Have Yourself a Merry Little Xmas

C’est Noël. Noël, c’est un moment pour être avec les gens que l’on aime, et un moment incroyablement joyeux.

Sauf que je n’ai pas envie de le passer avec ma famille, et que je n’ai pas exactement l’esprit festif.

“It’s the most wonderful time of the year!”

Sauf que ce moment si précieux et spécial de nos enfances s’est transformé en un poids qui semble peser de plus en plus chaque année. Comme pour un certain nombre d’entre nous adultes des sociétés occidentales, Noël est devenu un moment rythmé par les engueulades sur l’organisation du repas, les listes de cadeaux où il faut absolument la référence exacte, l’œil sur le compte en banque. Un repas de plus en plus basé sur l’alcool, compensant la magie depuis longtemps envolée. Faire semblant, pour les gosses. Perpétuer cette si précieuse magie de Noël. Jusqu’à ce que les enfants grandissent. Puis qu’ils aient des enfants à leur tour. Et recommencer la mascarade.

J’envie le gang de Friends qui semblent bizarrement passer ce moment si centré sur la famille ensemble. Être avec ses amis. Ne pas se prendre la tête. Être ensemble. Être heureux d’être ensemble, c’est tout. (Je sais, la série montre que rien n’est aussi pur et parfait, mais laissez-vous y croire SVP.)

Seulement ne pas être à Noël dans sa famille serait une véritable trahison, et puis, pour ma fille, c’est important. Peu importe si moi, ça me stresse, me pèse, et que j’ai de plus en plus l’impression de retenir mon souffle tout le mois, jusqu’au 26 décembre.

“All I want for Christmas is you – you, baby”

Tout ce qu’on entend dans les chansons de Noël : histoire d’Amour, magie de Noël, religion. Bon, on a déjà établi que la magie de Noël, ce n’était pas exactement ça pour moi. La religion ? Je suis athée – raté, donc. Qu’à cela ne tienne, il reste les magnifiques histoires d’Amour, présentes dans tous les médias à cette période (autant qu’à la Saint Valentin, il me semble). Eh bien… non. Non seulement personne n’est à mes côtés, mais, chose hautement plus triste à mon sens, il n’y a absolument personne pour qui j’ai envie d’acheter un cadeau cette année, côté sentimental. Absolument personne qui ne fasse battre mon cœur. Par contre, l’envie d’avoir envie, ça je l’ai bien. Elle est cruelle, cette envie d’avoir quelqu’un de si spécial à ces côtés, quand on a personne.

Comment bien vivre son célibat à cette époque de l’année ? Si quelqu’un a la recette, je vous en supplie, que cette personne la fasse partager.

“Last Christmas, I gave you my heart

But the very next day, you gave it away.”

« Oui, mais rappelle-toi l’année dernière, certes finalement ça n’a rien donné, mais au moins tu étais amoureuse ! » - C’est encore un NON. L’année dernière, je proposais à la personne que je fréquentais de passer une soirée de Noël un petit peu après, mais sans grande conviction. Je ne lui avais pas encore donné mon cœur qu’il était clair que cet homme n’était pas prêt pour construire quelque chose, malgré ce qu’il m’avait dit avec insistance. Je lui avais acheté un cadeau, proposé de faire un bon repas. Il n’en avait rien à faire, est venu habillé comme d’habitude et ne m’avait pas acheté de cadeau. Bon, ben, encore raté.

Pense donc à l’année d’avant, alors ! L’année d’avant… Ah oui, j’étais belle et bien amoureuse, cette année-là ! C’est à cette période que je lui ai dit, et qu’il s’est éloigné sans me dire qu’il ne voulait pas construire quelque chose avec moi. C’est à ce moment-là que la galère qui a duré des mois et mois a commencé. Et lui non plus ne s’était pas mis sur son 31 pour moi, et ne m’avait pas acheté de cadeau (alors que moi, bien évidemment, oui).

On essaye une dernière fois ? Celui d’avant ? J’étais sur le chemin d’un burn-out au sortir duquel je réaliserai que la relation avec le père de ma fille était devenue toxique pour moi, et que j’avais laissé les choses s’installer de telle manière que je n’existais plus en tant que personne. Je ne suis plus très sûre, mais je crois que cette année-là, cet homme-là avait proposé que l’on ne se fasse pas de cadeau entre nous.

“Don’t cry, Snowman”

Je crois que mon état d’esprit est plus de l’amertume que de la tristesse pure. Plus une boule dans le ventre, ou un creux que j’essaye de remplir avec des papillotes sans grand succès, ni même espoir de succès.

Pourtant, j’ai envie de croire à un meilleur Noël l’année prochaine. Envie de croire que Noël pour d’autres adultes, c’est encore magique. Envie de croire que cela le sera à nouveau pour moi. Après tout, Noël c’est avant tout croire en quelque chose que l’on n’a jamais vu, n’est-ce pas ?

“We wish you a merry Christmas, and a happy new year!”

Et bon, allez, assez râlé, je vais faire bonne figure maintenant. A tous les heureux, les fans de Noël, à tous ceux qui comme moi ont hâte d’être après-demain, et à tous les autres, bien évidemment – je vous adresse à tous mes sincères vœux pour ce jour, et tous ceux qui viendront après.