J’ignore si des études psychologiques, sociologiques ou socio-économiques ont été effectuées lors du confinement, mais la fascination des Français pour le papier-toilettes m’a laissé perplexe. Que la farine, le sucre, les œufs, l’huile soient stockés, c’est compréhensible. Les ingrédients servent à occuper les mouflets en manque d’activités, permettent le calcul des proportions pour faire suer les plus grands et apprennent aux ados, lorsqu’ils acceptent d’arracher leurs globes oculaires des écrans, à participer 10 minutes à la vie familiale.
Mais le papier hygiénique ? Certes, c’est, alors que nous sommes au XXIe siècle, le seul moyen de rendre un semblant de propre au fessier. Je dis « semblant » car l’expérience est facile à vivre : prenez une demi-cuillère de chocolat noir fondu, déposer son contenu sur une table, et essuyer avec du papier sec. Le résultat est édifiant. Passons...
J’ai observé le stockage du précieux, à croire que les Français s’en allaient gaiement en courses juste pour ce produit-là. Du doux au rêche, du rose au blanc, tous les rouleaux sont partis. Mais pour quoi faire ? La pénurie de PQ n’était pas prévue, contrairement à celle du carburant, de l’huile ou des masques. Alors si la famille moyenne utilisait 6 à 8 rouleaux par semaine, quel besoin d’en avoir 24 pour la même période ?
Plusieurs réponses me sont venues. Première possibilité, la crainte viscérale de la pénurie : la période était anxiogène, notre deuxième cerveau ne pouvait que se liquéfier (le premier aussi devant les âneries quotidiennes entendues aux infos, mais c’est un autre sujet) d’où l’absolue nécessité de savoir que les rouleaux étaient présents. Seconde possibilité : l’envie de collectionner pour estampiller le PQ « made in confinement » et les revendre à prix d’or en cas de réelle pénurie ou en guise de souvenirs de cette période où nous avons survécu. Troisième possibilité : stocker le plus possible pour que le voisin qu’on déteste ne puisse pas en avoir, pure satisfaction de s’entendre lui dire qu’on est à court alors que le placard déborde. Mais comme il n’y a pas de petite mesquinerie, pourquoi pas !
En résumé, à 3 ans maintenant du premier confinement, la question me taraude jusqu’à m’empêcher de dormir. C’est aussi un sujet récurrent lors des repas, ce qui permet comme tout repas respectueux de ne parler ni du roi et de ses valets, et encore moins de l’abattage des arbres pour fournir le précieux. Il faudrait donc savoir si les Japonais, avec leurs toilettes si particulières, ont stocké ou pas du papier-toilettes et dans quelles proportions.
Tout ça pour conclure que, lors du confinement, le PQ a remporté haut la main la palme du produit essentiel, contrairement à la culture (merci de ne pas chercher le jeu de mot).
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