liam ne le connaissait pas autant, il savait que s'il était dans une situation délicate, il ferait tout pour s'en sortir en vie d'abord. À moins qu'il ne connaissait pas son oncle autant qu'il ne le pensait. À ce moment-là, il n'imaginait pas encore à quel point.

Mais son oncle n'était pas mort. Il avait alors pensé qu'il s'était fait capturé. Sauf que presque tout le monde savait que les rebelles faisaient très rarement des prisonniers. Et même si c'était réellement le cas, pourquoi prévenir Liam ? L'Empire était grand et vaste, il y avait largement assez d'hommes prêts à tenter leur chance pour prendre la place du célèbre agent Kallus. Son oncle disparaissait, en réalité, assez souvent en mission, et revenait toujours. Mais cette fois c'était différent. Et Liam avait raison de penser que son oncle s'était fait capturer. Car c'est ce qui lui était vraiment arrivé.

Pourtant Liam n'était pas au bout de ses surprises. Et bientôt, tout le monde su ce qu'il s'était passé. S'en était fini de la réputation de la famille Kallus. Son oncle qu'il idolâtrait avait à jamais entaché leur honneur, il l'avait même détruit. Son oncle s'était fait capturer, mais pas par des rebelles ; son oncle était un rebelle. L'empire avait fini par démasquer un des espions rebelles, utilisant le nom de code ''Fulcrum'' pour faire parvenir des informations aux rebelles. Fulcrum était Alexsandr Kallus, un espion rebelle.

Le jeune homme ne pouvait pas le croire. Ils se trompaient ; l'Empire se trompait. Ils accusaient la mauvaise personne. Ça ne pouvait pas être lui.

Une enquête interne avait été réalisée, lui a-t-on alors appris, il y avait eu quelques suspects. Des personnes sur lesquelles son oncle avait fait porter les soupçons, pour protéger sa propre couverture. L'amiral Thrawn avait, lui-même, admis avoir mit un peu de temps à trouver la véritable taupe. Au final, c'est la main dans le sac, qu'ils avaient arrêté Kallus. Il était en train d'envoyer un message à ses amis rebelles. Il a, de suite été arrêté.

C'est à ce moment là, que Liam en avait été informé. À l'autre bout de la galaxie, où se jouait une bataille entre l'Empire et la rébellion, son oncle était sur le point de se faire exécuter.

Liam ne devait plus y penser. Son oncle était un traître. C'était maintenant un ennemi. Et qui de pire que les traîtres ? Il était si simple de haïr ; Liam avait décidé que c'était ce qu'il allait faire. Haïr son oncle, et rester fidèle à l'Empire galactique. Il devait se montrer encore plus dévoué qu'auparavant. Liam avait une bonne idée de ce que faisait l'Empire aux familles des traîtres. Il n'était pas un traître. Sa mère n'en était pas une, et était une des personnes les plus gentille qu'il connaisse. Elle allait avoir le cœur brisé, en apprenant ce qui était arrivé à son frère. Comment pouvait-il leur faire ça ?

Liam avait compris ; ils étaient morts pour lui, comme ces soldats avec qui il se battait face aux Lasats, étrangement, son oncle avait été le seul à s'en sortir en vie. Alexsandr Kallus n'était pas de leur famille, il n'est rien d'autre qu'un ennemi à éliminer. Liam s'était montré efficace durant les combats. Il savait éliminer les menaces. Il allait continuer. Et il allait se venger face à son oncle pour sa trahison. Même si cela devait être la dernière chose qu'il ferait dans sa vie. Ce sera son ultime objectif.

L'empire n'eut pas l'occasion d’exécuter Kallus ; ses amis rebelles l'avaient aidé à s'échapper. Cette situation convenait parfaitement à Liam ; il allait avoir l'occasion d'aller personnellement se venger. Il trouverait son oncle, se mettrait face à lui, et lui montrerait toute la haine et le dégoût qu'il ressentait à son égard. Il voulait faire mal. Il voulait faire souffrir, détruire quelque chose, n'importe quoi. Il était furieux.

C'était injuste. Pourquoi lui ? Pourquoi ?

Liam ne s'était jamais autant posé de questions. Il ne questionnait pas. Il était un soldat ; et les soldats obéissent. De toute façon leur Empereur savait ce qui était bon, il n'avait qu'à le suivre, obéir.

Liam devait se vider la tête de ces questions, et se concentrer sur une seule chose : la haine. C'est ce qui allait le faire avancer. La haine était simple. Il suffisait de s'y abandonner. Elle était issue de la douleur ; de cette sensation d'avoir été trahit, d'avoir été prit pour un imbécile. De cette colère qui montait en lui, et enflait, enflait, au point de vouloir faire mal, pour ne pas être celui qui a mal, se transformant en haine. Se mettre en colère est simple. Il n'y a aucun effort à fournir. Mais étrangement, la haine fatigue. Liam ne s'en était pas tout de suite aperçu. Pour l'instant, il pensait qu'elle allait le rendre plus fort.

À cet autre bout de la galaxie, Liam combattait des rebelles. Ces ignobles criminels. Avec ses hommes, ils venaient de déloger une cellule de dissidents d'une planète fidèle à l'Empire. Ces derniers avaient caché une minuscule base en pleine campagne. Il était arrivé avec un escadron de stormtroopers ; ils les avaient presque tous tués. Les autres avaient réussi à s'échapper. Bien, ils allaient pouvoir les traquer et avec un peu de chance, trouver la nouvelle base de l'Alliance Rebelle. Après la bataille d'Atollon, les rebelles s'étaient déplacés, et l'Empire devaient reprendre leur recherche, comme ils l'avaient fait avant de les trouver sur Atollon.

Liam voulait participer à cet effort. Il voulait les retrouver, et retrouver son oncle. Il voulait être celui qui le traduirait en justice. Et pour lui, son oncle ne méritait rien d'autre que la mort.

Liam revenait à la caserne de Coruscant après sa dernière mission. Ses supérieurs attendaient son rapport. En traversant les couloirs de la caserne, il remarqua que tous le regardaient, tous le connaissaient maintenant. Il les ignora et regarda droit devant lui, il ne voulait pas leurs regards plein de soupçons. Il était le neveu d'un traître ; tous se demandaient s'il n'allait pas suivre les mêmes pas que son oncle.

Ils ne le connaissent pas. Il allait réellement suivre son oncle, mais pour l'arrêter. Lui et tous les rebelles.

Les permissions étaient rares, ces temps-ci. En général, on profitait du moindre temps libre dont on disposait. Sauf Liam, lui usait de son temps libre pour s’entraîner. Il n'était pas assez bon ; il devait être meilleur. Quelques autres personnes se trouvaient dans la salle d'entraînement. Il s'était déjà battu contre chacun d'entre eux, il était capable de tous les mettre au tapis. Il était aussi bon en combat à mains nus, qu'avec un blaster. Ou une autre quelconque arme. Il avait appris à manier tous les différents types d'armes que l'on trouvait le plus dans la galaxie. Et les maniait presque tous à la perfection. Un des seuls type d'armes qu'il n'avait jamais touché, était, bien évidemment, les sabres lasers. Il se demandait ce que cela faisait d'avoir une arme aussi légendaire entre ses mains. Il avait vu des armes pareilles en pleine action. Les rares occasions où un inquisiteurs se trouvaient là où le menaient ses propres missions. Les deux qu'il avait vu avaient des doubles lames rouges. Les lames sortaient à chaque extrémités de la garde qui avait en fait, la forme d'un cercle, et les lames pouvaient tourner autours de cette garde. Ces objets l'avaient beaucoup impressionné.

Aujourd'hui, beaucoup considéraient ces armes comme dépassées, et faisant partie du passé. Mais elles avaient toujours fasciné Liam. C'était parmi les seules qu'il ne tiendrait jamais entre ses mains.

Outres les lames leurs armes, les inquisiteurs étaient eux mêmes impressionnants. Les choses étaient très différentes lorsqu'ils étaient là. D'abord parce que beaucoup de soldats changeaient directement leur comportement en leur présence. Les inquisiteurs effrayaient, et aimaient la crainte qu'ils inspiraient. Liam lui même ne se sentait jamais réellement à l'aise en leur présence. Étrangement, sans qu'il n'ai jamais pu l'expliquer, il avait l'impression qu'il était celui qui supportait le moins leur présence. Lui, qui se plaisait à se montrer en parfait guerrier sans peur. Ce n'était pas tant que ces inquisiteurs le terrorisaient ; au moins avec eux, le travail était vite accompli et bien. Le problème, était qu'il se sentait terriblement rabaissé lorsqu'ils étaient là. Ils étaient extrêmement puissants. Rien ne les arrêtait. Ils pouvaient tuer d'une seule pensée. Lorsqu'ils respiraient, c'est la terreur qu'ils expiraient et la transmettaient à tous. C'est en tout cas la sensation qu'avait Liam en leur présence. L'air semblait plus lourd et plus dense, durant ces moments. Il avait les mains moites, il transpirait plus, et pourtant, il faisait toujours plus froid lorsqu'ils s'approchaient. Lui au moins avait froid ; ses hommes ne semblaient pas aussi affectés que lui.

Liam s'était demandé ce qui n'allait pas chez lui, pour que son corps le trahisse ainsi. Après une première rencontre, il avait redoublé d'efforts dans tout ce qu'il entreprenait. Lorsque, plus tard, dans une nouvelle mission, ces inquisiteurs apparaissent à nouveau. Rien n'avait changé. Il pensait être devenu plus fort, plus résistant. Mais rien n'avait changé. Il restait affecté par leur présence. Et pourtant, il était à peu près certain d'être l'une des personnes à avoir le moins peur d'eux.

Liam faisait tout pour être plus fort, plus résistant, plus froid aussi. Sauf qu'en faisait cela, il se rendait compte que tout ce qu'il faisait au final, c'était se frustrer encore plus lui-même.

-Encore à t’entraîner, alors qu'on a enfin une permission ! s'exclama quelqu'un derrière Liam.

Liam n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de Daren Rayn, sans doute le seul qui lui adressait encore la parole.

Daren était quasiment tout le contraire de Liam ; indiscipliné, sarcastique, bavard, par contre, il était l'un des seuls à pouvoir rivaliser avec lui. Daren était aussi un sous-officier. Il allait sans doute bientôt être promu officier, malgré tout. Cette promotion aurait dû aller à Liam. Il se doutait que le fait que son célèbre oncle ait rejoint l'ennemi y soit pour beaucoup. Il n'était plus traité de la même manière. Ses semblables l'acclamaient quasiment avant, le noyaient de compliments ; ils le regardait comme s'il était porteur du pire malheur maintenant, presque comme s'il était lui-même un traître. Et pourtant, son allégeance ne changeait pas. Il devait simplement montrer qu'il était plus digne de la confiance de l'Empereur qu'eux tous.

-Allez, viens ! Ça fait des mois qu'on a rien vu d'autre que des objets qu'on bombarde.

-Vas-y, répondit Liam – toujours en frappant le punching-ball, tu ne voudrais pas qu'on te vois avec moi.

-Ne dis pas n'importe quoi, renchérit Daren. J'en ai rien à foutre de ce que pensent les autres. Je sais qui tu es.

Non, Daren ne savait pas qui il était. Il ne savait pas, par exemple, pour les sensations étranges qu'il avait en présence des inquisiteurs. C'était un secret qu'il emporterait jusque dans la tombe.

-Allez ! Les filles nous attendent !

-Qu'elles attendent, répliqua Liam.

-T'es sérieux ! s'exclama Daren. Comment tu fais pour être aussi froid ! Ça fait des mois !

Liam ne répondit pas. Il se concentrait sur sa cible.

-Je connais des établissements où il y a des mecs, si tu préfère, argumenta Daren.

Liam soupira. Non, il ne préférait pas. Tout ce qu'il voulait c'était éclater ce foutu punching-ball !

-Où sinon, on peut juste aller boire un verre quelque part en ville. Il paraît qu'une superbe et toute nouvelle cantina a ouvert dans le quartiers des plaisirs. On pourrait aller vérifier si les rumeurs disent vrai.

Il ne lâchait vraiment pas l'affaire.

-T'as vraiment besoin de moi pour ça ? demanda Liam sans essayer de cacher son agacement.

-Non, c'est vrai, t'as raison, j'ai pas besoin de toi. J'ai qu'à aller rejoindre les autres. Ils sont pas aussi grincheux que toi, au moins.

-Et bien vas-y alors, dit Liam qui pensait avoir enfin gagné.

-J'ai pas besoin de toi, mais toi t'as besoin que quelqu'un retire le balai que tu t'es foutu dans le derrière.

En un quart de seconde Liam s'était retourné et avait frappé Daren en plein visage. Ce dernier poussa un cris de douleur avant de se pendre le visage dans ses mains. Du sang coulait déjà sur son uniforme gris.

-Mais qu'est-ce qui va pas chez toi ! s'écria-t-il, en se pinçant le nez, alors qu'il remarquait qu'il saignait abondamment.

Liam quitta la pièce, en lui lançant calmement : « Dépêches-toi, on nous attend ».