4 janvier
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La nuit du 3 janvier fut lourde de parfums nocturnes. L’iode, l’encens de jasmin qui flottait dans l’air, ainsi que le souffle constant des dormeurs exténués. Le voyage s’organisa en leur absence onirique et le navire prit la mer, en direction de la Grèce. Le doux ressac de la mer les berça durant plusieurs heures.
Ce n’est qu’au matin qu’ils émergèrent. À force de tanguer inlassablement, Eleni se réveilla, quelque peu égaré. Iel observa l’endroit où ils se trouvaient. Malheureusement, ils n’étaient pas revenus dans son appartement. Iel soupira et se leva, prenant l’initiative d’explorer les lieux, tout en laissant Yiannis continuer sa nuit. Elle grimpa sur le pont et fut ébahie par la vie matinale. Le soleil dardait ses rayons sur l’horizon de saphir et les vagues dansaient avec délicatesse sous la proue. Plusieurs marins s’affairaient à maintenir le vaisseau à flot. Cependant, ils ne ressemblaient en rien aux marins trapus du Port de Paphos. Tout autour d’elle, des êtres fantastiques, océaniques, sortis des légendes les plus fabuleuses œuvraient à une vitesse surhumaine. Vif comme le vent, elle eut peine à détailler les traits d’une océanide qui attachait les cordes pour ensuite grimper sur le pont telle une onde sur le lit de l’océan. Elle aurait pu se perdre éternellement dans cette observation hors du commun, si une voix ne l’avait sortie de sa contemplation.
— Te voilà réveillé, tu t’es bien reposé ?
Sophia venait d’apparaître à ses côtés. Eleni hocha la tête, encore hébétée. La magicienne lui offrit un doux sourire.
— Ils sont fascinants, n’est-ce pas ?
— Comment ? Comment aucun humain n’a pu les voir ? Je veux dire…
— Nous ne sommes pas vraiment dans le monde de la matière.
— La matière ? s’interrogea Eleni, encore perplexe.
— Cette réalité que tu côtoies n’est pas la seule. Il y a comme plusieurs couches, plusieurs points de vue, plusieurs dimensions.
— Nous sommes sur Terre, pas vraie ?
Sophia posa un regard songeur à l’horizon, avant de lui répondre.
— Oui, as-tu observé la ligne de l’infini, là où danse la mer ?
Eleni fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas.
Sophia lui montra le paysage. Le soleil semblait flirter avec un autre monde. La voûte céleste brillait de couleurs étranges, d’un bleu morcelé de mille nuances. Les nuages étaient constitués de cristaux et l’eau captait la lumière comme un miroir.
— C’est...incroyable !
— Nous sommes dans un autre plan, un peu sur Terre, un peu ailleurs, un monde à nous, où nous ne sommes pas assaillis par la colère des humains.
— Pourquoi les humains sont-ils en colère contre vous ? Nous avons vos légendes, vos histoires nous font rêver.
Sophia retint un soupir.
— Elles font rêver tant qu’elles sont considérées comme fausses.
Soudain, le ciel si merveilleux et cristallin se voilà d’un manteau d’ombre. Mille éclats de lumières pourfendirent les nuages et une houle se leva au-dessus de leurs têtes. Sophia se crispa.
— Oh non, descends dans la cabine ! Vite !
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