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tome 1, Chapitre 22 « Fly me to the moon » tome 1, Chapitre 22

<< Disclaimers: NSFW* (scènes de s8x8)>>

La chevelure de la reine dansait sur ses épaules, auréolées d’une lumière opaline. Ses yeux étaient devenus entièrement blancs, comme la nacre. Constellées de motifs étranges, sa peau luisait comme un ciel étoilé, et des plumes blanches recouvraient ses épaules. Tous eurent un mouvement de recul, sauf Siobhan qui vint prendre les mains de sa mère.

Atarillë cligna des yeux, avant de poser son regard lentement sur chacun des présents. Elle semblait totalement déconnectée, presque sereine. Elle esquissa un sourire puis fini par tomber dans les vapes.

Siobhan se jeta sur sa mère, essayant de la réveiller en la secouant. Arthur s’approcha doucement, venant porter la reine pour l’installer plus confortablement sur le lit.

— C’était quoi ça?! s’exclama Ryuko-Hime, médusée.

— Maman est une tempestaire...

La renarde glissa son regard sur Siobhan. La petite paraissait étrange, son regard brillait d’un éclat nouveau. Durant quelques secondes, elle crut y percevoir la splendeur d’une nuit étoilée. Elle secoua la tête, perplexe.

— Ta maman est à moitié tempestaire et elle n’avait jamais eu de moments semblables jusqu’à maintenant. Que s’est-il passé? Tu sembles avoir communiqué avec elle...

Arthur fixa sa fille, d’un air inquiet et interrogateur. Siobhan soupira et passa une main dans sa chevelure corbeau. Morgan et Loan étaient tout autant perdus que leur père et la fixaient également, de leur air inquisiteur, comme ils savaient si bien le faire.

— Nous avons communiqué par la pensée oui, et nous avons vu quelque chose de fascinant.

— On t’écoute, répondit Ryuko

— Et bien, c’était dans une vallée herbeuse, une belle mélodie rythmée l’image d’une ronde féerique. Une dame était parasitée par des tentacules et l’une des demoiselles à pleurer et laisser glisser ses larmes sur sa peau pour la soigner.

Arthur cligna des yeux, éberlués. Ce que sa fille venait de voir faisait partie du processus de guérison, ce rituel dont il voulait parler à la reine avant que tout le monde ne s’invite à l’improviste dans la chambre.

— Tu as vu le rituel, ma fille, il va falloir que tu me le décrives le plus précisément possible, cela pourrait sauver ta mère.

Siobhan ouvrit de grands yeux et esquissa un large sourire victorieux. Ryoko secoua la tête, peinant à comprendre.

— De quel rituel parlez-vous?

— Du rituel antédiluvien de délivrance de malédiction cauchemardesque.

— Par tous les dieux, vous l’avez trouvé!

Ryuko ouvrit de grands yeux ébahis, ses oreilles se redressant sur sa tête.

— Oui, avec Viviane, on a finalement mis la main sur un manuscrit. On a dû soudoyer Ellariel pour avoir accès aux archives de la tour des Elfes.

— Vous êtes rentrés, dans cette tour ? C’était là où vous étiez pendant ces trois jours, où j’ai dû gérer toute la paperasse et ces idiots de nobles qui râlent pour un rien ?

La kami fixait d’un air incrédule le roi qui roule des yeux. La tour des Elfes était réputée pour être dangereuse et inviolable et seuls des Elfes pouvaient en offrir l’accès à d’autres individus ne faisant pas partie de leur ethnie. Et rares étaient ceux qui en donnaient la clé.

— J’aurais tout donné pour voir à quoi ressemble une tour elfique!

— Sincèrement, tu n’as rien perdu, Kyoko.

Arthur soupira. Cependant, une lueur d’espoir ne quittait pas ses prunelles d’azur. Désormais, ils avaient une piste. Il avait réussi à trouver le rituel, mais il était sibyllin et incomplet. Grâce à la vision de Siobhan et Atarillë, ils en sauraient davantage. La renarde roula des yeux.

— Laissons-là se remettre de cette vision. Je vais voir où en est Viviane, je repasserais dès que je pourrais, dit-elle, en poussant un soupir, frustrée.

Arthur roula des yeux. Il sentait bien que la renarde lui en voulait de ne pas l’avoir mise dans la combine de la tour elfique. Il toussa, prenant la parole.

— Écoute, si tu trouves un moyen de le soudoyer, on retournera à la tour.

Ryuko pencha la tête sur le côté, surprise. Le fait qu’Arthur prenne en considération sa frustration l’étonnait. Elle esquissa un léger sourire, pouffant quelque peu.

— Je trouverais bien une information qu’il n’a pas. J’y vais.

Le roi hocha la tête, quelque peu rassuré. Ryuko quitta la pièce, laissant les enfants avec leur père.

— Bon, les enfants, sortons et laissons votre mère se reposer.

***

Le bruit de la pluie martelant les grandes vitres de sa chambre la réveilla. Elle se sentait engourdie, sa bouche pâteuse la gênait au plus haut point et tout son corps la pesait. Elle rêvait de prendre un bain. Elle se leva péniblement et se traîna à sa grande salle de bain. Dehors, la nuit était installée. Des nuances de carmin et de violet s’entremêlaient au velours noir de la toile céleste. Malgré la pluie, le ciel n’était encombré d’aucun nuage et brillait de ses mille étoiles.

La baignoire sur pieds en bronze se remplit petit à petit. Machinalement, elle attrapa une fiole en cristal posée sur une étagère et versa quelques gouttes de son contenu dans l’eau. Une agréable odeur de mangue, de papaye et de fleurs exotiques se propagea dans la pièce. C’était sa fragrance préférée, quand elle était stressée.

Elle se déshabilla à la hâte, vérifiant le niveau de l’eau régulièrement, tout en prononçant quelques paroles étranges. À ses mots, des runes se tracèrent sur les murs et une agréable chaleur inonda les lieux.

Lorsque le bain fut prêt, elle rentra dans l’eau, appréciant la douce sensation enveloppante du moment.

Tout doucement, elle ferma les yeux. Dans sa tête, mille chansons, mélodies d’antan hantaient son esprit.

Mais une lui revint particulièrement.

«Fly me to the moon

Let me play among the stars

Let me see what spring is like

On a, Jupiter and Mars

In other words, hold my hand

In other words, baby, kiss me »

Cette chanson terrienne, elle l’avait entendu lors d’un ses périples avec son époux. C’était en 1965. Cette mélodie trottait dans son esprit romantique et elle la chantait de sa voix chaude et mélodieuse à son cher et tendre. À ce souvenir, elle soupira, se saisissant de plusieurs produits pour faire sa toilette.

Après une demi-heure, la reine quitta son bain. Elle murmura une nouvelle incantation et l’eau disparut. Elle savait qu’elle irait alimenter les jardins et servirait pour un usage ne nécessitant pas une eau pure. La chaleur s’atténua également.

Pendant quelques secondes, elle cligna des yeux. Elle pencha la tête sur le côté, perplexe. Puis elle haussa les épaules et se dirigea vers son dressing.

Elle fouilla et attrapa une robe en mousseline crème, transparente, ayant un décolleté plongeant avec un petit nœud. Le tissu fluide glissa sur sa peau nue et elle décida de ne mettre qu’une fine culotte de dentelle. Elle tourna sur elle-même, appréciant la légèreté de sa robe. Par-dessus, elle mit une robe de chambre en voilage. Se chaussant de fins souliers en tissu brodés de perles et de poussière d’étoile, elle sortit, partant à la recherche d’Arthur. Elle erra dans les couloirs éclairés de braseros incandescents. Les flammes étaient d’un bleu azur, ce qui l’amusa.

Au bout d’une dizaine de minutes à se perdre dans son palais, elle finit par le trouver. Il était dans un des innombrables petits salons. Dans la pièce éclairée par la cheminée et par des orbes de lumières flottantes, plusieurs étagères en bois sombres étaient disposées, remplies de livres. Divers tableaux étaient accrochés, représentant des scènes fantasmagoriques, des paysages fantastiques, des châteaux entourés de brumes et de cascades et de grandes dames aux yeux luminescents.

Arthur leva la tête de son livre, écarquillant les yeux en voyant Atarillë habillée de la sorte.

— Atarillë?

Il eut toutes les peines à décocher son regard de la courbe voluptueuse de son corps. À sa grande surprise, Atarillë s’élança vers lui et vint lui dérober un baiser des plus passionnés. Instinctivement, il la serra contre lui. Une vague de chaleur envahit tout son être tandis que dans sa tête, c’était le chaos le plus total. C’était comme si sa femme n’était jamais partie et que sa mémoire était revenue intacte, en quelques heures.

Lorsqu’elle rompit le baiser, il secoua la tête, caressant sa joue.

— Tu...Tout va bien?

— Bien sûr, pourquoi ça n’irait pas?

Il pencha la tête le côté, l’observant. La situation lui paraissait invraisemblable. Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle s’installa sur ses genoux et l’embrassa à nouveau avec plus de fougue.

Arthur eut beaucoup de mal à briser l’étreinte. Un brasier le dévorait et il ne demandait qu’à revivre ces instants de passion et de fusion avec elle. Mais il sentait que quelque chose clochait.

— Qu’est-ce qui ne va pas? demanda-t-elle en esquissant une moue inquiète

— Tu ne te souviens pas? Tu as perdu la mémoire, tu en avais même oublié qui j’étais pour toi...

Atarillë cligna des yeux, se frottant la tempe. Son regard se voila et elle semblait confuse.

— Je ne comprends pas, j’ai l’impression d’être sortie d’un rêve.

Arthur se mordit la lèvre. Il regretta presque d’avoir été si précautionneux. Son corps tout contre le sien éveillait des souvenirs intenses. Mais, son bien être était plus important. Atarillë secoua la tête.

— C’est comme si...Une part de moi s’était réveillée d’un coup...Qu’est-ce que...

Elle se regarda, rougissant en détaillant sa propre tenue, puis la situation dans laquelle elle se trouvait. D’un bond, elle se leva, honteuse.

— Je suis désolé! J’ai...je ne comprends pas ce qui m’est arrivé...

Il se leva à son tour et sans prévenir, la serra dans ses bras. Surprise, elle lâcha un soupir et se lova contre lui. Arthur murmura à son oreille.

— Tu m’as terriblement manqué.

Ses mains se glissèrent dans sa chevelure rousse avec tendresse. Elle se laissa faire, le serrant un peu plus.

— Toi aussi...

Il s’écarta un peu pour plonger ses prunelles de glace dans les siennes. Il semblait touché au plus profond de son âme. Une larme glissa sur sa joue et d’un geste délicat, Atarillë vint la recueillir du bout du doigt. Rapprochant son visage du sien, Arthur l’embrassa, glissant sa main sur sa nuque.

La reine ne saurait dire si cet état second avait à nouveau pris possession d’elle, ou si elle agissait en son âme et conscience, mais la fièvre prit à nouveau le dessus. Elle intensifia le baiser, glissant ses mains dans son dos et le caressant avec passion. Cette fois, Arthur se laissa aller, détachant ses lèvres des siennes, les glissant dans son cou pour l’inonder de baisers enflammés.

Il finit par l’entraîner sur le canapé en velours rouge, se retrouvant au dessus-elle. Dans ses yeux brillait une flamme ardente qui aurait pu la consumer toute entière. Il l’embrassa à nouveau, sa langue s’enroulant autour de la sienne, tandis que ses mains s’égarèrent sur sa poitrine.

Une danse exaltante s’opéra entre eux. Entre l’envol de leurs vêtements qui s’étalaient sur le sol ou le bord du canapé et le livre et la table basse qui furent éjectés, la pièce devint un champ de bataille. Les mains s’entrelaçaient, avant de repartir à l’aventure sur le corps de l’autre sur la mélodie de leurs soupirs et murmures grisants. Arthur prit tout son temps pour redécouvrir celle qu’il n’avait jamais cessé d’aimer. Il l’avait tant désiré, dans ces rêves qu’ils partageaient, sans pouvoir la toucher réellement. Atarillë revivait un pan de sa vie en cette étreinte charnelle et extatique. Il la tortura un peu, titillant longuement du bout de sa langue toutes ses zones les plus sensibles. Il connaissait par cœur toutes les lignes de son corps, les courbes de sa poitrine en feu, son intimité la plus secrète. Chacun de ses petits cris était une victoire, un plaisir exaltant qu’il savourait encore et encore.

Reprenant le dessus, Atarillë entoura ses hanches de ses jambes, le pressant tout contre elle. Fougueuse, elle vint explorer de ses lèvres chaque pan de sa peau, le poussant dans ses retranchements.

Haletant, il prit son visage entre ses mains.

— C’est vraiment ce que tu veux?

Elle l’embrassa pour toute réponse, enflammant tous ses sens pour de bon. Il écarta doucement ses cuisses, s’immisçant en elle avec douceur, mêlant son corps au sien. Il attrapa ses mains, les serrant fort tandis qu’il se mêlait à elle en un mouvement lent qu’il peinait à contenir. Il voulait la posséder toute entière, l’emmener dans la stratosphère et entendre ses gémissements pour l’éternité. La jeune femme se laissa aller comme jamais, se sentait totalement et pleinement elle-même, pour la première fois.

Leur ballet s’accentua. Durant quelques secondes, Atarillë eut une vision. Celle de deux étoiles tourbillonnant ensemble dans le cosmos. Elles brillaient d’un éclat bleu, aussi bleu que le regard de son amant. Elle se plongea alors dans ses yeux, à mesure que son corps brûlait d’un plaisir qu’elle n’avait jamais connu de sa vie terrestre.

Lorsque leur danse prit fin, Arthur l’enlaça tendrement, la serrant comme s’il avait peur qu’elle disparaisse et ne soit qu’un rêve. Il glissa ses lèvres brûlantes sur sa nuque.

— Je t’aime.

Elle rougit. De ses doigts, elle vint caresser sa chevelure avec douceur. Depuis la première fois qu’elle l’avait vu en songe, elle avait rêvé de glisser ses mains dans ces si beaux cheveux, de l’embrasser, de sentir sa peau contre la sienne. Maintenant, elle venait d’obtenir bien plus que ses quelques espérances d’une jeune femme pleine de fantasmes pour un bellâtre d’un songe. Elle venait de se retrouver, de le retrouver, cette vie qui lui fut arrachée lui avait été offerte cette nuit.

— Je t’ai toujours aimé.

Il releva la tête et croisa son regard. Son sourire valait tout l’or du monde.


Texte publié par PersephonaEdelia, 17 novembre 2023 à 20h19
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