Les arbres défilaient devant la vitre de la voiture, les kilomètres parcourus inéluctablement. Ils se rapprochaient de la maison dont ils venaient d’hériter à la mort de leur grand-mère. La jeune femme ne disait pas un mot, regardant le paysage. Bénédicte n’était pas ravie d’être obligée de s’isoler dans le trou perdu qu’avait choisi son aïeule le temps de la vente de la maison. D’autant plus, isolée comme elle l’était, la maison risquait d’être difficilement vendable.
Son frère avait essayé de lui vendre ce séjour en lui disant qu’ils seraient au calme et qu’ils pourraient donc chacun se concentrer sur leur travail, elle d’écrivain et lui d’illustrateur free-lance. Ca, pour être calme, c’était effectivement très calme. La maison était totalement isolée au milieu de la forêt, le voisin le plus proche se trouvant à plus de vingt kilomètres de distance ! On pouvait être au calme sans devoir jouer à l’ermite ! La jeune femme n’était même pas sûre qu’ils puissent capter Internet dans ce coin perdu !
Ils arrivèrent finalement sur les lieux. Cela faisait plusieurs décennies qu’ils n’avaient pas vu la maison. Quand ils virent l’état de délabrement avancé de la façade, même Justin ne put garder son enthousiasme factice. Les deux frères et sœurs se regardèrent, horrifiés aussi bien l’un que l’autre. Ils n’arriveraient jamais à vendre cette ruine ambulante !
Ils sortirent tous les deux de la voiture, récupérèrent leur bagage avant de rentrer dans la maison. Un corbeau croassa dehors, rajoutant ainsi à l’aspect sinistre des lieux. Aspect qui n’alla qu’en empirant. Dans le hall d’entrée, sur le mur faisant face à la porte qu’ils venaient de franchir, il y avait un animal empaillé.
Ils montèrent les escaliers menant aux chambres, chaque marche grinçant sous leur poid. Un courant d’air froid vint les faire frissonner. De mieux en mieux. Bénédicte commençait sérieusement à se demander si le mieux ne serait pas de raser cette maison des horreurs afin de construire du neuf par dessus.
Ils choisirent chacun une chambre au hasard, l’une à côté de l’autre. Ils préféraient ne pas trop s’éloigner de l’autre, l’atmosphère de la maison les rendant mal à l’aise. Bénédicte commença à ranger ses affaires dans l’armoire puis, voyant une ombre étrange, elle se retourna. Et poussa un hurlement d’effroi. Il y avait un cadavre pendu au lustre de sa chambre ! Elle sortit précipitamment, se cognant contre le torse de son frère qui avait accouru en entendant le cri de sa petite sœur. Elle sanglota dans ses bras de manière hystérique.
Justin essaya de la consoler de son mieux, tout en lui demandant ce qui s’était passé. Mais il n’obtint que des propos incohérents. Il attrapa donc la tête de la jeune femme entre ses mains et, posant son front contre le sien, lui murmura des paroles de réconfort. Quand il vit qu’elle s’était suffisamment calmer, le jeune homme réitéra sa tentative pour comprendre ce qui avait fait peur à sa sœur. Celle-ci re-pleura de plus belle.
Son frère la laissa donc dans le couloir et regarda dans tous les recoins de la chambre. Il ne vit strictement rien. Hésitante, la jeune femme finit par rentrer à son tour. Et constatant l’absence du pendu, elle s’exclama :
- Je ne comprends pas ! Il était là ! Un homme pendu au lustre ! J’ai vu son ombre sur l’armoire puis j’ai vu son corps quand je me suis retournée !
Justin regarda les endroits désignés par sa sœur, dubitatifs. Il n’y avait rien. Les seules ombres qu’il voyait sur la porte de l’armoire, c’était celle des branches à l'extérieur. Il fit part de son observation à sa soeur, qui répliqua de manière excédée :
- Je ne suis pas folle ! Il y avait un mort dans ma chambre !
Son frère s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, lui caressant les cheveux d’un air apaisant. Lui embrassant le front tendrement, il lui rétorqua d’une voix douce, apaisante :
- Je ne vois plus rien maintenant. Tu étais peut-être juste fatigué.
Vexée, la jeune femme se dégagea de l’étreinte du plus vieux et lui rétorqua séchement :
- Je n’ai rien imaginé du tout ! Tu ne me crois peut-être pas, mais je sais ce que j’ai vu !
Fronçant les sourcils, commençant à être lui-même agacé, Justin répliqua :
- Tu vois comme moi qu’il n’y a rien accroché à ce putain de lustre ! Et nous sommes seuls dans ce manoir ! La route a été longue, nous sommes fatigués, on ferait peut-être mieux d’aller nous coucher. Tu verras demain, ça ira mieux !
Enervée, la jeune femme se dirigea vers la porte de la chambre et l’ouvrit. Puis, se tournant vers son frère Bénédicte lui cracha sèchement :
- Alors sors de ma chambre, on va dormir si tout va bien dans le meilleur des mondes !
Une fois que Justin fut dans le couloir, la jeune femme referma violemment la porte derrière lui. Puis, elle prit son pyjama et se changea, avant d’aller se coucher. Elle resta dans son lit, à se tourner et à se retourner, pendant plusieurs heures. N’arrivant pas à dormir. Quand elle commença à papillonner des yeux à cause de la fatigue, elle entendit un bruit de chute et son frère crier.
Inquiète, la jeune femme se leva de son lit et alla voir ce qu’il en était. Arrivée au niveau des escaliers, elle vit son frère à leurs pieds. La jeune femme descendit prestement pour rejoindre son frère. Arrivée à ses côtés, elle constata que son cou avait prit un angle étrange, non naturel. Elle tomba sur ses genoux et pleura. Justin était mort.
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