“Alors, qu'est ce que t'as trouvé ?”
“On en parlera après, juste barrons-nous.”
Je voulais m'éloigner d'ici. Rapidement. Alors que j’avais chopé un simple portefeuille, en agissant à mon habitude, j’avais croisé le regard de ce type. À travers ses lunettes, j’avais vu son regard froid me fixer. À tout moment, il allait nous tomber dessus.
“Bah alors, on est pressé maintenant ?”
“Juste… ramène toi !”
Mon corps s’était raidit comme s’il s’était fait touché par un pervers, ou qu’il était entouré de loups au milieu d’une forêt. Avec la journée qu’on avait passé, la fatigue était dans sa zone de confort et moi, à deux doigts de trébucher sur une simple dalle. Malo m’avait emboîté le pas, il n’avait pas compris la situation.
“T’es pas obligé de me parler comme ça ! Si tu voulais pas le faire, fallait pas le faire ! Ou alors t'as pas réussi ton coup ?”
“J’ai fais ce que tu voulais, maintenant viens, on dégage !!”
Après nous être éloignés d'un pas pressé, nous nous sommes assis à un banc à quelques rues de là. Nous avons repris notre respiration un bon coup avant que finalement je sorte le portefeuille que j'avais dérobé. Cette fois, je le lui donnais sans mise en scène.
“Bah voilààà ! Qu’est-ce que tu nous fais une crise, t’as géré, encore une fois !”
Alors qu’il se régalait encore une fois à ouvrir son trésor, j’étais en surveillance permanente de nos alentours, plus préoccupé par notre sécurité que par le butin acquis.
“Oh la vache, Evan, regarde un peu le nombre de cartes bancaires !”
Malo sortait les cartes une par une, les posant sur le banc à côté de lui. Il y en avait tellement, on aurait dit le portefeuille de Marry Poppins. J’avais perdu un peu en tension au vu du nombre ahurissant de moyens de paiement présents face à nous.
“Du liquide ! Ho ho ho, ça nous arrange bien ça ! Je crois que ta chance a encore frappé...Attends, qu'est ce que c'est que ça...?”
“C’est une carte d’identité ? Non, c’est une carte de travail ? Il vient de quel pays, ce type ?”
Il y avait pas mal d’informations qui ne nous parlaient pas sur ce bout de plastique : GPCA, Numéro d’agent, de spécialité, de bureau, etc… Lewis Anderson, si c’était bien son nom, devait avoir une vie pas comme les autres.
“Est-ce qu’on s’en battrait pas un peu les couilles ?”
Pendant que je me penchais sur certaines des cartes pour essayer de comprendre à quel type de type nous avions dérobé ce genre de collection délirante, Malo avait entrepris de fouiller le reste du contenant.
“Ok, pas besoin de s’embêter avec les cartes.”
“Y a du liquide ?”
C’est en voyant la prise démesurée de sa main sur les billets que j’avais compris. On avait enfin touché le pactole. Pas un seul billet en dessous de cinquante euros n’était présent entre nos deux têtes ébahies. Le mec pouvait donner vingt balles à chaque SDF de Paris sans se sentir plus léger.
“De quoi devenir charismatique aux yeux de n’importe qui !”
“Merde… Tu crois qu’on devrait rendre les bijoux à Victoire ?”
“Surtout pas ! On lui en achète des plus chers !”
“T’as raison, elle mérite mieux que ces babioles.”
C’était la première fois, depuis nos débuts dans l’emprunt professionnel, que l’on avait autant gagné en une seule prise, et peut-être même en une journée. On n’osait pas imaginer une telle chose, on faisait ça pour ne pas se laisser crever, histoire de manger bien, de s’acheter quelques accessoires et on en gardait un peu de côté, au cas où.
On avait pas l’habitude d’avoir une telle somme devant nos yeux. Tant de possibilités.
“Après… Tu peux aussi acheter mieux que Victoire.”
“Tu veux te payer une pute ?”
“Pas n’importe quelle pute, la plus belle des putes ! Une femme comme tu n’en a que dans tes rêves les plus fous, entrain de se tremousser devant toi et qui t’embarque dans un endroit privé pour que tu puisse mieux profiter d’elle et de son corps… Me regarde pas comme ça !”
C’était pas dans mes valeurs, ce genre d’activités. Rien que d’y penser, ça me dérangeait. Y a tellement mieux à faire avec de l’argent que de juste le balancer sur le cul d’une danseuse qui se laisse prendre par tout type de mec, avant de recommencer encore. Mais voir Malo rêver avec son grand sourire, comme s’il avait vu un avenir glorieux pour notre monde, ça me terminait à chaque fois.
“T’es comme les autres…”
“Oui Evan, je suis comme tout le monde, j’ai des besoins à assouvir et une misère à oublier. Mais même pour toi, ils ont ce qu’il faut ! Je suis sûr qu’on peux trouver une boîte gay quelque part.”
Ah le bâtard, il veut la jouer comme ça.
Il avait cet air légèrement supérieur, comme pour montrer qu’il avait des centres d’intérêt plus valables que les miens, histoire de se sentir exister. C’était devenu naturel et il avait du mal à s’en rendre compte. Heureusement qu’il avait un ami comme moi pour lui remettre les pieds sur terre.
“Malo, écoute moi bien. J’ai pas besoin de me payer des mecs pour me sentir heureux.”
“Alors dis moi, je t’écoute les oreilles grandes ouvertes, mon ami. Que dis-je ! Mon partenaire en crime, mon acolyte de toujours, mon frère de galère ! Quel est ton souhait le plus profond ?”
“Tu veux vraiment savoir ?”
“Oui, offre moi le savoir de ton esprit !”
“Malo… Ce que je veux… C’est toi.”
Si la peau pouvait se décomposer comme un visage, j’aurais pu discuter avec le squelette de mon ami qui n’avait pas prévu ce retournement de situation. Alors, on rigole moins là, hein ?
“Tu te fous de moi ?”
“Depuis des années Malo ! J’ai sans cesse tenté de le faire comprendre, mais tu ne me réponds pas !”
Il était si perturbé qu’il avait fait un pas en arrière. Mais si tu crois que je vais te laisser t’enfuir si facilement, c’est se tromper ! C’est alors que je commençais à le courser, lui foutant une peur bleue.
“Ah non, lâche moi !”
“Je veux ton cul, Malo !”
“Pas moi ! Je veux mes putes !”
Mon Dieu, ce que l’argent peut rendre con. Alors que je m’étais arrêté en hurlant de rire, Malo ralentissait et lâchait un soupir de soulagement.
“Putain, Evan !”
“Tu me renierais si j’aimais les hommes ? T’es comme ça ?”
“Je le ferai si tu continue à courser mon cul !”
“J’ai pas le droit à ton précieux ? Après tout ce qu’on a vécu ensemble, je devrais aligner des euros pour le voir ?”
“Tu veux pas être normal ? Enfin, normal… Tu me comprends.”
“Hmmm… Non, pas du tout.”
“Va te faire foutre !”
Il était si rouge de honte qu’il ne savait même plus quoi dire. C’était si simple de le déstabiliser quand on le connaît. Ce dont il avait le plus envie, au fond, c’était d’être accepté par un groupe. C’était facile à deviner lorsqu’il changeait de comportement ou qu’il s’était acheté un t-shirt avec un logo spécifique dessus et qu’il le montrait fièrement à tous.
Il aimait bien cette vie “libre” et je savais que lui et moi, peu importe les chemins que l'on empruntait, rien ni personne ne pouvait nous séparer. Mais c’était aussi tentant de gratter des contacts, de l’attention et un autre mode de vie. Plus de gens, plus d'opportunités, plus de diversité, et ça imposait une certaine image et une façon de penser “à la norme”, donc parfois il agissait pas comme d’habitude. À l’époque, ça me chagrinait de le voir comme ça. Puis, à force de grandir et de vivre avec lui, je me suis mis à le taquiner pour lui faire passer le message.
Il aimait viser plus haut, être respecté, pouvoir imposer sa loi, et il n’y avait rien de mal à ça. Même si Malo… bah c’était Malo.
“Bon, s’il y a bien un truc dont j’ai envie plus que ton cul, c’est des cookies.”
“Nom de Dieu… Comment j’ai pu oublier ça !”
“Malo, fais-moi rêver. Dis-le !”
Il fallait bien cette mise en scène pour retrouver mon ami dans toute sa splendeur. Il mit un genoux au sol et me présenta la liasse de billets comme s’il y avait une alliance au centre. Le regard plongeant dans mes yeux, il était aussi prêt que moi à l’idée de passer une soirée de folie.
“Evan Riviers… Voulez-vous prendre pour repas le fast-food le plus proche ?”
“Oui, je le veux !”
“Vous pouvez désormais prendre à emporter.”
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J’avais traqué Martis jusqu’à son trou, un appartement miteux dans un bâtiment complètement délaissé où il pensait être discret.
Aux yeux de la police, peut-être. À mes yeux, bien au contraire.
Cette fois, je ne comptais pas y aller dans la dentelle dès le début, je voulais que cette journée se finisse, j’avais eu ma dose d’ennui et d’action barbante. J’ouvris la porte principale et commençais à me déplacer dans le bâtiment. L’odeur putride qui sévissait ici était immonde.
“Seigneur, quelle horreur…”
J’avais connu des égouts plus ragoûtants. Je n’eu pas le temps de me concentrer davantage sur l’odeur, car au détour d’un énième couloir je fus accueilli par une rafale de tirs qui m’obligèrent à me réfugier à un angle de mur adjacent. Cet enfoiré était bien mieux équipé cette fois. Je vérifiai mon Glock une dernière fois, il fallait que je sois efficace afin d’éviter tout risque de blessure.
“Alors Lewis, on rigole moins maintenant, hein ?”
La voix de Kane semblait assurée, et il avait une raison de l’être, car j’étais malgré tout dans une posture peu avantageuse. Je ne pouvais pas le confronter directement.
Je tentai une sortie, sprintant de l’autre côté du couloir. Plusieurs balles sifflèrent, et un éclat vint me toucher directement dans le mollet droit.
“Putain, saloperie !”
Je lâchai un grognement guttural, toujours en courant. Un rire sadique venant de Kane vint confirmer qu’il avait bien compris que j’étais touché. Son égo et son assurance déjà gonflés étaient déjà sûrement en train de crever le plafond.
Avec son arme, Kane était plus lent que moi, ce qui me permit de le distancer au sein du bâtiment. Je voulais faire le tour discrètement et lui coller une balle par derrière, mais cette fichue planque était un vrai labyrinthe. Pendant que je continuais à me déplacer, je l’entendais me provoquer joyeusement, il devait probablement déjà s’imaginer cribler mon corps de balles.
Continue de rêver mon coco, je ne compte pas te donner ce plaisir.
De plus, entendre sa voix d’imbécile heureux m’aidait grandement à déterminer sa position. À force d’évoluer dans le bâtiment, je finis enfin par entendre ses railleries venant de devant. Excellent, j’avais réussi à faire le tour. Arrivé à un angle, je me penchai très légèrement afin de voir s’il était bien là. Bingo, de dos, et manifestement ignorant totalement ma position.
Je sorti de l’angle et lui décocha une balle dans l’épaule.
“Bordel de…!”
J’interrompis ses grognements de douleur par un deuxième tir dans la hanche. Il tenta de tirer une rafale, mais j’eu le temps de me rapprocher suffisamment pour lui coller un direct en plein visage. Il lâcha son arme en titubant. Avant qu’il ne puisse la ramasser, un coup de pied vint le projeter en arrière. Il heurta le mur derrière lui, mais il ne sembla pas atteint, une résistance que l’on attendrait d’un militaire d’élite. Il se projeta vers moi avec une rapidité déconcertante, ne me laissant pas le temps de contre-attaquer. J’évitai un coup puissant qui visait directement mon foi. L’enflure tentait le K.O instantané. Je rangeai rapidement mon Glock : ce combat devait se finir au poing.
Il m'assailli d’un barrage de coups que j’eu du mal à parer. L’animal possédait une force physique clairement supérieure à la mienne, je ne pouvais définitivement pas risquer de faire durer le combat. Il tenta de me sonner avec un coup de pied circulaire qui frôla de peu mon visage. Je devais l’admettre, pour un type avec deux balles logées dans le corps, il restait surprenamment dangereux. Mais cela n’était pas suffisant s’il comptait mettre un terme à ma carrière de façon définitive.
Une fraction de seconde plus tard, un crochet gauche un peu trop emporté de sa part me donna une ouverture.
L’issue du combat venait de se sceller.
La punition tomba immédiatement. Une frappe précise au niveau du plexus solaire lui fit lâcher une bonne partie de l’air de ses poumons. Un autre coup, cette fois à la mâchoire, lui fit perdre l’équilibre, après quoi j’enchaînai d’un direct au foi, concluant enfin avec une frappe au niveau du ventre qui le fit vaciller. Il haletait lourdement, et du sang coulait le long de son bras là où je l’avais touché à l’épaule. De mon côté, je respirais intensément, mais j’étais encore loin d’avoir tout donné.
“Ta réputation te précède, saleté d’agent.”
Il ricanait. Même dans des moments pareils, ce malade pouvait encore trouver le moyen de rire.
“Mais si tu crois que je vais te révéler quoi que ce soit, tu peux bien te mettre ton foutu interrogatoire là où je pense.”
“Tu veux qu’on parie ?”
Son expression faciale changea. J’avais touché un nerf sensible. Son égo, déjà bien mis à mal avec la correction que je venais de lui infliger, venait probablement de subir la provocation de trop. Il se précipita vers moi comme un animal enragé, et tenta de me plaquer. Un coup de genou en pleine mâchoire le ramena à la réalité, et il s’étala sur le sol, gémissant de douleur.
“Tu parleras, Martis, je peux te le garantir.”
Je le fis s’asseoir, adossé contre le mur. Sonné comme il était, il était incapable de réagir. Je me tenais au-dessus de lui, le regardant de haut derrière mes lunettes sombres qui dissimulaient toujours mes yeux.
“Crache le morceau. Je veux le nom du commanditaire.”
“C’est moi, héhé…”
Je pris sa mâchoire dans l’une de mes mains, effaçant sur le coup son sourire niais qui me donnait juste envie de mettre un terme à sa vie immédiatement
.
“Écoute moi bien attentivement Martis, si tu veux quitter ce monde sans trop souffrir, je te conseille de te montrer coopératif.”
Un sourire moqueur se dessina sur son visage. Il fut cependant de courte durée. En effet, agacé, je sortis ma machette et lui trancha l’avant-bras gauche d’un coup sec. Le hurlement de douleur qu’il lâcha résonna dans tout le bâtiment.
“Je ne suis pas là pour rigoler avec toi, j’espère que tu l’as bien compris.”
Je n’eu comme réponse que des gémissements pathétiques. Je plaçais ma lame en face de son plexus et commença à l’enfoncer lentement. Martis hurla si fort que ses cordes vocales semblèrent se rompre sur le moment, alors qu’il serrait douloureusement ce qui lui restait du bras. D'un coup, il fut pris de panique, la douleur défigurait son expression faciale.
“J’ai dis : j’espère que tu as compris.”
“Oui, oui, j’ai compris !!”.
“Bien. À présent, pour la deuxième et dernière fois : dis moi son nom.”
“J’en sais rien, j’en sais rien !!”
Une claque vint lui rafraîchir la mémoire : je n’allais tolérer aucun petit jeu du chat et de la souris.
“Lewis, j’te jure, je recevais ses directives par appels anonymes !! Il s’est attribué aucun nom ou surnom, vraiment, j’en sais rien !”
Bordel de putain de merde. Lui aussi semblait dire la vérité.
“Tu as entendu sa voix, alors dis moi si c’était un homme ou une femme.”
“J’en sais rien non plus, sa voix était déformée à chaque fois !”
Il avait pris ses précautions. C’était inquiétant. Il n’en était probablement pas à son coup d’essai.
“Combien as-tu été payé pour cette opération ?”
“Trois cent mille euros…”
Et pas une modique somme, en plus de ça. C’était vraiment mauvais signe. Le commanditaire devait très probablement posséder de gros moyens pour donner autant d’argent à un seul type. Ça compliquait les choses.
“Où et comment as-tu été approché par cette personne ? ”
Un silence de sa part laissa place aux bruits des ruelles pendant quelques secondes.
Commençant à sérieusement perdre patience, je sorti mon petit objet fétiche adapté spécialement pour ce genre de forte tête. Rien de tel qu’un petit arrachage de dent pour délier les langues les plus têtues. À la vue de l’outil, Martis sembla manifestement horrifié, mais il ne dit rien. Ce détail devait être très important pour qu'il fasse preuve d’autant de détermination. Cela voulait aussi très probablement signifier que ce fameux commanditaire l’avait menacé de se débarrasser de lui s’il divulguait une information de trop.
Je ne perdis pas de temps et lui arrachai sèchement les deux dents de devant en un seul coup sec. Le sang fuyait de sa bouche comme une cascade écarlate qui peignait ses habits et le sol. Il hurla de plus belle, son corps entier convulsant sous la douleur. Il souffrait tellement que son instinct le poussa à essayer une ultime tentative de s’échapper, à laquelle je mis immédiatement fin en le poussant à terre une nouvelle fois, où il s’étala comme le déchet qu’il était.
“Je me ferai un plaisir de voir tomber chacune de tes jolies petites dents, Martis, tant que tu ne me diras pas ce que je veux savoir.”
“À Barcelone, c’était à Barcelone !! Dans un vieil hôtel en centre-ville, et j’ai même pas vu sa gueule !!”
Il commença à sangloter comme un bambin après une chute en vélo. Des larmes coulaient sans arrêt de ses yeux plissés.
“Tu vois, quand tu veux, tu peux te montrer utile. Rien d’autre à ajouter ?”
Martis sanglota encore pendant plusieurs secondes avant de finalement me répondre.
“...Non”
Cette fois, c’était sûr, je ne pouvais plus rien tirer de lui.
“Salue Lucifer de ma part.“
Un tir de mon Glock vint perforer sa tête. Sa cervelle se répandit en une fraction de seconde sur le mur sur lequel il était adossé. Quelques gouttes de sang vinrent tâcher mon manteau. Putain. Même en crevant, cet enfoiré avait trouvé le moyen de me les briser une dernière fois. L’image de ta tête inerte aura tout de même le droit d’avoir une place dans mon espace de stockage, juste après celles de la paire d’incapable qui t’aura servi de “collègues”.
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