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tome 1, Chapitre 3 « Fourmiet » tome 1, Chapitre 3

Douze hommes posés sur des chaises en arc de cercle se regardaient, pas un ne pipait mot. Ils étaient gros, maigre, grand, petit, tous imberbe ou rasé de près, leur visage affichait une grande pâleur du au maquillage qu’ils arboraient. Ces douze hommes portaient des vêtements du même style, un costume du français typique du 17 siècle de couleur rouge, bleue ou vert. Au centre du cercle il y avait une petite table au plateau de marbre sur lequel une cloche reposait. Le comte Paul Fourmiet se leva enfin et prit la parole, « Messieurs, je voudrais d’abord vous faire jurer de garder en secret cette réunion. Je vais vous demander de lever votre main droite vers le ciel et de répéter après moi : Je jure mon âme au ciel que ce qui se passe et se passera dans cette pièce reste et restera dans cette même pièce. » D’une même voix les onze hommes répétèrent le serment. « Bien, je… Nous… Pouvons commencer. » déclara timidement Fourmiet, « Ecoutez jeune homme, » commença un vieux au long nez, « vous nous avez convoquez si je puis dire pour un sujet, d’après les quelques pistes que vous m’avez laissées, des plus capitales. Je dirais même que c’est le sujet le plus important auquel j’ai eu a traité de toute ma vie. Si vous n’êtes pas capable de poser vos couilles sur la table et de tout déballer alors laissez-nous partir. », « Vous avez raison comte Bataillon. Mes excuses. Pour aller droit au but, je souhaite renverser le rois et pour cela j’aurai besoin de votre aide. » La phrase eu comme un effet d’électrochoc, les hommes se dévisagèrent, regardèrent derrière eux comme si le diable les attendait. Plusieurs commencèrent à s’exciter sur leur chaise, ils regardaient à droite, à gauche, gêné et apeuré par ce qu’ils venaient d’entendre, « Encore une fois comte Fourmiet, nous avons besoin de plus d’information. » lâcha Bataillon visiblement contrarié de la situation, « J’y viens, j’y viens. Sachez que c’est aussi un exercice difficile pour moi, c’est bien là la première fois que je m’y adonne. Comme vous le savez aussi bien que moi, notre système politique repose sur nous les trois cents comtes parlementaires. Nous votons les lois proposés par le roi qui nous a lui-même désigné pour remplir cette tâche et qu’il peut lui-même nous renvoyer comme bon lui semble. », « Jusqu’ici vous nous racontez quelque chose que nous savons déjà. » le coupa un de ses invités, « Je sais comte Poulain mais je vais en venir à ce qui nous intéresse le plus, ne vous inquiétez pas. Une fois les lois votées, elles sont envoyées au conseil des comtes régalis, encore une fois, des hommes proches du roi et choisis par le roi pour qu’ils valident et fasse appliquer l’ordre dans tout notre royaume. Et c’est là qu’arrive notre problème. Messieurs, si je vous dis qu’un de nos habitants tue un autre avec une lame, qui désignerez-vous comme responsable ? », « L’habitant bien évidemment » répondirent-ils, « Ce qui est tout à fait normal. Mais si je vous dis que cet habitant arrive à prouver que ce n’est pas lui qui a porté le coup mais la lame elle-même, que c’était la lame qui contrôlait son bras, qui accuseriez-vous ? », « Et bien les deux. », « Moi je dirais la lame. », « Moi aussi. Si cet habitant ne voulait pas le faire mais qu’on l’a obligé alors il doit être déclaré non coupable. », « Exactement ! Oui c’est là où je voulais en venir ! » s’exclama Fourmiet, « Il en va de même pour le pouvoir royal. Pourquoi le roi choisirait-il des personnes pour faire voter ses propres lois alors qu’il pourrait le faire lui-même de par son pouvoir ? Parce que si les effets sont désastreux il n’aura qu’à accusé le vrai coupable afin de se protéger et le coupable n’est pas celui qui dit mais celui qui fait. Et dans ce cas précis, c’est vous. », « Votre résonnement ne tient pas debout » déclara un d’un air concentré le comte Fernand tout en se frottant le front, « Le peuple sait que le roi gouverne et que nous sommes là pour enjoliver, il n’est pas dupe. Si vous nous avez fait venir pour discuter de chose aussi futile et bien je m’en vais et j’invite vous autres à faire de même. », « Oui, il a raison. Vous nous faites perdre notre précieux temps. » Les invités se levèrent tour à tour, se plaignant à haute voix, Bataillon ne se leva pas, il fixait Fourmiet qui prit de panique ne savait pas quoi faire, « Dites ce que vous avez à dire que l’on en finisse. Faites-vite avant qu’ils ne partent, c’est votre chance jeune homme. » Fourmiet se leva et cria, « Le roi va tous nous tuer ! La situation au sud s’est aggravée, bientôt la stabilité du royaume sera bouleversée. Alors le roi nous érigera en tant que responsable et il nous fera mettre à mort. Je ne voulais pas vous le dire directement pour ne pas vous brusquer vous m’en voyer obligé. », « Qu’est ce qui te permet d’avancer cette idée ? » lui demanda Poulain qui priait intérieurement pour tout ne soit que sottise, « C’est un proche du roi, le vieux Charles qui m’a tout raconté. Sa vue n’est plus aussi bonne qu’avant alors il s’est trompé de personne en racontant cette histoire. », les comtes se regardaient les uns les autres, leur bras leur tombait, un premier vint se rassoir puis un second suivit d’un troisième et ainsi de suite, « Bien, nous vous écoutons comte Fourmiet. »

« Le problème vient du sud. Juste après la cession, des villes au sud d’Orléans ont coupé tout contact avec nous, ils nous étaient donc impossible de savoir ce qui se passait de l’autre côté de la frontière. Enfin c’est ce que je croyais jusqu’à ma discussion avec le vieux Charles. Il m’a informé que des espions relayaient des informations pratiquement au jour le jour au roi et les dernières nouvelles ne sont pas bonnes. Il y a trois cents ans le mal est venu d’un endroit appelé « Grotte de Lascaux », c’est là-bas qu’a débuté le grand cataclysme qui a détruit notre société et c’est encore là-bas que le mal se repropage. Le sol se meurt, les récoltes aussi, chacun se bat pour un bous de territoire et pour obtenir le pouvoir qui lui permettrait de s’en prendre à nous. », « Et bien qu’attend le roi pour réagir s’il est au courant ?! » s’exclama Poulain, « Qu’il renforce les frontières et qu’il arme ceux qui peuvent se battre, ce n’est pas bien compliqué. Si le mal revient vers nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’empêcher de venir. », « Oui, il a raison ! » s’exprima un autre noble, « Commençons par armée la population et ensuite exterminons les immondices qui peuplent notre territoire, nous les avons laissés en vie trop longtemps, ceux sont eux qui sont responsables de tout ça ! », « Avec quel argent ? » demanda Bataillon, « Avec quel manufacture voulez-vous façonné des armes ? Avec quel partie de la population voulez-vous combattre ? Les femmes ? Les enfants ? Notre pays n’a pas connu la guerre depuis des dizaines et des dizaines d’années. Les soldats que nous avons ce sont que des faires valoir. Nos ressources sont quasi inexistantes. », « Auriez-vous déjà baissé les bras ? » demanda Fernand, « Non. Je n’énonce que des faits. S’il faut renvoyer le roi et instaurer un nouvel ordre alors il nous faudra ouvrir les yeux. », « Qu’insinuez-vous par « Nous » Bataillon ? Vous voyez déjà le pouvoir entre vos mains ? », le comte lui jeta immédiatement un regard mauvais, « Pour l’instant je ne vois que douze hommes voulant renverser un pays tout entier. Il nous faut plus de ressource et plus de soutient. Sans un plan parfait, personne ne nous suivra. » C’est alors que Fourmiet se leva de sa chaise et s’approcha de la table centrale, « Vous pensez bien Messieurs, que le plan est déjà tracé. » Fourmiet leva la cloche ou se trouvait en dessous un très vieux manuscrit, son était laissait à déplorer, « Qu’est-ce donc là ? Le cahier de recette de votre grand-mère ? » demanda Fernand en cherchant dans le regard des autres l’approbation de sa remarque déplacé, « C’est un livre qui date d’avant le grand cataclysme. » lâcha Fourmiet, « Cette ouvrage équivaut au temps de quatre vie. Tout n’est pas lisible mais j’ai pu en tirer les grandes lignes. » Piqué au vif les comtes se rapprochèrent et entreprirent de regarder l’œuvre sous tous les points de vue, la couverture était terne et en morceau, le dos avait totalement disparu et le papier tirait une tronche maladive, « Qu’y-a-t-il d’écrit à l’intérieur ? », « L’ancien système politique de notre pays, la démocratie, le pouvoir au peuple et par le peuple. », « Il n’y avait pas de roi ? » demanda un comte, « Non. On appelait ça un président ou une présidente, en somme une personne élue par un peuple libre de choix et de droit. Je n’ai pas tout le fonctionnement de cette démocratie, seule les grandes lignes mais c’est amplement suffisant pour développer nos idéaux là-dessus. », « Le peuple est-il libre ? Je veux dire, chaque personne quel qu’elle soit est concernée ? » se demanda Bataillon « Oui. » conclut Fourmiet, « Et bien, si l’on m’avait dit un jours que mes oreilles allaient entendre ça… Quand commençons-nous la révolution ? »


Texte publié par Doktissimo, 8 mai 2024 à 13h28
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