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Korrigans ou la rencontre des korrivengers
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tome 1, Chapitre 7 « Les chaos en danger » tome 1, Chapitre 7

Les semaines passaient et nous essayions de nous voir le plus souvent possible. Ce n’était pas trop difficile car nos parents avaient, eux aussi, grand plaisir à se retrouver.

Yago faisait dorénavant partie des Korrivengers, car la pauvre Monique n’avait pas pu retourner chez elle et vivait, depuis peu, dans une maison de retraite où les animaux n’étaient pas autorisés. Nous allions lui rendre visite très régulièrement et elle venait souvent déjeuner chez les uns ou les autres. Elle était heureuse d’avoir trouvé une famille de substitution et de voir que nous prenions bien soin de son chien.

C’est Soline qui avait pris Yago chez elle. Elle avait eu beaucoup de mal au début à le faire accepter par Maab, son chat croisé siamois, et Chouchouille, son hamster, mais, après bien des discussions entre tout ce petit monde, les choses s’étaient apaisées et elle avait même récemment surpris Maab en train de faire un câlin à Yago.

L’été arrivant, le projet de passer une semaine complète aux chaos avait été lancé par Hervé et Enora, les parents de Corentin. Hervé avait en effet obtenu, pour nous tous, l’autorisation de s’installer pour quelques jours dans le moulin de Saint-Méen, tout au bord du Gouët.

La dernière semaine d’école me sembla interminable. J’étais à fleur de peau et me surpris même à hurler après un de mes camarades de classe parce qu’il avait jeté un papier de bonbon par terre. Depuis que j’avais rencontré les korrigans, tout ce qui touchait à la nature et aux animaux me rendait particulièrement sensible.

J’avais même essayé, au grand dam de mes parents, de ne plus manger de viande, mais je craquais régulièrement pour une bonne entrecôte ou une tranche de jambon.

Papa me déculpabilisait en m’expliquant que les êtres humains étaient des omnivores et que notre corps avait besoin de protéines animales.

- Et puis tu sais, si tout le monde arrêtait de manger de la viande, argumenta-t-il, beaucoup d’espèces d’animaux disparaitraient. Par contre, il ne faut pas en manger trop et continuer à lutter de toutes nos forces pour que la souffrance animale soit prise en compte dans les élevages, lors du transport et dans les abattoirs.

- Bon, au lieu de refaire le monde, interrompit Maman, est-ce que tout est prêt pour notre semaine de camping aux Chaos ? Je vous rappelle que nous avons rendez-vous de bonne heure demain matin.

- J’ai tout préparé, répondis-je, et je me suis même entraîné à monter ma tente en utilisant la télékinésie.

- Je ne suis pas sûr qu’Algénor approuverait, me tança Maman. Ton pouvoir doit servir à faire le bien, pas à devenir paresseux. Allez, il est tard, au lit le Korrivenger !

Le lendemain matin, tout le monde était à l’heure et c’étaient les grandes embrassades sur le parking. Les parents s’étaient mis d’accord sur qui apportait quoi, et chacun sortait de son coffre boissons et victuailles.

- Une chose est sûre, dit Papa, on ne mourra ni de faim ni de soif. Mais avec le matériel de camping des enfants, les duvets, les lampes et les ustensiles de cuisine, on va devoir faire plusieurs allers-retours.

- T’inquiète Yann ! s’amusa Soline.

Elle se mit à émettre des grognements et, quelques minutes plus tard, quatre gros sangliers arrivèrent devant nous.

- Ils vont nous aider à tout porter jusqu’au moulin. Ils sont un peu impressionnants comme ça, mais super serviables, dit Soline, amusée par les mines apeurées d‘Enora et Maewen.

Une fois une grosse partie de notre équipement chargé sur les quatre sangliers, nous arrivâmes sans encombre jusqu’au moulin. Soline les remercia et leur donna une pomme et quelques caresses à chacun.

- Ils sont trop top mes cochonnous d’amour, soupira Soline toute attendrie en les regardant repartir.

Il ne nous fallut qu’une petite demi-heure pour nous installer confortablement. Les parents avaient aménagé leurs couchages dans le moulin tandis que nous, les quatre enfants, avions monté deux tentes à l’extérieur, une pour Soline et Louane et une pour Corentin et moi.

A 10 ans, je ne m’intéressais pas encore trop aux filles mais je n’étais pas insensible au charme de la douce Louane. Je n’avais qu’une seule peur… qu’elle lise dans mes pensées que je la trouvais jolie et qu’elle se moque de moi.

Chacun s’affaira pour nettoyer la grande table et les bancs qui étaient disposés à l’extérieur ainsi que les quelques meubles à l’intérieur du moulin.

A la nuit tombée nos amis les korrigans nous rejoignirent. Une nuée de lucioles les précédait pour leur éclairer le chemin. Leur arrivée était toujours un spectacle magnifique dont nous ne nous lassions pas.

Ils disposèrent sur la table des plats et breuvages concoctés par les créatures de la forêt avec des ingrédients 100 % naturels. Mais Algénor lorgnait sur les chips bien grasses et industrielles apportées par le gourmand Corentin. En effet, depuis qu’il en avait gouté, il ne jurait plus que par ce qu’il appelait « pétales de pommes de terre. ».

- Mais où est passé Hervé demanda Papa ? Cela fait un moment qu’on ne l’a pas vu.

- Il a reçu un appel et s’est éloigné un peu pour y répondre, répondit Enora. Tiens, le voilà… mais il en fait une tête !

Hervé salua les korrigans et invita l’ensemble du groupe à se rapprocher de lui.

- Les amis, commença-t-il un peu solennellement, je viens d’avoir une longue conversation avec le Maire et cette belle semaine entre amis, tant attendue, va débuter par une très mauvaise nouvelle.

- C’est une blague ou tu es sérieux ? demanda Patrick

- Non, malheureusement, je suis très sérieux répondit Hervé. Le Maire est un ami et il est aussi attaché que moi à cet endroit. Malheureusement la région lui impose d’installer une papeterie juste aux bords du Gouët. Cela signifie, coupe d’arbres, traitement chimique et pollution de la rivière.

- Mais c’est horrible, s’indigna Soline. Que vont devenir nos amis les korrigans et tous les animaux qui vivent ici. Il faut trouver une solution.

- Pas si simple, rétorqua Hervé. La région promet de créer ainsi des dizaines d’emplois et beaucoup de gens sont au chômage. Si on leur donne le choix entre avoir un travail et sauver les chaos, je ne suis pas sûr qu’ils choisissent de préserver cet endroit.

- Qu’est-ce qu’on peut faire ? demanda Erwan.

- Le Maire m’appelait pour m’informer qu’une réunion de projet était prévue demain à dix heures, à la mairie, continua Hervé. Il ne pourra pas m’informer de la suite donnée car il sera tout le temps avec le Président de Région. Les téléphones seront même interdits pour qu’il n’y ait pas de fuite d’information. Ils craignent, en effet, une réaction des écologistes.

Tout le monde restait silencieux, consterné par cette triste nouvelle. Algénor prit la parole :

- De mauvais signes nous faisaient pressentir qu’il se tramait quelque chose et que nous étions de nouveau en danger. Pour pouvoir nous défendre, il faut bien connaître l’adversaire. Nous devons savoir exactement en quoi consiste leur projet, ce qu’ils attendent et leur offrir tout le contraire.

- Tu as un plan, demanda Soline ?

- Peut-être, oui, répondit Algénor, énigmatique.

Il est très important, reprit-il, que nous puissions participer à la réunion de demain. Corentin, tu vas t’introduire dans la salle et répéter, dans ta tête, tout ce qui te paraîtra important. Louane sera à l’extérieur de la Mairie et dictera aux autres Korrivengers et leurs parents tout ce qu’elle lira dans tes pensées.

- Et après ? demanda Louane.

- Après, nous aviserons tous ensemble, dit Algénor. Dès que la réunion de la Mairie est terminée, on se retrouve tous, le plus vite possible, à la lande du Maugué. On ne risque pas d’y croiser des promeneurs. Et pensez à apporter des pétales de pommes de terre, dit-il en croquant la dernière chips du paquet.

- Bon, en attendant demain, essayons quand même de passer une bonne soirée. J’ai pensé à apporter des jeux, dis-je en sortant le « mim too ».

Arzawel qui mime « une hyène qui danse la macarena » ou Arsinoé qui essaie de faire deviner « une sirène qui fait du vélo sans les mains », c’est à pleurer de rire ! Cette première soirée nous a remonté le moral et donné de l’espoir et du courage pour ce qui nous attendait le lendemain.


Texte publié par Dom de Mole, 3 février 2024 à 17h05
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