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1

Toutes ces rues , elles me ramènent inévitablement en arrière, PUTAIN, celle-là allez , je ne la reconnais pas, enfin, et elle ne tourne pas pour une fois. Et cette foutue nuit qui n'en finit pas. Quel quartier pourri. Pourtant les maisons sont pas mal, mais ça pue, le sale le moisi, le .. je ne sais pas mais ça pue. Finalement ce n'était pas le bon choix, je le sens mal.

Je commence à fatiguer , des heures que je cours, des heures que Forban est mort. Je ne sais même pas de quoi, d'un coup il est tombé. C'est en volant quasiment que j'ai continué mon chemin lors de sa chute , n'osant perdre du temps à me retourner. Évidemment, je le sentais.

"De quoi tu te mêles, Uriel? Tu es sérieux? tu veux vraiment m'arrêter? Pour quel motif es tu prêt à tout perdre?"

"Tu sais que je le dois mon ami, et je ne doute pas de tes qualités mais ma cause est juste alors je n'ai aucun doute en moi".

Il finit sa phrase dans un gargouillis, je ne sais pas s'il comptait rajouter quelque chose , "mon ami", ma dague profondément enfoncée dans sa gorge. Je l'y laisse, je la retrouverai bien assez tôt. Quelle arrogance, juger ainsi du sort des gens et être sûr de son bon droit. Mais on les forge comme ça, incapables de se poser de questions. Cela démontre à quel point il a tort, ou bien il est en tort. Bah question de sémantique, je m'en tape, car une meute de chiens me poursuit, en silence ou presque, j'entends leurs halètements entrecoupés de grognements sourds. Je vais devoir trouver un moyen discret de les semer, sinon ... Là c'est parfait , une échoppe n'a pas relevé son auvent , et derrière, la maison ne fait pas plus de sept ou huit mètres, je franchis les deux en deux bonds laissant les chiens essayer vainement de mordre le tissus. Par contre je suis sur les toits, certains, moins cons que les autres, me poursuivent au sol. Je pourrais m'en occuper mais cela me prendrait des secondes que je n'ai pas. Je franchis d'un saut l'espace me séparant du toit suivant. Putain, encore cette impression de tourner en rond alors que , cette fois, je fille droit. Je continue en attendant le suivant.

2

Ça y est, le deuxième "désangeanté" approche. Je le sens mais ne sait pas d'où il peut surgir, il faut que je récupère ma dague, j'ai toujours Blueswandyr, mais, quand même, j'aime bien cette dague et elle leur déplaît c'est le principal, deux valent mieux qu'une. Ce serait bien qu'elle soit sur le toit , je ne perdrais plus de temps une fois au sol. Effectivement elle m'attend sagement sur le rebord d'une cheminée, encore engluée d'un ichor nauséabond. Eux qui se croient si purs, me dis je, un sourire aux lèvres. Bon me voila complet, rester sur les toits leur laissent moins l'occasion de me surprendre, mais en même temps ils me localisent facilement. Go, je saute sur le sol, du troisième étage de cette belle maison, qui ignore comme le reste de cette ville du sort qui se joue ici, les bienheureux.

"Ramiel!" dis-je d'une voix forte, évidemment , j'aurais même cru que tu serais le premier. J'espérais le faire parler afin de le localiser. Rien, je continue ma course, je me demande si cela fait déjà vingt-quatre heures, même s'il fait toujours nuit , cela n'est qu'un de leur subterfuge. "Alors tu as laissé Uriel mourir à ta place?".

"Tu sais que Sariel s'occupera de lui."

Quel con!, il n'a jamais été très malin, mais là il fait fort. Mais il me faut confirmation. La prochaine qui oblique vers la droite. "Sariel aura du boulot cette fois ci, s'il y arrive seulement, comme pour toi en fait , je me demande, est-ce ton dernier jour réellement?"

"Tu présumes de tes forces comme tu l'as toujours fait, mais tu vas expier."

Oui , exactement là où je l'avais prévu, il est vraiment con, j'aurais presque espéré un piège.

Je prends de l'élan, saute sur le mur de la maison de gauche entre deux fenêtres au niveau du deuxième étage, et bondit par dessus le toit d'en face qui faisait l'angle avec la rue de droite ou il m'attendait, sur Avenir. Dommage.

Je les pourfends tous les deux , Blueswandyr en rugit de plaisir. Devant repartir vers le dernier croisement, je réalise à quel point elle s'est goinfré. J'ai l'impression d'avoir pourfendu un centaure. Là, c'est sûr que Sariel aura beaucoup de mal.

Bon , qui sera le suivant?

Et je reprends ma route.

3

Allez courir, courir, tout droit le plus possible, ils doivent avoir eu du mal a encaisser la disparition des deux archanges, archanges tu parles. Gauche ou droite? Allez droite, une ombre me survole mais trop vite, alors que moi aussi je cours du mieux que je peux. Surveiller le ciel en même temps est un peu difficile sans vouloir se prendre de mur. Une voix, grave , puissante, implacable, je ne peux faire que l'écouter, du coup je ralentis, évidemment c'est une erreur mais ils l'ont prévue. "DIS MOI TON NOM!!!!!"

"Va te faire foutre Michel, tu te sens supérieur , tu brigues Sa place?" avec un petit rire moqueur, alors que l'aigle fond sur moi, je n'ai même pas repris ma dague en main depuis Ramiel. Il me griffe, me lacère le visage, j'ai de la chance de ne pas perdre un œil, mais il me faut garder ma vie aussi. Ses ailes me frappent avec la force de dix chevaux, tout autre que nous aurait les bras et les côtes brisées, heureusement, d'une main je maintiens son bec hors de portée, il est gigantesque, il me faut de l'aide, n'importe quoi.

La maison sur sa droite s'écroule vers l'avant, je maintiens toujours son bec, le plus gros de la façade lui tombe sur le crâne, ses ailes ont moins de puissance, j'arrive a dégager ma main pour prendre ma dague, j'y perds quand même mon œil, mais je le poignarde et continue alors qu'il est mort depuis longtemps. Je réalise que pendant tout ce temps Michel continuait son discours, ce qu'il disait n'avait aucune importance. Seule sa voix m'envoutait, me rendant plus lent , engourdi, il pouvait être n'importe où. Qu'importe, je reprends ma route essayant tant bien que mal d'essuyer le sang sur mon visage, qui sort de mon œil crevé. Ça fait un mal de dingue.

Je réalise que Michel s'est tu quand je le vis. Imposant sur son destrier.

Gabriel, évidemment, même sans ordre il serait venu. C'est LE guerrier. Il vit pour ça.

Je commence a courir vers lui, il me regarde décontenancé, que pourrais je faire à pied contre un tel guerrier monté? Au croisement cent mètres devant lui, immobile, ma course et celle de Forban coïncident parfaitement, et c'est la stupeur que je lis dans ses yeux, Forban le percute de toute sa puissance, Blueswandyr le frappe alors que je passe au dessus de lui, projeté par l'impact. Il pare et sourit en s'extirpant des deux chevaux enlacés , sonnés tous les deux.

"C'est ton tour Gabriel, désolé de ne pas respecter tes règles, mais je n'ai pas vraiment le temps". Il réalise alors la douleur dans son dos, qui lui empêche de bouger les jambes, puis ce sont les bras qui faiblissent, je m'approche de lui, il ne dit pas un mot. Et je fais le sale boulot, puis je récupère ma dague plantée dans sa colonne vertébrale. Blueswandyr toujours gourmande me laisse un cadeau, mon œil ne saigne plus , la blessure est refermée, je devrais assez vite recouvrer la vue.

Je réussis à récupérer Forban, qui boitille quelques mètres, puis repart de plus belle. Qui aurait dit qu'il était mort, sous moi, quelques heures auparavant. Allons il reste du chemin.

4

Galoper , encore et toujours, quelques secousses, le sol tremble, mais Forban ne semble même plus les sentir, il faut dire qu'il a du vécu. J'ai toujours trouvé injuste son jugement, rien que le fait qu'ils se permettent de le juger était un affront, mais il a accepté, je voulais le soutenir, mon ami, sans doute le seul apparemment, mais il a refusé mon aide, et a voulu les regarder en face, lui annoncer leur décision. Cela fut un choc terrible, de l'énergie émanait de ses poings serrés rougeoyants, mais il n'a rien dit, pas un mot, rien. Et il s'en fut. Seul. Son jugement sans appel. Putain de lâche! Il a fallu que l'on s'en prenne à moi pour que j'agisse, mais pour lui je n'ai rien fait, jamais je ne pourrai me le pardonner, même si je parvenais à trouver un moyen de ... Faut déjà survivre connard, allez concentre toi. La route devint floue une fraction de seconde, j'aurais pu ne pas le remarquer, mais la terre trembla terriblement juste après, quelques façades creuses tombèrent, le vide derrière. Ça, ça ne m'étonnait même pas , par contre , ça, là-bas, ce fut un choc. Au loin je vis la lumière rouge, brillante mais nette, c'était loin mais je savais exactement ce que c'était, jamais il n'aurait osé. C'est juste une simulation mais la lumière devint verte et un peu plus bas que la rouge. Un feu de signalisation! C'est sur que les paysans et serfs du coin doivent être surpris. J'étais fasciné par ce feu, qui eut à peine le temps de devenir orange telle était notre vitesse, Forban était plus attentif, il put éviter l'énorme camion lancé à toute allure, venant de notre gauche, d'un bond fantastique, en moi même je me dis "et la priorité connard" , quand ses sabots retouchèrent le sol, la rue fut comme molle un court instant. Déstabilisant, derrière moi plus de feu et aucune trace de camion bien sur, j'étais à nouveau dans un moyen âge tellement pratique pour assoir leur suprématie. Facile d'assouvir des foules en manque du besoin de miracles.

La rue sortait de la ville, après près de deux jours de course , selon mon estimation, qui vaut ce qu'elle vaut, si vous voulez savoir ne demandez pas à mon ex pour me juger. On pénétrait dans une campagne, avec une forêt sur la droite et une vallée sur la gauche, c'est ce qui m'a mis la puce à l'oreille, toute autre image me va aussi. Une volée de flèches commença sa course, mais j'avais mis une sacrée (hé hé) fournaise à la forêt toute entière, les flèches se consumèrent instantanément tellement la chaleur était intense, j'espérais avoir cramé la bestiole qui y était aussi, mais il n'y eut que les archers de cramés quelle que soit leur race, espérant qu'il ne s'agisse pas de paysans du coin, embobinés par ce salop. Il a toujours méprisé les humains. Son manticore nous attaqua , Gramon, un truc comme ça, je m'en tapais de son nom , préférant observer ce qui avait été brulé. Ses ailes étaient en lambeaux, ses flancs noircis. Il avait morflé, c'était déjà ça. Je sautai de cheval au moment ou il fit son dernier bond son dard dressé au bout de sa queue de scorpion, mon saut dut le surprendre, il me loupa ainsi que Forban, qui continua sa course.

Dans mon dos , ça par contre je ne l'avais pas anticipé, se dressait Raziel avec ses immenses ailes, il a du se téléporter je n'aurais pas pu louper son ombre. Son épée enflammée verdâtre me frappa avec une puissance qui rendait le camion tel une mouchette. Je fus projeté a une distance, (merde pas de mètre sur moi) qui me parut assez longue. Assez pour voir que sa bestiole et lui venaient vers moi sans s'occuper de Forban, qui avait continué sa course en les contournant, et revenait par le sol transformé en lave. Ça ne le gênait en rien, il a toujours aimé le feu. Je retombai sur mes pieds, Blueswandyr attendant dans ma main droite, ma main gauche invisible. Gramon eut la bêtise de vouloir aller vite, j'évitai facilement son attaque et tranchai sa queue d'un coup net, il hurla ainsi que Raziel. J'avoue ,ça m'a plu. Son monstre finissait de se consumer et n'avait plus de forces pour combattre , il s'éloigna, la fureur se lisait dans les yeux de son maitre. Son épée frappa, encore plus fort si c'était possible, mais j'attendais le choc et put encaisser en parant, mais je dus m'enfoncer dans le sol de trente centimètres (au pif ). S'ensuivit une succession de bottes et contres, qui fut écourtée quand Forban essaya de manger d'un coup la tête de Raziel, ce que j'aurais trouvé digne d'une fresque, mais il lui mordit le crâne suffisamment pour que ce qui lui servait de cerveau devint inutile, encore une fois je laissai Blueswandyr assouvir son insatiable faim ou soif. Gramon continuait de fondre lentement, il était déjà mort. Jusqu'à la prochaine fois.

Allez Forban, on repart.

5

De retour dans une ville , treizième siècle apparemment, pour la première fois des visages apparaissent aux fenêtres, derrière des vitres épaisses quand il y en a. Étonnant qu'ils aient eu le temps d'aller à leur fenêtre vu la vitesse de Forban. Pourtant , ils sont bien là, beaucoup même, de plus en plus, on dirait. Putain je déteste quand ils font ça.

La manipulation de foule. Faut dire que de tout temps les hommes leur ont servi de chair à canon, depuis le début en fait. Dès qu'il a compris qu'il pouvait jouer avec ses créatures, si fragiles avec leurs vies si courtes. Et à chaque fois j'y crois. Ils vont se réveiller, se révolter, arrêter de se battre entre eux pour les mêmes dieux, dont seuls les noms changent. Mais non, à chaque fois je déchante, une nouvelle vague de croyants apparait, plus bornés que les précédents.

Ce n'est pas par hasard que je me retrouve à cette époque. La pire de toute, l'Église à tout pouvoir avec son Inquisition qui torture, massacre ceux qui sont souvent dénoncés par leurs voisins pour une poule disparue ou un mari trompé. Tout le monde vit dans une terreur presque tangible.

Nul n'est à l'abri, du haut notable à la putain, enfin je veux dire le haut notable qui ne paie pas ses taxes à l'Église. Alors on torture, pour soi-disant être sur que ce n'est pas une sorcière on lui pique tout le corps afin de trouver la fameuse marque. La marque de la sorcière, ici c'est un petit morceau de peau insensible à la douleur. Alors bien sur il faut vérifier. Comme ils ne trouvent pas , et toujours pour être sur, après les seins ce sont les yeux. Et parfois une aveugle est libérée par pure bonté, ils auraient pu encore chercher. Pendant la torture on demande innocemment s'ils ne cachent pas un peu d'argent quelque part.

Bref , je pense au dégout que m'inspire ces pratiques qu'ils ont laissé faire, quand je remarque des gens qui sortent des maisons. Je passe trop vite pour les blesser mais peu à peu ils sont en avance, et commencent à bloquer la route, je prends une bifurcation, mais rien ne change. La foule se presse. Soit je les écrase soit je m'arrête. Et si je m'arrête... Je décide qu'il y a un pont à la prochaine rue à gauche. On bouscule bien quelques gens mais on franchit le croisement , aborde le pont et d'un bond par-dessus le parapet, nous galopons dans une eau peu profonde.

Ce fut juste quand même, ils n'hésitent plus, ils veulent terminer. Avant, me voir courir comme un dératé devait l'amuser, mais perdre coup sur coup ses chers Archanges, dont Gabriel, là ça a du le mettre en rogne. Je vis le barrage a temps pour bifurquer sur une route qui malheureusement me ramenait en arrière, je vis une ombre au dessus de nous et un cliquetis familier m'avertit. Je me jetai sur la gauche en espérant que Forban suivrait le mouvement. Il le fit. Mais trop tard. L'énorme lance de Raphael le traversa de part en part, et le cloua au sol à l'endroit ou j'étais une seconde avant, je fus projeté contre la façade du mur. J'essayai de manipuler l'environnement mais rien n'y fit.

Raphael atterrit pesamment , son armure a elle seule pesait le poids de Forban, qui n'était pas un maigrichon, pour un cheval je veux dire. Il tenait une épée que je n'avais jamais vue, nimbée d'électricité. Seul le silence de l'arrêt de son vol, me fit entendre la voix de Michel, elle était proche. Ils étaient venu a deux, gardant Sariel en réserve au cas où, j'étais sonné mais je pouvais bouger, je m'entaillai la paume avec ma dague, pour garder l'adrénaline, bien qu'il me suffit de voir les derniers sursauts de souffrance de Forban pour me motiver. Raphael suivit mon regard, il ne sera plus relevé maintenant.

Michel s'était rapproché doucement, sur de l'effet de sa voix, je voulais le frapper en premier, même si sa lance aussi était redoutable. Mais j'étais plus vif. Je rengainai ma dague et sortit mon épée . Blueswandyr avait l'air prête au festin . Tant que je n'étais pas le menu. Je parvins malgré tout a faire trembler la terre, suffisamment pour localiser Michel, et que ma main atteigne ma surprise.

Je frappai soi disant à deux mains sur Raphael , puis ma main gauche continua son mouvement naturellement en lâchant le petit serpent qu'elle contenait, Raphael avec un sourire méprisant para mon coup sans même frémir. Je continuai mon mouvement et lui tournai le dos faisant apparaitre un mur de flammes ardentes entre lui et moi. Puis je me ruai au travers d'une devanture, virai à droite et enfonçai le mur en frappant cette fois de toutes mes forces.

Michel me regarda ébahi, Blueswandyr en train de commencer la consommation de son cou tranché presqu'en deux, il articula quelque chose, je devinai un "comment?". Je le regardai et lui dit : "j'ai récupéré mon œil, je me suis dit pouvoir me passer de mes oreilles quelques minutes".

J'eus l'impression qu'il y avait de l'amusement dans son regard quand il s'éteignit. Je fis demi tour, Raphael avait stoppé les flammes mais ne bougeait pas.

"Qu'as-tu osé me faire?" l'entendis je me dire, ayant levé ma surdité juste à temps.

Je n'en revenais pas, ils m'avaient attaqué je ne sais combien de fois , mais moi j'OSE lui faire quelque chose? Bon ok, de pas très régulier, un ami de Dilvish m'avait donné ce mi serpent, mi bracelet, qui avait sa propre volonté et dont le venin affectait même les faux dieux. Je le regardai sans rien dire. Il essayait de se battre contre le venin, mais depuis le temps que Frakir le concentrait, il n'avait aucune chance. Il faudra des années au serpent pour récupérer autant de pouvoir.

Finalement, Raphael mourut debout, ce qui lui allait assez bien, j'hésitai puis lui portai quand même un coup terrible lui tranchant le cou au même endroit que Michel, son armure était impénétrable, sauf pour un serpent malin qui se faufile dans les jointures.

Je m'agenouillai devant Forban, je pus cette fois lui dire au revoir au cas où, probablement, je ne le reverrais plus.

Puis je me remis à courir afin d'accomplir un déicide.

L'heure qui suivit fut un bain de sang. Des hordes de harpies, si ce sont ça ses anges ils ont une putain de sale gueule. Après une heure ça s'est calmé, les rares survivantes se sont barrées en hurlant de dépit, me laissant là , dégoulinant de cet ichor dégueu, pareil à celui d'Uriel , donc oui c'est ça ses anges. Putain , si les gens savaient ça, ils ne se battraient plus comme des cons entre eux en espérant ou en priant qu'un ange les aide. J'éclatai de rire

Et maintenant, il ne restait que Sariel, je ne pouvais pas le tuer, j'espérais encore pour Forban . Alors à moins d'une surprise ou que Sariel soit ultra rapide ce dont je doute fort, il ne reste plus que Lui et moi.

Oh il doit bien avoir encore quelques hordes de saloperies tes ses chiens ou autres monstruosités. Mais il sait que je n'ai même pas encire utilisé mes pouvoirs.

Il doit gamberger, j'avance sur un chemin en forme d'escalier, des plaques de pierres comme des morceaux d'autoroutes en béton armé, qui se succédaient à l'infini apparemment. Enfin, je pouvais me reposer en montant à mon rythme. Il préparait une vacherie mais je ne pouvais rien y faire sinon attendre, alors autant en profiter pour me refaire une santé.

Ah , il me semble arriver au bout du chemin, autour de moi une espèce d'obscurité complète rougeoyante, parsemée de ci de là de visions de mondes différents, là un vingtième siècle sanglant , des tranchées et des corps déchiquetés, un paysage noirâtre abominable. Comment a-t-on pu en arriver là. Là une croisade en marche vers la Terre Sainte, pillant tout sur leur passage , confisquant nourriture , il faut bien nourrir cette armée, et violant tout ce qui est féminin (en général) quel que soit l'âge de leur victime , ils passeront à dix dessus . C'est ça le chemin vers la sainteté? Bravo mec, tu as bien dressé tes troupes, tes marionnettes en fait, en plus pratique, tu peux lâcher les fils elles continuent en pire si c'est possible. Et c'est souvent possible.

C'est quoi ton leitmotiv? Attends !! Ah oui voila ."J'ai forgé l'homme à mon image" . C'est clair. Mais , franchement, si j'étais toi je ne le dirais plus, ou pas trop fort. Bon il y a des mecs à ta table peut être genre Attila, Innocent, Hitler, Pol Pot. Là, vas y lâche toi et sors des bonnes vannes sur l'humanité à ton image, ils seront si fiers.

"DIS MOI TON NOM!"

J'éclate de rire! T'es sérieux, là? tu crois encore avoir la main?

C'est fini, tu n'es plus rien, tes pouvoirs de décisions sont périmés depuis longtemps. C'était Michel qui dirigeait vraiment. Tu es juste capable de lâcher sur moi des créatures que tu as faites il y a des siècles ou des millénaires, je ne sais pas quand on est. Tu peux encore modeler le temps et les lieux? Bravo, mais de toute façon ça ne changera plus rien à ta destinée, tu vas devenir une légende, ce qui ne changera rien en fait, tu les as tellement corrompus qu'ils n'ont plus d'autres choix que de frapper les premiers, croient ils. Je ne veux même pas savoir comment ça va tourner sans toi, mais ce sera sans toi.

"Salut Sariel."

"Salut" me répondit-il avec un petit sourire apeuré. Il travaille sur un cadavre, je ne distingue même pas ce que c'est. On dirait un sphinx.

"Tu comptes t'interposer?". Je savais la réponse.

"Tu sais que je n'ai aucune chance, tu es devenu trop puissant. C'est une contradiction incroyable, c'est ce qu'Il a causé qui t'a rendu puissant, alors qu'apparemment tu rejettes tout ce qui a été fait. Comme si tu te sentais au dessus de nous".

"Non , pas au dessus, mais pas comme vous, c'est tout. Il y avait moyen de leur laisser leur libre arbitre au début. Je n'en demandais pas plus. Enfin, pour être exact, je n'en demande pas plus, c'est vrai que ça m'a amusé un temps, mais quand Forban s'est opposé à vos excès vous l'avez jugé sans lui laisser une chance de vous convaincre de l'évidente réalité. Nous étions devenu des monstres, et les humains aussi du coup. De toute façon ils se sont suicidés en fait."

"Alors recommençons en spectateurs, juste en spectateurs, fais ce que tu veux des autres mais je ne te demande qu'une chose"

"J'y travaille déjà, Forban sera comme avant mais il faudra du temps pour effacer son passé et sa souffrance."

"Cette fois il aura le temps"

Et je me détournai, il m'attendait, rigide sur son trône, encore impérial, j'avoue, pour un mec qui allait mourir il avait la classe. Il n'avait plus rien à me dire et moi non plus. Ce fut si simple, si incroyablement simple.

En passant a coté de Sariel je lui dis "Rappelle leur ce qu'il pourrait advenir d'eux".

Je vais chercher un endroit où attendre Forban dans un endroit calme, loin de tout ça, mais je sais que Michel voudra sa revanche, les hommes et les dieux sont comme ça , ridiculement rancuniers.

Merci Monsieur Roger.


Texte publié par Privarn, 28 septembre 2023 à 02h52
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