Adossée sur le canapé luxueux des Henderson, j’observe la télévision tout en grignotant du popcorn trouvé sur la table de la cuisine. La petite Angelina est endormie depuis maintenant une demi heure, et tout va pour le mieux. Aucun de “où est ma maman?!” ou de “Je veux voir mes parents!”. Le meilleur baby sitting qui soit.
Soudain, la sonnerie de mon téléphone retentit. Frustrée de devoir mettre pause à une scène cruciale , j’attrape mon téléphone; un numéro que je ne connais pas s’affiche sur l’écran. Je me demande qui ça peut bien être. Mon ex petit-ami qui tente de (encore) me recontacter avec un nouveau numéro? Non, je lui ai bien fait comprendre que je ne veux plus de lui la dernière fois…
Je décide finalement de décrocher. Peut-être que madame Henderson a une autre puce après tout.
-Allo?
-Va voir la gosse.
Au début, je pense à monsieurs Henderson. Mais lui ne m’aurait pas parlé de manière aussi brute. A moins qu’il soit énervé?
-Pardon? Qui est à l’appareil? Je demande, intriguée.
-Va. Voir. La. Gosse.
Mon interlocuteur raccroche. Je fixe mon téléphone en marquant le sourcil. Je ne reconnais pas la voix, mais c’est sûr, c’est un homme. Un homme avec une voix grave, et un peu sexy, avouons-le. Mais très flippante quand même. Par peur, probablement, je replie mes jambes et compose le numéro des Henderson. Après cinq sonneries dans le vide, je raccroche. Je retente la même chose avec sa femme. Même résultat.
Merde. Je me rends soudain compte que des frissons me parcourent le long du dos. De froid ou de peur? Malgré moi, je pencherai plus pour la deuxième option.
Effrayée, je me dis que continuer à regarder Outer Banks serait plutôt une bonne idée. Je remets l’épisode en marche, mais le temps passe et mon esprit ne cesse de repenser à ce que m’a dit l’inconnu. “Va voir la gosse”. Qui s’était, bon sang? Et que voulait-il?
Soudain, mon téléphone retentit une seconde fois. Mon cœur s’affole.
Numéro inconnu. Encore. Maintenant, la peur est vite remplacée par la colère.
-OUI?! je réponds en élevant la voix.
-Va voir la gosse.
On raccroche. La voix est la même: rauque, grave, neutre. Je déglutis. Cette fois, je commence à vraiment m’inquiéter. Je repense à Angelina. Est-ce que c’est elle, la gosse? Je me retourne vers l’escalier en colimaçon qui mène à sa chambre. Je ne vois personne, pourtant je sens comme une présence là-bas, et un mauvais pressentiment naît en moi.
Les doigts tremblants, je compose une nouvelle fois le numéro des Henderson, mais ils ne répondent toujours pas. Je me retourne alors vers la porte d’entrée. Mes jambes ont une irrésistible envie de s’y diriger. Une voix dans ma tête me traite d'égoïste et de lâche.
Non, je suis courageuse. Je peux le faire.
Je me relève du canapé et me rattrape juste avant de m’affaler sur le carrelage froid. On aurait dit que mes jambes se sont transformées en cotons tiges. Le cœur battant la chamade, je monte doucement mais sûrement les marches. Arrivée devant le couloir, la porte de la chambre d’Angelina apparaît tout au fond. Je tâte les poches de mon jean à la recherche de mon smartphone avant de me rappeler que je l’ai laissé sur la table basse du salon. Et merde. Malgré moi, j’avance dans l’obscurité presque totale vers la chambre de la petite. J’inspire profondément puis actionne la poignée. Tout de suite, je remarque la lueur de la Lune se refléter sur les murs.
-Il y a quelqu’un…? Je murmure, consciente que s’il y a vraiment un malfaiteur, il ne me répondra pas.
Un vent glacial vient me fouetter le visage. Mes yeux se dirigent automatiquement vers la fenêtre. Elle est ouverte! J'accoure vers elle pour la fermer, mais lorsque je jette un regard vers le bas, je trouve quelque chose qui me glace le sang: Angelina est, si on peut dire ça comme ça, allongée sur la pelouse, à plat ventre. Elle ne porte plus son pyjama, ni ses sous-vêtements. Pire encore: ses membres forment des angles terrifiants.
Alors que je m'apprête à sortir de la maison pour la rejoindre dans le jardin, un bras vient entourer ma taille et l’autre mon cou. Je pousse un cri qui aurait pu faire exploser les vitres. Mon agresseur me couvre la bouche de sa main empestant le sang. Je tente de me débattre, mais sa taille imposante et ses bras musclés m'empêchent de faire quoique ce soit. L’inconnu plaque ses lèvres contre mon oreille et murmure:
-Je t’avais dit de monter voir la gosse. Tu ne m'as pas obéi. Tu vas le payer cher.
D’un geste brusque, il me pousse vers l’ouverture. Je bascule alors dans le vide et atterrit aux côtés d’Angelina.
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