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Saint-Étienne-du-Rouvray

(France)

22 décembre 2013

Je rentrais à la maison sous ce froid hivernal. Personnellement, je ne trouve pas qu'il fait si froid que ça, mais c'est sûrement parce-que je suis habillée chaudement, malgré que ces vêtements soient vieillots. Je courai, ne voulant pas être en retard et rater le fameux couscous au poulet que ma mère ne fait que rarement, et qui à chaque fois est un délice pour les papilles. Je me précipitai un peu trop vite car mon pied trébucha sur je ne sais quoi, et je me retrouvais au sol, ou plutôt sur la neige. Les rues étant presque désertes, je me mis à rire toute seule.


Bon! Commençai-je en me levant. Lia Sparks, tu dois vite rentrer avant que ta maman ne s'énerve.

J'allais me remettre à ma marche lorsque j'entendis un miaulement. Je me retourne, et vois, un peu plus loin, sous un banc...


Oh! Un petit chaton ! S'écria un petit garçon qui passait par là avec sa maman. On peut l'adopter, hein, maman ?

Ce petit chat est si mignon ! Je le veux aussi.


Bien-sûr, mon chéri. Tout ce que tu veux.

Le petit garçon s'approchait du chaton, mais je décidai d'intervenir.


Stop! Je criai de toute me force en me mettant entre le petit garçon et le banc sous lequel se réfugie le chaton. La femme et son fils me lancèrent un regard perplexe, ne sachant pas ce que je viens faire là. Mais moi je le sais, je viens sauver ce mignon petit chaton. J'humecte me lèvres, tandis que la dame lève les sourcils. Elle ouvrit la bouche, prête à sortir un mot, mais je pris rapidement la parole avant qu'elle ne dise quoi que ce soit.


Ce... Chaton est... Le mien! Bafouillai-je. Oui, il s'est échappé de... Mon sac tout à l'heure.

Je souris en me mordant la lèvre.


Oh, ce n'est pas un chat errant, alors? Me demande la dame, un regard soupçonneux. J'hoche la tête.


Il est à moi, il s'appelle... Je me tourne vers le petit chaton qui semblait suivre attentivement le spectacle de mon mensonge. Je n'eus pas à réfléchir longtemps à nom, et je me retournai vers la dame, toujours le sourire aux lèvres.


Minou! Finis-je. Il s'appelle Minou.

Elle hoche la tête, puis attrape la main de son fils pour qu'ils s'en aille.


Allons-y, Kyle. Laissons ce chaton et sa propriétaire tranquils.


Non! Protesta le petit garçon. Je suis sûre que c'est même pas son chat.

Je me baisse vers le petit chat, et lui fait s signe de venir, priant le ciel pour qu'il vienne vraiment, et que mon mensonge ne soit pas révélé.


Viens là, mon petit minou. Aller !

Je tendis une main vers lui. Le chaton s'approcha avec méfiance, renifla légèrement ma main, tandis que de mon autre main je caresse son dos si doux. Le chat se laissa complètement à moi. Je le pris dans mes tel un bébé et continua mes caresses en me levant et me tournant vers ces deux là qui me fixaient toujours.


Je vous le jure, ce chat est réellement à moi.

" Il ne l'étais pas tout à l'heure, mais maintenant il l'est". Un sourire vint étirer mes lèvres. Le petit garçon tapa un pied contre le sol.


C'est pas juste ! Lâcha t-il en s'en alla en compagnie de sa mère.

Je ricanais fière de moi.


Aller, petite boule de poils, commençai-je. Rentrons afin que je m'occupe de toi.

Ainsi, avec mon chat dans mes bras, je continuai ma course jusqu'à la maison. Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'arrivai à la maison, de voir des hommes sortir de celle-ci, en jetant tout dehors, cassant quelque objets de valeur, ma mère et ma sœur et ma cousine en pleur, ma mère suppliant à l'un de ces hommes d'arrêter. Je courus vers ma cousine.


Que se passe-t-il ? Je demandai, la peur dans le ventre. Ma cousine essuya ses larmes, renifla et prit une grande inspiration afin de se contenir.


Ces hommes sont venus afin de réclamer leur dû, encore une fois en usant de la violence. M'explique ma cousine d'une voix détaillée.


Encore une fois? Je demandai perplexe. Pourquoi a-t-elle utilisé ces mots? Ça veut dire qu'ils font ça souvent? Je me posai toutes ces questions, ne comprends pas ce qu'il se passe. Je sais que papa s'est enfui, nous abandonnant avec tout un tas de dette qui, désormais sont à la charge de maman. Je sais aussi que maman travaille dur tous les jours, du matin au soir, sans pause afin de rembourser toutes les dettes et nous permettre de vivre malgré tout, mais je ne pensais pas que ces choses arrivaient pendant que je suis au lycée. Je me plains tout le temps, de tout et de rien alors que maman endure tout ça.


Pourquoi personne ne m'a jamais rien dit à ce sujet ? Je demande à nouveau à ma cousine.


Tu es trop jeune, Lia. Tu ne pourrais pas comprendre. Me lance ma sœur Élie, en même temps qu'elle consolait ma mère.


Mais si! Je la contredis. Et j'aurais pu aider.


C'est à moi de m'occuper de tout ça. Répliqua notre mère en haussant la voix. Je ne vous demande pas de m'aider. Concentrez-vous plutôt sur vos études.

Ces hommes étaient partis justes après avoir menacé de nous expulser dans deux jours si tous les dettes n'étaient pas remboursées. Ma mère éclata en sanglots, se demandant où allait-elle trouver toute cette somme en si peu de temps. Je ne pus m'empêcher de pleurer à mon tour.

*Miaou !

Je baissai les yeux vers le petit chaton que je venais de déposer sur les pas de la porte. Le pauvre! Je le reprends dans mes bras et lui refais des caresses.


Ne t'inquiètes pas, minou, je suis là. Je lui murmurai tandis que je lui caressai le ventre.


T'es sérieuse? Tu as ramené un chat?

Je baisse les yeux face à ma grande sœur qui venait de m'attaquer. Elle s'approche de moi.


Tu ramènes un chat? Tu t'es pas demandé comment ni avec quel moyen tu allais t'occuper de lui? Déjà qu'on a du mal à se gérer soi-même, on va devoir gérer un chat? Une bouche de plus à nourrir !

Je lève l'index en sa direction, elle hausse un sourcil.


Minou est sous ma responsabilité. Dis-je. C'est moi qui m'occuperai de lui, vous n'avez pas à le faire.

Ma sœur allait dire un mot de plus, mais je ne lui en laissai pas l'occasion que je courus jusqu'à la cuisine. Je posais Minou sur le plan de travail, sortis un bol du placard, le remplis de lait, et le posai sur le plan de travail devant Minou qui attaqua son lait sans attendre. Je souris, mais ce sourire disparut aussitôt, en repensant à ce que je venais de voir. Il faut à tout prix que j'aide ma mère. Je vais le trouver un petit boulot qui me permettra de gagner assez d'argent pour pouvoir aider maman à rembourser ses dettes.

4 ans plus tard...


Allô ?

«Lia, nous avons un nouveau client. C'est un homme riche. Gère-le!»


Bien. À ce soir Mike. Dis-je en montant dans le Taxi. Je mis fin à l'appel, et rentrai mon téléphone dans mon sac, avant de demander au chauffeur de me conduire dans le centre-ville.

Je m'appelle Lia Sparks, j'ai 21ans, et l'homme qui venait de me téléphoner, Mike, c'est mon patron. Je bosse dans sa boîte en tant qu'une des putes. Sans vouloir me vanter, je dirais que je suis une des meilleures. Je commençais tout ça à 17ans, en 2017, juste après les fêtes de fin d'année, quand ma famille et moi avons été expulsé de notre maison et dépouillés de nos biens. J'avais pû aidé ma mère, avec le peu que je gagnais à l'époque, avec l'aide de ma sœur et ma cousine effectivement. Pour l'instant tout se passe bien dans ma vie. Je gère ma famille, comme notre égoïste de père aurait dû le faire depuis bien longtemps.

Je lâche un soupire, alors que nous arrivons à destination. Je paye le chauffeur, puis descend du taxi et vais rejoindre mon amie dans un de nos coffees shop préférés. J'entre dans le café et la cherche du regard, elle me remarque et me fait signe, alors je marchai vers elle.


Comment tu vas? Me demanda mon amie. Qu'est-ce qu'il y a?

Je m'assois face à elle, laissant un soupir traverser la barrière de mes lèvres.


Encore un homme riche dont je dois m'occuper, je lui répond comme si de rien était.


Tu sais qu'il y a plein de boulot que tu peux faire, maintenant ? Tu n'as plus à continuer.


Oui mais, y en a pas qui puisse me rapporter autant d'argent. Je répond lascivement. De plus, j'ai déjà postulé dans plusieurs entreprises. Aucune ne veut d'une personne qui n'a même pas fait des grandes études. Laisse tomber, Ayanne !

Elle me considère tristement. Elle sait que j'ai raison, alors elle n'ajoute plus rien à ce sujet. Après qu'on soit devenues des sans-abri, j'ai arrêté mes études, à ce fait, je n'ai pas fait l'université. Je n'ai pas d'ailleurs pas obtenu mon bac. Je ne suis pas comme mes sœurs qui ont du travail dans une entreprise, de plus qui leur paye bien. Non, je ne suis pas comme elles qui ont pus préserver leurs corps et leur Virginité, non! Moi, je n'ai plus tout ça. J'ai perdue ma virginité à 17 ans, avec le putain de fils de mon patron, un homme âgé de 25 ans. Ça avait été si dur pour moi. J'avais pleuré, j'étais dégoûtée, mais j'ai continué en me rappelant pourquoi je faisais cela. Et aujourd'hui, je suis une habituée. C'est tout de même dur, dur de coucher avec des inconnus, des hommes mariés dont leurs femmes ne parviennent pas à les satisfaire, ou encore des hommes mariés qui préfèrent aller voir ailleurs, des jeunes hommes qui veulent être satisfaits, qui en ont marre de leurs copines, de voir la même tête à chaque rapport, des hommes qui ne trouvent que de libération dans le sexe, et puis les pervers sexuels. Ils sont nombreux dans la dernière catégorie, et le plus souvent, ils sont friqués, alors je suis obligée d'accepter malgré moi. Oui, c'est vraiment dur, mais je fais avec.


Cam nous a invité chez lui, tu dois impérativement être là ! C'est demain soir, elle me fait savoir.


Je ne pourrai pas, je m'explique. J'ai besoin de repos.


Justement ! S'écrie-t-elle. Tu pourras te reposer au barbecue party avec tous nos amis. De plus, tu n'as pas le choix.

Je lui lance un regard en haussant les sourcils, tandis qu'elle me sourit avec malice.


S'il faut que je te tiré par la slip pour que tu sois là, je n'hésiterai pas, crois-moi. Elle prononce ces mots en croisant les bras sur sa poitrine.


Bon, oui, je serai là ! Je finis par accepter, sachant d'or et déjà que je n'ai que ça à faire. Ayanne ne plaisante pas avec les soirées ou les trucs comme ça. Nous commandons, de mon côté je prend un bubble tea, tandis qu'Ayanne elle prend un thé glacé au citron.


Beurk! Comment tu peux prendre un truc comme ça! Dis-je en tirant la langue et en affichant une mine dégoûtée.


La ferme ! Y a rien de bizarre à prendre un thé glacé.


Au citron ! Si, c'est bizarre. Dis-je en prenant une gorgée de ma boisson. C'est même étrange.


Argh! Je ne te permet pas, elle me hurle dessus, tandis que je rigole. Je me moqué de la façon dont j'arrive à lui faire perdre son calme en si peu de temps. J'aime trop l'embêter.


Au faite, c'est pour quelle occasion, demain soir? Je demande en aspirant ma boisson avec ma paille. Elle hausse les épaules.


Tout le monde travail du lundi au lundi, et on n'a pas le temps de se voir ou faire un truc ensemble, et demain soir, c'est l'occasion pour revoir tous nos potes réunis en un seul lieu. C'est bien, ça non?

J'hausse les épaules sans répondre. L'idée n'est pas mauvaise en soi, mais je n'aime pas quand y a trop de monde, et je n'aime pas non plus parler aux gens. C'est difficile pour moi, même avec Ayanne qui est ma meilleure amie, comme là maintenant, on ne se dis absolument rien, et je suis comme ça. Alors j'appréhende un peu la soirée de demain. Ayanne aspire son thé avec sa paille, ce qui me fait bailler d'agacement.


Ne bois plus jamais cette merde devant moi, Aya.


Ferme-la, Lia!


Mais c'est une merde.


C'est pareil avec tes clients? Elle me demande.


Je n'ai pas à parler quand je suis avec eux, dis-je. Mon corps le fais à ma place.

C'est vrai, quand je bosse, je n'ai pas à placer un mot. Ça ne sert à rien, mes clients veulent de l'action, pas des paroles. Sauf une fois où un de mes clients, un jeune homme de 19 ans a éclaté en sanglot pendant l'acte, j'avais dû procéder à une thérapie avec lui. Au moins cette nuit là, mon pauvre corps avait eu une pause.

Je rigole face à ma remarque, et Ayanne me donne un léger coup à l'épaule. Son expression change aussitôt.


J'aimerais vraiment que tu arrêtes, avec ce travail que tu fais.


Arrête ! Je t'ai déjà dis que je ne voulais plus qu'on en parle.

Elle soupire, mais finis pas hocher la tête, et me lance un «d'accord» presqu'inaudible. Après avoir finis nos boissons, nous quittons le café, et Ayanne retourne à son boulot. Elle travaille en tant que comptable à la banque. Je soupire tandis que je dois rentrer chez moi. Je décide de commander à nouveau un taxi, qui ne tarda pas à débarquer devant moi. Je monte, et le chauffeur me conduit à destination après une brève salutation. Dès que j'arrive à la maison, je vais dans mon salon, où je me laisse tomber sur le canapé.


Vie de merde! Dis-je dans un soupir.

J'entendis un miaulement, et je sentis quelque chose de frotter contre ma jambe. Je souris en devinant qui c'est.

Je me redresse et attrape mon chat.


Minou! Maman t'a manqué ? Je regarde de gauche à droite. Où sont tes bébé ?

J'avais découvert, peu de temps après avoir ramené Minou, qu'il s'agissait enfaite d'une femelle, et non un mâle. Elle m'a fait des jolies chatons que j'aime trop trop trop, et qui remplissent mes jours de bonheur, et me font espérer en des jours meilleurs. Les quatre adorables chatons viennent vers moi en miaulant, je sais déjà qu'ils ont faim, alors je me lève et vais leur servir à manger, et à moi aussi par la même occasion. J'ouvre mon frigo et sors un carton de pizza surgelés. Je mets la pizza au micro-onde, et en attendant, je sers leur pâtée à mes chats. Cette chose est une merde, je me demande comment ils peuvent manger ça. J'y est déjà goûté, et vraiment, c'est plus que ce que le mot l'indique, c'est dégueulasse. Ce ne sont que des chats après tout. Je les regarde attaquer leur nourriture avec appétit, alors que ça fais une demi année que je n'ai plus eu d'appétit. Je soupire tandis que je me sers à boire. Il me reste cinq heures avant que j'aille dans la boîte, je décide alors de déguster ma pizza, ensuite aller dormir un peu. Mon corps en a vraiment besoin après l'avoir trop fais travailler toute la semaine ; voire même toute l'année, depuis maintenant quatre ans. Je soupire à nouveau.


Quelle vie de merde!


Texte publié par Ryder_writer, 25 août 2023 à 21h13
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