Lorsqu'il arriva à proximité de l'officine il remarqua de l'agitation et des discussion animées dans la plus grandes des maisons située à quelques mètre de celle ou la Hilda l'avait accueillit quelques heure auparavant. Cette dernière l'attendait devant sa porte. Elle le devança en expliquant :
- Le groupe est arrivé il y a vingt minutes. J'ai du insister pour convaincre tes amis que tu allais bien et que tu les rejoindrai plus tard. Ils étaient très méfiants. Il faudra que tu me racontes ce qui vous est arrivés qui justifie cette réaction. Allons-y, je vois à ton regard que tu es impatient de les retrouver, nous avons déjà bien assez discuté pour aujourd'hui.
Elle le guida vers la salle bruyante. En réalité c'était une cuisine commune au centre de laquelle tronait un immense poêle de masse diffusant une chaleur réconfortante. Des grandes tables occupaient l'espace accompagnées de bancs massifs.
Abiès reconnut devant le poele deux des vieillards et des petites veilles, occupés à réchauffer leur articulations grinçantes. Il apperçut la jeune fille aux poumons fragiles, elle avait les traits tirés et les yeux rougit. Le jeune couple qui souhaitait avoir des enfants ainsi que mémé Pomme, manquaient à l'appel. Enfin Abiès repéra Sishu, Benny et Hué dans un coin en train de discuter. Ils avaient l'air de comploter quelque chose de très important à en juger par la mine sérieuse qu'arboré Benny. Il se précipita vers eux, soulagés de tous les voir réunit.
Il étreignit Benny de toutes ses forces à lui en briser les côtes. Il prit l'une des main de Sishu puis ébouriffa et Hué. Le doux pelage d'Azaelle vint lui caresser les jambes lorsqu'elle se frotta contre lui.
Hué marmonna, fier de lui :
- Vous voyez, je vous l'avez dit qu'il allait bien ! Je vous l'avez dit qu'il était arrivé au lac qui brille ! Alors, j'avais raison, pas vrai Benny ?
Benny s'agenouilla à la hauteur du garçon pour s'excuser :
- C'est vrai, tu avais raison Hué. Je ne t'ai pas cru parce qu'il nous ait arrivé tellement de mauvaises rencontres depuis que nous sommes partis que j'étais très inquiet. La prochaine fois je te le promets je t'écouterai.
Hué accepta ses excuses d'un hochement de tête qu'il voulait royale. Les trois adultes sourirent.
- Qu'est ce que tu veux dire Hué, quand tu dis que tu m'as vu arriver ? L'interrogea Abiès.
- Je vois parfois des choses, comme pour toi aujourd'hui, ou pour maman. Je le sais. C'était pareil pour la chute de cailloux.
Abiès fronça les sourcils, interrogeant silencieusement ses deux compagnons. Benny supplia Sishu du regard :
- Vas y Sishu, raconte-lui. Moi je ne peux pas. La voix de ce dernier s'était brisée.
La chasseuse se racla la gorge et c'est les yeux particulièrement brillant qu'elle commença son récit :
- Après nous être rendu compte que nous t'avions perdu dans le brouillard, Hué nous a dit que tu ne craignais rien, que tu arriverais en haut, mais que nous nous serions en danger si nous suivions la fille aux cheveux de feu. Il ne pouvait nous expliquer d'avantage, alors nous avons continué d'avancer, en espérant que tu trouves des balises. Peu de temps après nous avons perdu mémé pomme. Au bout d'un moment même Tobias était perdu sur la direction à suivre. Tout le monde a paniqué, on n'y voyait toujours rien. Au lever du jour une jeune-femme est sortie de nulle part, elle s'appelle Rorianne, elle a expliqué qu'elle venait nous chercher. Ils se connaissent bien avec Tobias, car c'est l'assistante, si j'ai bien compris, de la Hilda. On était tous très soulagé après des heures d'angoisse et une nuit agitée. Mais au moment même ou nous rangions le campement, il y a eu un grave accident. Sishu s'interrompit, baissa les yeux sur ses mains nouées avant de poursuivre un ton plus bas. Il y a eut un éboulement, on ne sait pas d'ou il venait mais un bloc de cinq mètre de haut par dix de long environ s'est détaché et… Et il a emporté tout ceux qui manquent ce soir, la père, pépé grincheux et le jeune couple.
Abiès sous le choc s'aggripa les cheveux, les yeux écarquillés d'horreur il réussit à articuler :
- Quel horreur ! Je n'arrive pas y croire. C'est tellement… Et Tobias ?
- Vivant, mais dévasté. Il est avec Rorianne, entrain de goûter tous les fonds de bouteille d'alcool disponible. Elle désigna le coin opposé de la pièce.
- Pourquoi est-ce-qu'ils s'ennivrent ? Demanda Abiès.
- Ils se sentent responsable de la catastrophe. Tous les deux connaissent le chemin et sont supposés nous guider en sécurité, lui expliqua Benny.
- C'est arrivé tellement vite, on a rien pu faire. On a juste eu la chance de ne pas être dans sa trajectoire… souffla Sishu encore secouée.
Benny passa un bras sur les épaules de la jeune-femme dans un geste réconfortante, elle se laissa aller et lui adressa un sourire triste. Benny questionna ensuite Abiès sur la façon dont il était arrivé en haut. Abiès leur raconta en détail. Il en profita aussi pour lui remémorer leur pari concernant la véracité des rêves d'Abiès. Benny bon joueur, admit sa défaite et jura qu'il s'emploierait des demains à lui manifester sa reconnaissance éternelle.
Ils mangèrent en silence, ils étaient très heureux de s'être retrouvés et d'avoir atteint leur objectif, mais l'ambiance générale n'était pas à la fête.
Au moment de quitter la salle, Abiès passa volontairement vers le bar dans l'espoir d'apercevoir Rorianne. Il ne pouvait pas résister. La jeune-femme n'avait pas bougé, toujours perchée sur son tabouret. Dans le dos serpentaient deux longue tresse lui frolant les hanches, le reste des cheveux lui arrivés à peine au niveau de la machoire, se dressaient dans tous les sens. Elle portait une longue tunique bleue, fendue sur un pantalon vert sombre. Abiès désirait tellement voir son visage qu'il se décida à l'aborder. N'ayant aucune maitrise dans cet exercice il saisit le premier prétexte qui lui vint à l'esprit :
- Bonsoir ! Excuses-moi, tu peux me faire passer la bouteille devant toi ?
Elle se tourna légérement vers lui, les sourcils froncés elle le fixa d'un air étrange. Abiès reconnu ses yeux verts pales si apaisait, une décharge électrisa tout son corps. Il crût qu'elle allait le reconnaître mais, elle lui fit simplement glisser le bouteille vers lui, sans un mot. Elle était très belle et aussi très ennivrée pour le moment. Maintenant qu'elle était enfin devant lui, il mourrait d'envie de la connaître. De lui réveler que c'était lui qu'elle percevait parfois. Qu'ils se connaissaient. Mettant de côté sa réserve habituelle, il s'exhorta au courage et lui parla de nouveau :
- Alors, c'est bien toi Rorianne ?
- C'est moi. Si c'est pour me demander des détails sur ce qui s'est passé dans la montagne, c'est pas le moment, le rabroua-t-elle d'une voix tranchante.
- Non, non, non, pas du tout. En fait je voulais juste discuter… se rattrapa-t-il comme il pouvait.
Rorianna ricana méchamment, sa voix souillée par l'alcool :
- Ah ! Ça faisait longtemps ! Je te vois venir avec ton « je veux juste discuter », je la connais la chanson. Je les reconnais les pauvre type comme toi qui profite des filles en détresse pour tirer un coup. Va voir plus loin avec ton petit air de gentil garçon, y a rien à voir !
- Mais ce n'est pas du tout ce que tu crois ! Je… enfin.. c'est juste… que ça fait tellement longtemps que je voulais te rencontrer… que… que… Abiès bredouilla, complètement perdu.
- Il insiste en plus ! Je t'ai dis de dégager ! T'es sourds, ou il faut en plus que je te cogne dessus pour que tu comprennes ! Dégage pervers !
Abiès préféra ne rien ajouter et battit en retraite. Il ne comprenait pas sa réaction, il n'avait eu aucun geste entreprenant ou de gestes déplacés. Elle l'avait agréssée au bout de deux phrases. Il était dépité, ce n'était pas du tout la conversation qu'il s'était imaginé. Ce n'était pas non plus la fille qu'il s'était imaginé. Elle l'avait menacé de le frapper pour qu'il parte, pourquoi était-elle aussi hargneuse ? La déception le percuta de plein fouet. Elle était peut-être très attirante, mais elle ne valait pas le coup d'en apprendre d'avantage. Etant donné la façon dont elle s'était adressé à lui il n'était pas prêt d'aller de nouveau lui adresser la parole. Il en ferait un point d'honneur, elle l'avait blessé plus qu'il ne voulait bien l'avouer, en le traitant de pervers. C'était décidé, il ne lui adresserait plus la parole.
Le lendemain fût une journée de repos pour tous. Les cinq compagnons en profitèrent pour flanner et discuter de l'altercation avec Rorianne. Sishu se rangeait à l'avis d'Abiès, alors que Benny essayer de donner une seconde chance à la jeune-femme en essayant de convaincre son ami qu'elle n'était pas dans les meilleures disposition la veille pour discuter avec lui. Mais Abiès s'était forgé son avis et n'en démordrait pas. Ils firent le tour du lac, profitant du soleil lors des éclaircies.
Le soir avant de commencer le diner, la Hilda prit la parole pour s'adresser aux nouveaux arrivants :
- Bonsoir, bonsoir. Je n'aime pas les longues explications car je me disperse trop vite dans tous les sens. Aussi je ferais court. Voici quelques unes des choses à savoir pour mieux vivre ensemble. D'abord chacun est libre de rester le temps qu'il le souhaite, quelques jours voire même quelques années. C'est un lieu de guérison, pas de restriction. Nous vivons entre trois et trente personnes en fonction des arrivées. Nous devons donc être organisés pour subvenir aux besoins de tous. La cloche sonne deux fois par jour pour les repas. Les tâches quotidiennes sont reparties équitablement et changent régulièrement, c'est notre cher Atzié qui se charge du roulement. Chacun a à sa disposition un espace de vie, à chacun sa responsabilité de le garder en bon état. Parfois des gros chantiers sont nécessaires comme pour les récoltes, les conserves, les réparations, alors pour ces occasions tout le monde est mobilisé. Hormis cela, le reste du temps vous appartient. De nombreuses personnes sont passées avant vous, enrichissant cet endroit de nouvelles connaissances. Tous les livres sont accessibles. J'en profite pour vous présenter Rorianne qui m'assiste pendant les soins, et j'aurais aussi avec moi Abiès pour m'aider. Un autre groupe de dix personnes arrive dans quelques jours, il nous faut être prêt à les accueillir, je compte sur votre aide à tous. Et aufait je m'appelle la Hilda. Maintenant, j'ai soif d'avoir trop parlé, aussi mangeons-voulez-vous ?
Sa dernière phrases fut accueilli par des rires, puis le bruit des couverts emplit la pièce. En fin de repas la Hilda passa à la table des cinq compagnons pour leur parler:
- J'aimerai m'entretenir avec vous quatre, la renarde est aussi la bienvenue évidement. Je vous invite à boire une infusion chez moi, nous y serons plus à l'aise.
Ils acceptèrent et la suivirent. Rorianne s'y trouvait déjà. Lorsqu'Abiès croisa son regard, elle détourna les siens gênée. Une fois tout le monde confortablement installé avec une tasse brûlante à la main, la Hilda reprit la parole :
- Bien, bien. J'aimerai vous parler de quelque chose d'important, mais avant je souhaiterai entendre votre histoire depuis le début. Afin que Rorianne et moi puissions tout comprendre.
- Tu veux bien raconter Benny ? C'est toi le meilleur conteur d'entre nous, lui demanda Abiès. Il sentait sur lui le regard de Rorianne, mais il le lui adressa pas un coup d’œil.
Alors Benny reprit tous les événements, la demande d'Abiès au conseil, leur départ d'Andolie, la rencontre avec Sishu, le plateau rocheux, la tour, le retour de Sishu à Andolie, l'ascension. Benny ne revint pas sur l'accident, ne voulant pas blesser Rorianne. Abiès compléta la dernière partie de l'histoire durant laquelle il était tout seul. Une fois son récit terminé, la Hilda demanda quelques précisions puis se tourna vers Sishu :
- Dis-moi Sishu, comment décrirais-tu l'ambiance générale à Andolie ?
- Toxique, étouffante, pesante. Je ne sais pas ce qu'il se trame au niveau de la politique du conseil mais c'est vraiment très inhabituel. Le clan des guérisseuses a toujours chérie ses traditions pour protéger son savoir, mais aujourd'hui il y a trop de bouleversements qui ressemblent à une royauté malsaine.
- Est-ce-que tu as vu celle qui est devenue cheffe de clan ?
- Non, mais j'ai vu sa grand-mère. Elle ne semblait pas intéressé par les nouvelles que je lui apportais. On aurait dit qu'elle parlait par automatisme, sans réelle émotion. C'était une discussion très froide.
- Est-ce-qu'elle paraissait un peu trop figée, détachée ?
- Exactement ! Elle avait les yeux vitreux, complètement hagards, je l'ai perçut comme de l’ennuie, mais c'est vraiment étrange maintenant que vous le soulevez. Comment le saviez-vous ?
Azaelle grognait dans son coin. Sishu la regarda surprise, puis son visage se figea d'horreur. Elle se couvrit le visage des mains. La Hilda soupira :
- Cela rejoint ce dont je voulais vous parler à tous, et je vois à la réaction d'Azaelle que mes soupçons sont bien fondés. J'ai recueillis des nouvelles similaires d'autres clans : un changement brutale de gouvernance, suivi de problèmes climatiques, des guerres entre famille, l'augmentation de la violence. Les conséquences sont variées, cependant j'ai remarqué une constance. Les nouveaux dirigeants ont un comportement particulier : vide d'émotions, semblant répéter un texte, regard vitreux, apparence négligée. Tout porte à croire, et à au vue de votre réaction à toutes les deux, que ces « dirigeants » sont placés là par une personne mal attentionnée. Et qui, et c'est le plus grave, est un transani qui détourne ses capacités pour manipuler l'esprit humain et le plier à sa volonté.
- C'est une profanation immonde ! Ceux qui s'engagent dans cette voix sont condamnés à l'exil au-delà de la fracture, aucun écart n'est toléré, s'exclama Sishu scandalisé.
- Malheureusement certains parviennent à ne pas se faire repérer. Je ne vous ai pas encore tout dit. La Hilda marqua une pause en regardant intensément Rorianne, cette dernière s'était figée dans une posture méfiante. La Hilda poursuivit sans détacher son regard de la jeune-femme :
- Ce que je vais vous dire maintenant ne devrai jamais sortir de cette pièce. J'imagine que vous connaissez-tous l'histoire du cinquième clan. Mais laissez-moi vous expliquer leur véritable mission. Ils étaient des passeurs d'âmes, permettant aux défunts de continuer leur route vers d'autres dimensions, ils servaient de pont entre les vivants et les morts. Nous pouvons tous puiser dans la Traumac, en plus ou moins grande quantité, non pas comme certains le prétendent parce que nous naissons avec certaines capacité, mais en les travaillant et en les affinant. Pour imager, nous sommes tous des entonnoirs, laissant s'écouler les fluides, sauf que nous pouvons à force de patience et de persévérance, élargir le trou pour laisser passer plus de fluide. Nous somme tous des entonnoirs à Traumac. Maintenant imaginez que les âmes au lieu de continuer leur progression, se mettent à stagner, comme si au milieu du liquide il y avait aussi des brindilles, des cailloux et tout autres choses… Quelques unes ne seraient pas impactantes, c'est vrai, mais si avec le temps des centaines de milliers s'y accumulaient. Que se passerait-il ?
- Le tube serait encombrés, complètement obstrué, répondit aussitôt Benny.
- Exactement, opina la Hilda.
- Mais alors, les passeurs seraient des sortes de déboucheurs ? Enchaina Benny.
- On pourrait simplifier ainsi, acquiesça la veille femme.
- Quel est le rapport avec les troubles des clans ? Souleva Sishu.
- Très bonne question, la félicita la Hilda. Cela à tout à voir. C'est un principe de circulation. Lorsque la Traumac circule de manière fluide, tout va bien, la nature suit ses cycles, les gens sont apaisés. Nous ne nous en rendons pas compte, mais nous sommes tous sensible à la Traumac ; nous sommes capables de percevoir ces variations, hautes comme basses. Ainsi lorsque la Traumac des ames stagnent, la Traumac ne circule plus librement et tout s'enraye, la météo, l'humeur des personnes et les conflits éclatent. C'est ce qui est arrivé à nos lointains ancêtre avant la chute, même si eux ne l'ont pas comprit ainsi.
- Attendez, attendez, vous suggérez que les problèmes de clan sont en réalité liés à...à...à… l'absence de passeurs ? Résuma Abiès en butant sur les mots.
- De manière succinte : oui, répondit la Hilda.
- Mais le cinquième clan n'existe plus depuis des générations, pourquoi tout s'effrondrerait maintenant ?
- Pourquoi maintenant et pas dans cent ans, cela je l'ignore. Ce que je sais en revanche, c'est que tous des passeurs existent toujours, leur confia la Hilda.
- Folie tout cela ! S'exclama Sishu. Personne n'a pu échapper à ce massacre.
- Cet événement est incontestable, admit la veille femme.
- Mais alors comment ? Questionna Benny, qui commençait à perdre le fils.
- Comme pour toutes les autres sensibilité : la mutation. C'est la nature qui nous en a doté, et elle a horreur du vide. Ce que je sais c'est que de nouvelles générations de passeurs sont apparus parmi d'autres clans. La disparition du cinquième clan étant un fait établis par tous, les nouvelles générations sont passées inaperçue. Mais sans formation adéquat, ces derniers n'ont put exercer leur fonction, ainsi le cycle d'accumulation des âmes s'est poursuivi sans aucun moyen de le réguler.
- D'accord, arrêtons-nous quelques instants pour analyser les choses, s'impatienta Sishu. Je vois bien ce que vous êtes en train d'insinuer, vous voulez que l'on retrouve des passeurs d'âmes perdus dans la nature, ne sachant pas eux même qu'ils le sont, pour les former, par vous j'imagine pour désengorger toutes les âmes ?
La Hilda pouffa :
- J'apprécie ton approche directe Sishu, c'est très rafraîchissant. Nul besoin de retourner toutes les pierres du pays pour en trouver, nous en avons une ici. Elle désigna avec sa tasse Rorianne.
Cette dernière rougit jusqu'à la pointe des cheveux lorsque tous les regards se braquèrent sur elle.
Benny l'interpella :
- Tu le savais ?
- Depuis peu, répondit-elle d'une voix gênée. Mais Hilda, pourquoi ne pas m'avoir formé si tu le savais depuis si longtemps ?
- Je ne le peux pas ma chère petite. Je suis une guérisseuse, veille et pleine de connaissance je te l'accorde, mais pas une passeuse. Je n'ai pas les ressources nécessaire, et ce n'ai pourtant pas faute d'avoir cherché. Malheureusement le savoir des passeurs se transmettaient surtout à l'oral, rarement écrit afin d'être certain que les mots ne puissent être interprétés différemment que celle enseignée. Il n'existe que des documents qui retranscrivent vaguement des coutumes, mais ce n'est pas suffisant pour reconstituer un processus.
- Plus on en apprend et plus ça se complique, ironisa Sishu. Soyez plus clair Hilda, pourquoi nous révéler tout cela ? Qu'attendez-vous de nous ?
- J'ai recueillie une jeune passeuse. Puis des années plus tard un jeune-homme guérisseur alors qu'il n'y en a pas eut depuis des générations se présente. Tous deux peuvent se contacter par l'intermédiaire de rêves depuis des mois. Je ne comprend pas la nature du lien qui unit Abiès et Rorianne, mais un guérisseur et une passeuse d'âme me semble bien assortie pour rétablir l'équilibre de la Traumac avant que la situation ne dégénère. Si ce n'est pas déjà trop tard…
- Que devons-nous faire, Hilda ? Interrogea Abiès, totalement focalisé sur la guérisseuse.
- Avant toute chose, te former Abiès, car cela j'en suis capable. Et plus tôt sera le mieux, car plus nous attendons et plus les répercussions du déséquilibre s'accentueront. Ensuite il faudra partir sur les traces du cinquième clan en retournant là ou tout à commencé. Es-tu prêt à recevoir mon enseignement ?
- Plus que jamais ! S'exclama Abiès.
- Alors nous commençons demain !
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