Haletant légèrement, Evy ôta son masque d’escrime d’un large geste et secoua la tête, afin de remettre en place ses cheveux trempés de sueur. Le costume rembourré et le plastron lui tenaient affreusement chaud, mais si elle s’en était passée, Erasmus Dolovian l’aurait convoqué pour la sermonner pendant des heures sur la nécessité de se protéger pendant les entraînements. Mikhaïl Milioukov, son maître d’armes russe, la considéra avec un regard incisif ;
« Vous avez fait des progrès, mademoiselle, déclara-t-il dans un anglais à peine accentué. Malgré tout, je ne saurais trop vous conseiller de vous concentrer un peu plus. Vous avez souvent la tête ailleurs… »
Ses yeux en amande, d’un vert translucide, pétillèrent d’amusement :
« Voyons… Serait-ce à cause d’un certain jeune homme ? »
Evy se redressa, piquée au vif :
« Parce que je suis une demoiselle, si j’ai la tête ailleurs, c’est forcément à cause d’un garçon ?
— Bien sûr que non, mademoiselle Ashley. Je suis juste observateur. La seule chose que je me demande, c’est si vous laissez parler la bonne Samaritaine en vous, ou la jeune personne romantique. »
Evy combattit l’envie de reprendre son épée et de montrer au maître d’armes ce qu’elle pensait de ses suppositions, mais elle ne pouvait nier que son analyse la troublait. Elle tourna les yeux vers l’autre extrémité de la clairière. Swan s’était installé sous un arbre, un livre entre les mains. Evy savait qu’il avait également pratiqué avec Milioukov, quelques heures auparavant. Swan était un bon escrimeur ; contrairement à ce que son apparence de dandy pouvait laisser croire, il était sportif et athlétique. Pendant les années où il avait « servi » à Eilean ar Marbh, il avait subi un entraînement militaire intensif, qui lui avait inculqué l’habitude de l’exercice. Quand ses parents habitaient dans le centre des États Unis, il était devenu un cavalier accompli. En fait, il y avait peu de choses que Swan ne savait pas faire, si l'on y pensait bien. C’était un jeune homme aux multiples talents, doté d’un charme manifeste et d’un esprit incisif. Ses yeux rouges ne le déparaient pas, même s’il préférait les cacher pour éviter des attentions malvenues.
C’était aussi, malgré tout, un garçon profondément tourmenté, souvent rattrapé par les épreuves de son passé. Elle savait qu’à un moment de sa vie, il avait rejoint son oncle Leo, célèbre poète parisien, et qu’il avait adopté à ses côtés une existence bohème ; d’après les rumeurs, il avait commis une imprudence et s’était brûlé les ailes. C’était probablement l’une des raisons pour lesquelles Erasmus Dolovian, qui exigeait de ses agents une attitude irréprochable, manifestait tant de difficultés à lui faire confiance. Mais sans doute pas la seule… Il fallait bien avouer que depuis qu’ils se trouvaient tous au siège de la fondation, le directeur se montrait particulièrement dur avec lui.
Elle n’avait pas assisté à la réunion préparatoire de la mission d’Anha… Mais elle avait pu en voir les conséquences dans le regard de Swan. Le lendemain, il arborait de larges cernes noirs, le signe évident d’une nuit sans sommeil. Fort heureusement, la présence de Peter Steele, qui éprouvait une bienveillance visible envers lui, avait sans doute atténué la brutalité des choses, mais de façon insuffisante
Evya adorait Erasmus ; il avait toujours été disponible pour elle ; il avait accepté – non sans mal, certes – son entrée officielle à Gladius Irae. Mais elle jugeait son attitude envers Swan d’une dureté qu’elle ne comprenait pas.
Le léger rire de maître Milioukov la tira de ses réflexions :
« Je n’ai toujours pas tranché entre les deux possibilités… Mais j’espère que vous, vous y arriverez… »
Il leva son épée en un salut formel avant de dégrafer à son tour son plastron, libérant sa silhouette svelte de ses protections. Evy n’avait qu’une envie, aller se rafraîchir et se changer. Elle espérait qu’à son retour, elle trouverait Swan à la même place… Sa manie de se retirer à l’écart, qui s’était aggravée au fil du temps, lui donnait à penser que ce serait le cas.
Evy ne perdit pas de temps à se laver rapidement, puis elle passa une simple robe beige avec un gilet de laine avant de revenir dans le parc. Comme elle s’y attendait, Swan s’y trouvait toujours, adossé à un arbre. Il s’était assoupi en laissant tomber son livre, qui gisait ouvert dans l’herbe. Elle s’approcha de lui pour le ramasser, contemplant le visage endormi du jeune homme ; il semblait un peu plus reposé, mais pas pour autant libre de toute préoccupation. Un léger pli marquait son front et ses lèvres se crispaient de temps à autre. Elle regarda autour de lui et repéra vite la veste qu’il avait ôtée ; elle la prit pour l’en couvrir, craignant qu’il ne soit affecté par la fraîcheur qui persistait dans le fond de l’air. Ce qui était peu probable, pour un homme aussi jeune et solide. Mais elle éprouvait une étrange envie de s’occuper de lui, de le protéger…
Elle effleura les boucles blondes qui retombaient sur son front, consciente que ce geste était une transgression… bien trop intime pour de simples amis d’enfance, bien trop tendre surtout… Mais personne n’était là pour la voir et Swan n’en aurait pas souvenance. Elle contempla son visage aux traits réguliers, sa peau claire et lisse qui ne gardait aucune cicatrice. Il était difficile de croire qu’il avait traversé tant de moments horribles. Ce qu’il avait avoué, ce qu’elle savait au-delà... Deux « fausses morts », l’une pour le soustraire à son géniteur, la seconde pour le sauver des manipulations du gouvernement britannique, des ayants droit de son père, et de tous ceux qui auraient voulu utiliser le dernier enfant survivant d'homme aussi puissant que dangereux… Mais plus encore, d'un Titan en quête de son pouvoir passé. Au cours de ses obsèques factices, son ancienne identité avait été déposée dans la tombe avec son cercueil vite. Paul Mercury, le fils adoptif de Paul et Emy Mercury, avait pris vie.
Avec le séjour à Eilean ar Marbh, c’était déjà bien assez pour toute une existence… elle aurait compris qu’il refusât de se battre davantage. Mais ses dons s’étaient éveillés, un pouvoir si remarquable que Gladius Irae avait quasiment exigé son allégeance ; Emy et Henry avaient une dette envers la fondation, qui avait porté aide et soutien à Emy quand elle était partie à la recherche de celui qu'elle considérait comme son enfant dans les glaces arctiques, avec l’appui de Peter Steele. De fait, le jeune homme n’était pas maître de son destin. Et Evy en souffrait pour lui.
Soudain, elle le vit s’agiter légèrement, tournant la tête de part et d’autre, les traits crispés par une émotion qu’elle pouvait déchiffrer.
« Mère, non ! Ne les laissez pas… »
Avec douceur, elle saisit sa main, la serra entre les siennes et se pencha pour murmurer à son oreille :
« Paul, je t’en prie, calme-toi, tout va bien. Personne ne te fera de mal ici… »
Malgré une respiration légèrement haletante, il se calma, retombant dans un sommeil plus serein. Avec un petit sourire, elle s’installa à côté de lui et passa un bras autour de son cou, laissant la tête blonde basculer sur son épaule. Elle se mit à fredonner un air que sa mère lui avait chanté quand elle était enfant, dont elle avait oublié le nom et les paroles. Il se tourna innocemment vers elle ; elle pouvait sentir son souffle chaud. Même si la jeune fille savait que le réveil serait embarrassant aussi bien pour elle que pour lui, elle décida de profiter de ce moment où il avait besoin d’elle, sans pouvoir le nier.
Appuyée contre le tronc, goûtant la chaleur du corps pressé contre le sien, elle laissa les odeurs printanières l’envelopper, mêlées au parfum ténu de son eau de Cologne. Elle ferma les paupières, en caressant doucement du bout des doigts les boucles blondes qu’un vent léger ébouriffait. Elle aurait voulu pouvoir lui apporter un peu de cette paix à laquelle il aspirait tant… Faire disparaître les traumatismes qui avaient jalonné sa vie, quasiment sans répit, l'aider à oublier le rejet et la méfiance, ceux de Dolovian et de tant d’autres... Si seulement elle pouvait lui faire voir quelle âme certes humaine, certes faillible, mais ô combien lumineuse, il dissimulait sous son apparente désinvolture.
Elle le sentit s’agiter et s’écarta vivement, un peu gênée. Swan se redressa en bâillant, frottant ses yeux encore ensommeillés, et baissa avec perplexité le regard sur la veste qui le couvrait. Il se tourna vers elle :
«… Evy ? »
Elle lui adressa un sourire :
« J’avais juste peur que tu t’enrhumes. Ça n’aurait pas été très digne. »
Il pouffa légèrement à cette idée :
« Déjà qu’en temps normal, la dignité n’est pas mon fort, mais cela ne m’aurait pas beaucoup aidé, il est vrai… »
Elle lui asséna un coup de poing dans l’épaule.
« Aïe ! C’était pour quoi ? se plaignit-il en frottant l’endroit endolori.
— J’ai décidé qu’à chaque fois que tu parlerais de toi de façon négative, je te frapperais, décréta-t-elle avec hauteur. Si tu ne veux pas terminer couvert de bleus, tu as tout intérêt à réformer tes habitudes. »
Elle ne parvenait pas à cacher l’amusement dans sa voix ; malgré son expression de chien battu, elle pouvait voir que les yeux de Swan pétillaient gaiement. Elle s’était habituée à ses prunelles écarlates, au point de leur trouver une certaine beauté en soi.
Le jeune homme retrouva vite son sérieux ; il passa une main dans ses boucles blondes, dans l’espoir de les discipliner un peu, mais ne réussit qu’à les emmêler un peu plus.
« Allons, laisse-moi faire. »
Elle s’employa à arranger ses mèches rebelles tout autour de son visage ; ses boucles étaient souples et douces au toucher, comme celles d’un enfant. Elle sentait son cœur battre plus vite et ses joues devenir brûlantes… Mais elle éprouvait aussi d’autres sensations, plus diffuses, plus profondes… Elle n’était pas naïve au moins d’ignorer la morsure du désir. Elle se demanda s’il ressentait la même chose – ou quoi que ce fût de comparable. Ou s’il voyait encore en elle l’une des deux petites sœurs de Vesper. Après tout, il avait six ans de plus qu’elle… S’était-il seulement aperçu qu’elle avait grandi ?
Swan s’efforça de rester tranquille, mais elle savait qu’il s’impatientait.
« Voilà ! Tu es présentable…
— C’est beaucoup di… »
Il s’arrêta net, songeant sans doute qu’il s’exposait à de nouveaux coups.
« Je veux dire… c’est très bien, merci beaucoup. »
Le jeune homme se leva et s’étira. Après avoir chassé les brins d’herbe de son habit, il lui tendit la main en souriant :
« Allez, viens, avant que le directeur ne remarque ton absence. S’il nous voit ensemble… »
Son visage s’assombrit. La jeune fille serra les lèvres, agacée, avant de déclarer :
« Et après ? Tu résides ici pour le moment, je ne vois pas de quel droit il se permettrait de m’interdire de te parler. Je ne suis plus une enfant…
— Mais tu es encore mineure… »
Evy lui adressa une petite grimace, puis examina sa jupe pour y repérer d’éventuelles traces d’herbes.
« Nous avons encore du temps avant de déjeuner. Qu’est-ce que tu as envie de faire ? »
Elle se retourna vers Swan, mais il ne répondit pas. Il gardait les yeux baissés, le visage de nouveau sombre. La jeune femme s’approcha de lui, suffisamment pour qu’il ne pût faire autrement que de relever la tête :
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »
Le jeune homme blond haussa les épaules :
« Evy… je ne veux pas que tu te sentes obligée… »
Il poussa un soupir et captura son regard :
« Est-ce que je te parais si faible que ça ?
— Faible ? »
Elle le contempla un moment en silence, tâchant de faire tri dans ses idées. Devait-elle se montrer franche avec lui ? Ou, au contraire, essayer de remonter son moral vacillant ? Elle baissa la tête pensivement, avant de déclarer :
« Non, Swan, je ne te trouve pas faible. Tu n’as jamais cherché à échapper au danger, ou à ton devoir, à aucun moment. Mais tu as un côté… vulnérable. »
Il se détourna à demi, avec un rire sans joie :
« Vulnérable. Je dois le prendre comment ? »
Evy commençait à se sentir piégée dans sa mentalité complexe. Manu militari, elle l’attrapa par le bras et le conduisit vers une alcôve un peu isolée, au milieu d’une enceinte de buis. Elle le força à s’asseoir sur un petit banc de fer forgé et s’installa à côté de lui, en le fixant d’un regard sévère :
« Swan, je vais être parfaitement franche avec toi. Tu as un caractère impossible. Si je ne te connaissais pas le moins du monde, si je ne savais pas ce que tu as traversé, je penserais que tu es geignard et égocentrique… »
Il la dévisagea avec douleur et confusion, comme si elle venait de le gifler.
« Geignard… Égocentrique ? répéta-t-il d’une voix légèrement tremblante. C’est… vraiment ainsi que tu me vois ?
— Je sais que tu vaux bien mieux que cela, rétorqua-t-elle, toujours aussi dure, même si, intérieurement, elle s’en voulait de devoir lui faire aussi mal. Tes parents aussi, et même Angelia, même si elle affirme le contraire. Et puis Peter Steele, mon père, Vesper… Mais ils ne représentent pas le monde entier, tu sais ! »
Elle posa une main sur son bras :
« Mais je ne te juge pas, Swan, ajouta-t-elle avec plus de douceur. Jamais je ne pourrai comprendre ce que tu as traversé… tout comme ce que mon père ou Vesper ont vécu. J’ai été aimée, protégée toute ma vie. Mais il y a une chose sur laquelle nous nous ressemblons : nous ignorons jusqu'où nos pouvoirs peuvent nous mener.
Il ouvrit la bouche pour protester, mais elle n’hésita pas à le bâillonner de la main pour poursuivre :
« Laisse-moi finir, Swan. Je sais que je ne parviendrai pas à te faire oublier que tu es né d’un titan. Un être sans conscience qui a commis des actes terribles, y compris envers toi, alors qu’il aurait dû t'aimer, te protéger… Et je pense qu’au fond de toi, tu as peur de tourner comme lui. Mais que le fait même que tu te poses la question prouve que justement, il n’en est rien. Pas plus… »
Elle hésita quelques instants, avant de conclure :
« Pas plus que je ne suis comme ma grand-mère. Ni même comme mon grand-père, d’ailleurs… » ajouta-t-elle en plissant le nez de dégoût.
Elle se pencha pour cueillir dans l’herbe une petite fleur blanche qui avait réussi à se frayer un chemin à travers le gazon dru autour du banc. Elle effleura machinalement ses pétales :
« Parfois, je me suis demandé si en me regardant, ceux qui avaient connu Hong Li Ming la voyaient en moi. Je ne suis peut-être que pour un quart chinoise, mais il me serait difficile de renier mes origines… et j’ai hérité de ses talents de sorcière. »
Elle sourit un peu tristement :
« J’ai toujours été un peu jalouse de n’être pas psychosensitive comme Jany ni normaliste comme Vesper. Ils ont manifesté leurs dons bien plus tôt que moi, et j’ai un temps songé que j’étais peut-être, juste… ordinaire… »
Elle haussa les épaules :
« J’avais beau me dire que ce n’était pas grave, que je pouvais prendre ma revanche en étudiant plus encore… Je me sentais… inutile, infirme, presque… Même si ce n’était qu’en comparaison avec le reste de ma famille. Je faisais de mon mieux pour cacher ma déception, mais mon père s’en est aperçu. Un jour, il m’a prise à part et m’a expliqué que les dons de mon frère et de ma sœur n’étaient pas les seuls qui couraient dans la famille. Qu’il aurait lui-même pu devenir un mage puissant s’il n’avait réprimé ses dons en faveur de celui de normaliste. Alors, j’ai creusé en ce sens… Et j’ai découvert que j’avais effectivement des capacités dans l’exercice de la magie. C’était… comme une seconde naissance, quasiment… Mais cet art est si vaste, si multiforme ! »
Elle sourit, se rappelant son éclectisme enthousiaste, dans tous les aspects de la magie blanche.
« Je m’y suis plongée, corps et âme… jusqu’au jour où mes parents m’ont estimée assez âgée pour savoir la vérité sur ma grand-mère… et sur mon grand-père par la même occasion. J’ai découvert un héritage de vengeance, de cruauté, de folie… J’avais beau me dire que ce genre de chose ne se transmettait pas – ou du moins, pas forcément – par le sang, j’ai eu le sentiment de tomber dans un gouffre sans fond. D’autant plus quand j’ai su que je ressemblais physiquement à ma grand-mère. J’ai alors rejeté la magie ; il a fallu toute la persuasion de mon père pour que je n’abandonne pas. Aujourd’hui… je conserve quelques doutes, de temps à autre, mais j’ai appris à les pousser sur le côté.
— Tu as trouvé qui tu étais, conclut-il doucement.
— Pas toi ?
— C’est… plus compliqué, admit-il. Les choses auraient été plus simples si j’avais découvert que j’étais la réincarnation d’une âme éveillée… Mais j’ai été éveillé dans cette vie.
— N’est-ce pas une chance ? objecta-t-elle. Tu n’as pas à traîner les rancœurs du passé. Tu es comme une ardoise blanche, sur laquelle tu peux toi-même écrire.
— C’est une façon de voir, murmura-t-il pensivement. Mais je ne suis pas certain, justement, que sans cet héritage, je serai capable de toujours suivre le bon chemin. Je n’ai pas la même constance de caractère que ton père, pas la même histoire chargée de sens que le mien – je parle de mon père adoptif, bien sûr… - Et… je ne suis pas quelqu’un de très fiable. »
Roulant la tige de la fleur entre ses doigts, elle fit calquer sa langue contre son palais avec agacement :
« Qui te fait croire ça ? Oncle Erasmus, encore une fois ? »
Il haussa les épaules :
« Je suis capable de réaliser seul mes manquements…
— Alors même que tu t’es montré parfait à Skellet ?
— Si c’était le cas, hasarda-t-il, on me l’aurait dit… »
Elle sentait la colère monter en elle. Elle ignorait à qui elle en voulait le plus : à Swan ou à Dolovian. Elle savait que le tuteur de son père n’était pas des plus attentifs à la sensibilité des autres, à part ses proches et encore, de façon souvent maladroite et bourrue. Mais elle cernait mieux la dynamique infernale qui avait pu se créer entre Swan et lui, les doutes du jeune homme alimentant les siens, et inversement. Il ne servirait pas à grand-chose de les invectiver : Evy prit la résolution d’une approche plus fine, destinée à renforcer la confiance de l’un et à attendrir les dispositions de l’autre. Peut-être, finalement, parviendraient-ils à se rencontrer à mi-chemin…
Elle se pencha vers Swan pour glisser la fleur à sa boutonnière, et asséna une petite tape sur son épaule :
« Laisse-moi faire ! »
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