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volume 1, Chapitre 1 « La disparition de Maître Valaddir (Tome 1) » volume 1, Chapitre 1

Chapitre Premier

La Magie est tout et partout.

Tel était le crédo, et il disait vrai. La Magie se retrouvait partout, de la gouttelette de rosée sur l’herbe aux océans les plus volumineux, de la montagne majestueuse jusqu’au grain de sable invisible. Tel était le crédo des Magiciens.

Si certaines personnes naissaient avec une affinité pour la Magie, il n’était pourtant aisé de maîtriser un tel pouvoir : cela s’apprenait, se respectait et demandait un entraînement rigoureux. Quiconque voulait se prévaloir du titre de Magicien devait étudier à l’Académie de Magie, située dans la région de Centrelieu, et dirigée par un Archimage, véritable sommité dans son domaine.

Autrefois vus comme des personnages surpuissants, considérés parfois, à tort, comme des plus qu’humains, les Magiciens avaient été petit à petit mis à l’écart de la société, traités en parias et considérés comme des citoyens de second ordre. Il fallait avouer qu’au fil du temps la Magie avait perdu de sa superbe, supplantée par de nouvelles logiques politiques, religieuses et économiques, qui avaient écrasé sans vergogne les anciennes croyances, et il ne restait de Magie que la portion congrue. D’aucuns, gonflés de mépris, la voyaient à présent comme une relique du passé, des ruines érodées d’un temps révolu.

Bien que la plupart des gens les craignait encore pour leur puissance et leur maîtrise de pouvoirs extraordinaires, les Magiciens étaient devenus de plus en plus rares, certains d’entre eux allant jusqu’à masquer leur affinité avec la Magie, de peur de s’attirer des problèmes. Ainsi, ils n’étaient guère plus de deux cents individus environ, vivant tous à l’Académie, qui constituait plus un refuge qu’autre chose pour de pauvres hères, souvent sans ressources, quelquefois chassés de leur foyer dès lors que l’on avait décelé chez eux quelque prédisposition que ce soit à la Magie.

De tout le continent, quelques jeunes hommes et jeunes filles tentaient leur chance en se présentant aux portes de l’Académie. Ici, ni la richesse, ni les relations, ni les origines ne donnaient de passe-droits : c’était une règle établie, défendue, au moins aussi vieille que le bâtiment en lui-même. De plus, compte-tenu du faible nombre d’inscrits, on n’avait pas les moyens d’être exigeant. Ainsi, chaque personne qui se présentait était accueillie pourvu qu’elle démontrât effectivement des accointances avec la Magie, et à condition d’être âgée d’au moins dix ans révolus. On était alors accepté comme élève pour entamer une formation en Magie Blanche ou Verte qui durait dix années. Dix années de travail acharné et d’abnégation à apprendre les formules par cœur puisque tout ce qui touchait à l’écriture était banni de l’Académie, à l’exception de rares ouvrages historiques et de récits fictifs ayant trait au continent.

En effet, la Magie, jugée dangereuse entre de mauvaises mains, ne pouvait se permettre d’être répandue sur le papier et d’être apprise par le premier venu dans des conditions d’exercice non sécurisées. Ainsi, l’oral régnait sans partage à l’Académie, on devait connaître les formules sur le bout des doigts, on s’entraînait durement à les prononcer de façon exacte sous peine de ne pas voir l’effet désiré rater, ce qui couvrait généralement de ridicule les jeunes élèves un peu trop présomptueux de leurs talents magiques.

C’était seulement au bout de dix ans qu’un élève avait achevé sa formation et pouvait prétendre à se faire un nom dans le monde de la Magie. Au cours d’une cérémonie appelée la Démonstration, les élèves de dernière année devaient montrer leurs capacités magiques en utilisant des formules que l’on choisissait au hasard. Rares étaient ceux qui échouaient : l’enjeu était trop important pour pratiquer la Magie à la légère !

Pour les autres, ils devenaient ce qu’on appelait des Initiés, pour cinq années supplémentaires. Plus tout à fait élèves, pas encore Maîtres, ce niveau pouvait se voir comme un perfectionnement dans l’étude de la Magie. C’est ainsi que chaque Initié se voyait assigné à un Maître en Magie, chargé de l’assister dans ses travaux et ses missions en échange de la délivrance d’un savoir plus poussé dans le domaine magique.

Au bout de ces cinq années, un choix important se dressait devant l’Initié : il pouvait soit devenir Maître en Magie pour pousser plus loin ses connaissances, ou alors devenir professeur de Magie pour former les nouveaux élèves. Un professeur de Magie était quelqu’un de respecté au sein de l’Académie, qui avait une vie rythmée par le cadre immuable des cours et des entraînements, sans mauvaises surprises à craindre, mais dont le poste constituait une impasse : au fil des années, les mêmes cours à dispenser, les mêmes entraînements dans la pratique des sorts, les mêmes profils d’élèves à former... En revanche, le statut de Maître, plus exigeant, ouvrait de nouvelles possibilités quant à l’étude pure de la Magie, mais amenait en contrepartie une existence recluse, entrecoupée çà et là par l’irruption d’un Initié.

Ainsi, depuis quinze siècles d’existence, l’Académie de Magie, tel un fleuve paisible au flux infini, fonctionnait invariablement de la même façon, ayant vu défiler un très grand nombre de Magiciens, quelques-uns illustres, beaucoup d’autres tombés dans l’oubli.

Ce jour-là, pourtant, un problème de la plus haute importance eut lieu, et fut traité avec le plus grand sérieux par le Conseil. Un problème relatif à deux pensionnaires des lieux : le Maître en Magie Valaddir, et son Initié, Fledge Griffiths.

En effet, tôt ce matin-là, un bruit courait dans toute l’Académie, une rumeur qui enflait à vue d’œil, provoquant une agitation inhabituelle dans ce lieu si droit et mesuré dans ses émotions. Maître Valaddir s’était enfui avant le lever du soleil avec un ouvrage prohibé, parce que contenant des informations sur la Magie, qu’il aurait volé, manquant de tuer plusieurs personnes dans sa fuite. Dans la panique qui s’ensuivit, le Conseil donna l’ordre de convoquer immédiatement son jeune Initié.


Texte publié par Maxime Rep, 22 avril 2024 à 14h38
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