J’étais tellement perdu dans mes pensées sur le chemin du retour que je fus surpris d’arriver si vite à la maison.
— Gweltaz, dit Papa avant de descendre de la voiture, ce que nous venons de vivre tous les trois doit rester un secret. D’accord ? Les korrigans existent mais moins on sera à le savoir, plus ils seront en sécurité. Bien compris ?
— Oui P’pa.
— Et ne va pas montrer ton pouvoir à tes cousins. Ce n’est pas un jeu.
Zut alors, moi qui espérais épater mes cousins en faisant voler mon gâteau d’anniversaire !
Je grommelai un « oui, bien compris Papa » et filai vers la maison.
Là, surprise ! Toute la famille était réunie pour mes dix ans. Mes grands-parents, mes oncles et tantes, mon cousin Malo et ma cousine Lilwen.
— Alors c’était bien ta surprise ? demanda Mamie en m’embrassant.
Je regardai Maman, incrédule… Mamie était au courant ?
— Il a adoré l’Escape Game, répondit précipitamment Papa en me faisant un clin d’œil. Ce n’était pas facile mais on a rempli notre mission. N’est-ce pas fiston ?
— Oui, c’est vrai, c’était génial, répliquai-je, ça se passait en forêt de Brocéliande avec des korrigans, il y en avait qui s’appelait Al…
— Bon, allez viens Gweltaz, on va souffler tes bougies, m’interrompit Maman l’air réprobateur.
Je me souviendrai toute ma vie de l’anniversaire de mes dix ans. C’était difficile de ne pas partager ce que je venais de vivre avec mes cousins mais la pile de cadeaux à ouvrir accapara agréablement mon attention.
Des jeux vidéo, des toupies, de l’argent, un jogging, un ballon…. J’ai été super gâté ! Les yeux de mes parents brillaient d’émotion tandis que j’ouvrais le dernier paquet… un drone !
— Allez viens, on va l’essayer, dit mon cousin Malo.
Nous voilà partis Malo, Lilwen et moi dans le jardin.
Le premier essai ne fut pas terrible, le drone vola quelques minutes à quelques dizaines de centimètres du sol et se posa assez brutalement par terre. Au deuxième essai, je le contrôlais mieux, pris de l’assurance et je le fis voler au-dessus du trampoline avec un atterrissage parfait sur la table de jardin.
— Je peux essayer, s’il te plait, demanda Lilwen.
— Non, tu es trop petite, rétorqua Malo.
— Allez, s’il te plait Gweltaz, sois gentil, supplia Lilwen.
— Bon, OK, mais fais bien attention, c’est fragile lui dis-je.
Lilwen, toute contente, prit les commandes. Le drone s’envola tout de suite haut, très haut et alla se coincer dans les branches inaccessibles d’un grand chêne.
— L’arbre est super haut, constata Malo, même avec une échelle, on ne peut pas l’atteindre.
— J’suis désolée, pleurnicha Lilwen.
— Tu vois bien que tu étais trop petite, dit Malo en foudroyant sa sœur du regard.
Dire que je pourrais facilement résoudre le problème avec la télékinésie. Mais j’avais fait une promesse à Papa. Il fallait juste que j’éloigne Lilwen et Malo.
— S’il vous plait, allez tous les deux me chercher de la ficelle, un tabouret et une balle dans le cabanon au fond du jardin, leur demandais-je, ça pourrait m’aider.
— T’aider à quoi ? s’étonna Malo, il est bien trop haut pour l’atteindre avec une balle.
— Allez-y, j’vous dis, j’ai mon idée.
Une fois les deux cousins partis, j’utilisai mon tout nouveau pouvoir. Je me concentrai sur le drone qui se délivra des branches sans problème et vint atterrir en douceur et sans bruit dans mes mains.
— Bah ça alors, comment tu as fait ça ? demanda Malo abasourdi.
— En plus c’est moi qui avais gardé la télécommande, dit Lilwen.
— Mais qu’est ce que vous faites là ? m’exclamai-je, vous deviez aller chercher ce que je vous avais demandé !
— Bah, on ne se rappelait plus ce qu’il fallait qu’on rapporte, expliqua Lilwen.
— Comment tu as fait ça ? répéta Malo.
— Je n’ai rien fait, il est tombé tout seul avec le vent, ripostai-je.
— C’est ça oui, prends-moi pour un débile ! Il se serait écrasé par terre et n’aurait pas volé jusqu’à toi, s’énerva Malo.
— Ah oui, fanfaronnai-je, alors explique-moi comment j’ai fait pour le récupérer !
Heureusement, Maman me sauva la mise en venant nous chercher pour le dîner. Je l’avais échappé belle !
La soirée se termina au bout de la nuit par des jeux et des chansons et heureusement Malo et Lilwen semblaient avoir complètement oublié l’épisode du drone.
Une fois dans mon lit, je m’endormis en quelques secondes, exténué par le flot d’émotions de cette drôle de journée. Une chose était sûre, je me souviendrai toute ma vie de mon dixième anniversaire.
Quelques jours plus tard, alors que je jouais tranquillement à la console dans ma chambre, j’entendis taper au carreau. Un gros pigeon gris et mauve était perché sur le rebord de ma fenêtre et me fixait de ses petits yeux globuleux. J’ouvris la fenêtre pour le faire partir car j’avais peur qu’il ne me laisse une grosse fiente en cadeau, mais il ne bougea pas.
En l’examinant de plus près, je vis qu’il portait, sous son aile gauche un petit tube qui contenait un parchemin roulé.
Je commençais à m’habituer à vivre des choses extraordinaires.
Je soulevai délicatement l’aile du pigeon. A peine avais-je extirpé le parchemin du tube, que l’oiseau repartit.
Je m’assis sur mon lit, pris une longue inspiration et lut le contenu du message.
« Chers Gweltaz, Nolwen et Yann,
Le peuple des korrigans et des fées serait heureux de rendre hommage à leurs sauveurs lors d’une cérémonie qui aura lieu le 1er avril à minuit, aux Chaos du Gouët. Rendez-vous devant l’entrée de la grotte où nous nous sommes rencontrés.
Pour confirmer votre présence, merci de déposer une pomme de pin sur le rebord d’une fenêtre. Un écureuil nous transmettra votre réponse.
Féériquement vôtre
Algénor
Maître Korrigan »
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