Le passé, le présent et futur s’entrecroisent. Pourtant, seul le doute règne. Le présent s’amenuise ainsi souvent, trop souvent, entre la nostalgie d’un passé lointain et le flou d’un futur, tout aussi éloigné et innaténiabe. Ce constat est indéniable et pourtant, les « projets » sont partout. Comme si cette fuite en avant du temps présent nous protégeait de la plus violente des réalités: le temps passe et rien ne pourra jamais l’arrêter. Nous ne serons plus jamais la personne que nous sommes à la seconde même ou cette idée traverse notre esprit. Le cycle de la vie tend fatalement vers la mort dans laquelle hier, aujourd’hui et demain ne sont rien.
De toute les angoisses que je me trimballe, aucune n’est liée à ma propre mort. Au contraire, savoir que je meurs à la fin est souvent mon dernier rempart pour éviter de définitivement basculer vers la folie. Parce que si tout s’arrête forcément, alors l’anxiété, les peurs, les doutes partent également à un moment donné. Quel constat rassurant ! Tout prend fin. D’ailleurs, nous ne sommes rien n’ont plus. Sur l’échelle de l’humanité, du temps qui passe, de l’espace, nous ne sommes rien. Quel bonheur ! Une belle façon de relativiser, non ? Je suis rien. Tu es rien. Nous sommes rien. Tout s’arrête.
Alors pourquoi cette angoisse de vivre ? Pas seulement au présent, mais surtout au future. Je fais, donc je suis. Qui es-tu ? Elle, passionnée d’éducation, de podcast, de mots, je travaille auprès des profils neuro-atypiques. Je n’ai pas dis, que fais-tu mais qui es-tu ? Qui suis-je ? Personne. Enfin, un petit rien. Une goutte d’eau. Un ensemble de cellule. Mais attention, j’ai des projets, plein, pour exister dans cette société qui conjugue au futur. Ainsi à la fin, je ne saurait sans doute toujours pas qui je suis mais je pourrais dire ce que j’ai fait; c’est déjà pas mal, non ?
Vous comprenez certainement maintenant la notion de doute(s). Beaucoup de questions, peu de réponses. Parce que c’est précisément ce que soulève ce fonctionnement tourné vers demain, une liturgie incessante de « si ». Si j’ai ce diplôme, si je trouve cette personne, si je pars dans ce pays, si je perd du poids, si je prend confiance en moi… Notre vie se conjugue autour d’un conditionnel exacerbé par une société de consommation qui créé des besoins au lieux de nous faire apprécié nos possessions.
Ici et maintenant. Le temps présent. Cela semble être si simple, si évident. D’être là ou nous sommes, physiquement, psychologiquement. Alors pourquoi sommes nous incapables d’accéder à cet idéal ? Qui subtilise notre temps présent ? Ou peut-être, quoi ? Comment mettre en pause ? C’est certainement la question centrale de ma vie: ou est ce put*** de bouton PAUSE ?! Aujourd’hui, alors que je vis mes rêves les plus fous, que je touche du doigts cette réalité que j’ai tant fantasmée, aujourd’hui plus que jamais, je veux ressentir le présent, l’embrasser, me fondre en lui. Ainsi, je suis toujours rien mais un rien présent en son sein.
Être dans le futur c’est pouvoir s’imaginer tous les possibles. C’est rêver à des vies comme on regarde une série, comme on lit une saga, comme on écoute des podcasts. C’est s’imaginer personnage principal d’un récit ou tout est possible. C’est un tel réconfort de pouvoir ainsi s’échapper de la réalité, surtout quand celle-ci nous semble si rude inscrite dans son temps présent. Dans ces vies imaginaires, les gens, les lieux, les objets sont comme on aimerait qu’ils soit, à porter de main. Ce n’est peut-être pas réel. Ce n’est peut-être pas ici et maintenant. Mais c’est une bonne manière de s’échapper et de reprendre le pouvoir, juste un instant.
Puis des fois on réalise ces rêves. On bascule de l’autre côté. On cesse de rêver sa vie pour vivre ses rêves. Alors, il est difficile de se rappeler de la valeur de ceux-ci. Nous les avons temps attendu, tant rêvé, tant projeté et alors qu’ils sont là, ici, tout autour de nous, comme nous sommes en leur sein, ils nous échappe. Nous perdons la conscience, le ressenti, comme rattrapé.e.s par une urgence. Alors souvent, je me retourne. Je regarde celle qui tenter de sortir la tête de ses faille, je la regarde, je lui sourie, je lui parle de mes doutes, mais surtout, je lui dit ou nous en sommes, ici et maintenant. Ensemble.
Au delà du temps, il y a l’infini des possibles. Il y a des chemins, des portes et même des bateaux qui se croisent; symboles des choix que nous avons fait, que nous faisons et que nous ferons. Des choix qui font qui nous avons été, qui nous sommes et qui nous seront. Qui nous avons croisé, qui nous croisons et qui nous croiseront. Enfin, ce que nous avons eu, ce que nous avons et ce que nous auront. Les termes ne veulent pas forcément dire la même chose dans chacune de ses temporalité et les besoins ne sont pas les mêmes mais quoi qu’il en soit, il s’agira toujours de choix. De soi.
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