Mathilde, jolie et charmante, la peine et le chagrin qui me font m’en venir à ton chevet, m’éloigne tout autant, de ton cœur si généreux, si affectueux, ce lieu où je me réfugie pour mieux oublier et me consoler lorsque la mélancolie m’étreint. Que mes mots, mes paroles te rassurent ; tu n’en es pas à l’origine ; j’en suis seul auteur. Pourtant… pourtant, malgré la certitude qui est la mienne, j’en viens à douter. Hier, dans tes yeux, tes yeux si fiers et si profonds, j’ai vu, j’ai vu un voile, celui de l’affliction. Nous étions seuls, Loki s’en était allé, et nous cheminions dans un parc fleuri, alors il ne fait nul doute que j’en suis la cause. Aurais-je prononcé à un mot malheureux, une phrase maladroite, une parole qui t’aura choqué ? Non, bien sûr !
Aujourd’hui que je relis mes notes, je me remémore l’instant, une promenade en ce printemps de l’année 19XX. Le soleil était haut, au zénith presque, dissimulé par une épaisse brume qu’il demeurait incapable de dissiper. De nos bouches s’exhalait une haleine blanche et glacée que le vent dispersait. Tu souriais, pourtant je n’avais pas manqué de remarquer la tache humide qui troublait ton regard. Tu me soutins alors qu’une poussière s’était glissée sous ta paupière ; en cette heure, je n’en crois plus rien. Était-ce une larme que tu me dissimulas ? Pourquoi ?
Je crains de ne détenir la réponse. Hélas, la vérité est bien trop cruelle et je suis encore bien trop amer pour l’admettre. Encore je m’interroge. Qu’est-ce qui me retient ? Qui m’en empêche ? Peut-être cet étranger dont le reflet voile mon miroir ?
Les choses sont si faciles, il me suffit d’étendre le bras et tout s’achèvera.
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