Mon nom est Théo Hernandez et si j'écris dans ce cahier avec autant de frénésie c'est parce que j'ai un secret qui me ronge depuis des années et que je dois le consigner quelque part.
Tout a commencé quand j'avais seize ans. J'étais un gamin insouciant et, avec le recul, bien stupide. J'étais plutôt populaire au lycée et j'avais eu l'honneur d'entrer dans la bande de Mathieu.
Mathieu était le mauvais garçon de l'établissement. Il avait dix-sept ans et était connu pour être une brute qui n'hésitait pas à être violent et particulièrement cruel envers les élèves qui paraissaient seuls et vulnérables. Je n'aimais pas vraiment sa façon de faire mais je n'osais pas lui dire. Personne n'avait envie de lui dire quelque chose parce qu'il faisait peur et en plus, ses parents étaient riches et le bruit courait qu'ils avaient donné beaucoup d'argent au lycée et que le directeur ne pouvait pas le renvoyer ou le punir pour ce qu'il faisait.
Aussi il y avait deux camps: soit on faisait partie de sa bande, soit on s'en prenait plein la figure. J'avais déjà choisi le mien et je ne comptais pas passer de l'autre côté. Et puis, même si cela me faisait grimacer, cela ne me concernait pas.
De ce fait, je le regardais frapper, insulter et harceler les autres sans rien dire. Je me contentais de regarder tandis que lui et ses copains rigolaient ou même filmaient la malheureuse victime qui pleurait ou avait le visage en sang. Quand il avait fini et partais, secrètement, j'aidais le malheureux à se relever et l'emmenait aux toilettes pour se nettoyer ou à l'infirmerie s'il avait vraiment mal. Je me sentais affreusement mal pour eux mais j'étais trop lâche pour les défendre.
C'était des scènes horribles et je sais que plusieurs personnes s'étaient plaintes au CPE mais aucun résultat. De simples promesses mais jamais tenues. J'admets avec le recul que j'aurais dû faire quelque chose. Mais quand on est adolescent, on est souvent bête et je l'étais.
Puis un jour, Mathieu est allé trop loin. Il avait décidé d'embêter une fille qui était dans notre classe. Elle se nommait Valentine et avait un physique lambda. Plutôt sympa mais cela ne lui avait pas suffi pour échapper à Mathieu.
Il a commencé par lui parler mal avant de devenir insultant et menaçant envers elle. Bien sûr, Valentine s'est plainte à plusieurs reprises mais sans succès. Personne ne semblait prendre sa détresse en compte. Et un jour, Mathieu trouva amusant de mettre de la peinture rose dans son sac ruinant toutes ses affaires. Cela l'avait fait pleurer et elle est partie s'enfermer dans les toilettes. Finalement, ce fut une de ses copines qui a prévenu une surveillante pour qu'elle vienne l'aider.
Le lendemain, le CPE est venu dans notre classe pour nous annoncer que Valentine ne reviendrait plus au lycée. Ses parents l'avaient retrouvée pendue au lustre de sa chambre avec une lettre expliquant le calvaire qu'elle avait vécu.
Cette nouvelle m'avait retourné l'estomac. Je jetais un coup d'œil à mes copains qui semblaient mal à l'aise eux aussi. Mathieu, lui, ne broncha pas. Pire, cet enfoiré semblait satisfait. J'en fus écœuré mais je restais malgré tout dans sa bande. Mais depuis, certains membres se sentaient mal à l'aise quand ils le voyaient torturer psychologiquement les autres. Mais que pouvons-nous faire ? Certainement quitter le groupe, le dénoncer en masse à la police ou encore défendre les autres quitte à en laisser des plumes. Mais du haut de mes seize ans, je craignais de devenir sa prochaine cible si je faisais ça.
Je n'en parlais à personne et même si tout le monde savait ce qui se passait aucun responsable de l'établissement ne voulait prendre des mesures. Personne n'avait quoi que ce soit à faire de la souffrance des élèves. Une s'était déjà tuée mais cela ne semblait pas suffire. La police était venue pour nous interroger mais malgré les preuves évidentes, cela semblait être resté sans suite.
Un beau jour, j'étais en train de ranger des affaires dans mon casier quand j'entendis comme un sanglot. Intrigué, je décidais d'aller voir et en cherchant un peu, je vis recroquevillé contre un casier un garçon de taille moyenne et aux cheveux bruns. Je m'agenouillais près de lui.
– Hé, dis-je, ça va ?
Il leva les yeux vers moi et je vis que ses lunettes étaient cassées et son nez dans un sale état. Il avait du sang sur le visage et les yeux rouges à force de pleurer. En me voyant il eut un mouvement de recul.
– Tu es de la bande de Mathieu ?
Cette simple phrase me fit comprendre qu'il devait être une de ses victimes. Ses blessures étaient sans doute l'œuvre du boss du lycée.
– Oui mais je suis seul. Je ne te veux pas de mal, rajoutais-je en le voyant commencer à paniquer.
Il regarda autour de lui et remarqua, effectivement, que j'étais seul. Cela sembla le détendre un peu et il se calma. Je m'installais alors près de lui.
– Je suis désolé, dis-je. Je sais que je fais partie de la bande de ce sale type mais crois-moi que beaucoup d'entre-nous n'aimons pas ce qu'il fait.
Il hocha la tête.
– De toute façon, Agatha se chargera de lui, dit-il.
– Agatha ? répétais-je. C'est ta grande sœur ?
– Non. C'est quelqu'un d'autre.
Devant mon air perplexe, il commença à expliquer.
– Tu ne connais pas l'histoire d'Agatha l'Empoisonneuse ?
Je secouais la tête. Le nom me faisait penser plus à une histoire d'horreur qu'autre chose. Mon interlocuteur continua son récit.
– Il s'agit d'une jeune fille albinos qui se faisait harceler au lycée. Cela l'a tellement brisée qu'un jour, elle s'est vengée en donnant à ses bourreaux des cookies à l'arsenic. Ils en sont morts et depuis, elle est portée disparue. Cependant, elle aurait créé un compte sur chaque réseau social se nommant DeathByPoison. Et si on est victime de harcèlement, il suffit de lui envoyer un message privé racontant notre histoire et donnant les noms de nos tortionnaires. Agatha se charge alors de les empoisonner et envoie un message pour dire que notre problème est réglé.
Malgré moi, je ne pus m'empêcher de sourire.
– Mais c'est une légende urbaine. Agatha n'existe pas.
Il me jeta un regard et sans rien dire, déverrouilla son téléphone et me montra un compte nommé DeathByPoison dont la photo de profil était une fiole avec un liquide vert dedans.
– D'accord, avouais-je, ce compte existe mais il y a des milliers de personnes sur Internet. C'est juste une coïncidence.
Coïncidence certes un peu troublante mais je n'allais pas changer d'avis pour autant.
– Pourquoi penses-tu que Agatha existe ? Ça ressemble davantage à une fiction du type Jeff The Killer que de faits réels.
Mon interlocuteur ne répondit pas. Je pensais que j'avais réussi à lui faire comprendre que cette jeune fille n'existait pas quand il reprit la parole.
– Parce qu'elle existe vraiment.
Il me montra son écran.
– Je lui ai envoyé un message privé.
Alors qu'il disait ça, un message apparut. Une réponse qui me glaça le sang.
Ne t'inquiète pas, je m'en charge.
Cette phrase me fit frissonner mais malgré la crainte qui montait en moi, je me disais que c'était juste une mauvaise blague, rien de plus.
Néanmoins, je ne dis rien alors que le garçon se relevait et commençait à partir. Il me regarda une dernière fois avant de sourire.
– Mathieu va bientôt récolter ce qu'il a semé.
Sur ces mots, il s'éloigna me laissant dans la confusion. Cependant, je repris contenance et me suis redressé. Ce type devait juste être désespéré et s'était juste raccroché à cette légende urbaine pour trouver du réconfort. Cela me faisait presque de la peine. Mais la réponse qu'il avait eu m'empêchait de le prendre totalement en pitié. Le propriétaire du compte DeathByPoison lui avait répondu et sa réponse n'était pas des plus rassurantes. Néanmoins, je préférais croire que cette personne connaissait cette légende et en profitait.
Ce fut sur cette pensée que je rejoignais ma salle de classe.
La journée se déroula comme à son habitude. J'essayais de ne pas grimacer devant le comportement de Mathieu. A la fin des cours, alors que nous étions regroupés, il lança une invitation.
– Hé, mes parents ne sont pas là du week-end, ça vous dirait d'aller chez moi ?
Aller chez lui ? Je haussais les épaules. Pourquoi pas ? Sa maison était une des plus grandes de la ville et beaucoup rêvaient d'habiter dans un endroit pareil. Et puis refuser risquait de m'attirer des ennuis. Je m'empressais d'envoyer un message à ma mère pour lui demander la permission. Elle accepta sans problème.
Nous nous retrouvons alors chez Mathieu. Nous étions une dizaine. Soit son groupe de potes le plus proche. Immédiatement, la brute de l'école ramena toutes sortes de boissons. Y compris des alcoolisées et mit du rap sur les enceintes du salon. Bien que ce type soit un enfoiré, il fallait au moins reconnaître qu'il savait organiser une fête.
Nous commençâmes alors à boire et manger ce que Mathieu rapportait. Malgré l'ambiance, je n'avais pas oublié ma conversation de ce matin avec cet étrange garçon. Un sentiment de malaise s'emparait de moi quand on sonna à la porte. Tandis que Mathieu allait ouvrir, pris d'un doute, je commençais à chercher des informations sur cette légende urbaine. Je ne savais pas pourquoi mais un doute horrible s'était emparé de moi.
Alors que je cherchais, une exclamation me fit lever la tête. Une jeune femme venait d'entrer dans la pièce. Elle portait un pantalon noir et une paire de baskets de la même couleur. En guise de haut, elle portait un t-shirt rouge foncé et une veste sans manche violette. Sa peau était très pâle mais ce qui me pétrifia fut ses cheveux. Ils étaient blancs et lui arrivaient en bas du dos. Même si la teinture existait, j'étais persuadé que ce n'était pas une coloration. Impression qui se confirma quand elle se tourna vers moi. Ses yeux étaient roses et cela ne ressemblait pas à des lentilles. De l'albinisme. C'était la seule explication que je voyais dans son cas.
Cependant, ce n'était pas son apparence qui me mettait si mal à l'aise. Elle semblait un peu plus âgée que nous et j'étais certain que personne ici ne la connaissais au vu de leurs regards.
– T'es qui, toi ? demanda un des amis de Mathieu, un certain Quentin.
– Juste une des voisines, dit-elle. J'ai remarqué qu'il y avait une fête alors je suis venue car je m'ennuyais.
Elle sourit mais cela me semblait plutôt froid.
– Je m'appelle Amélie, continua-t-elle.
Elle s'installa à côté de moi après avoir posé un paquet de marshmallows sur la table. Tentant de l'ignorer, je me suis remis à chercher ce que je voulais. Un article attira mon attention.
Elle tue ses harceleurs en leur faisant manger des cookies à l'arsenic.
Mais alors que j'allais cliquer, je reçu un coup de coude qui me fit tourner la tête. Je vis alors la jeune femme pointer le sachet des marshmallows. Je déclinais en disant que je n'avais pas faim quand Mathieu poussa une exclamation.
– Tes trucs sont dégueulasses !
Il venait d'avaler sans doute un marshmallow et il semblait dégoûté. Je remarquais que le paquet avait été entamé et tout le monde semblait en avoir mangé un. Mais ils ne paraissaient pas être très bons au vu de leur mine grimaçante.
– Pourtant, ils sont encore consommables, se contenta-t-elle de dire.
Sa remarque ne sembla pas plaire à Mathieu. Il serrait les poids et je savais que ce n'était pas bon signe. Je ne voulais pas qu'il la cogne alors j'ai tenté une diversion.
– C'est peut-être parce que tu as mangé et bu pas mal de choses avant. Tu dois avoir encore le goût de quelque chose d'autre.
Mathieu me considéra un instant. Je cru un instant qu'il allait me frapper mais il se contenta de hausser les épaules.
– Ouais, peut-être bien, dit-il en s'éloignant.
Ma technique semblait avoir fonctionné. Je soupirais intérieurement de soulagement avant de revenir sur mon téléphone.
– Tu n'étais pas obligé de m'aider, me dit l'inconnue.
– Je préfèrerais qu'il ne vous cogne pas. Il est violent et je sais qu'il peut être cruel.
Elle hocha simplement la tête, ne paraissant pas surprise, avant de jeter un coup d'œil sur mon portable. Je venais de cliquer sur le lien de tout-à-l'heure. Elle eut un rictus.
– Ils méritaient de finir comme ça.
Son ton n'avait plus rien d'amical. C'était devenu froid et cassant. Cela me donna des frissons et une sensation de malaise me pris.
– Quand on se montre aussi cruel, il ne faut pas s'étonner que la punition soit à l'image de notre méchanceté.
Elle regardait les photos des victimes comme si elle souhaitait les brûler. Son humeur avait radicalement changé et cela m'effrayait. Elle semblait faire un effort surhumain mais ne pas exploser de colère. On aurait dit qu'elle connaissait ces personnes.
Soudain, une lumière s'alluma dans mon esprit. Un soupçon qui glaça le sang dans mes veines tellement c'était une idée insupportable. J'avalais difficilement ma salive et mon regard rencontra le sien.
– Agatha ?
Ce fut le seul mot qui franchit mes lèvres. Amélie parut un peu étonnée mais elle hocha la tête dans la seconde qui suivit.
– Mon histoire est parvenue à tes oreilles, à ce que je vois.
Alors qu'elle disait ça, des bruits étranges me parvenu. Et en regardant, je vis, avec effroi, mes camarades se mettre à convulser et à s'étouffer. Je voulus aller les aider mais la poigne d'Agatha se referma sur mon poignet. Je tentais de me débattre mais elle ne me lâchait pas.
Ce qui me parut être une éternité n'avait sans doute pas duré plus de deux minutes. Rapidement, mes amis arrêtèrent de convulser et s'immobilisèrent. Leur teint était blanc et leurs yeux écarquillés étaient devenu ternes et vitreux.
Je compris immédiatement ce qui s'était passé alors que les marshmallows entraient dans mon champ de vision. Du poison. Les friandises contenaient du poison. J'entendis alors Agatha parler.
– Le cyanure est tellement simple à avoir et si redoutable. Même si l'arsenic reste ce que je préfère, ce poison est très efficace également.
Elle me lâcha avant de regarder les corps avant de me fixer.
– Tu es Théo Hernandez, n'est-ce pas ? demanda-t-elle avec un léger sourire.
Son ton était à nouveau amical et calme. Mon sang se figea en l'entendant prononcer mon nom. Je voulais m'enfuir mais mes membres étaient comme paralysés à cause de la peur. Pour la première fois de ma vie, je me sentais tout petit et vulnérable. J'étais dans la même pièce qu'une tueuse en série et elle était libre de me tuer si elle le souhaitait.
Mais au lieu de ça, elle s'éloigna de moi.
– Je ne vais pas te faire de mal. Tu ne fais pas partie de la liste.
Elle me regarda après avoir enjambé le corps de Mathieu.
– Tu n'es pas un bourreau contrairement à eux.
Devant mon incompréhension, elle m'expliqua tout en attrapant un paquet de chips à peine entamé sur la table.
– La légende urbaine à mon sujet est vraie. Je suis derrière les comptes DeathByPoison sur les réseaux sociaux. Je reçois pas mal de messages de victimes de harcèlement. Elles me voient comme le dernier recours à leurs malheurs. J'ai reçu un message d'un de tes camarades qui m'a raconté tout ce que Mathieu a fait. Un cas suffisamment grave pour que je m'en occupe immédiatement.
Elle désigna les marshmallows.
– Je n'ai eu qu'à mettre du cyanure dedans pour résoudre le problème.
– Pourquoi ne pas uniquement empoisonner Mathieu ? demandais-je.
Agatha me regarda fixement. Je me sentis mal à l'aise et baissa les yeux.
– Tu es naïf si tu crois que le bourreau est uniquement celui qui fait mal. Ceux qui se moquent sont aussi coupables.
Elle resta silencieuse un instant.
– Tu sais à quel point ça fait mal de se faire harceler et blessé physiquement et moralement ?
Je secouais la tête.
– C'est sûrement l'une des pires choses que quelqu'un peut vivre. C'est une véritable destruction psychique. Surtout quand les coupables restent impunis.
Elle commença à manger les chips. Je pensais qu'elle en avait terminé mais elle se remit à parler.
– J'ai subi les pires saloperies de la part de mes camarades de classe. J'ai même tenté de mettre fin à ma vie mais mes parents m'ont trouvé à temps. Malgré mon dépôt de plainte et le rendez-vous avec le proviseur et le CPE, rien n'a été fait. Alors, j'ai décidé de me faire justice moi-même. C'est tellement facile de se procurer de l'arsenic. Il m'a suffi d'en mettre une grande quantité dans des cookies pour empoisonner mortellement mes bourreaux. Et maintenant, je veux aider les autres victimes à se débarrasser de leurs harceleurs.
Malgré moi, je ressentais de la peine pour elle. Malgré ses crimes, elle n'avait pas l'air si méchante que ça. Elle me faisait plus penser à quelqu'un qui aurait perdu les pédales à la suite de multiples traumatismes. Et je ne devais pas être très loin de la vérité.
– Et maintenant ? demandais-je. Tu vas faire quoi de moi ?
– Rien. Tu es plus celui qui a suivi par peur que par méchanceté. De ce que j'ai compris, tu essayais d'aider les autres dans le dos de Mathieu. On peut dire que ça lave le fait que tu sois dans la même bande que ces ordures.
Elle donna un coup de pied dans le corps de Mathieu.
– Tu devrais partir et rentrer chez toi. Mais ne parles à personne de ce tu as vu, compris ?
Elle prenait le risque de me laisser partir ? J'étais surpris mais heureux aussi qu'elle me laisse en vie. Je m'empressais d'hocher et je partis en courant laissant cette étrange empoisonneuse derrière moi.
Le lundi, à la une des journaux, on parlait du meurtre de mes camarades de classe. Je fus interrogé mais je mentis en disant que j'étais partis plus tôt de la fête et que je savais rien d'autre. Je rajoutais que Mathieu me faisait peur et que je trainais avec sa bande que pour ne pas me faire frapper.
Je n'ai jamais raconté ce dont j'avais été témoin ce soir-là. Je ne revis jamais Agatha mais régulièrement des articles de journaux parlaient de lycéens et de collégiens retrouvés morts empoisonnés. Tués par une ancienne victime de harcèlement.
Cette expérience avait changé quelque chose en moi et ce pour toujours. J'avais décidé de devenir CPE pour aider les victimes de personnes comme Mathieu et je punissais sévèrement ceux et celles qui étaient coupables de harcèlements.
Quelque part, je pense que je voulais réparer mon erreur de ne pas avoir davantage aidé mes camarades quand j'étais au lycée.
Et il me semble que mes efforts ont payés car aujourd'hui, en sortant du collège où je travaillais, je vis Agatha.
Elle n'avait pas changé depuis notre première rencontre. Elle était assise sur le capot de ma voiture et portrait la même tenue que dans mes souvenirs. Ses étranges yeux roses croisèrent mon regard.
– On dirait que j'ai laissé mon empreinte sur toi, sourit-elle.
Je ne savais pas quoi lui répondre aussi elle se contenta de hausser les épaules.
– Tu fais du bon travail. Je ne reçois aucun message de cet établissement. Je pense que je peux te dire merci pour ce que tu fais.
Elle était venue pour me remercier ? J'étais choqué et je ne savais pas quoi dire. Mais elle ne semblait pas attendre de réponse.
– Tu es la seule personne que j'ai épargnée. Et j'ai eu raison de le faire, j'ai l'impression. Néanmoins...
Elle me fixa avec une certaine froideur.
– Je comptes sur toi pour ne jamais en parler.
– Je ne veux pas mourir, répondis-je.
Ma remarque la fit sourire et elle partit. Sans doute allait-elle se mettre à la recherche de nouveaux harceleurs pour leur faire payer leurs méfaits. J'aurais peut-être dû appeler la police mais quelque part, elle faisait plus ou moins leur travail: punir ces adolescents qui ont fait tant de mal autour d'eux. Certes, ce n'était pas la bonne façon de le faire mais ses actes soulageaient plusieurs victimes. Et si j'ai appris une chose dans ma carrière, c'est que pour se reconstruire, une victime doit être certaine que son bourreau soit sanctionné à la hauteur de ses actes.
Et Agatha s'en chargeait personnellement.
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