Anha avait vérifié auprès des ingénieurs de Gladius Irae que son revêtement n’était pas sensible à l’eau ; malgré tout, elle n’était pas très rassurée à la vue des embruns déferlant sur le pont. Le temps sur North Uist demeurait couvert et agité, de grandes masses nuageuses roulaient dans le ciel, chamboulées par un vent glacé. Bien sûr, Anha ne pouvait sentir ce froid, mais elle pouvait le deviner à l’attitude de ses compagnons.
Dissimulée dans l’une des criques de l’île, le bateau attendait que l’un des bâtiments employés par les résidents d’Eilean ar Marbh fît escale dans le port de pêche. Les habitants du lieu avaient remarqué le passage régulier de convois qui transportaient sans doute du ravitaillement ou du matériel pour l’étrange colonie qui avait pris pied sans l’ancienne caserne. Dans un premier temps, les villageois s’étaient montrés réticents à en parler, mais les agents de la fondation savaient être persuasifs quand il le fallait.
Les nouveaux examens n'avaient pas permis de trouver par quel dispositif une âme avait pu être ancrée dans un cadavre embaumé. Dolovian avait suggéré l’intervention d’un don mystique, avant d’ajouter que celui qui se livrait à une pareille opération devait être aussi puissant que fou, malgré un fond de pragmatisme : ces automates organiques avaient moins de besoins qu’un corps vivant. Elle les trouvait plus effrayants que les ressuscités du docteur Bayler, bel et bien vivants malgré leur statut anormal… »
Elle s'était aperçue que le sujet de ces ressuscités demeurait aussi sensible pour Steele que pour Swan. La femme-esprit avait appris plus tard, par l’intermédiaire du jeune homme blond que Lyra, l'épouse du responsable militaire, avait été l’une d’entre eux. Il n’en avait pas révélé plus, mais elle devinait qu’un lourd secret résidait toujours dans cette terrible histoire, qui avait marqué profondément tous ceux qui y avaient pris part.
Pour l’occasion, le bateau que commandait Severn se résumait à un simple chalutier à vapeur, sans grâce ni élégance, mais qui tenait bien les flots. Dans les soutes destinées habituellement à contenir le poisson, avait été installé le matériel nécessaire à la mission. Les techniciens de Gladius Irae avaient prévu pour la jeune femme tout un équipement, afin de lui permettre de se faire passer pour l’une de ces créatures : n’étant pas « vivante », il lui serait bien plus facile d’assumer ce rôle qu’à un agent de chair et d’os… Elle pourrait également, si cela s’avérait nécessaire, quitter son enveloppe métallique pour explorer longuement les installations. Elle avait demandé, peu avant d’embarquer, pourquoi elle devait se rendre à Eilean ar Marbh avec son corps physique, quand elle pouvait effectuer un repérage sous sa seule forme d’esprit. Tisdale lui avait expliqué qu’on ne pouvait exclure la présence d’individus dotés de perceptions particulières, et qu’elle attirerait moins l’attention dans cette carcasse matérielle. De plus, si elle devait agir dans l’urgence, elle aurait la capacité de le faire immédiatement.
Peter Horne et le capitaine Severn lui avaient soigneusement exposé l'usage de chaque pièce de son équipement. Certaines ne faisaient office que de camouflage : le long manteau, le masque, la caquette, l’uniforme et même les étranges bonbonnes qui simulaient juste celles qui maintenaient un semblant de vie chez ces cadavres préservés. Mais elle emporterait d’autres éléments bien plus utiles : en particulier, une combinaison de cuir ciré dans laquelle elle pourrait glisser sa carcasse de métal, si elle devait fuir en se jetant dans l’eau. Une fois au fond de la mer, elle n’aurait qu’à relâcher un filin équipé d’un flotteur qui marquera sa position puis s’évader de son corps pour prévenir l’équipage du chalutier de la récupérer. Sa mission n’était pas censée durer longtemps. Une journée… peut-être deux. Juste pour lui donner l'occasion de récolter des informations sur cet étrange endroit.
Les mains appuyées sur le bastingage, Anha observait les flots battus par les rafales. Les vagues venaient s’écraser sur les brisants au large de la côte déchiquetée, en crachant dans leur agonie de grandes gerbes d’écume. Elle se sentit soudain extrêmement seule, comme si elle se trouvait déjà en territoire ennemi… Elle avait accepté cette mission en son âme et conscience, mais à présent que le moment approchait, elle avait surtout envie de reculer.
Au moins, quand les habitants de la Tanière avaient planifié leur expédition contre le Cœur de Skellet, avait-elle reçu des directions de la part d'Ash et de Malvin. Là-bas, elle serait totalement isolée. Et même si le capitaine Severn et Peter Steele se montraient soucieux d’elle, ses amis lui manquaient.
Elle comprenait pourquoi Swan ne l’avait pas accompagnée jusqu’à ce dernier palier, après des années avec pour seul horizon ce sombre paysage d’eau et de pierre.
« Anha ? »
Elle sursauta légèrement et recouvrit Steele à côté d’elle ; l’homme ouvrait et refermait machinalement la prothèse de sa main gauche, le regard pensif.
« J’aimerais être sûr que nous avons fait le nécessaire pour que vous couriez le moins de risques possible…
— Le seul risque, répondit-elle doucement, serait de perdre ce corps. J’avoue que je m’y suis attachée. Mais Malvin sera capable de m’en refaire un.
— Je l’espère... »
Il la regarda avec curiosité :
« Qu’est-ce qui vous a motivé à nous rejoindre, Anha ? »
Elle prit à peine de réfléchir un instant, avant de répondre :
« Cela va sans doute vous sembler très naïf… Mais après avoir vu tout le malheur, toute la cruauté engendrés par ce titan… Ceos, je ne veux pas qu’il y ait d’autres victimes. D’autres souffrances. Je sais qu’ils sont des âmes éveillées, comme les Douze et leur famille… Mais ce que je vois, c’est qu’ils n’ont pas le moindre respect pour la vie des autres… Pour leur bien-être, pour leur bonheur… »
Steele hocha lentement la tête :
« Vous êtes un être rare, Anha. Quand j’ai perdu mon bras, j’ai abandonné tout espoir… Je poursuivais alors une carrière militaire dans la section Athena, la branche des services secrets britannique qui s’occupait des questions paranormales. On ne m’offrait plus la moindre perspective de carrière, si ce n’était rester enfermé dans un bureau, sous surveillance, car j’avais appris bien trop de secrets qui impliquaient la Couronne… Si je n’avais pas reçu de l’aide d’Henry Mercury, puis intégré Spiritus Mundi, sans doute aurais-je perdu toute volonté de vivre. Mais vous, vous avez encore plus perdu, et pourtant, vous avez fait face à votre situation avec un courage inouï !
— Peut-être que je n’avais pas d’autre choix… avoua-t-elle. Regrettez-vous le service de la Couronne ?
— J’ai pu reprendre les missions sur le terrain, puis Emy m’a persuadé de l’aider à retrouver son fil adoptif, même s’il a fallu aller au bout du monde pour cela… C’est à cette occasion que j’ai rencontré Lyra… et avec elle un bonheur durable.»
Anha aurait aimé connaître plus de détail sur la question, mais capitaine Severn attira leur attention d’un raclement de gorge :
« Nous avons repéré le bateau de ravitaillement de l’île. D’après ce que j’ai pu voir, il y a quatre de ces créatures sur le pont. Vous devriez aller vous préparer, Anha. »
C’était tôt. Beaucoup trop tôt. Mais avait-elle le choix ? Elle se détacha de la rambarde et suivit Steele sous le pont du chalutier, pour revêtir la défroque qui la rendrait indiscernable des créatures de cauchemar qui peuplaient l’île des Morts.
* * *
Le caboteur à vapeur se rangea le long du quai du petit port de Lochmaddy, au milieu de l’étrange dédale d’eau et de terre qui constituait la côte à cet endroit de l’île. Un groupe d’individus au visage rude, vêtus de toile grise, mit pied à terre et commença à charger à bord les caisses qu’une carriole leur avait livrées et qui contenaient principalement des vivres – ce qui prouvait qu’un certain nombre de vivants habitait sur Eilean ar Marbh, pas seulement des créatures réanimées.
Des hommes de Gladius Irae, déguisés en pêcheurs, s’avancèrent vers les nouveaux venus et leur demandèrent de l’aide pour dégager de la route une charrette, dont la roue avait été volontairement brisée. Sans doute désireux de ne pas attirer l’attention, ils acceptèrent sans grand enthousiasme.
Équipée de son attirail, la jeune femme s’approcha discrètement du bateau et s’engagea sur la passerelle, cherchant un endroit où elle pourrait aisément de dissimuler. Elle repéra enfin une toile cirée abandonnée dans un coin, à l’arrière du pont. Tandis qu’elle se glissait sous la bâche crasseuse, en espérant qu’ils ne l’utiliseraient pas pour couvrir leur chargement, elle se sentit soudain terriblement seule. Peter, Tisdale et le capitaine Severn étaient restés sur le chalutier d’où ils surveillaient la situation. Elle leur avait fait ses adieux – qu’elle souhaitait les plus brefs possible -, mais ils lui manquaient déjà…
Les amarres furent bientôt jetées et la chaudière se remit à ronfler, faisant vibrer tout le pont tandis que le caboteur quittait Lochmaddy.
La jeune femme ignorait combien de temps durerait le trajet. Elle risqua quelques coups d’oeil depuis sa cachette. L’équipage semblait étrangement silencieux… Aucun mot n’avait été échangé depuis qu’ils avaient pris la mer. Un vent violent venait du large, charriant un crachin persistant. Le voyage lui parut incroyablement long. Quand, enfin, le bateau accosta, elle dut se retenir de bondir sur ses pieds et filer vers la terre ferme… mais elle devait faire preuve de prudence. Des bruits de pas lourds sur le pont attirèrent son attention ; elle vit alors qu’une poignée de créatures étaient montées à bord pour décharger la cargaison.
C’était le moment où jamais… Rejetant la bâche, Anha n’eut aucun mal à se mêler aux autres réanimés, jusqu’à ce que toutes les caisses fussent empilées sur un chariot à bras. Elle s’efforça de ne pas regarder en direction de la porte à doubles battants qui ouvrait dans la façade de la falaise, au bout du ponton.
En entrant enfin dans le périmètre de la caserne, la jeune femme songea à la description de Swan… et de la vieille douleur que ses pénibles souvenirs avaient réveillée en lui. Après avoir franchi un corridor voûté, le petit groupe, qui traînait et poussait la charrette à bras, pénétra dans une vaste cour dallée de pierre. En se retournant, elle distingua au-dessus de la porte les armoiries britanniques, soutenues par un lion et une licorne dont les contours, au fil du temps, s’étaient émoussés sous l’effet des intempéries.
De part et d’autre s’élevaient les bâtiments de la caserne, avec leurs deux étages austères percés de hautes fenêtres rectangulaires, et quelques hangars à la façade aveugle. Il devait s’agir du lieu où initialement, vivait la garnison régulière. Les hommes en gris conduisirent les créatures à l’intérieur d’un des dépôts pour y entreposer les caisses de vivres et de matériel. Autour d’eux, la jeune femme vit circuler d’autres morts animés, reconnaissables à leur accoutrement et leur équipement si spécifique.
Une fois que cette tâche fut achevée, elle suivit ses « camarades » vers un passage voûté qui menait dans une seconde cour, bordée par le même type de constructions que la première. L’ancienne zone d’entraînement des ressuscités, d’après Paul. Elle se laissa conduire vers un grand bâtiment sur la gauche, dans laquelle elle découvrit une longue salle où des dizaines créatures se dressaient, disposées le long du mur, comme autant de macabres statues. Elle se plaça au bout d’une rangée, horrifiée à l’idée d’être ainsi « stockée » en attendant qu’on eût besoin d’elle…
Après le départ du dernier humain vivant, Anha fut tentée d’arracher son esprit à son corps métallique afin d’explorer discrètement les lieux, mais elle ne pouvait risquer de se faire repérer si tôt. L’investigation devrait patienter.
Elle parvenait à sentir autour d’elle la présence des âmes enchaînées à ces carcasses : faibles, privées de toute volonté, de tout espoir… La chape de tristesse qui pesait sur l’endroit menaçait de l’engloutir à son tour. Même à Skellet, elle ne s’était jamais trouvée dans un contexte aussi déprimant. L’emprisonnement dans les cristaux qui servaient à alimenter en énergie la ville de métal lui parut moins atroce que le destin sordide de ces malheureux défunts.
Pour sa changer les idées, la jeune femme s'interrogea sur le but de cette étrange machination. Dans les premiers temps, elle avait pensé que l’existence de Skellet n’avait aucun sens. Mais finalement, quand elle avait appris qu’elle et ses compagnons se trouvaient dans le corps d’un gigantesque titan artificiel destiné à asseoir le pouvoir de Ceos, tout s’était mis en place comme les pièces dispersées d’un puzzle. Si l’un des frères du titan portait la responsabilité de ce qui se passait en ces lieux, il devait avoir une bonne raison d’avoir conçu ces malheureuses créatures. Quelque chose se tramait ici… et elle devait découvrir quoi.
* * *
La nuit avait été longue… La plus longue de toutes celles qu’elle avait passées depuis qu’elle avait perdu son corps et ne pouvait plus trouver le réconfort du sommeil. Il n’y avait personne pout lui tenir compagnie ; elle ne pouvait se réfugier dans la lecture. Ses pensées se focalisèrent sur Eilean ar Marbh et ce qui s’y déroulait, mais aussi d’autres sujets moins sombres. Elle se demanda comment Ash s’adaptait au sein de sa famille, si Phyra l’y avait suivi. Si Malvin prenait toujours autant de plaisir à travailler avec Ed. Elle songea également à Swan, qui avait reçu son surnom en ces lieux sinistres. Malgré le rude traitement que les « ressuscités » de jadis avaient eu à subir, le commandant de la caserne avait tout fait pour l’adoucir… Et, au moins, on leur avait donné un nom. Mais ces êtres ne possédaient même plus d’identité.
Au petit matin, l’un des hommes en tenue grise vient chercher les créatures, qui s’animèrent pour lui emboîter le pas. Anha suivit le mouvement ; elle s’aperçut que ses gestes étaient bien plus fluides que ceux de ces corps défunts, préservés par d’étranges moyens chimiques. Elle s’efforça de copier leur allure saccadée.
Le groupe traversa la cour pour pénétrer dans le bâtiment d’en face, qui ressemblait à un vaste entrepôt. Une épaisse porte de fer scellait l’entrée, qu’un des hommes déverrouilla soigneusement avant de faire pénétrer les créatures. Ce qu’il contenait…
Si Anha avait encore possédé un corps, sans doute aurait-elle été prise d’une terrible nausée. Et même si elle ne pouvait percevoir les odeurs, la vision de ces chairs blafardes, de ces orbites assombries, de ces doigts noircis et recroquevillés la laissait figée d'horreur. Car ce qui s’entassait en ces lieux, en couches compactes, était... des cadavres humains.
Une fois la première répulsion passée, Anha ne put s’empêcher de se poser des questions. À quoi pouvaient donc être employés tous ces corps ? Comment étaient-ils arrivés là ? Serviraient-ils à produire plus d’esclaves pour cet endroit ? Ou à autre chose ? En les observant mieux, elle constata qu’il s’agissait tous d’adultes, homme ou femmes ; certains ne portaient aucune trace des causes de leur trépas. D’autres, au contraire, présentaient les stigmates d’accidents plus ou moins violents ; mais aucun n’était abîmé au point d’avoir perdu un membre ou d’être défiguré.
Sur le commandement d’un des « officiers » en gris, chaque créature ramassa l’un des cadavres. Anha saisit le corps d’une jeune femme, qui ne devait pas compter plus de vingt-cinq ans quand la mort l’avait fauchée. Ses cheveux avaient été coupés court et sa silhouette maigre laissait penser qu’une maladie avait dû l’emporter. Elle savait qu’elle ne risquait pas de la blesser, mais elle s’efforça malgré tout de la porter avec précaution, et respect même. Ces carcasses avaient été vivantes, pas si longtemps auparavant, mais à l’étrange souplesse que gardait leur chair, elle comprit qu’ils avaient dû faire l’objet d’un traitement particulier afin de les préserver.
Ils traversèrent la cour pour emporter les corps dans un autre entrepôt. En passant la porte, Anha réalisa que l’intérieur avait été profondément modifié : le sol, les parois, tout était recouvert de carreaux de faïence blancs, comme un immense laboratoire. Un énorme caisson de métal se dressait en son centre, long d’une bonne dizaine de mètres. À l’une des extrémités, elle pouvait apercevoir un pupitre avec des manettes, de boutons et des ampoules clignotantes ; à l’autre, suspendus à des crémaillères qui tombaient du plafond, de larges tubes de verres remplis d’étranges liquides, certains inertes et visqueux, d’autres bouillonnants et agités. Des hommes en blouses blanches, le visage couvert de masques pas tellement différents de ceux que portaient les êtres réanimés, s’affairaient dans la pièce, entrant et sortant par des portes étanches ménagées de part et d’autre du caisson.
Le long des murs s'alignaient des paillasses de céramiques, où les créatures vinrent déposer les cadavres. Anha allongea la jeune fille avec autant de douceur que possible. Elle se demanda où se trouvait son esprit ; elle espérait qu’elle était en paix.
Plus loin dans la salle, les étranges docteurs – à défaut d’autre nom - se livraient à la dissection de certains de ces corps, détachant avec précaution la peau, les muscles, les os, les tendons et les divers organes… Les cadavres découpés ne saignaient pas ; leurs différents tissus paraissaient particulièrement bien préservés, même s’ils n’avaient pas été gardés dans une chambre froide. Une fois prélevés, ils étaient emportés à l’intérieur du caisson.
Anha demeura un long moment à contempler les activités particulièrement morbides des « docteurs ». Elle avait beau essayer de comprendre, elle ne parvenait pas à trouver de sens à ce qu’elle voyait. Une intense révulsion l’avait saisie tout entière ; elle devait lutter pour garder les idées claires.
La jeune femme en oublia que les autres créatures étaient sorties de l’entrepôt. Elle sentit quelqu’un la pousser violemment dans le dos et pivota pour apercevoir l’un des hommes en gris, qui lâcha un chapelet d’imprécations. Visiblement, elle aurait dû déjà avoir quitté les lieux. Anha obtempéra, en espérant que cette maladresse ne lui coûterait pas trop cher…
Au niveau de la porte, elle se retourna malgré elle… Elle pouvait percevoir… quelque chose dans ce caisson. Une présence menaçante, d’une puissance à peine contenue…
« Le pire est à craindre... », murmura-t-elle de sa voix d’esprit.
- Seulement le pire, Dame de Lumière ? »
La voix avait résonné derrière, moqueuse. Elle pivota sur elle-même pour apercevoir un homme debout dans l’embrasure de la porte, gardé par deux sbires en gris, équipés d’armes lourdes. Ses yeux d'une obscurité absolue, profondément sertis dans leurs orbites, contrastaient étrangement avec ses cheveux couleur de neige. Sa peau présentait une nuance sombre, mais plus bistre que dorée. Il portait un costume noir, à col montant, comme un uniforme, mais entièrement couvert d’inscriptions de fils d’argent.
Son nom s’imposa dans son esprit :
Japet…
Le gardien de la Porte des Morts.
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