Le silence. Le calme. Tout était paisible. Pas un seul bruit ne venait perturber le village de Hasnel. Seule la forêt alentour osait parfois perturber cette sérénité avec quelques bruissements de feuilles chahutées par une brise légère. Le village semblait désert. Tous semblaient dormir lorsqu’un éclat de rire vint fendre l’air humide de cette nuit sans étoile. Dans une chaleureuse demeure en bois, une petite fille riait aux larmes. Son père la chatouillait amoureusement, lui grattait inlassablement les côtes de ses dix doigts larges et rugueux de bûcheron.

- Arrête papa !

L’homme rit de sa grosse voix, amusé par la voix essoufflée de son enfant. Naïlynn ne riait plus, même s’il subsistait encore un large sourire sur ses fines lèvres. Elle reprit doucement son souffle, ses grands yeux bruns, brillant de malice, plongés dans ceux de son père. Il ouvrit les bras d’un geste accueillant et la jeune enfant de sept ans s’y blottit sans attendre. Ils s’enlacèrent durant de longues secondes, rendant ainsi à la nuit la quiétude qu’elle méritait.

- Bonne nuit Lynnou…

- Bonne nuit papa !

Naïlynn quitta enfin les bras de son père, apaisée, et rejoignit les draps frais de son lit. L’homme quant à lui s’approcha doucement d’elle pour déposer un tendre baiser sur son front avant de la border pour la nuit. Le père se dirigea rapidement vers la sortie et referma la porte derrière lui. Il laissa néanmoins quelques mots tendres derrière lui, murmurés dans l’entrebâillement de la porte.

- Tant que nous serons ensemble, tout ira bien.

La petite fille savait parfaitement que son père avait raison. Elle ne risquerait rien tant qu’elle restait sagement à ses côtés. La porte enfin close, Naïlynn put fermer les yeux, serrer son lapin en peluche contre son cœur et sombrer dans un sommeil comblé de rêves merveilleux. Qui pourrait imaginer que quelqu’un veuille détruire un bonheur aussi mirifique ?