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tome 2, Chapitre 7 « Anha - 2 - Préparatifs » tome 2, Chapitre 7

Le moment passé avec Malvin et le mystérieux Edmond aida beaucoup à alléger l'humeur d'Anha. Le mécanicien avait le don de la traiter d'une façon très naturelle, non pas comme si elle avait été une personne normale, mais comme s'il n'y avait rien d'incongru à sa nature d'esprit prisonnier d'un d'automate. Tandis qu'il vérifiait les rouages, graissait les articulations, ajustait certaines pièces pour terminer par un soigneux polissage, Ed examinait son travail avec un intérêt non feint. L'opération comportait, certes, quelque chose de curieusement intime – c'était son corps, à présent ! –, mais Malvin œuvrait avec assez de détachement pour qu'elle n'en ressente aucun malaise. Elle trouvait même plaisant que l'on prenne ainsi soin d'elle.

Enfin, il décréta qu'il n'avait plus rien à faire pour le moment.

« Ce serait bien que je puisse te voir une fois par mois, fillette. Et j'en profiterai sans doute pour ajouter quelques petites améliorations. Tu sais, le petit Ed a de très bonnes idées... et cela mérite qu'on y réfléchisse... »

Anha éprouva un mélange d'épouvante et d'amusement en l'entendant parler du « petit Ed ». L'adolescent, qui n'en était pas vraiment un, conservait un visage cryptique, mais une certaine bienveillance émanait de lui, qui la rassurait sur les possibilités de collaboration entre les deux hommes. Malgré tout, l'idée de se voir « améliorée » la laissait sceptique : elle n'avait aucune envie de devenir une sorte d'arme entre les mains de Gladius Irae.

Après tout, n'était pas déjà plus ou moins le cas ?

Après le passage à l'atelier, elle décida de faire une promenade dans le parc ; en dépit de sa qualité d'être artificiel, elle se sentait en étrange harmonie avec le lieu. Elle y percevait une influence positive, profondément énergisante, qui en faisait un endroit rêvé pour un centre de convalescence. C'était sans nul doute ce qui avait dû guider le choix de Gladius Irae pour y créer cette résidence. Même son âme s'en trouvait un peu réparée, malgré les doutes et les craintes qui y laissaient quelques fissures.

Elle avança entre les hauts conifères dont les branches sombres se paraient du vert plus tendre des nouvelles pousses, des hêtres et des ormes dont le feuillage encore léger frémissait dans la brise ; des rocailles avaient été aménagées au bord du chemin, plantées d'œillets de différentes couleurs, de campanules doucement bleutées, d'aubriètes pourprées entremêlées du blanc des corbeilles d'argent, de mufliers violets et de la touche d'or des alysses. Dévalant le promontoire rocheux à l'extrémité nord du parc, une cascade trillait joyeusement avant de s'assagir en un ruisseau qui serpentait entre les massifs. Un petit pont l'enjambait, de bois de sapin couvert d'un vernis sombre. Des oiseaux chantaient dans les ramures des arbres, accompagnant le bruissement des feuillages. Même si elle ne pouvait ressentir la température, elle savait que l'air devait encore contenir un soupçon de fraîcheur hérité de l'hiver.

Au-delà du pont, dans une trouée tachetée de clair-obscur, s'élevait une gloriette, qui pouvait accueillir quatre personnes sur ses bancs à claire-voie. Elle avait cru la trouver déserte, mais ce n'était pas le cas... Elle reconnut la chevelure blonde de Swan, ainsi que la veste de sport à carreaux qu'il portait presque toujours depuis son arrivée à la résidence. Le jeune homme semblait plongé dans ses pensées.

Devait-elle le laisser à lui-même ? Ou, au contraire, l'aborder ? Elle savait que Jane s'inquiétait pour lui, mais jamais il n'avait pas ouvertement sollicité son assistance. Tout dans l'attitude de Swan ressemblait à des appels à l'aide silencieux, mais si l'on venait à lui, il se dérobait aussitôt. Anha n'avait pas la présomption de penser qu'il agirait différemment envers elle, mais cela ne la dispensait pas d'essayer de percer ses défenses.

La femme-automate pouvait abandonner tout espoir d'être discrète dans son approche. Ses pas métalliques la trahiraient, même avec la meilleure volonté du monde. Malgré tout, Swan persistait à ne pas la remarquer – ou du moins le feignait-il.

Elle entra dans l'espace de la gloriette et s'assit juste en face de lui ; le banc craqua légèrement sous le poids de son enveloppe cuivrée.

« Je ne vous dérange pas ? »

Swan leva enfin ses étranges prunelles rouges du livre qu'il avait laissé fermé sur ses genoux et qu'il contemplait sans le voir ; il lui adressa un sourire aimable :

« Bien sûr que non, Anha. Si je n'avais pas voulu de votre compagnie, je vous l'aurais dit d'emblée. Et après tout, il est peut-être préférable que nous puissions parler dès maintenant. Notre excellente madame Perry a dû vous mettre au courant des derniers développements ? »

Si ses yeux facettés avaient comporté des paupières, elles les auraient ouvertes toutes grandes.

« Vous voulez dire que... vous êtes au courant pour...

— Pour votre mission ? On sollicite mon expertise pour sa préparation. Quand le prochain zeppelin passera, nous embraquerons ensemble pour Londres. »

Swan se tut abruptement et baissa les yeux, avec une expression bien plus sombre que pouvait le justifier un retour au siège. Sa mâchoire se serra convulsivement, tandis que ses doigts se crispaient sur le livre refermé. La femme-automate respecta cette émotion muette qu'elle ne pouvait clairement interpréter : ... rage ? ... peur ? ... chagrin ? Quelque chose lui soufflait que le directeur Dolovian, malgré son évidente humanité, ne faisait pas grand cas des sentiments du jeune agent.

« Mais... pourquoi vous ? »

Il la fixa d'un regard grave,avant d'avouer dans un murmure :

« Parce que je suis le seul membre de Gladius Irae à parfaitement connaître le lieu où vous serez envoyée. »

Dans ses yeux couleur de grenat jouaient des ombres profondes, comme s'il avait ouvert la porte d'un univers de cauchemar tapi tout au fond de sa conscience. Elle sentit la colère s'emparer d'elle : de quel droit Dolovian pouvait-il l'obliger à revivre quelque chose qui l'avait traumatisé à ce point ? Au fond d'elle-même, elle savait la réponse : le bien-être d'un seul homme importait peu quand il fallait contrer une menace susceptible de mettre en péril le monde tel qu'ils le connaissaient.

Il passa une main nerveuse dans ses boucles pâles, avant de poursuivre :

« Anha, il y a des choses que vous devez savoir sur moi... Certaines pourront vous effrayer... voire vous dégoûter.

- Je ne jugerai pas avant de savoir, répondit-elle sereinement. Si vous souhaitez vous confier à moi, je ne trahirai pas votre confiance. »

Il la remercia d'un regard.

« Je suis lié aux Titans. Non, c'est même... pire encore ! »

Il déglutit péniblement, avant de poursuivre :

« Avant d'être adopté par les Mercury, j'étais... le fils de l'un d'entre eux. »

Dans un tout autre univers que celui auquel elle appartenait désormais, cette révélation lui aurait paru invraisemblable. Mais sa vision du monde avait considérablement changé depuis sa sortie de Skellet.

« De l'un d'entre eux ? » répéta-t-elle.

Les noms des titans majeurs lui vinrent aussitôt à l'esprit : Ceos, Crius, Cronos, Hypérion, Japet et Océan... Certains d'entre eux avaient été précipités dans les limbes par les Douze à des temps reculés, mais ils avaient échappé à cet exil. À Skellet, leur petit groupe avait combattu et vaincu Ceos. C'était plus que suffisant pour dissiper le scepticisme de n'importe qui.

« Ce n'est pas comme s'il m'avait élevé comme son fils, poursuivit le jeune homme d'une voix légèrement heurté, qui avait perdu ses accents veloutés. J'ai toujours été pour lui... superflu. Sacrifiable. Ce qui n'a pas empêché Ceos a immédiatement senti son empreinte en moi, tout comme celle de mon père adoptif. »

Anha pencha la tête sur le côté, pensive :

« Mais comment est-ce possible ?

— Nous sommes un étrange assemblage, Anha. Certes, notre ultime personnalité réside en notre âme... mais il ne faut pas oublier que notre corps astral et notre corps matériel s'influent mutuellement. L'essence vitale de nos parents autant que leur sang imprègne notre âme et la modifie dans sa nature profonde... Mais... cela ne fait pas de moi un monstre ! » ajouta-t-il précipitamment.

Il s'aperçut seulement qu'il tenait toujours son livre en main, l'agitant au gré de ses paroles. Il le posa sur le banc à côté de lui avant de poursuivre :

« Mais dans mon cas, les choses sont encore plus complexes. Enfant, j'ai été... très gravement blessé. J'ai subi des blessures qui m'auraient mutilé à vie... j'avais même sombré dans le coma. »

Anha le regarda, horrifiée : jamais elle n'aurait pensé que ce garçon fantasque avait vécu des épreuves aussi dures. Il ne portait pourtant aucune cicatrice visible... Était-ce la capacité des âmes éveillées qui lui avait permis de s'en sortir ? Mais à cette époque, il n'en était probablement pas encore une...

« Il serait trop long d'entrer dans les détails, mais... j'ai survécu... et j'ai même guéri, parce que mes parents adoptifs ont partagé avec moi leur essence vitale. Ce qui explique pourquoi je leur ressemble physiquement, même si je ne suis pas leur fils par le sang. Plus, sans doute, qu'à mon géniteur et à la femme qu'il avait payée pour me porter. »

L'esprit était presque heureuse de ne pouvoir montrer la moindre expression. Elle préférait taire sa colère en entendant cette pénible vérité. Swan esquissa un sourire un peu tendu :

« Je ne vous raconte pas cela pour que vous me preniez en pitié... Mais pour que vous compreniez ma position pour le moins étrange. L'essence d'Henri Mercury, autant que celle de mon... père, a sans doute déterminé la puissance de mon don lorsque mes capacités se sont enfin éveillées. Mais peu importe... Les Titans peuvent percevoir ce que je suis, sinon qui je suis. Ils voient en moi une recrue potentielle. Ce qui peut avoir son utilité, mais ce n'est pas non plus sans danger. »

Était-ce pour cela que Dolovian lui refusait sa confiance ? En raison de son hérédité ? Cela semblait absurde...

« Tout d'abord... mon père. Et maintenant Ceos... Les Titans sortent des limbes, les uns après les autres. Ils fomentent des plans étranges pour dominer le monde. Les Douze, qui auraient dû être leurs opposants naturels, ont quasiment tous baissé les bras... Il ne reste que Gladus Irae et ceux qui veulent bien s'allier avec la fondation. »

Anha s'inquiéta du ton fébrile de sa voix. Si elle avait été encore humaine, elle aurait posé une main sur son front pour vérifier qu'il n'avait pas la fièvre.

« Mais ce n'est pas à cause de ma naissance que l'on me rappelle. C'est parce que j'ai vécu dans le lieu où on projette de vous envoyer. On m'a pris pour l'un des êtres qu'on y entraînait jadis... des corps défunts réanimés par l'énergie vitale prélevée sur des condamnés à mort. J'ai été arraché à ma mère adoptive... pour être jeté au milieu de ces êtres qui semblaient privés de tout sentiment voire de réelle conscience. J'ai été formé comme soldat... ou plutôt, comme chair à canon. Je ne dois d'être resté sain d'esprit qu'à la bonté de l'officier qui dirigeait cet endroit, qui m'a protégé autant qu'il a pu le faire. J'ai passé la moitié de ma vie à essayer d'oublier l'île des Morts... et là, on va me demander de m'en souvenir pour vous transmettre tous les détails importants. Pour vous donner une chance de survivre. Mais je le ferai, parce que je n'ai pas le droit de placer mes états d'âme avant votre sécurité. Si je vous confie tout cela, c'est parce que je ne voudrais pas que vous interprétiez mon attitude comme de la mauvaise volonté. »

Anha hocha la tête :

« Oui, je comprends. Et je vous en suis reconnaissante. Pas seulement pour moi-même, mais pour tous ceux que vous allez contribuer à sauver. J'ai vu, à Skellet, ce que les Titans étaient capables de faire... »

Elle marqua une pause pensive avant de poursuivre :

« C'est pour cela que je n'ai d'autres choix que collaborer avec Gladius Irae. Comme vous le dites, la fondation constitue le tout dernier rempart face à leurs menées. Pour ne pas que d'autres personnes souffrent comme tous ceux qui ont été arrachés aux leurs et emprisonnés à Skellet. Comme Phyra, qui aurait pu mourir sans revoir la lumière du jour... Ou Malvin... Ou même Ash...

— Ash. »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Swan :

« Je me demande comment il parvient à charmer tant de monde sans le vouloir. Vous... et même Angelia, qui est la personne la plus difficile à charmer de la terre. Il doit posséder un don unique. J'en ai un aussi : celui de m'attirer l'animosité des autres. Au point que j'aurais beau tout tenter, m'engager corps et âme, risquer ma vie même, on me regardera toujours comme une sorte de godelureau capricieux. Mais après tout, c'est sans doute ce que je suis pour la plupart des gens. Et ils se focalisent plus sur ce qu'ils pensent percevoir des autres que sur leurs actes. Mais, en mon âme et conscience, je fais ce que j'estime nécessaire. C'est l'essentiel, n'est-ce pas ? »

Si Anha avait pu garder un cœur de chair et de sang, il se serait violemment serré :

« Swan... souffla-t-elle, renonçant à sa voix métallique pour son chuchotement d'esprit. Vous devriez commencer à vous apprécier un peu plus, et les autres suivraient. Vous n'avez pas à être jaloux d'Ash...

— Jaloux ? »

Les sourcils blonds se haussèrent :

« Envieux, peut-être... mais pas jaloux. Je suis sincèrement heureux pour Vesper. Il mérite de récupérer sa vie et plus encore. Je sais combien il peut être difficile de retrouver une existence normale après avoir été enfermé dans un endroit sombre, loin de tout espoir... Mais vous avez raison, je me plains trop, et sans réel fondement ! Je sais que mes parents m'aiment – même Angelia, à sa façon. Je suis resté en relation avec l'ancien commandant de la caserne, j'ai même été invité au mariage de sa fille. J'ai même trouvé à l'île des Morts une amie très chère qui m'a été d'un grand secours ; son mari et elle-même viendraient me secourir au moindre appel. Mais tout ceci découle d'un défaut de personnalité : je vois toujours le verre à moitié vide... Je cherche la reconnaissance de ceux qui ne me l'offriront jamais. Je me sens perpétuellement seul au milieu de la foule. Qu'est-ce que cela fait de moi, Anha ? »

Sa voix avait repris un ton inquiet, presque angoissé. Anha ne sut que répondre : elle se sentait bizarrement touchée par ce garçon si paradoxal. Plus que tout autre, il aurait eu besoin des lueurs que Jane aurait été ravie de lui apporter. La tante d'Ash avait fait ses armes au lendemain de la Grande Guerre qui avait déchiré l'Europe, dans la deuxième décennie du siècle. L'atrocité des blessures physiques avait souvent fait oublier la profondeur des blessures mentales, et toutes les conséquences qu'elles pouvaient entraîner. Tout comme les soldats de ce conflit, le jeune Mercury avait été atteint dans sa chair et dans son âme ; sans doute ne pouvait-il même pas mettre de nom sur l'origine de ses souffrances. Peut-être nourrissait-il une peur panique de l'abandon. Peut-être se haïssait-il pour une obscure raison. Anha n'avait pas l'expertise de Jane, mais avec autant de douceur qu'elle le pouvait, elle posa la main sur l'épaule du jeune homme :

« Je vous l'assure, Swan, en toute franchise : ce sera pour moi un honneur de travailler à vos côtés. »

Sur sa gauche, un léger mouvement, qu'elle ne put percevoir que par ses sens d'esprit, attira son attention. Elle pivota vivement, pour tenter de repérer l'intrus : elle eut juste le temps d'apercevoir le visage pensif d'une jeune fille aux courts cheveux noirs et aux grands yeux dorés, avant que la silhouette gracile ne disparaisse parmi les frondaisons.

ooOoo

Le repas du soir réunit l'ensemble des invités en une longue tablée conviviale dans la salle commune, une grande pièce couverte de boiseries. Dans la vaste cheminée, un feu pétillant chassait la froideur qui tombait sur les montagnes au crépuscule. Même si elle ne pouvait faire honneur aux mets délicieux disposés devant eux, Anha figurait parmi les convives. À cette occasion, elle put faire plus ample connaissance avec les parents d'Ash. Le couple lui adressa ses plus profonds remerciements pour avoir aidé leur fils. Elle reconnut l'inconnue qui avait espionné Swan comme l'une de leurs deux filles, Evelyn, que tout le monde appelait Evy. Elle décida de garder une attention particulière sur la jeune fille.

John Ashley lui apparut comme un homme charmant et réservé, qui lui évoquait Ash de toutes les manières possible. Son épouse, qui portait le prénom original d'Hadria, possédait un caractère bien plus expansif ; il était facile de déterminer qui elle appréciait ou non. Elle partageait visiblement la méfiance de Dolovian envers Swan, quand bien même son mari se montrait tout à fait cordial avec lui. La mère d'Ash semblait déconcertée par Malvin et par elle-même, mais elle avait immédiatement adopté Phyra, lui proposant même de les rejoindre dans leur demeure dans les environs de Canterbury. Anha se sentit soulagée pour la vieille femme, qui avait besoin de la chaleur d'un foyer où elle pourrait terminer paisiblement sa vie.

Leurs deux filles étaient comme le jour et la nuit : autant Jany se montrait réservée, presque timide, autant Evy manifestait autant d'aplomb et de vivacité que sa mère. Anha ne put s'empêcher de noter qu'elle ne semblait jamais perdre longtemps de vue Swan, qui était assis, un peu morose, à l'une des extrémités de la table. Malgré cet intérêt si évident, le jeune homme ne paraissait pas le remarquer. Il demeurait plongé dans ses pensées, au point, sans doute, de prêter à peine attention au contenu de son assiette.

Mais elle n'était pas la seule à fixer du regard l'éveillé : Jane Perry l'examinait de temps à autre, avec un léger froncement de sourcil ; sa sollicitude relevait sans nul doute de celle du médecin envers un patient... mais d'un médecin inquiet. Elle se demandait visiblement, tout autant qu'Anha, s'il se trouvait en état de reprendre ses activités à Gladius Irae.

Hélas, elle ne pouvait pas y faire grand-chose. Elle devait déjà se préparer à son prochain grand défi : une mission encore voilée de mystère, qui l'emporterait loin des derniers témoins de son ancien quotidien. Elle souffrirait de se voir séparée d'Ash. Lui manquerait-elle ? La femme-automate nota qu'il s'efforçait toujours de l'inclure à la conversation, rappelant à ses parents tout ce qu'elle avait fait pour lui ; à son tour, elle racontait comment il l'avait sauvée au mépris du danger. Il existait un lien profond entre eux, c'était indubitable. Même si elle ne pouvait pas encore en définir localement la nature, Jane avait raison : Anha vivait dans un monde où l'horreur côtoyait d'insondables miracles. Elle devait garder confiance. Envers et contre tout.


Texte publié par Beatrix, 31 octobre 2018 à 17h26
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