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tome 1, Chapitre 7 « Shérazade - Partie 3 » tome 1, Chapitre 7

Le silence s’éternisa. On ne pouvait s’attendre à ce que Motus brise la glace, aussi Descartes toussota-t-il d’un air gêné :

- Ah, Motus ! Hem… Qu’est-ce qu’tu fais là ?

Motus se leva et gagna la porte sans lâcher des yeux mes cicatrices et prenant bien garde à nous contourner, puis il s’enfuit dans le couloir. Je me rhabillai en soupirant.

- Si Motus a réagi comme ça, rien ne me garantit qu’il n’en ira pas de même pour les autres.

- Hm. Au moins, Motus ne risque pas de le dire.

- Non, pas de le dire.

Nous fixâmes en silence la porte, épluchant machinalement les patates. Lorsque nous nous rendîmes comptent, bien longtemps après que l’ouvrage fut fini, qu’il n’y avait plus de légumes à éplucher, je me levai en soupirant.

- On devrait remonter, ou Coutelas sera en retard pour la cuisine.

- Ouais.

Juste avant de sortir, Descartes me prit par le bras.

- Dis… Sexuellement parlant, tu aimes les hommes ou les femmes du coup ?

- J’ai toujours rêvé de partager ton lit.

Il en resta muet de stupéfaction. Ce ne fut qu’en voyant un sourire moqueur que je ne parvenais pas à retenir qu’il m’envoya une bourrade dans l’épaule.

- Connard, maugréa-t-il, l’air néanmoins rieur.

C’est donc le cœur léger malgré le compliqué de la situation que nous regagnâmes le pont supérieur.

Le reste de la journée passa comme si de rien n’était. Motus me lançait parfois des regards effrayés, mais il n’avait manifesté la raison de son trouble à personne. Ce ne fut qu’au soir, après un maigre dîner, que mes ennuis reprirent. Le capitaine m’avait clairement fait comprendre durant la journée qu’il m’attendrait dans sa cabine pour je continue de jouer les Shérazade. Aussi, lorsque Jambon-Beurre et Coutelas eurent plongé dans le sommeil, je sortis de ma couche et, muni d’une chandelle, m’aventurait le long du couloir. Je ne fus guère surpris de trouver Descartes dehors, m’attendant sur le pont.

- Que fais-tu là ? lui dis-je pourtant.

- Je soutiens mon pote.

Cette explication me suffit. Descartes était curieux, tordu, gênant, alcoolique, tricheur, mais il était l’homme le plus fidèle à bord de ce navire. Après une claque dans le dos de ce courageux dont la présence me réchauffait le cœur, je traversai le pont vers la cabine illuminée du capitaine. Je levai les yeux au ciel. Hélas, le temps était couvert, pas une étoile ne brillait, seul un disque terne indiquait la présence voilée de la lune.

- Tu veux que je vienne avec toi ? demanda Descartes lorsque nous ne fûmes plus qu’à quelques mètres de la porte.

J’hésitai longuement. Me présenter en sa compagnie avec le capitaine pourrait sembler lâche, mais je n’avais qu’une envie au fond, c’était d’accepter son offre. Et puis de toute manière, Guillotin l’avait sans doute déjà perçu sa présence. J’hochais donc la tête et poussai le battant. Le capitaine attendait, assis à son bureau, paré de ses armes, sa cape et son chapeau comme en pleine journée.

- Enfin, L’Edenté de Lorée ! s’exclama-t-il. Je vois que tu as mis certains hommes au courant… Sage décision, mais cela ne te suffiras pas. Descartes à beau t’être fidèle, il n’en va pas de même pour tous.

- Je le sais pertinemment, grommelai-je.

Guillotin agita un doigt devant mon nez.

- Non, non, non, ma chère demoiselle. Ce timbre n’est pas le bon.

- Ne m’appelez pas ainsi.

- Peu importe, répondit-il en haussant les épaules, l’air amusé. Assieds-toi, et poursuis ton histoire là où tu l’as laissée, Shérazade.

Je pris place sur l’une des chaises en face du capitaine et invitai Descartes à occuper la seconde. D’un geste, il refusa et resta debout près de la porte.

- Tu venais de me raconter ton amputation pour rentrer à l’école de garçon, me trompé-je ?

- Non, sans doute. Le lendemain de cette opération, je bandais mon torse encore douloureux et me rendis de nouveaux à l’école avec les documents falsifiés. Là, on me…

- Il y a quelque chose sur l’eau, m’interrompit Descartes, dont le regard scrutait les flots par le cadre vitré de la porte du capitaine.

- Tais-toi, lui intima Guillotin. Continue, l’Edenté.

Je ne repris pas le fil de mon histoire, fixant le visage de mon compagnon. Il fronçait les sourcils, ce qui ne lui ressemblait pas. Il devait se passer quelque chose de grave.

- Ca bouge, grogna-t-il.

Je me levai et regardai à mon tour par la fenêtre. En effet, au loin sur l’eau on voyait une petite lumière. Sans demander la permission, je me saisis d’une longue-vue sur la table du capitaine et observait cette lueur. C’était un navire. J’ajustai la vue pour qu’il m’apparaisse plus net.

- Eh merde, dis-je, m’autorisant un gros mot.

J’avais reconnu la coque rouge du Kotarn, un bateau de corsaire redoutable appartenant à l’armée du second des Trois Royaumes. Son nom, dans leur ancienne langue, signifiait "coupe-gorge". Ces corsaires faisaient partie des plus redoutés sur ces mers, leur renommé égalait presque la nôtre. Le capitaine se décida à se lever et m’arracha la longue-vue des mains. Il lâcha une volée de jurons bien plus vulgaires que le mien, et s’écria :

- Réveillez tout le monde ! Qu’on se prépare à la…

Une détonation retentit dans l’air, interrompant le capitaine. Quelques instants plus tard, le bateau fut secoué.

- Putain ! s’écria Descartes. Ils nous tirent dessus ! C’est qui ?

- Le Kotarn ! hurlai-je en me précipitant vers les cabines.

Descartes me suivis en jurant. Nous allions tous être mis à rude épreuve.

« Au moins, songeai-je dans un élan de pessimisme, si je meurs je n’aurais plus de soucis à me faire… »

- Réveillez-vous tas de larves ! beugla Descartes à peine arrivé dans le couloir. On est attaqué !

Quoique ce cri dût être suffisant pour les tirer du lit, nous entreprîmes d’ouvrir toutes les portes. En ouvrant celle de la seconde cabine, je criai :

- Motus, Poudrière, Faucon ! Debout, le Kotarn nous attaque !

Dans mon empressement, je ne remarquai pas que la couche de Motus était vide et le lit fait, et passai sans plus y penser à la cabine suivante. En quelques minutes, nous étions tous réunis sur le pont, sauf Motus, mais personne ne le constata tant la pagaille était grande. Une deuxième détonation retentit, et cette fois nous vîmes les éclaboussures soulevées par le boulet, qui nous avait manqué de quelques mètres. Guillotin hurla :

- Poudrière, Descartes, Soûl, Cadavre, Coule-sang et Motus, aux canons ! Faucon à la vigie ! Courte-Jambe et Jambon-Beurre, allez chercher toutes les armes qui traîne dans les cabines, sur le pont, en cale, partout ! L’Ouïe et Coutelas, préparez les bouts !

- Les bouts ? s’étonna Coutelas.

- Nous allons les aborder, exécution !

Il allait faire demi-tour vers sa cabine pour réfléchir à je ne sais quel plan d’attaque, aussi le retins-je par le bras.

- Et moi ? demandai-je.

- Toi tu te tais et tu regardes, une femme ne combat pas.

Avant que j’aie pu protester, il se détourna. De toute manière, des négociations n’auraient mené à rien. Je décidai donc de participer de moi-même. Comme on a souvent besoin de bras pour porter la poudre et les boulets, je décidai de descendre pour aider les canonniers. En un clin d’œil, j’étais sur le pont des canons, juste au-dessus des cabines. Grand bien m’en fasse : ils n’étaient là-bas que cinq pour les trois canons. En me retenant de jurer, je m’empressai d’aider Soûl qui s’était retrouver seul au canon central.

- Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je en chargeant de la poudre. Pourquoi n’êtes-vous que cinq ?

- Motus a disparu !

- Quoi ?!

Voilà qui avait matière à m’inquiéter. La disparition soudaine du corsaire avait-elle un rapport avec ce qu’il avait vu et entendu dans la cale ? De toute manière, nous n’avions pas le temps d’y penser, l’ennemi nous tirait dessus à des fréquences de plus en plus élevées, avec des tirs de plus en plus précis. Nous étions secoués comme des pommiers, viser pour la riposte nous était ardu.

- Tu peux tenir encore un peu ? demandai-je à Soûl.

Il me répondit par un grognement, que je pris pour une affirmation. Je me précipitai vers les trois canons de tribord, inutilisés vu que l’ennemi nous attaquait par la gauche. J’attrapai des cordes et, un a un, ficelai nos canons entre eux et les amarrai autour de clous et crochets rouillés dépassant du mur. Cela nous offrirait une certaine stabilité, pas assez certes pour des tirs précis, mais les attacher de meilleure façon prendrait trop de temps. Je m’empressai de retourner aider Soûl.

- Pas mal l’idée, grogna-t-il avec contentement.

- Merci.

Nous nous empressâmes ne charger un boulet. Comme cependant personne ne tirait encore, je pris les rennes :

- Canon un, Poudrière et Coule-Sang, visez… Feu !

Ils allumèrent la mèche, une détonation retentit et le boulet alla se perdre dans l’eau près du navire ennemi.

- Canon deux, repris-je, Soûl et moi, visons…

Soûl ajusta le canon. Avant qu’il n’allume la mèche, je l’orientai un peu plus en hauteur.

- Mais… protesta-t-il brièvement.

- Feu ! l’interrompis-je.

Sans oser contester mon ordre, il alluma la mèche. La poudre explosa, le boulet s’envola et alla heurter le grand mât adverse. Des acclamations retentirent. Malgré les remous, notre tir avait été d’une précision de maître.

- Silence ! dis-je.

Nous n’avions pas le temps de nous réjouir, la bataille était loin d’être gagnée.

- Canon trois, Descartes et Cadavre, visez…

Descartes me fis un signe du pouce. Ils étaient en position.

- Feu !

Le boulet toucha la proue du bateau ennemi.

- Canon un, avez-vous rechargé ?

- Oui ! répondit Poudrière.

- Visez… feu !

Le boulet s’écrasa en plein sur le pont de l’adversaire. Leurs tirs de canon avaient cessés, ils étaient trop secoués à l’intérieur.

« Avec un peu de chance, nous n’aurons même pas à lancer l’abordage. » songeai-je.

- Canon deux…

Pendant que je donnais les ordres, Soûl s’était chargé de remettre de la poudre. Je l’aidai à charger le boulet, visai et criai :

- Feu !

Nous touchâmes la coque, mais elle ne fut pas percée. Le Kotarn avait cela de particulier que sa coque était renforcée de métal. Cela le rendait moins léger, mais surtout moins vulnérable. Mais si nous parvenions à percer cette défense, ils n’auraient plus d’atout.

- Visez là où le boulet a touché la coque ! Un ou deux autres coups et elle se percera ! Canon trois, visez…

J’allais crier feu, mais on me saisit derrière par le col. Dans le feu de l’action, je n’avais pas senti venir Guillotin. Il me donna une violente claque, et tout le monde s’interrompit dans sa manœuvre, qu’il soit en train de viser ou de charger. Le capitaine, me tenant toujours par le col, me cracha ces mots à la figure :

- Qu’est-ce que tu crois faire ?! Tu devais rester sur le pont !

Essayant de dissimuler ma colère, je répondis d’un ton calme :

- Motus n’est pas là, Soûl ne pouvait pas gérer son canon seul. Je l’ai aidé.

Guillotin me frappa à nouveau, avec le poing cette fois-ci.

- Tu as désobéi !

- Capitaine, nous n’avons pas le temps pour les remontrances. Nous les avons déjà touchés, ils ne doivent pas avoir le temps de…

- Silence ! cria Guillotin, furieux.

Il commença à m’entraîner vers le pont supérieur, mais je protestai :

- Les canonniers ! On doit reprendre l’assaut !

- Comment oses-tu me donner des ordres ?!

- Continuez de tirer ! criai-je malgré tout au reste de l’équipe. Il n’y a pas de temps à perdre ! Visez la coque ! Descartes !

Mon compagnon me regarda, et repris le commandement des canonniers.

- Canon trois, visez…

Tout le navire fut alors secoué. Guillotin jura, il ne m’avait toujours pas lâché. En montant les escaliers qui menaient au pont, Courte-Jambe arriva en claudiquant vivement, sa jambe de bois claquant sur le sol.

- On est touché en poupe !

- Tout est ta faute ! hurla Guillotin et me regardant d’un air mauvais. Courte-Jambe, l’abordage est-il prêt à être donné ?

- Oui, capitaine.

- Alors cap sur l’ennemi ! Cesser le feu, on attaque de front !

- Quoi ? protestai-je alors qu’il m’entraînait vers le gouvernail. Mais nous pouvons les couler à distance ! Cet abordage est folie !

- Ferme-la !

Je me dégageai violemment.

- Il y a quelques jours, vous auriez écouté mes conseils !

- Et j’aurais eu tort ! Je n’écouterai pas les conseils militaires d’une femme !

Furieux, je dégainai mon poignard, lorsqu’une autre secousse nous jeta tous deux à terre. Nous étions touchés en pleine coque, l’eau commençait à s’infiltrer.

- Merde ! criai-je.

Ignorant le capitaine qui me vociférait des injures, je me précipitai vers le pont des canons.

- Ça va ?! m’écriai-je. Personne n’est touché ?

Un gros trou laissait entrer de l’eau dans le mur. Heureusement, il était presque au niveau de la surface, aussi l’eau s’écoulait-elle par intermittence. Descartes s’approcha et répondit :

- Nous non, mais on a perdu un canon !

- Surtout ne cessez pas de tirer ! Il faut le déstabiliser, ou il nous infligera encore plus de dégâts !

Courte-jambe entra alors, l’air paniqué.

- Où est le capitaine ? demanda-t-il.

- Qu’est-ce qui se passe ? répondis-je.

- Ce second choc à créer une brèche dans la poupe abîmée, l’eau rentre dans la cale !

- Guillotin est sur le pont, préviens-le vite !

Je me précipitai vers les escaliers qui, près de la porte du pont supérieur, descendait vers les autres étages.

- Où vas-tu ? m’interpela Descartes.

- Dans la cale !

- Mais…

Je n’entendis pas la suite. Je descendis en courant les marches de bois, ignorai la porte des cabines et m’arrêtai dans la cale. Je redoutai d’y trouver Motus, lui qui avait disparu et qui, le matin, était ici.

- Motus ! Criai-je.

Je courus vers l’endroit où il se cachait la première fois. L’eau arrivait vite, la brèche était importante. J’en avais déjà jusqu’aux chevilles.

- Motus, tu es là ?

A mon horreur, je le découvris inconscient sur le sol, la tête en sang. Il avait dû se prendre un coup lors des secousses. Heureusement pour moi, Motus avait beau être grand, il était maigrichon. Je le chargeai sur mon épaule et me hâtai vers la sortie. J’ignorais pourquoi mon compagnon était ici, pourquoi il y était de même ce matin, j’ignorais s’il comptait révéler mon secret, mais je ne pouvais pas le laisser mourir : c’était un bon compagnon et, surtout, un bon corsaire.

- Descartes ! hurlai-je lorsque j’atteignis le pont des canons.

Mon vieil ami se précipita et me déchargea de mon fardeau.

- Mets-le à l’abri, moi j’y retourne pour colmater la brèche !

- Tu n’y arriveras pas seul.

- On a besoin du plus d’homme possible aux canons.

- Ce n’est plus la peine. Guillotin nous a ordonné de ne plus tirer, au prix de nos têtes.

- Quel idiot ! Que certains d’entre vous aillent le raisonner. Coule-sang, en bas avec moi !

L’homme à la forte carrure s’empressa d’obéir.

- Les autres, rameutez les trois canon de tribord, nous pourrions en avoir besoin si Guillotin ordonne de reprendre les tirs !

- A vos ordres ! s’écrièrent les autres.

Je n’y pris alors pas garde, mais ils venaient de me traiter en capitaine. Je dévalai à nouveau les escaliers, et courus vers la poupe, où l’eau s’infiltrait. Nous en avions déjà aux genoux. Si trop d’eau pénétrait le navire, nous risquions de couler. Je vis alors flotter de quoi nous aider.

- Ramasse les livres ! criai-je à Coule-sang.

Il sembla étonné mais s’exécuta. Je fis de même et, en m’approchant de la brèche, commençai à déchirer les pages. Le grand gaillard m’imita et, froissant le papier mouillé, le réduisis à une sorte de pâte. Cela me fendait le cœur de détruire ainsi de si beaux ouvrages, mais c’était idéal pour boucher la fissure. En effet, cette pâte se glissait entre les interstices du bois, colmatant efficacement la brèche. En répétant l’opération, le débit d’eau fut vite réduit à un mince filet.

- Bravo, l’Edenté, gronda Coule-Sang de sa voix caverneuse en m’assénant une claque dans le dos.

- Merci, mais nous devons nous hâter de remonter. Ils doivent avoir besoin de nous, là-haut.

Sans un mot de plus, nous pataugeâmes jusqu’au pont supérieur. Je fus surpris d’y voir tout l’équipage rassemblé, en proue, prêt à aborder l’ennemi, sur lequel nous nous précipitions.

- Que se passe-t-il ? demandai-je à jambon-Beurre en rejoignant le groupe.

- Le Cap’taine a décidé de faire du corps à corps.

- Mais ils nous tirent dessus !

Il haussa les épaules.

- C’est les ordres, j’y peux rien.

Un boulet vola alors au-dessus de nos têtes et abattit notre grand mât. Seule une centaine de mètres nous séparait de l’ennemi, ils pouvaient nous couler et deux tirs. Je cherchai autour de moi, espérant voir le capitaine. Il était en tête de troupe.

- Capitaine ! m’écriai-je en le tirant à l’écart par le bras. Vous êtes devenu fou ?! Ils peuvent nous couler à tout moment !

- Tu ne comprends rien à rien, grogna-t-il. Bravo d’avoir sauvé Motus, mais ne vas pas de croire plus intelligent que ton capitaine.

Au moins ne me criait-il plus dessus en m’insultant de femme.

- Mais alors, pourquoi ?

- Y a-t-il pour eux honneur à nous abattre de loin ? Y en a-t-il pour nous à les canarder comme des lâches ? Ils ne feront rien, c’est en se battant qu’on gagne de l’honneur, c’est en se blessant que l’on prouve notre vaillance ! Alors prends une arme et prépare-toi.

Il s’en alla avant d’approfondir le sujet. Sans doute ne voulait-il pas reconnaître que j’étais trop bon combattant pour être mis à l’écart d’une bataille aussi importante. Je pris donc un sabre et un pistolet dans le tas qu’étais allé chercher Courte-Jambe et jambon-Beurre, et rejoignis le reste du groupe. Comme l’avais prédit le capitaine Guillotin, ils ne nous tirèrent pas dessus au canon. Après quelques minutes d’attente tendue, nous fûmes à portée de mousquet, et l’on tira en l’air dans les deux camps en scandant des cris de guerre. Nos bateaux se frôlèrent, nous bondîmes sur le pont adverse et la tuerie commença.

Ce fut un désastre.


Texte publié par RougeGorge, 20 mai 2024 à 09h55
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