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tome 1, Chapitre 1 « Un Etrange Réveil » tome 1, Chapitre 1

L’homme était étendu là, sur une paillasse crasseuse, dans une pièce aveugle où la seule source de lumière était un feu mourant. Depuis quand était-il là, allongé devant l’âtre, Ardok n’aurait su le dire.

Si on lui posait la question, il répondrait en haussant les épaules :

– Je le veille en attendant qu’il s’éveille.

De temps en temps, Ardok se levait, ramassait une bûche qui traînait et la jetait dans la cheminée pour empêcher le feu de s’éteindre.

Alors qu’Ardok se servait le brouet qui lui servait de déjeuner, il crut entendre gémir ou remuer dans son dos. Sur la paillasse l’homme remuait, il essayait d’ouvrir les yeux mais l’éclat du feu dans la cheminée l’en empêchait. Ses bras se mouvaient dans le vide comme s’il luttait contre une entité invisible. Puis, brutalement, il ouvrit les paupières et se mit sur les coudes.

Il vit alors Ardok penché sur lui, sa grosse tête écailleuse posée sur ses genoux. Curieusement l’homme ne paraissait nullement effrayé ou surpris par le visage de son hôte. Ce dernier ressemblait à un lézard à qui l’on aurait laissé quelques poils épars sur le sommet de son crâne.

Comme Ardok le regardait avec curiosité, l’homme articula avec difficulté :

– Où suis-je ?

Ardok fit un geste circulaire qui englobait la pièce et haussa les épaules. Il se releva et farfouilla quelques instants dans ce qui semblait être un placard. Il revint alors avec un bol remplit de l’infâme bouillie et le tendit à l’homme sur la paillasse. Comme l’homme hésitait, Ardok lui fit signe de manger et l’autre s’exécuta. Le goût n’était pas franchement mauvais mais la consistance ressemblait à celle du caoutchouc. Une fois le ventre plein, l’homme essaya de se lever mais Ardok dut le rattraper, comme ses jambes se dérobaient sous lui. Ardok lui fit signe de se reposer et l’homme sombra de nouveau dans le sommeil.

Lorsqu’il s’éveilla pour la seconde fois, plusieurs visages étaient penchés sur lui. Ardok et deux autres créatures semblables étaient près de lui, l’une d’entre elle semblait plus jeune que les autres. Ce dernier émit un sifflement à l’adresse des deux autres, qui lui répondirent par des gestes. L’homme roula des yeux incapables de comprendre l’échange.

– Qui êtes-vous ? Coassa-t-il, sa mâchoire le faisait terriblement souffrir.

Les trois créatures le dévisagèrent avec curiosité et se mirent à siffler les unes après les autres.

– Je suis désolé, mais je ne vous comprends pas, marmonna-t-il.

Le plus jeune des trois essaya de prononcer quelques mots, mais n’émit que des sifflements stridents. Voyant qu’il n’arriverait pas, il se leva et alla fouiller dans un des tas d’affaires hétéroclites qui jonchait le sol de la pièce. Il en sortit une chose qui ressemblait à un vieux carnet de dessin poussiéreux et un morceau de charbon. S’approchant de l’homme, il lui présenta le carton. L’homme déchiffra comme il put les trois noms suivants :

– Ardok…, Faldok…, Guildrek…C’est bien cela ? Articula-t-il avec difficulté.

Chacune leur tour, les créatures se désignèrent. L’homme reposa alors sa question :

– Où suis-je ?

Mais à nouveau, on lui répondit d’un haussement d’épaules. Le plus jeune, Guildrek, prit le charbon et dessina quelque chose qui ressemblait à un carré. Il le divisa en trois parties et associa chacun d’entre eux à l’une des cases.

– Nous somme ici ? Lui répondit l’homme en montrant la case de gauche.

Guildrek cligna des yeux en signe d’assentiment.

– C’est cela ? Insista l’homme en pointant la forme du doigt.

Guildrek hocha la tête, Ardok et Faldok dodelinaient comme si ils se désintéressaient de la question. L’homme n’insista pas, mais il trouvait étrange l’attitude de ses compagnons d’infortune. Il avait déjà pu remarquer le grand dénuement dans lequel il semblait vivre, ou plutôt survivre.

Il n’aurait su dire, mais depuis qu’il s’était éveillé quelque chose l’intriguait, seulement il était encore trop épuisé pour y penser. De guerre lasse il passa encore plusieurs jours sur la vieille paillasse avec Ardok, Faldok et Guildrek qui veillaient à tour de rôle sur lui.


Texte publié par Diogene, 24 novembre 2014 à 21h05
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