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tome 1, Chapitre 21 « Le Pendu - Partie 1 » tome 1, Chapitre 21

Chapitre 7

Le Pendu

C’est au milieu de la nuit que l’on vint me chercher pour l’exécution. Je fus réveillé en un sursaut par un grand fracas de métal, puis des talons claquants sur les dalles. Ça y était, c’était le bourreau. Je croyais que c’était au matin que la pendaison devait avoir lieu, mais qui sait ce qui avait pu traverser l’esprit retors du roi Oscar, assez fou pour menacer de mort sa propre fille ?

Mes chaînes cliquetèrent lorsque j’essayai péniblement de me redresser sur mes genoux meurtris par le sol froid, dur et irrégulier. Ma faiblesse m’horrifiait. Aurais-je la force, une fois sur l’échafaud, de ne pas pleurer et supplier ma grâce ? Je croyais m’être résolu à mon sort, mais affronter la mort ne me semblait plus si simple désormais. La terreur m’envahit malgré moi en entendant, dans la cacophonie des pas de celui qui venait pour me tuer, des cliquetis. Des chaînes ? Des instruments de tortures ? Les bruits m’envahir l’esprit, embrumant mes sens de panique. C’est la vue obstruée de gouttes de sueur que je vis une ombre encapuchonnée se dresser de l’autre côté de ma prison. Je me recroquevillai au fond de la cellule, mon cœur battant plus fort, comme voulant profiter de de sa vitalité avant de s’arrêter à tout jamais.

En vain, je tentai de me ressaisir, et de braver fièrement la cruauté de ce destin. J’en étais incapable, j’étais tétanisé à l’idée de ce qui m’attendait au bout de la corde. Combien de récits avais-je entendus, dans les tavernes des ports, de pendus qui se tortillaient des heures durant ? Combien de cadavre avais-je vu pourrir sur des potences, dévoré par les charognards ? Combien de fois des murmures terrifiés étaient parvenus à mes oreilles, exprimant l’horreur d’une pendaison, comment la panique envahissait le condamné, comment craquait son cou, comment, si la chose était mal faite, il tentait vainement de hurler, réduit au silence par sa nuque tordue, comment ils essayaient d’attraper la corde, de toucher terre avec des gestes faibles, tremblants, terrifiés ? Et les regards haineux autour de soi, la pression de la foule, les larmes qui en résultent, l’honneur bafoué ! Un pendu n’est plus un homme, c’est une carcasse vide de raison, d’honneur, de sentiment, ce n’est qu’une personne haïe, méprisée, ignoble, insensible, ne méritant aucune pitié. Pourtant, même un homme ayant commis les crimes les plus vils se sent effroyablement inoffensif devant le gibet, devant le nœud où il voit déjà son cou, son corps, son cadavre pendre lamentablement. Un pendu n’est plus rien.

J’entendis un cliquetis, je fixai le bourreau, toujours plongé dans l’horreur de mes pensées. Il tournait une clef dans la serrure de ma geôle. Il avait une paire de tenailles à la main. Mes yeux s’écarquillèrent d’horreur. Qu’allait-il me faire ? Me torturerait-il jusqu’à ce que je sois vide de mes larmes et de mes cris ? Il s’approcha, observa le trousseau de clefs qu’il tenait, le laissa tomber au sol et empoigna ses tenailles à deux mains. J’étais tétanisé d’effroi, incapable de parler, quoique toute parole fût inutile : mon regard en disait assez long sur les pensées qui m’habitaient.

Il se plaça à côté de moi, approcha les tenailles. Je voulais fermer les yeux, je n’en avais même pas la force. Il ouvrit en grand leur gueule métallique, et elles mordirent le fer de mes chaînes. Mon cœur eut plusieurs battements infernaux avant que je ne comprenne ce qu’il était en train de faire. Il me libérait. La chaîne de ma main droite se brisa, mon bras tomba lourdement sur le sol. Pour passer à celle de gauche, il me contourna. Ou plutôt devrais-je dire elle me contourna. Car dans un pâle rayon de lune qui traversa le soupirail, je vis scintiller sous le capuchon un regard déterminé et des mèches rousses.

- Feu-de-Sang ? soufflai-je, ma voix tremblante d’émotion.

- Ta gueule, grogna-t-elle.

Elle brisa ma seconde chaîne puis m’aida à me relever. Un bras autour de ses épaules, j’avançai difficilement vers la sortie de la cellule. Elle m’entraîna à travers les couloirs, nous passâmes devant plusieurs soldats inconscients. Aux regards vitreux de certains, je compris qu’ils étaient morts, quoiqu’ils n’aient aucune plaie apparente. Après quelques minutes, nous atteignîmes une porte, et en la passant la lune nous inonda de ses rayons. Les larmes me montèrent aux yeux tandis que j’inspirai à plein poumons cet air frai et pur de la nuit d’automne.

- Allez, grouille-toi, grommela Feu-de-Sang. Pas le temps de bailler aux corneilles.

J’hochai la tête et nous poursuivîmes notre route. J’ignorais où nous nous situions dans Dajostur, sachant simplement que nous n’étions pas au port, et loin du palais dont je ne voyais pas les tours se découper dans le lointain. Fau-de-Sang me fit traverser places et ruelles durant de longues minutes, puis je me décidai à demander :

- Où allons-nous ?

- Ferme ta gueule, sale insecte gluant.

Je me tus donc, souffrant en silence la fatigue de mes jambes et le tournis qui me venait de n’avoir pas assez manger. Après un temps qui me parut infiniment long, Feu-de-Sang ouvrit une petite porte qui donnait sur un cellier. Manifestement la porte arrière de quelque maison. Nous traversâmes la pièce, montâmes des escaliers et débouchâmes dans une petite chambre. Feu-de-Sang m’aida à m’allonger sur le lit, et c’est avec un soupir de soulagement que je me détendis sur le matelas, certes maigre, mais qui me semblais du plus grand luxe après ces heures passé sur un sol de pierre froid.

Je restai étendu là en silence de longues minutes, les yeux fermés, ma respiration haletante se calmant peu à peu. Je n’entendis pas les pas de ma sauveuse sur le parquet, et lorsque je desserrai les paupières, je fus étonné de voir qu’elle n’était plus là. Un frisson de panique me parcourus d’abord, puis je me résonnai et, profitant de ma solitude, je m’endormis.

Les rayons du soleil me réveillèrent au matin. Ce sommeil m’avait fait recouvrer quelque force, la douleur dans mes genoux avait presque disparu. A présent, c’était la faim qui me tenaillait. J’avais déjà connu pire lorsque, il y a plus de vingt ans, je m’étais retrouvé enfermé dans les cachots de l’Empire, mais la sensation n’en était pas moins désagréable. Je me redressai. Une couverture en laine avait été remontée jusqu’à mes épaules, et lorsque je tournai la tête je vis un plateau sur la table de chevet. Dessus était posés deux œufs durs, quelques tranches de lard et une tasse de café fumante. Je pris un morceau de viande et l’engloutis d’une traite. Elle était tiède, on devait l’avoir déposé il y a quelques dizaines de minutes. Il en allait de même pour les œufs durs, mais je n’en avais rien à faire : cela me semblait un repas de roi. J’avalai toute la nourriture, mais ne touchai pas au café. Je n’aimais pas cette boisson, dans ma jeunesse je lui avais toujours préféré le thé, et aujourd’hui rien n’égalait à mes yeux un verre bien corsé de vin, de bière ou de tafia.

Le festin, terminé, je me levai et me dirigeai vers la porte, pour déboucher sur l’escalier que m’avait fait emprunter Feu-de-Sang. Je le descendis et, plutôt que de me diriger vers le cellier par lequel nous étions entrés, je passai une autre porte pour trouver une arrière-boutique. Feu-de-Sang était endormie sur un canapé, une couverture gisant à terre à ses côté.

Les paroles de Renard rejaillirent en ma mémoire : Alors je te la confie, l’Edenté. Je souris. Il se doutait de la trahison de sa fille, mais il ne l’a pas empêchée de préserver la blancheur de sa voile. Que savait-il, exactement ? Pas assez pour conserver sa vie.

Je ramassai la couverture et la déposai sur la jeune fille, contemplant son visage endormi. Elle, si farouche d’ordinaire, semblait pour une fois paisible. Elle m’était resté fidèle, elle avait tenu sa promesse de me suivre où que j’aille, même sur la potence. Encore une fois, les mots de Renard m’envahirent : tu as lié Feu-De-Sang à toi par ta lame. Aujourd’hui, je te lie à elle par ma langue, toute aussi tranchante. Je souris. Renard avait beau m’avoir trahi, il était un corsaire fort et valeureux, qui pensait au bien de son équipage. Oui, ce lien je le respecterais. Je défendrais Feu-de-Sang comme ma propre vie. Mais auparavant, elle devra répondre de ses actes lors de la nuit de fête sur le Fer Blanc lorsque, selon Cadavre, elle aurait pu garder tout l’équipage en éveil.

Je lâchai des yeux son visage pour me diriger vers une autre porte, qui conduisait manifestement an commerce dont ce salon était l’arrière. Aux éclats de voix qui me parvinrent derrière le panneau, je souris. Cette agitation, ces rires, ces paroles gueulées à pleine voix… une taverne. J’ouvris la porte et me retrouvai derrière un bar, auquel étaient accoudés plusieurs hommes complètement soûl. Derrière, sur des tables, certaines personnes ronflaient bruyamment : ils avaient dû passer la nuit ici. D’autres étaient bien éveillés, chope à la main, et discutaient énergiquement : des travailleur, sans doute, qui venaient se réchauffer le gosier avant de commencer leur journée. Les débuts de matinées sont les meilleurs moments, dans ce genre d’endroit : fêtards, canailles et bonnes gens s’y côtoient alors, on y voit tous les aspects de la vie mondaine, des chômeurs déprimés aux jeunes hommes vigoureux, des criminels aux mains inondées de sang aux vieux et honnêtes marchands.

Sillonnant entre les tables, je vis quelqu’un s’approcher de moi. A son allure, je reconnus le tavernier. Il passa de l’autre côté du bar pour me rejoindre et me salua.

- Ah, tu réveillé ! Tu as l’air en bien meilleure forme qu’hier soir !

Contrairement à ce qu’indiquaient ses cheveux grisonnants, il ne devait pas être beaucoup plus âgé que moi : ses traits étaient encore lisses, sa voix forte et ses gestes vigoureux. Il me tendit la main.

- Je suis Jean, enfin, Jean-Claude pour être exact, mais ça fait vraiment trop snobinard.

Je lui serrai la main, sans lui présenter de nom. Après tout, que dire ? Manfred Lorée était un criminel, l’Edenté un capitaine sans navire ni équipage… Je devrais y réfléchir plus tard.

- Enchanté, dis-je plutôt. Merci pour nous avoir aidé.

- Ah ça, c’est moi qui vous remercie !

Il posa une main sur mon épaule et, se tournant vers un jeune garçon qui faisait le service, cria :

- Eh, Al, je te confie les clients !

Le garçon leva le pouce et retourna à sa tâche, tandis que Jean m’entraînait dans l’arrière-boutique.

- Alors comme ça, t’es recherché ? me demanda-t-il.

- Heu… eh bien…

- T’inquiète, je sais tout, la petite rouquine m’a raconté. Capitaine, alors, hein ? La classe ! Je suis fier d’abriter un si grand homme de l’armée ennemie !

- Ah oui ?

- Bien sûr ! Le roi Oscar est une pourriture, tout pour ne pas se soumettre à l’autorité, c’est bien plus marrant comme ça !

- Comment Feu-de-Sang vous a-t-elle trouvé ?

- Elle était en fuite, elle épluchait tous les bars de la ville. Elle a dû m’entendre insulter les têtes couronnées, faut dire, je suis pas très discret ! Ça me causera des ennuis un jour ! Enfin bref, elle m’a dit qu’elle était recherchée, je l’ai accueillie chez moi, et quand elle a entendu que tu allais être pendu, elle a voulu foncer bille en tête pour te faire sortir de taule. Elle est cinglée, franchement, j’ai eu du mal à la convaincre ne cessait-ce que d’attendre la nuit ! Elle n’avait aucun plan, que dalle, et pourtant ça a réussi. J’ai pas pu lui demander hier soir comment elle avait fait, elle était claquée, elle s’est effondrée sur le canapé. Incroyable, cette fille. Elle m’a pas raconté grand-chose d’elle, sinon qu’elle faisait partie de l’équipage du Fer Blanc et qu’elle a heureusement échappé aux soldats. Elle m’a pas donné de détails, j’espère que tu auras la langue mieux… pendue.

Il rit de son jeu de mot, qui m’arracha un petit sourire. C’était de très mauvais goût. Le genre de blague que j’aime.

- Je t’offre un verre en attendant que la dame du sang se réveille ?

- Volontiers.

- Tu préfères quoi ? J’ai de tout, cidre, bière, vin… Peut-être que le cidre c’est bien, un truc pas trop fort pour te réhabituer…

- Ah ça pas question, je veux du lourd.

- Tafia ?

- Tafia.

Il prit une bouteille sur une étagère où se trouvaient des dizaines d’autres alcools, probablement son stock pour le bar, qu’il déboucha.

- C’est du bon celui-là ! s’exclama-t-il fortement.

Je grimaçai et jetai un coup d’œil à Feu-de-Sang, qui remua dans son sommeil et fit tomber sa couverture.

- Oups, repris Jean-Claude, plus doucement. Excuse.

- Ce n’est rien.

Je m’approchai de Feu-de-Sang, ramassai la couverture et m’apprêtai à la remettre en place lorsqu’elle ouvrit les yeux. Nous restâmes quelques instants silencieux, à nous fixer, et pendant ce court moment je crus avoir sous les yeux une jeune fille normale, une enfant innocente. Puis son expression devint amère, elle s’assit et je m’éloignai.

- Ça va mieux ? grogna-t-elle, bien que son ton indiquât clairement qu’elle n’en avait rien à faire.

J’hochai la tête.

- Un verre ?

- Volontiers.

Elle regarda la bouteille que tenait Jean-Claude.

- C’est quoi ?

- Mon meilleur tafia.

- Un double, alors.

Il hocha la tête, disparut quelques instants dans la taverne puis revint avec trois verres, qu’il remplit avant de nous les tendre. A peine les eûmes-nous en main que Feu-de-Sang et moi les vidâmes d’une traite, et les tendîmes en avant pour être resservis. Jean-Claude resta quelques instants interdit, puis remplis à nouveau les verres d’un air rieur.

- Vous allez bien ensemble, commenta-t-il.

Sa remarque me fit sourire, mais elle déplut à Feu-de-Sang, qui grogna.

- N’importe quoi. Je le hais, ce type.

- Et pourtant tu lui as sauvé la peau.

Elle prit une gorgée d’alcool.

- Ouais, deux fois.

Je fronçai les sourcils, soudain amer.

- La première fois, tu aurais pu faire mieux.

Elle toussa et recracha un peu de tafia dans son verre.

- Qu’est-ce que t’as dit, face de cul de moufette ? grogna-t-elle.

- Cette nuit-là, tu avais les moyens de tous nous sauver. Tu n’as permis qu’à moi de lutter, par ta faute nous nous sommes faits prendre.

Elle se leva furieusement, sa main serrant le verre à le faire éclater.

- Qui t’a raconté ces conneries ?!

- Un traître qui a pourtant fait de meilleurs choix que toi.

- C’est lui qui vous a condamné ! J’ai butté mon père pour vous, tu le comprends ça ?! J’ai tout sacrifié par fidélité envers toi et tu me reproche leur mort ?!

- Oui ! Oui je te le reproche ! Tes soi-disant sacrifices auraient pu être évités si tu nous avais tous laissé luter ! Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi moi tout seul ?!

- Parce qu’à eux je ne devais rien ! Ces corniauds pouvaient bien mourir, je n’en avais rien à faire ! Tout ce que je voulais, c’était que toi, tu survives ! Et d’abord, pourquoi t’as attaqué l’armée royale ? Tu savais pourtant qu’à seul contre vingt tu n’avais aucune chance ! Tu es responsable autant que moi !

Je m’approchai d’elle et la fixai haineusement dans les yeux.

- J’aurais préféré mourir de leurs épées plutôt que de constater ta trahison.

- Ma trahison ?! C’est moi la traîtresse, maintenant ?!

- Bien sûr que c’est toi ! Tu avais le choix. Tu as décidé de leur mort ! Alors qu’il ne te coûtait rien de les laisser vivre !

- Sur ce plan-là tu ne vaux pas mieux ! Tuer gratuitement, ça ne te dérange pas, hein ?!

- Que veux-tu dire ?

- Ce putain de mouss que t’as refroidi après l’abordage du Kotarn ! T’aurais pu le laisser vivre, merde !

- Il est mort honorablement, et u détournes la conversation !

- Tes chiens de corsaires aussi, sont morts honorablement, comme de vrais hommes, dans leurs geôles. Alors, ça fait mal quand même hein ? Quand ceux que tu aimes disparaissent, on se fout que ce soit avec une voile blanche ou noire ! On est juste enragé et on cherche des coupables ! Et ce mouss que t’a appelé Brave comme si ça réglait tout, je l’aimais, moi ! Oui, j’ai choisi de les tuer ! Et je ne le regrette pas ! Je me suis vengée, je t’ai fait mal, et j’en suis contente ! Je le referais mille fois !

Le verre éclata dans mon poing serré, des débris me transpercèrent la paume et l’alcool se répandit sur le plancher. Les quelques goutte de sang que je senti couler dans ma main firent déborder le vase, et ma rage explosa en un violent coup de poing qui fit dangereusement vaciller Feu-de-Sang. Alors qu’elle était encore sonnée, je m’approchai d’elle, l’empoignai par le col de sa chemise, dont le blanc se tâcha de sang.

- J’ai promis à ton père de prendre soin de toi. Mais si tu ne retires pas immédiatement ce que tu as dit je te tuerais, ici, et maintenant.

Elle me fixa sans aucune peur, un air bravache sur la figure.

- J’en serais ravie.

Aveuglé par ma colère, je ne la vis pas dégainer un poignard et le faire fuser vers ma main déjà écorchée, qu’il transperça violemment. Je frémis, attrapai son poignet tenant l’arme, la lui arrachai et, dans un geste inconsidéré, lui crevai l’œil gauche. Elle hurla en reculant, les deux mains sur son orbite dont le sang dégoulinait à grand flot. Tremblante de rage et de douleur, elle me fixa de son œil valide. C’est froidement que je lâchai l’arme, mon cœur battant lentement. Comme après chaque bagarre, chaque sang versé de ma main, je n’éprouvais rien.

Je tournai lentement les talons, me dirigeant vers les escaliers. Je passai près de Jean-Claude, qui me fixait avec effroi. Je le considérai avec mépris quelques instants, pris son verre et le vidai avant de le laisser exploser par terre. Je commençai à gravir les marches puis, peu avait de me dérober à leur vue, je me tournai vers Feu-de-Sang, un léger sentiment de culpabilité me pinçant le cœur.

- Je n’irai pas plus loin. Si tu veux me tuer, à ta guise. Je serai là-haut, enlaçant Morphée.

Je me détournai et, tête basse, montai les marches restante. La courte durée de mon sommeil m’avait rattrapé, j’avais besoin de me reposer encore. Ah, il était loin le temps de mes insomnies ! Je pénétrai dans la chambre, tirai les couvertures et m’effondrai sans prendre soin de panser ma plaie fraîche. J’avais échappé au gibet, je n’avais plus qu’à espérer que Feu-de-Sang ne me raterait pas.


Texte publié par RougeGorge, 4 juillet 2024 à 20h51
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