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tome 1, Chapitre 29 tome 1, Chapitre 29

Cynred avait le cœur au bord des lèvres quand ils parvinrent jusqu’au parc minéral. Il poussa un juron étouffé en s’apercevant que les portes s’étaient refermées. Il se précipita vers elles, suivi de près par ses compagnons.

— Ils ne vont pas tarder à sortir de la grotte, fit Sylf

Cynred prit une profonde inspiration pour calmer les battements de son cœur et ouvrit son esprit à la mélodie de la porte. Il avait du mal à accrocher la mélodie immémoriale. Son exploit dans la grotte l’avait vidé de toutes ses forces. Mais, lorsqu’il y parvint, Il fut rassuré de la retrouver telle qu’elle était la première fois. Il prit le temps de bien l’observer puis commença les menus changements qui la feraient s’ouvrir.

Le jeune homme agrippa la main d’Isobel et se glissa avec elle entre les battants, Sylf juste derrière eux. Lorsqu’il tenta de les refermer, il grimaça. Il entendait la mélodie, mais elle était assourdie, trop loin pour qu’il puisse la manipuler.

— Je n’y arrive pas, souffla-t-il, en appuyant sa main sur le battant qui continuait sa lente avancée.

Il crispa les paupières et prit une profonde inspiration.

— Tu es épuisé, fit Isobel, en lui prenant la main. Il faut fuir !

Il hocha la tête. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était courir : il n’avait plus d’énergie pour activer sa magie. Ils rejoignirent Sylf qui attendait de l’autre côté de la mare. Isobel relâcha sa boule de lumière devant eux et ils suivirent les couloirs qu’ils avaient empruntés la veille.

Cynred se concentrait sur sa course et sur la main d’Isobel qu’il serrait de toutes ses forces.

Au bout d’un certain temps, ils entendirent une explosion assourdie et lointaine et sentirent une vibration sous leur pied. Ils s’immobilisèrent et levèrent la tête, comme s’ils pouvaient apercevoir la ville à cette distance.

— Ils ont fait sauter les rochers, souffla Sylf.

— Ou ils se sont faits tomber la montagne sur la tête, proposa Isobel.

— On n’aura pas cette chance, répondit Sylf. Prenons le plus d’avance possible.

Ils reprirent leur courses désespérée sous la montagne, à l’affut des bruits provenant de leurs poursuivants. Lorsqu’ils atteignirent l’une des premières salles piégées désamorcées par Cynred - la troisième ou la quatrième, il ne s’en souvenait plus-, Sylf s’arrêta.

— Faisons une pause, où nous allons nous effondrer, fit-il.

Cynred ne se le fit pas dire deux fois et se laissa glisser le long du mur. Sa gorge était sèche et ses muscles hurlaient de douleur. Son crâne en feu ne l’aidait pas à se concentrer. Il prit plusieurs inspiration profondes pour calmer les battements de son cœur. Isobel se serra contre lui. Sylf se posta vers la sortie de la salle, face au tunnel qu’ils venaient de suivre.

Petit à petit son souffle se fit moins haletant et il n’avait plus l’impression que son cœur allait jaillir de sa poitrine. Isobel et Sylf semblaient moins épuisés que lui, sans doute à cause de leur entrainement martial.

— Dors, fit doucement Isobel en l’embrassant légèrement.

— Tu es sûre ?

— Ne t’inquiète pas.

Il hocha la tête et ferma les yeux. Le sommeil le prit très rapidement, mais quand Isobel le secoua, il eut l’impression qu’il venait à peine de fermer les yeux.

— Ils arrivent, fit-elle.

Il se leva, un peu plus alerte, ce qui lui prouva qu’il avait réussi à se reposer. Il lança son esprit en arrière et entendit les mélodies de leurs poursuivants. Il les percevait mal et l’effort lui fit mal au crâne, mais il avait retrouvé certaines de ses facultés. Sylf revint alors vers eux depuis le couloir dans lequel ils s’étaient postés.

— Leurs pas résonnent dans les tunnels. Ils vont vite. Allez !

Les trois fuyards reprirent leur course. Lorsqu’ils atteignirent le haut de l’escalier monumental, leur soulagement fut intense. Cynred passa devant, rassembla ce qui lui restait de force et les guida sur les marches qui n’étaient pas piégées. Il s’efforça de repousser au fond de son esprit les bruits de leurs poursuivants en train de les rattraper. Les sons résonnaient entre les parois de pierre et il leur était difficile de savoir exactement où ils se trouvaient.

L’escalier plongeait dans les ténèbres pour les ramener à la lumière. Il ne se rappelait plus combien de marches ils devaient descendre, aussi économisa-t-il ses forces. La sphère lumineuse d’Isobel flottait quelques mètres devant eux. Il sentait sa mélodie autour de lui. Il puisa en elle la force pour continuer, marche après marche. Sylf, en dernière position, ne cessait de jeter des coups d’œil derrière lui. Après ce qui lui sembla des heures, le jeune homme poussa un soupir de soulagement, lorsqu’il aperçut le palier, au-dessus duquel flottait le fidèle orbe lumineux d’Isobel.

Soudain, une balle claqua contre le mur près duquel se trouvait Sylf. Des éclats de pierre lui griffèrent le visage. Aveuglé, il grogna, perdit l’équilibre et posa un pied sur une marche piégée. Un claquement métallique retentit alors qu’un projectile jaillissait vers lui. Isobel, rapide comme l’éclair, le tira vers elle. Le trait le rata de peu, mais ils furent tous les deux déséquilibrés et heurtèrent Cynred, le propulsant en avant.

Ils roulèrent sur les cinq dernières marches, se protégeant comme ils pouvaient de la chute et des traits qui jaillissaient du mur. Cynred parvint à se recevoir sur le dos, mais il percuta le sol avec une telle force qu’il en eut le souffle coupé. Il parvint à rattraper Isobel qui s’écroula sur lui. Sylf avait miraculeusement réussi à se retenir à l’angle du mur.

Le jeune homme serra sa bien-aimée tremblante et essoufflée dans ses bras, le temps de reprendre son souffle. Il sentait son cœur battre follement, mais sa mélodie était intouchée, ce qui le rassura. Elle avait placé ses bras autour de son cou et plaquait sa tête contre son torse, sans faire mine de vouloir bouger.

Sylf, en alerte, avait dégainé son mousquet et le pointait en direction de l’escalier ténébreux. Du sang coulait d’une plaie au-dessus de son œil droit et quelques coupures déparaient son visage. La faible clarté de la boule lumineuse n’éclairait que les dix premières marches ; personne ne se rua sur eux depuis les ténèbres, mais cela n’allait pas tarder, car ils entendaient des pas. Une autre balle heurta le sol près de Cynred. Celui-ci, furieux et épuisé, étendit ses sens et manipula au hasard les mélodies de l’escalier. Aussitôt, des traits meurtriers jaillirent des murs des deux côtés. C’était chaotique et il ne savait pas s’ils allaient les atteindre, mais il s’en fichait. Des cris de surprise et de douleur retentirent au-dessus d’eux. Sylf n’attendit pas de savoir ce qui se passait.

— Il faut bouger, fit-il.

Isobel se releva et aida son amant à faire de même. Ils avaient mal partout, mais ils n’avaient pas le temps de se reposer. Ils se ruèrent dans le couloir, atteignirent le tunnel principal de la mine et continuèrent à courir vers la sortie.

Isobel se retint de hurler de joie quand ils atteignirent l’extérieur, au pied de la montagne et non pas dans des ruines qui n’étaient pas censées exister. Les doigts de Cynred s’entrelacèrent avec les siens et elle les serra.

Le soleil s’abaissait derrière les sommets au-dessus d’eux, teintant leur faite d’une lueur sanglante. Quelques heures auparavant, ils étaient encore là-haut, sur un plateau invisible d’ici, en train de parcourir des ruines d’une autre espèce.

Quant à Sylf, il observait le camp, les sourcils froncés. Il était silencieux et vide. Plus aucun des employés de Valronn n’était là. Il sourit, puis se retourna, son regard plongea vers l’entrée de la mine et il dégaina son mousquet le pointant vers les deux jeunes gens. Cynred se figea et Isobel le regarda, les yeux écarquillés.

— Désolé, les enfants, fit-il.


Texte publié par Feydra, 18 août 2023 à 22h45
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