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— Il pleut ! Il pleut !

Eléa bondit de joie. Elle adorait la pluie car son jeu préféré était de sauter dans les flaques et éclabousser partout autour d'elle. Vite, elle enfila son manteau, remonta la capuche sur ses cheveux et chaussa ses bottes avant de foncer en courant dans le jardin. Les escargots aussi étaient de sortie. Des gros, des petits, des marrons, des gris et là, à côté d'une jolie flaque, un tout bleu. C'était la première fois qu'Eléa en voyait un de cette couleur. Elle se pencha pour l'attraper mais de plus près se rendit compte qu'il ne ressemblait pas à un escargot. Elle observa la créature. On aurait dit une toute petite fille. Elle devait mesurer à peine deux centimètres de hauteur et était vêtue d'une salopette violette. Elle avait la peau bleue claire. Ses cheveux étaient bleus foncés et tout ébouriffés.

Elle leva la tête vers elle et fixa Eléa de ses jolis yeux :

— Qu'est-ce que tu es grande !, s'écria-t-elle.

— C'est toi qui est toute petite ! Qui es-tu ?

— Je m'appelle Ondine, je suis une fée des eaux. Mes sœurs aiment les grands lacs et les rivières scintillantes mais moi je préfère les flaques !

— Une fée ? Ça alors ! Tu habites ici ? Dans mon jardin ?

— Non, je viens de l'autre côté de la flaque !

— Mais... La flaque est au milieu du jardin donc... de l'autre côté, c'est aussi mon jardin...

— Non, de l'autre côté... en dessous !

Eléa se redressa et fronça les sourcils. Sous la flaque, il n'y avait rien d'autre que de la terre humide. Elle le savait car lorsqu'elle sautait dedans, elle faisait des éclaboussures de boue sur son pantalon. Voyant la minuscule fée gesticuler dans tous les sens, la fillette se pencha à nouveau vers elle. Elle lui demanda de poser ses doigts par terre pour pouvoir monter dessus. Eléa s'exécuta et sentit un chatouillis lorsque Ondine grimpa. Une fois bien installée au creux de sa main, elle lui montra la flaque et dit :

— Saute dedans !

Il ne fallait pas le dire deux fois ! Eléa plia les genoux pour prendre son élan et sauta le plus haut qu'elle put. A peine ses bottes eurent-elles touché la flaque que la fée cria : Flic-flac-floc ! Le jardin se mit alors à tourbillonner. Flic-flac-floc ! Les pieds d'Eléa traversèrent la flaque. Flic-flac-floc ! Le jardin disparut, remplacé par un champ parsemé de fleurs multicolores et de flaques de toutes les tailles.

— Bienvenue chez moi, claironna Ondine.

— Whaouh ! C'est beau ici et... je vois plein de flaques là-bas !

Criant de bonheur, Eléa se mit à courir et bondir de flaques en flaques, suivie ou précédée par Ondine. Elles dansaient, sautillaient, rebondissaient. On ne savait pas laquelle des deux riait le plus fort mais ce qui est certain c'est qu'elles s'amusaient follement.

Au bout d'un moment, fatiguées de leurs cabrioles et recouvertes de boue, les deux nouvelles amies se laissèrent tomber sur un tapis moelleux de pâquerettes pour se reposer. Les rires calmés, on n'entendait plus que le chant des oiseaux et le son du vent dans les herbes.

Tout à coup Ondine se redressa :

— Qu'est-ce que c'est que ce bruit ?

— Oh ça ? C'est mon ventre ! J'ai faim, c'est l'heure du goûter.

— Tu veux que j'aille nous cueillir du nectar de fleurs ?

— Euh, non merci ! Je préférerais un gâteau ou du chocolat.

— C'est bon ? Je n'en ai jamais mangé. Bon, il va falloir que je te ramène chez toi alors.

Eléa acquiesça. Elle fit grimper Ondine au creux de sa main et se dirigea vers une flaque. La petite fée hocha la tête, Eléa prit son élan et son amie cria Flic-flac-floc ! Le champ se mit à tourbillonner. Flic-flac-floc ! Ses bottes traversèrent la flaque et hop, elles se retrouvèrent au beau milieu de son jardin les fesses dans l'herbe.

— Merci Ondine, c'était vraiment super de jouer avec toi. On se reverra ?

— Bien sûr ! sourit Ondine en sortant un minuscule caillou bleu de sa minuscule poche. Elle le lui tendit. La prochaine fois qu'il pleuvra dans ton jardin, jette ce caillou dans une flaque et j'apparaîtrai. D'ailleurs, peut-être que tu pourras me faire goûter du chocolat, la prochaine fois.

— Avec plaisir, répondit Eléa, mais Ondine avait déjà disparu dans un éclat de rire.

Rangeant précieusement son petit caillou bleu au fond de sa poche, Eléa se dirigea vers la maison d'où provenait une bonne odeur de gâteau. Miam, elle se régalait d'avance. Bizarre quand même qu'Ondine n'ait jamais goûté au chocolat c'était tellement bon. La prochaine fois, elle lui en rapporterait.

Mais ça, c'est une autre histoire...

FIN


Texte publié par Alyce, 2 février 2024 à 12h34
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