Allen ne voulait plus lâcher la vrai Noria. Malgré la présence de Kain dans les parages, la peur de perdre Noria s’amenuisait lentement. Les larmes aux yeux, il la serrait bien fort contre lui en lui demandant pardon pour son manque de vigilance. Noria tentait de le réconforter avec de petites tapes amicales dans le dos, mais il était dans tous ses états. Le pauvre s’en voulait de ne pas avoir été assez fort pour la sauver. Si Kain n’avait pas été là, elle ne serait plus de ce monde à l’heure qu’il est. Il maudissait sa faiblesse.
D’ailleurs, Hirelda le gardait à l’œil. Il restait sans rien dire, les bras croisés adossés contre le mur tout de noir vêtu. Impassible, il profitait de la chaleur que procurait la cheminée allumée par Hirelda. Le feu crépitait dans la pièce, se mêlant aux sanglots d’Allen.
Kain finit par soupirer.
– Bon, ce n’est pas un peu fini ? Elle est vivante, on peut passer à autre chose ?
Hirelda se pencha vers lui.
– Oui, et j’aimerais bien savoir ce qui s’est passé. Tu peux nous expliquer pourquoi la Noria qui était dans les bras d’Allen s’est transformée en bulle ?
Kain leva les yeux en l’air et s’enferma dans un mutisme. Allen relâcha son étreinte pour se concentrer sur la conversation. Noria avait sa petite idée sur la question. Effectivement, c’était impressionnant de voir son propre corps devenir des bulles d’eau flottant dans les airs.
– Je dirais que tu es un Titanomancien d’eau, supposa Noria.
Kain leva les mains en l’air.
– Je suis démasqué…
– Alors où sont tes cheveux bleus ? tonna Hirelda.
– Je les ai teints, déclara-t-il.
Surprise, Noria se demandait ce qui pouvait pousser l’un des leurs à se teindre les cheveux. Après tout, la couleur dévoilait son appartenance à un élément et cela restait une fierté pour toute leur communauté. Jamais Noria ne s’imaginait se débarrasser de sa belle chevelure verte pomme.
– Pourquoi ? demanda Allen.
Il semblait tout aussi perdu qu’elle. Il s’appuya contre le mur, près de la fenêtre, surveillant à la fois Kain et l’extérieur. Même s’il faisait nuit, quelques lanternes à essences pourfendaient l’obscurité dans les rues de la ville.
– Bon, à moi de poser des questions un peu ! s’énerva Kain. Je peux savoir pourquoi vous enquêtez sur moi ?
Noria lui montra la bourse qui pendait à sa ceinture.
– Peut-être parce qu’on aimerait récupérer notre argent, répondit-elle, agacée.
Il l’observa quelques instants, les yeux exorbités. Tour à tour, il dévisagea chaque Titanomancien.
– Juste pour ça ?
Ce fut le mot de trop pour Hirelda. Elle se leva d’un bond et le toisa du regard.
– Juste pour ça ? s’énerva-t-elle. Je ferais dire à monsieur le voleur qu’on cherche à traverser les montagnes d’Agnard, et qu’à cause de ton vol, nous sommes bloqués dans cette ville !
Kain ne se laissa pas faire. Il bomba le torse et se rapprocha d’elle.
– Ah ouais ? Et vous y allez sans être accompagné par quelqu’un ? Parce que vous me paraissez être de vrais gamins !
– Quoi ?! s’énerva Hirelda davantage.
– Parfaitement, continua Kain. Pour commencer, vous n’êtes absolument pas discret dans vos recherches ! Et un de mes amis est mort !
Noria sentit son cœur rater un battement. Elle se remémora le corps de l‘homme qui voulait leur donner des informations. Maintenant qu’elle y repensait, la seule personne qui pouvait les avoir entendus était le barman. À force de poser des questions, ils avaient donné un avantage aux sbires de Nowo. Elle se sentit soudainement nauséeuse. Le poids de la culpabilité la rongeait. Ils avaient causé la mort de son ami et elle ne pouvait même pas s’en excuser.
– Deuxièmement, vous êtes trop faibles ! Toi là, héla-t-il en s’adressant à Allen. Tu n’as qu’une claymore comme arme ? Tu as beau être un Titanomage de vent, une lame de cette taille ne pourra pas t’aider dans des endroits aussi exigus.
Allan scruta son arme et baissa la tête. Noria n’y avait jamais songé, mais effectivement, ses mouvements étaient bien trop limités pendant leur combat.
– Et enfin toi là, la fausse morte. Je peux savoir pourquoi tu n’as pas utilisé tes pouvoirs de terre ?
Noria devint rouge de honte.
– Parce que… hésita-t-elle. Je fais appel à des ronces et elles viennent de sous terre. Elles seraient remontées par les chambres du dessous, je risquais de mettre en péril la vie d’innocents…
– T’es pas capable de les faire apparaître à partir de toi ?
Noria fronça les sourcils. Elle pouvait, mais sa malédiction l’empêchait d’utiliser le maximum de sa puissance.
– J’hallucine… Et vous partez en voyage comme ça ? Mais vous n’imaginez pas les dangers de ce monde ! Voilà pourquoi j’ai les cheveux teints, pour que personne ne sache que je fais partit des Titanomancien et qu’on ne devine pas mes pouvoirs.
Kain s’adossa au mur à côté de la cheminée.
– Franchement, vous n’êtes qu’une bande d’amateurs et…
– Bon ça va ! hurla Hirelda. On a compris ! En attendant, on a besoin de notre argent pour partir, alors rends-le-nous ou j’appelle la garde !
Kain sursauta et remarqua que les trois jeunes Titanomanciens s’approchaient de lui d’un pas menaçant. Il avait beau être musclé et grand, personne n’avait peur de lui. Il tendit les mains pour calmer la tension.
– Écoutez, j’ai quelque chose à vous proposer.
Hirelda croisa les bras.
– Ah oui ? On t’écoute.
– Si vous m’aidez à faire tomber Nowo, je vous rends votre argent et je vous aide à traverser les montagnes.
Son changement d’attitude inquiéta Noria. Lui qui les traitait de faibles et de gamins depuis quelques minutes maintenant, quémandait leur aide alors qu’il pouvait facilement abattre ses cibles.
– Et pourquoi ? demanda Noria. Je croyais qu’on était nulle.
Hirelda fit un mouvement de la main vers son amie pour confirmer ses dires. Kain haussa les épaules.
– Je sais, je sais. Mais je peux justement vous apprendre à mieux contrôler vos pouvoirs. Sans ça, vous ne survivrez pas longtemps, croyez-moi.
– C’est bien beau, mais ça ne nous explique pas pourquoi tu demandes notre aide après nous avoir insultés, signala Hirelda.
Kain soupira. Il rejoignit Allen à la fenêtre et observa l’horizon, ses pupilles vertes scrutant l’obscurité. Noria décela de la tristesse dans son regard. Prise de compassion, elle s’approcha de lui et posa une main sur son épaule. Elle sentait qu’il gardait un secret enfoui au plus profond de son âme, quelque chose qui le torturait.
– Que se passe-t-il ? demanda-t-elle d’une voix douce.
– Aidez-moi à débarrasser cette ville de cette pourriture… murmura-t-il. Nous donnerons l’argent à l’orphelinat.
Il se tourna vers Noria, les yeux humides.
– Je…
Mais il ne termina pas sa phrase. Au lieu de ça, il ferma les paupières, faisant couler une larme le long de sa joue. Il l’essuya d’un geste de la main et s’éloigna vers la porte d’entrée.
– Venez, nous allons dormir ailleurs. C’est trop dangereux ici.
Ils suivirent Kain à travers les rues de la ville, toujours aussi animées. Grâce à la fête, les gens continuaient de danser et de chanter dans cette nuit noire. De la musique s’élevait des quartiers, tandis que les tavernes offraient aux clients une place à l’extérieur, autour des braseros.
Noria ne lâchait pas Kain d’une semelle. Il surveillait chaque passant, prenant garde de ne pas tomber sur des assassins alors qu’ils slalomaient entre les fêtards. Lorsqu’ils arrivèrent à l’Orphelinat, Kain les mena à l’arrière du bâtiment, où ils escaladèrent rapidement le mur pour rejoindre la structure.
Là, il leur fit emprunter un passage secret qu’il connaissait. Seules Cécile et Julia étaient au courant de son existence. Celui-ci reliait un vieux puits dans les jardins aux caves. Kain récupéra une lanterne qu’il alluma avec un briquet. La flamme activa le cristal d’essence et une douce lumière en émana.
– Génial, j’en ai un aussi ! signala Hirelda, contente de voir que d’autre possédait un objet si utile.
Kain haussa les épaules, n’ayant que faire de son affirmation. Ils passèrent devant de vieux meubles rangés là depuis des années, où les araignées avaient fait leur toile dans chaque recoin sombre et froid. Un peu plus loin, ils passèrent des gardes-mangers garnis de nourritures pour les enfants, de quoi les sustenter pour plusieurs mois. Kain déplaça une armoire qui grinça sur le sol de pierre, dévoilant un passage étroit. Il se faufila à l’intérieur, suivis de près par les Titanomanciens. Noria grimaça face à l’étroitesse du passage qui l’obligeait à se contorsionner pour passer.
Ils pénétrèrent ainsi dans la chambre secrète de Kain. Très épurée, elle n’offrait qu’un lit de paille rustique et un bureau d’angle garni de papiers. Accroché sur le mur humide de cette ancienne cave, un plan de la ville attira l’attention de Noria. Elle remarqua les différentes croix dessinées à aux endroits précis des sbires de Nowo.
– Vous allez pouvoir dormir ici. Il doit rester de la paille quelque part, leur dit Kain.
Hirelda et Allen grimaçèrent à l’idée de dormir sur un matelat aussi primaire. Mais leur aventure n’allait pas leur offrir autant de confort qu’une auberge. Lorsqu’elle avait décidé de prendre la route, Noria s’attendait à dormir à la belle étoile à même le sol, et pourtant, ils bénéficiaient du confort de leur caravane.
Kain fit quelques allées retour pour former trois autres paillasses dans un coin, puis s’installa sur la chaise de son bureau. Noria restait à ses côtés, à lire les parchemins qui trainaient sur le meuble. Il avait beaucoup d’informations sur Fécia, la dirigeante de la banque, Jimdin du casino, de Borg, le garde du corps chauve de Nowo et sur… Tarak, le barman.
Le Titanomancien d’eau récupéra un feutre et barra l’affiche de cet homme.
– Et d’un !
– Vous avez des informations sur les autres ? demanda Noria en prenant un manuscrit au hasard.
Il s’agissait des plans d’un bâtiment. Au vu de son agencement, elle reconnut le casino de Jimdin avec la grande salle et ses tables. Kain avait pris le soin de marquer d’une croix le bureau du gérant, ainsi que l’horaire des patrouilles à l’intérieur.
– Comme tu peux le voir, je m’apprêtais à les assassiner un par un pour faire sortir Nowo de son trou. Mais avec vous, ce sera sûrement plus simple.
– Comment ça ?
– Les mercenaires n’osent pas s’en prendre à lui. Ils sont tous soudoyés. Avec les pouvoirs que vous avez, il suffira de mettre ses sbires hors d’état de nuire et il n’aura pas le choix de se montrer.
Il récupéra les profils de chaque subordonné de Nowo.
– Fécia n’a aucun pouvoir. Par contre, elle sait bien se battre au corps à corps comme ton amie. Jimdin est un bon à rien, ça va être la partie la plus facile. Et Tarak, on vient de lui faire la peau. Ça va déjà faire du remue-ménage dans sa planque. Pour Borg, je n’ai aucune info. Ce mec est un vrai mystère !
– Tu n’as aucune idée d’où se trouve la cachette de Nowo ?
– Non, toujours pas. Enfin, je sais qu’elle se trouve dans le marché noir, mais ce dernier est accessible uniquement par son entrée dans les faubourgs, et y passer ne sera pas une mince affaire. Mais on devrait pouvoir s’engouffrer par-là !
Il désigna, sur la carte de la ville, une grande bâtisse dans un coin, loin des casernes.
– De ce que je sais, c’était le magasin d’un alchimiste qui est parti en voyage à l’autre bout du monde. Apparemment, non seulement il possédait un passage secret pour sortir sans être vu, mais en plus, il avait un accès aux égouts de la ville.
– Il y a quoi maintenant ?
Kain soupira.
– Justement, Nowo l’a racheté à son arrivée et y a implanté un entrepôt très bien gardé. Mais si on met le bazar dans les faubourgs, il devrait ramener du monde pour s’en occuper. On va faire une super diversion !
Noria leva les sourcils. Enthousiaste à l’idée de se mettre à l’action, Kain souriait en déplaçant sa paperasse de gestes vifs. Il étala la carte d’Oktarim en repoussant tout le bazar environnant, faisant même tomber ses feutres.
– Venez voir vous autres ! appela-t-il à l’intention d’Allen et Hirelda.
Allen et Hirelda le toisèrent en fronçant les sourcils. Bien qu’ils testaient leur lit de fortune, ils se relevèrent pour rejoindre le Titanomage d’eau.
– Je m’appelle Allen, signala le jeune homme.
– Et moi Hirelda ! Alors le « vous autres » tu peux te le carrer où je pense !
– Ouais, ouais, enchanté moi c’est Kain. Amenez-vous et regardez !
Noria ricana. Il ne s’était pourtant pas présenté lorsqu’ils avaient discuté dans leur chambre. Était-ce leur première rencontre amicale de leur aventure ? Kain allait-il accepter de les mener aux montagnes d’Agnard sans demander autre chose ? Noria se demandait si elle pouvait compter sur lui, un voleur dont le passé lui échappait encore.
Tout le monde se réunit autour de lui et observa les tracés de différentes couleurs qu’il dessinait.
– Hirelda, tu vas t’attaquer à la banque. Tu te débrouilles bien en matière de combat au corps à corps, et tes pouvoirs de terre semblent plutôt pas mal pour ce travail. Le but sera de mettre Fécia hors d’état de nuire. Allen, tu t’occupes du casino. Entre ton épée et le vent, tu vas faire des ravages. Tu auras suffisamment d’espace pour te battre sans problème, pas comme ton affrontement face à Tarak. Une fois que vous aurez fini ça, venez jusqu’à nous pour qu’on se rende au marché noir.
Il pointa du doigt le bâtiment que Nowo venait d’acheter.
– On attendra que l’information passe et il devrait vite y avoir du mouvement par ici. Lorsque ce sera moins gardé, on entre et on trouve le passage secret qui mène aux souterrains ! Grâce à ça, on aura plus qu’à dénicher la cachette secrète de Nowo et on se le fait.
Noria devait reconnaître qu’il s’agissait d’un bon plan. Ça lui changeait de ceux que proposait Hirelda, qui ne fonctionnait jamais et qui était bien trop bancale. Non, là, Kain avait prévu des points de fuite pour tout le monde si cela tournait au vinaigre. Il expliquait même à Hirelda et Allen comment entrer dans chaque établissement pour ne pas se faire remarquer, et aussi comment éviter les clients innocents.
– Ça doit te changer, Hirelda, déclara Allen.
Tout le monde scruta Allen puis la jeune femme en question.
– Comment ça ? demanda-t-elle d’un air dubitatif.
– Ben, il s’agit d’un bon plan.
Hirelda le frappa au bras et le poussa, alors que Noria riait à gorge déployée. Kain, ne comprenant pas la réplique, se tourna vers Noria pour avoir davantage d’information. Une fois qu’elle reprit ses esprits, elle lui expliqua qu’Hirelda ne savait pas échafauder un plan sans faille.
– Ah je comprends mieux…
Allen et Hirelda se chamaillaient sous le regard amusé de Noria. Elle posa une main sur sa poitrine, là où se trouvait le tatouage maudit qui lui volait sa vie. Elle détourna les yeux, ses pupilles saphir scrutant le vide. La mort s’approchait à grands pas, alors qu’elle voulait continuer de vivre de bons moments avec eux. Combien de temps pourrait-elle résister à sa malédiction avant de succomber ?
– Au fait, interpella Kain, tu ne m’as pas expliqué pourquoi vous voulez vous rendre dans les montagnes d’Agnard ? C’est un endroit bien plus dangereux que cette ville…
Noria l’observa quelques instants. Elle jaugea si elle pouvait lui faire confiance et lui révéler son secret. Ses pupilles d’émeraudes fixaient celle de la jeune femme. Elle ne décelait aucune animosité en lui. Toutes ses manigances servaient uniquement l’orphelinat, afin de les débarrasser d’une dette injustifiable qui risquait de ternir l’avenir des enfants. Elle sentait qu’elle pouvait lui faire confiance, et pour lui prouver, elle décida de lui confier une partie de la vérité.
– Nous devons nous rendre au-delà des montagnes, dans une cité en ruine où vivait un Titanomancien du nom d’Arvald Norum.
Kain fronça les sourcils. Il se cala dans le fond de sa chaise.
– Vous parlez de la cité d’Iznarum ?
Noria écarquilla les yeux. Elle ne pensait pas tomber sur quelqu’un qui connaissait la légende de cette ville maintenant oubliée.
– Que savez-vous d’elle ? demanda-t-elle.
Kain secoua lentement la tête.
– Malheureusement, pas grand-chose. Je sais qu’elle a été oubliée et qu’elle n’apparaît plus sur les cartes d’aujourd’hui.
– Des gens ont tenté d’y aller ? s’étonna la jeune femme.
Kain eut un rictus.
– Évidemment. Une cité perdue, c’est synonyme de trésors à découvrir. Les mercenaires se sont jetés dessus, mais aucun n’est jamais revenu.
Kain se tourna vers ses deux amis qui continuaient de se chamailler bruyamment.
– Je ne vous accompagnerai pas jusque là-bas, à moins d’avoir une bonne raison.
Noria comprit qu’il attendait d’elle une totale transparence. Mais elle ne pouvait pas lui faire confiance, alors qu’elle sentait qu’il cachait encore bien des secrets.
– Et si je vous disais qu’on ne vous aiderait pas si vous ne nous racontiez pas toute la vérité ? questiona Noria.
Kain l’observa un instant. Il pensait peut-être la mener en bateau, mais Noria était suffisamment intelligente pour lire dans son esprit. Elle savait qu’il gardait en lui une histoire plus sombre, qui le faisait souffrir, lui et l’orphelinat. Un lien étroit le liait à cet endroit, mais il ne voulait pas le partager.
– Je répondrai que vous le feriez quand même pour sauver les orphelins, répondit Kain.
Noria acquiesça d’un simple sourire. Elle savait qu’il allait la piéger avec cette réponse, mais peu importe. Demain allait être une bataille difficile pour battre Nowo et ses troupes. Noria s’allongea sur un coin de paille et ferma les yeux. Ce n’était franchement pas agréable de sentir les morceaux lui piquer la peau, mais elle devait s’en contenter et toutes les émotions d’aujourd’hui lui permirent de s’endormir rapidement.
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