2 Janvier
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Un Minotaure, puissant, aux muscles saillants, se jeta à une vitesse hallucinante sur Sophia. Ses yeux d’un noir de nuit brûlaient d’une flamme si ardente qu’il aurait pu incendier le monde de son regard. Sophia se mit à incanter en grec et un halo de lumière bleu les entoura, repoussant violemment la créature, qui vint se cogner contre une des parois de la grotte. Eleni crispa ses doigts sur les épaules de Yiannis, qui ne semblait pas plus courageux que son amie. Sophia, quant à elle, demeurait droite, fière et prête à en découdre. À nouveau, la bête fonça dans leur direction, mais la mage murmura à nouveau et fit tomber un éclair retentissant sur le Minotaure. Sonné, il s’écroula sur le sol de tout son poids.
La respiration d’Eleni devint haletante. Encore une fois, elle se tapota la joue, dans l’espoir de se réveiller de ce cauchemar. Rien n’y faisait, elle demeurait dans cet endroit, face à ce monstre du labyrinthe étendu sur le sol. Sophia s’approcha de lui et fit apparaître une corde pour le ligoter. Elle agissait avec une grande dextérité, tout en vérifiant que son assaillant ne se réveillerait pas pour reprendre sa charge. Lorsqu’il fut totalement hors d’état de nuire, elle se releva et se tourna vers Eleni et Yiannis.
— Comme vous pouvez le constater, tout part en vrille.
Eleni se releva péniblement. Elle approcha de quelques pas, observant le Minotaure de plus près. Il semblait trop réel pour que cela ne soit qu’un songe.
— Je ne comprends pas… Où sommes-nous ?
— Dans la grotte sacrée de Paphos, cependant, nous devons partir et rejoindre le mont Olympe. Les dieux et déesses nous attendent.
Yiannis se rapprocha à son tour. Son visage était aussi blanc qu’un linge. D’un geste peu assuré, il rajusta ses lunettes sur son nez.
— Pourquoi ? Pourquoi nous ?
— Écoutez, souffla Sophia d’un air qui se voulait rassurant, je comprends que tout cela vous semble fou et insensé, mais laissez-moi l’opportunité de tout vous expliquer. Nous allons voyager et prendre la mer sur notre navire, je vous dirais tout.
— Nous ne pouvons pas revenir chez nous ? demanda Eleni, de plus en plus inquiète.
— Non, je suis désolé, les dieux vous ont choisis, nous devons y aller.
Sophia frappa ses mains, faisant apparaître un portail d’énergie et de lumière. De l’autre côté, l’on pouvait voir aisément une plage, ainsi qu’un navire majestueux amarré au rivage. Elle les invita à la suivre. Eleni et Yiannis se regardèrent. Après tout, ils n’avaient pas trop le choix. Ils se trouvaient ils ne savaient ou et leur seule porte de sortie était ce portail. Ils avancèrent et suivirent la magicienne.
3 janvier
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Le temps s’écoulait vraiment étrangement en cette dimension. Cependant, la roue des heures demeurait le cadet de leurs soucis. La découverte du bateau accaparait déjà leur sens. Tout n’était que splendeur, tout brillait et se trouvait fait dans les plus belles matières, les plus beaux bois, comme on n’en trouve que dans les contes. L’équipage était composé d’Océanides, satyres et autres êtres à la beauté légendaire. Sophia leur fit découvrir leur cabine et leur proposa de prendre un peu de temps pour se remettre de toutes ces émotions. C’est ainsi qu’Eleni et Yiannis s’écroulèrent sur leur lit, totalement déphasés, enchantés et terrifiés par tout ce qui venait de se produire.
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