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tome 1, Chapitre 12 « Nouveaux alliés » tome 1, Chapitre 12

Abiès ouvrit les yeux brusquement, il avait dû faire une petite sieste lors de la pause. Sa tête bourdonna lorsqu'il se redressa pour s'asseoir, des points scintillants lui brouillaient la vue et une douleur sourde palpitait à l'arrière de son crâne. Il avait du mal à se redresser, lorsqu'il baissa les yeux pour comprendre ce qui le gênait il remarqua alors qu'il était attaché par une corde rèche. Sa vue se stabilisa enfin lorsqu'il entendit une voix masculine :

- ça y est, ton ptit copain s'est décidé à se réveiller ! Faut pas être pressé !

Abiès entendit des bruits de pas puis un visage entra dans son champs de vision, il le reconnut sans peine, c'était Bush, l'homme inquiétant du marché avec son bourdonnement malsain.

- Eh ouais, rien qu'à ta tronche j'vois que tu m'as reconnu. C'est bien, ça m'évite de la parlotte inutile. On va caler deux, trois ptite chose tout de suite. Ton pote la bas, il a voulu me l'a faire à l'envers et s'barrer en douce pendant que tu pioncé sévère ; ça je tolère pas, on se comprend ? Deusio, c'est moi qui cause. Et petit trois : vous faîtes ce que j'vous dis jusqu'à Andolie. Tu vois, simple, clair et net. Maintenant, bouge-toi, on a de la route à faire.

Abiès se releva maladroitement et ne put s'empêcher de dire :

- Vous vous trompez, je ne sais pas avec vous nous avez confondus mais…

Une grande gifle donné du plat de la main sur sa tempe, l'empecha de terminer sa phrase. Ses oreilles sifflèrent et l'obligèrent à s'agenouiller pour ne pas tomber la tête la première. L'homme lui cracha au visage :

- T'as pas compris la deuxième règle : c'est moi qui cause. Alors tu la fermes et on avance.

Benny lanca un regard affolé à Abiès, l'homme était dangereux et beaucoup trop sanguin pour tenter de s'échapper. Il essayait par le regard, d'avertir son ami de ne rien tenter.

Bush leur avait liés les mains dans le dos avec une corde épaisse, ce qui rendait leur équilibre précaire surtout avec leur sac, puis il les avaient encordés à sa taille, lui marchait en tête ses deux prisonniers derrière ballotant comme de faible cerf-volants. Il les entraina sur une autre piste en sens inverse, les faisant revenir sur leur pas, en direction d'Andolie.

Abiès sentait toujours la note atroce que vibrait l'homme, elle lui vrillait les tympans, provocant des migraines terribles. Il arrivait à peine à mettre un pied devant l'autre, son esprit complètement engourdie par la douleur, ne lui permettait pas d'aligner deux pensées cohérentes. Les deux amis étaient terrifiés et déprimés. Benny lui, observait son ami, il voyait bien que celui-ci était à bout, mais il ne comprenait pas pourquoi, il savait que ce dernier n'était pas en capacité de l'aider et qu'il devrait donc se débrouiller seul pour les sortir de là.

L'homme ne parlait pas, aussi Benny put-il l'observer longuement, essayant de collecter le moindre indice leur permettant de se délivrer de sa poigne de fer. Il savait deux choses : l'homme était instable et devenait violent en quelques secondes, et deuxièment qu'il était beaucoup plus fort physiquement qu'eux deux réunis. Ce qui voulait dire que l'affronter de façon directe était inenvisageable, sauf à vouloir finir estropié.

Les deux jours suivants se passèrent dans des conditions épouvantables, car au moindre écart de leur part, l'homme les rouait de coups. Benny avait l'arcade sourcilière fendue pour avoir demandé à son ami s'il allait bien et Abiès la lèvre éclatée, parce qu'il avait demandé à s’arrêter pour boire.

Leur poignets étaient écorchés à vif et chacune des secousses de le corde leur envoyaient des décharges de douloureuses, et les mouches piqueuses se firent une joie de les dévorer une nouvelle fois. Benny commencait lui aussi à faire une réaction allergique aux piqûres et ses plaies aux chevilles de la première attaque d'insecte s'infectèrent. Il marchait à moitié fiévreux, le cerveau à la dérive.

Le troisième soir, les deux amis étaient assis l'un contre l'autre prêt d'un petit feu, lorsque Bush parti uriner dans un coin, ils purent échanger quelques mots de réconforts. Ils entendirent tout à coup un cri de douleur presque aussitôt suivi d'un grognement. Les deux amis se figèrent, les sens en alerte pour détecter le moindre son. Le cri se répéta mais cette fois ils entendirent aussi des éclats de voix ainsi que des pierres qui s'entrechoquent. Les bruits se rapprochèrent, l'homme se battait visiblement avec quelqu'un, le combat se déroulait en dehors du cercle de lumière projetée par le feu. Ils essayait de devinait les mouvements et par dessus tout le dénouement. Enfin un choc sourd, puis plus rien.

Benny sortit de sa torpeur et tenta de se dégager vivement des ses liens, il ne put rien faire de plus car le crissement du sable leur indiqua l'arrivée du gagnant. Dans la faible lueur des flammes surgirent alors : Sishu et la renarde.

Abiès resta bouche-bée totalement paralysée par l'appréhension, Benny lui éclata d'un rire nerveux. La situation ne pouvait décidement pas être pire se dit-il, ils avaient échangé un sadique comme une folle.

La jeune-femme grimaca mais ceux sa rapprocha d'eux à pas lents, les mains devant elle dans un signe de paix, elle s'agenouilla devant eux et prononça d'une voix rassurante :

- Vous n'avez rien à craindre de moi, je vais détacher vos liens. On discutera après vous avoir soigné, j'ai presque failli ne pas vous reconnaître.

Benny eut un mouvement de recul quand elle s'approcha de lui, il s'adressa à elle d'un ton venimeux :

- Qu'est ce que tu nous faire ? Pourquoi tu dis qu'on a rien à craindre de toi ?

- Vous détacher je te l'ai dis.

- Mais pour faire quoi ensuite ? Tu nous as piégé, poursuivit, blessé, et tout à coup tu débarques pour nous libérer ?

Shisu soupira puis les regarda intensement tous les deux :

- Vous n'avez plus rien à craindre de moi depuis qu'Abiès a sauvé Azaelle, ce qu'il a fait me libère de tout contrat contre toi, et donc contre toi aussi par extension. C'est une dette éternelle que nous avons envers Abiès.

Abiès la fixait sans comprendre, sa migraine baissait enfin et il put articuler ces quelques mots :

- Comment pourrions te croire après tout ce qu'il s'est passé ?

- Chez les transani, c'est l'un de nos plus importants principe : ceux qui ont été aidé contracte une dette envers leur bienfaiteur à la hauteur de l'aide apportée.

Benny soupçonner une nouvelle manigance de la chasseuse pour les ramaner à Andolie, il la jugeait suffisamment retord pour faire cela. Elle avait peut-être elle même engagé cet homme pour la mascarade. Il gratta le sujet :

- Tu nous as sauvé de cet homme, tu ne nous dois plus rien dans ce cas.

Shisu secoua la tête :

- Ce n'est pas tout à fait ainsi que cela fonctionne.

La renarde s'approcha au petit trot puis s'assit avec élégance devant Abiès et le fixa longuement dans les yeux. Ce regard franc et sincère fit fondre en quelques secondes les réserves d'Abiès à leur sujet, il était désormain certain que son explication était véridique. Il tendit ses mains toujours liées vers la jeune-femme pour qu'elle tranche la corde, puis il soutint le regard sidéré de son ami, jusqu'à ce que ce dernier grogne de frustration et tendent lui aussi ses mains. Ne voulant pas lacher sa vigilance il ne put s'empecher de lui dire :

- Ce n'est pas à toi que je vais confiance, mais à elle. Il désigna d'un coup de menton la renarde.

Sishu encaissa, un air contri se lisait sur son visage :

- Je comprends, murmura-t-elle.

Il reprit aussitôt :

- J'ai besoin de savoir deux choses : comment tu nous as retrouvé, et qu'est ce que tu comptes faire maintenant que tu nous a libéré ? Plus clairement, qu'est ce que tu manigances réellement ?

- Benny, elle vient de nous sauver, je ne comprends pas tout à fait ses raisons, mais elle nous a sauvé de ce sadique. Alors calme-toi s'il-te-plais et laisse-la raconter. Intervient Abiès dans l'espoir d'appaiser la tension.

Sishu relanca le feu avec une poignée de brindille puis relata :

- Quand vous êtes partis, nous avons du payer des réparations au paysans pour les bêtes qu'ils avaient lui même tuées en nous menaçant. Une fois tout cela en ordre, vous étiez déjà loin et Azaelle et moi trop faible pour suivre et vous remercier. Nous nous sommes reposées une journée pour nous remettre de la plus grosse frayeur de notre vie commune, il faut savoir qu'il n'y a rien de pire dans la vie d'un transani que de perdre son binome. Elle a frolé la mort, ce fut une expérience traumatisante pour toutes les deux. Quand nous avons été en état de repartir, votre piste été déjà froide, vous avez marché étonnement vite. Nous étions obligé de vous retrouver, il ne pouvait en être autrement, non plus pour ta grand-mère mais pour vous offrir assistance. On a rebroussé chemin jusqu'à l'hotel de Tournerond chercher des indices sur la site de votre voyage. C'est la bas que j'ai trouvé ceci ; elle sortit de sa poche un papier plié que reconnurent Abiès et Benny, c'étaient les instructions de Dioran pour leur trajet.

Elle reprit son récit :

- J'ai compris que vous cherchiez à atteindre le Lac d'Araal, il n'y avait que deux chemins possibles à partir de là ou vous étiez, j'ai simplement eut de la chance de choisir la bonne hypothèse. Nous sommes arrivées il y a trois jours, vous étiez en avance sur mes calculs, je ne pensais qu'avec une cheville cassée vous puissiez avancer aussi rapidement. Elle lança un coup d'oeil admiratif à Benny. Ce dernier se crispa, la chasseuse n'était donc pas au courant de l'étendu du don d'Abiès et il valait mieux que cela reste ainsi. Sishu comprit à l'expression du visage de Benny, qu'elle n'obtiendrait aucunes explications sur ce fait étrange, aussi elle continua :

- On ne vous trouvait pas, on a donc failli repartir pour essayer le deuxième chemin, et puis c'est là qu'Azaelle a flairé votre piste. Je ne savais pas comment vous aborder sans que vous preniez la fuite, et puis on a repéré la trace de l'autre chasseur de prime, on aurait pu se retrouver nez à nez sur la piste si la nuit n'était pas tombée. On a liquidé le type et nous voilà au moment présent. Vous savez tout.

Un long silence accueilli la fin de son récit, cela faisait trop d'information en une soirée pour Abiès aussi décida-t-il de poser une question pratique :

- Tu as ramené d'autres de nos affaires que le papier ?

- Oui quelques unes, le reste est stocké dans unes de mes maisons. Elle déballa de son sac le livre que Dioran avait donné à Abiès, le couteau de Benny ainsi que quelques autres babioles.

Les deux amis étaient sidéré devant le choix des objets, elle avait choisis les objets qui leur manquait le plus. Benny impressionné, bredouilla :

- Comment pouvais-tu savoir que ces objets nous tenait à coeur ?

Sishu sourit :

- Je pourrais bluffer et vous dire que je sens ce genre de détail, mais pas du tout, c'est simplement Azaelle qui m'a montré les objets qui sentaient le plus vos odeurs.

Benny était ravi de retrouver des affaires familières qu'il avait choisi avec un soin particulier lors de leur préparatifs à Andolie. Dans le lot que Sishu venait de leur rapporter, se trouvait un petit tube tissé de fils muticolores qui protégeait sa guimbarde, petit instrument de musique offert par Sauline dans une période ou il y aurait pu y avoir plus entre eux qu'une amitié. Il était réellement ému de retrouver sa gimbarde, mais il ne pu se résoudre à remercier Sishu, préférant laisser Abiès le soin de s'en charger.

Ils s'installèrent pour la nuit, Sishu et la renarde de l'autre côté du feu, les jeunes-hommes de l'autre. Elle partagea avec eux ses provisions. Les premières heures de cohabitation furent étranges, considérer un ennemi mortel en allié en seulement une soirée avait quelques chose de déstabilisant. Benny fut étonné de découvrir une nouvelle facette de Sishu ; une femme attentive aux besoins de sa compagne et pleine d'humour. Il se surprit même à penser qu'ils pourraient bien rire ensemble si elle n'était pas une psychopathe. Car il ne changerait pas d'avis sans preuve du contraire, sous ses airs aimables, elle restait retord et animée par d'autres desseins que ceux de la charité. Il n'eut pas le temps de discuter avec Abiès. Car ce dernier n'arrivaient plus à garder les yeux ouverts, tout son corps était douloureux mais son crâne était léger pour la première depuis trois jours, il rendit les armes et s'endormit.


Texte publié par Margauttinaa, 21 juillet 2023 à 20h04
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