Il était une fois, dans un lointain pays, un roi et une reine. Ils avaient deux enfants, deux fils. L’aîné, le prince Henri Archibald Francis je-ne-sais-plus-quoi, et le cadet, le prince Jacques, moi. Henri était le préféré. Il était mieux entouré, mieux éduqué et plus aimé que moi. Et j’en avais assez. Je n’en pouvais plus de lui et de tous ses avantages dus au droit d’aînesse. Je ne souhaitais qu’une chose, être l’aîné. Un jour mon vœu fut exaucé. Tout commença un après-midi, lorsque je surpris Henri dans la salle de trône, parlant de moi avec père.
- Tu n’as pas à supporter la méchanceté de Jacques, mon fils, disait le roi. J’irai lui parler tout à l’heure, et s’il refuse de changer d’attitude à ton égard, je l’enverrai dans un autre royaume pour qu’il se marie.
- Père, ne dites pas de telles choses, dit calmement Henri. Jacques n’est pas méchant. Il mérite une chance.
Je fis irruption dans la pièce et criai :
- Vous osez parlez dans mon dos ! Pourquoi faut-il toujours qu’Henri soit votre préféré ?
- Vu ton comportement, ne t’en étonne pas ! Tu ne cesses de l’insulter. Qu’a-t-il fait pour mériter ta haine ?
- Il est l’aîné, et c’est lui qui a tous les droits ! C’est lui qui deviendra roi, alors tout le monde l’adore !
- Tu te trompes. Ce n’est pas pour cela que le peuple l’aime. Mais nous avons déjà eu cette conversation. Pars maintenant. Je ne veux plus entendre tes paroles haineuses.
Je me détournai furieusement et, avant que je ne claque la porte, mon père me lança :
- Un jour, mon fils, ta jalousie te perdra.
A peine eussé-je refermé la porte qu’une vieille femme apparut.
- Prince, dit-elle. Je ne peux supporter davantage votre colère. Dites-moi, Que seriez-vous prêt à parier sur le fait que, si vous étiez l’ainé, vous seriez aimé de tous ?
Etonné par la question, j’oubliai que cette femme venait de surgir du néant et répondit :
- Ma vie, si je le pouvais !
- Vous serez exaucé.
Avant que je n’aie pu la questionner, elle disparut. Mécontent, je retournai dans mes appartements et, me sentant soudain très fatigué, me couchai.
Mon frère Henri me secoua pour me réveiller.
- Grand frère ! Debout, c’est l’heure du dîner, père et mère t’attendent !
Je me levai en pestant.
- Tu peux partir, maintenant, je suis réveillé.
Mon petit frère me sourit et s’en alla. Je m’habillai en vitesse et descendis rejoindre mes parents. En me voyant arriver, le roi mon père se leva.
- Jacques Archibald Francis ! Se fâcha-t-il. Un futur roi ne fait pas attendre sa compagnie.
- Laissez, père, dit mon frère. Il s’était endormi.
- Ne t’en mêle pas ! Criai-je. Ce ne sont pas tes affaires.
- Jacques ! S’exclama mère en se levant également. Sois gentil avec ton petit frère !
Henri se leva à son tour.
- S’il vous plait père, mère. Laissons cela de côté et mangeons.
- Tu es trop bon, mon fils, dit mère en passant affectueusement sa main dans les cheveux jaune soleil d’Henri.
Je n’en pu supporter davantage :
- Oui ! Lui est trop bon, lui vous l’aimez ! Votre petit dernier, votre préféré !
A ces mots, ma mère entra dans une colère noire.
- Comment oses-tu traiter ton frère de la sorte ?! Ses bonnes actions et sa gentillesse font qu’il est naturellement aimé de tous !
- C’est faux et vous le savez ! Vous ne le préférez à moi que parce qu’il est le plus jeune !
Ma mère allait répliquer quand on entendit un tumulte assourdissant venant du dehors. Mon père se leva et s’approcha du balcon.
- C’est le peuple ! S’exclama-t-il. Il encercle le château !
Le roi ouvrit les portes et l’on entendit des cris :
- Mort au prince Jacques !
Je sortis furieusement et hurlait :
- Silence ! Comment osez-vous ! Je…
Mais la foule criait de plus belle. Je retournai à l’intérieur.
- Ils le paieront de leurs misérables vies !
Henri sortit à son tour. En le voyant, la foule se tut. Il prit la parole :
- Que ce passe-t-il ?
- Le peuple réclame une abdication du prince Jacques, cria quelqu’un.
- Pour quelles raisons ?
- Il est sans cœur ! Ce matin même, il a fait arrêter un enfant dont le ballon a malencontreusement heurté sa tête !
Une autre personne annonça :
- C’est vous, le prince Henri, que nous voulons comme roi !
Furieux contre mon frère, je hurlai :
- Je vous noierai tous ! Je vous jetterai dans le lac avec une bûche autour du cou !
Alors que je m’approchais d’Henri avec l’intention de le frapper, une vielle femme jaillit du néant devant moi. Elle claqua des doigts et tout autour de nous se figea.
- Qui êtes-vous ?
- Une fée, jeune homme. Tu as fait le veux d’être l’aîné, pariant ta vie que tu serais alors aimé de tous. J’ai alors créé dans ton esprit et celui de ton entourage l’illusion que tu étais le plus âgé des princes.
- C’est faux, vous mentez !
La fée passa sa main devant mes yeux et tout me revint d’un coup.
- Je… Quoi ?
Me rappelant soudain le pari que j’avais fait, je suppliai la fée de m’épargner. Elle ne répondit pas et écarta les bras. Puis, d’un air grave, elle dit :
Toi, Vil homme jaloux et avare,
Tant que tu ne seras pas aimable
Tu n’auras pas de corps préférable
A celui d’un ignoble lézard.
Je me sentis alors rétrécir, au point de ne plus voir que le sol. La fée me ramassa et dit :
- Si tu deviens quelqu’un de bien, tu retrouveras ton corps d’homme.
On se retrouva soudain sur le bord d’une rivière, où elle me déposa, puis disparut.
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