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1er janvier 2024

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Eleni s’étira tel un félin. Son Nouvel An en petit comité fut quelque peu agité. D’un geste hésitant, iel se frotta les yeux, cherchant du regard son téléphone portable. Il était déjà 14h, leur matinée fut dévorée par les restes du réveillon. Dans le salon se trouvait Yiannis, son meilleur ami, qui dormait toujours. Iel pouvait l’entendre ronfler de sa chambre. Eleni se dit qu’il aurait probablement pu réveiller les dieux grecs à lui tout seul. Péniblement, iel se leva. Arrangeant du bout des doigts sa chevelure longue et ondulée, iel apprécia la couleur qu’iel venait d’intensifier, avec un peu de henné.

Traînant dans la cuisine, iel prépara un café. À cette heure si avancée, aucun scrupule à réveillé Yiannis avec le bruit de la machine à café. Un grognement se fit entendre, peu de temps après que le doux fumé de l’arabica s’échappa dans la pièce. Sa cuisine était ouverte, donnant directement sur le salon. Eleni vivait dans un petit logement assez confortable pas très loin du port de Paphos. C’était toujours agréable pour iel de profiter de la vue azurée de la Méditerranée. Cette vision maritime égaya un peu plus son éveil engourdi par l’alcool. Yiannis se traîna jusqu’à iel, lui tapotant l’épaule.

— Tu n’as aucune compassion pour le pauvre ami que je suis, marmonna-t-il, encore ensommeillé.

Eleni roula des yeux.

— Il est 14h, Yiannis, il ne faut pas abuser.

Yiannis plaça ses lunettes rondes sur son visage anguleux. Il s’étira à son tour avant de lorgner sur le café.

— Oui ben, ce n’est pas toi qui as fini la bouteille de Zivania !

— Tu n’étais pas obligé.

— C’est Alexia qui m’a lancé ce défi.

— C’est vrai, tu es prêt à tout pour ses beaux yeux.

Eleni lui offrit un sourire taquin, avant de boire une gorgée de son élixir du matin. Une nouvelle année s’offrait à eux désormais. Iel avait mille idées en tête pour commencer de nouveaux projets. Elle rêvait de devenir archéologue et ses études avançaient bien en ce sens. Yiannis partageait le même rêve et il faut bien avouer que leur soirée aurait pu être studieuse, s’il n’y avait pas eu Alexia et Nikos pour les sortir de leurs recherches. En même temps, Eleni venait de recevoir un présent d’une valeur inestimable de par sa mère, il fut vraiment compliqué pour elle de s’en détacher.

À mesure que ses souvenirs revenaient, l’envie de l’explorer à nouveau s’imposa à iel.

— Yiannis, on est bien d’accord qu’à cause de Nikos et Alexia, nous n’avons pas pu finir notre précieuse lecture du grimoire familiale ?

Yiannis hocha vaguement la tête, cherchant à grignoter quelque chose.

— Bien entendu, mais tu connais Nikos, toujours prompt à boire.

Eleni se dirigea promptement vers sa bibliothèque, qui se trouvait contre le mur non loin du canapé, et se saisit du fameux grimoire.

À peine l’eut-elle entre ses mains qu’un halo aveuglant emplit la pièce. Eleni tomba sur le sol, prise par surprise. Dans sa chute, elle avait serré contre elle le précieux ouvrage. Yiannis poussa un cri et recula vivement. Un portail lumineux trônait au milieu du salon, non loin de la table basse.

Et devant ce portail, se tenait une grande femme, à la peau diaphane et à la chevelure corbeau, qui les fixait de ses yeux lumineux.