- Quatre micro textes -

Défi d’écriture lancé par Cynthia sur instagram. Le but était d’écrire un court texte commençant par “Je rêve”. Exercice réalisé !

- "Je rêve de fées. Dès que je ferme les yeux, je vois leurs petites ailes virevolter dans les airs. Elles sont si minuscules qu’il est difficile de les distinguer d’un simple papillon. Mais lorsqu’on s’approche, on distingue leurs bras et jambes. Et leurs visages sont toujours d’une telle beauté ! Parfois, même les yeux ouverts, je les vois voler autour de mes plantes vertes, dans mon appartement ! Je sais que ma vue n’est plus ce qu’elle était, mais même de loin je devine que ce ne sont pas de simples insectes. Leurs couleurs sont plus vives. Elles sont… Ha, ce n’est pas facile à décrire, c’est quelque chose qui se vit ! Elles sont plus… Lumineuses. J’ai l’impression qu’elles prennent soin de mes fleurs. Même quand j’oublie de les arroser, elles ne meurent jamais. Et puis, parfois, leurs feuilles sont recouvertes d’une sorte de poudre. Docteur, vous devez m’aider, ma fille ne me croit pas. Elle pense que je suis atteint de démence sénile ! Elle veut me faire enfermer dans un de ces horribles hospices…

- Dites-lui que vous avez rêvé. Car vous avez certainement rêvé. Parfois, avec l’âge, il arrive qu’on s’endorme sans s’en rendre compte. C’est ce qui doit vous arriver. Vous n’êtes pas fou. Évitez tout de même d’en parler à qui que ce soit d’autre."

Au départ de son patient, la psychiatre fixa sa bibliothèque. Là, caché entre deux livres, un tout petit être aux oreilles pointues l’observait de ses grands yeux. Peut-être devrait-elle consulter, elle aussi…

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Sur le discord de la petite boutique des auteurs, était proposé un exercice : écrire un drabble contenant le mot mouchoir. Bon à savoir : un drabble est un texte contenant pile 100 mots.

Haletant, il retira l’épée du flanc de la vouivre. Il ressortait victorieux mais non sans mal. Tout son corps le faisait souffrir. Surtout le bras gauche, qui saignait abondamment. Il leva une nouvelle fois son arme pour trancher un trophée, et le hissa dans la carriole. Le roi lui donnerait une belle prime pour ça. La dernière, qui assurerait leur avenir. De sa main valide, il fouilla son sac et en sortit le mouchoir de sa promise, encore imprégné de son odeur. Il s’en fit un garrot à l’aide de ses dents. Elle lui pardonnerait sûrement, s’il passait la nuit…

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La taverne des spores organise chaque mois un concours d'écriture. Pour celui-ci, le thème était “Commérages”. Bon à savoir : une spore est un texte contenant au maximum 600 signes.

Ouste, la pipelette

Elle s’approchait du visage des individus pour leur susurrer aux oreilles. Ses congénères et elle n’étaient jamais les bienvenues nulle part, et encore moins invitées. Toujours là pour casser l’ambiance, mettre les pieds où il ne fallait pas. Tous la chassaient, ignorant ce qu’elle voulait leur dire. Sa simple vue les agaçait.

Un claquement retentit, faisant taire le bourdonnement.

- "Ha, je l’ai enfin eue ! "

Le torchon de cuisine fut rangé avec satisfaction, tandis que les ailes de la mouche émirent un commentaire final. Histoire d’avoir le dernier mot.

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Toupies hurlantes est un compte instagram qui propose des amorces d’écriture afin de s’entraîner, ou démarrer un texte. Je me suis exercée avec son amorce : “Je n’ai jamais revu ma mère”.

Je n’ai jamais revu ma mère. J’avais atteint l’âge pour faire le tour du monde en guise de rite de passage à la maturité, et l’ai commencé il y a quatre ans de cela. J’ai vu des paysages que nul ne peut imaginer; des lacs roses, des montagnes aux eaux brûlantes et des forêts aux couleurs chatoyantes. J’ai goûté des fruits de toutes les couleurs, des viandes provenant d’animaux inconnus et des champignons croquants. Assis contre un arbre, tremblant et frissonnant, je revois tout cela dans les délires que me procure la fièvre. Je n’ai jamais revu ma mère, et ne la reverrai jamais.

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