Faith et Nathalie s’installèrent dans la voiture, cette dernière se mettant au volant tandis que son amie s’assit dans le siège passager à côté d’elle. Elles mirent leur ceinture de sécurité, puis Nathalie démarra. Se tordant vers l’arrière afin de pouvoir faire les manoeuvre pour sortir de la place en marche arrière, la jeune femme conduisit pour les mener jusqu’au cinéma, où elles avaient prêvue de voir un film ensemble. Faith profita que son amie se soit arrêtée à un feu rouge afin de demander :

- Es-tu sûre que tu n’aurais pas voulu fêter ton anniversaire avec quelqu’un d’autre ? Un ou une petit(e)-ami(e) éventuellement ?

Tournant la tête vers son amie et la regardant tendrement, Nathalie lui répondit :

- Non, je n’aurais voulu le fêter avec personne d’autre. Nos vingt-cinq ans, ce n’est pas rien. Je n’aurais pas voulu les fêter sans toi, te laissant ainsi seule pour ton propre anniversaire.

Faith lui fit un sourire timide, puis, tournant la tête, lui indiqua que le feu était passé au vert. Nathalie retourna son attention sur la route, démarrant. Soudain, elle entendit Faith crier. Tournant la tête, la conductrice vit une camionnette leur foncer droit dessus. Elle essaya de l’éviter, mais n’y parvint pas. Il y eut un impact violent, la voiture fut embardée.

Quand le véhicule s’arrêta après avoir fait de nombreux tonneaux, Nathalie regarda du côté passager, légèrement sonnée. Elle vit Faith, immobilie, les yeux grands ouverts. Morte. Un air accusateur sur le visage. La jeune femme hurla. Sa voiture était aspergée d’un mélange de leur sang à toutes les deux.

Se réveillant en sursaut, elle vit au-dessus d’elle Lucie qui s’efforçait de la réveiller. Sentant une digue céder en elle, elle se jeta dans les bras de la psychologue et pleura. Celle-ci la serra dans ses bras, s’efforçant de la réconforter avec une voix douce et apaisante.

Entre les hoquets causaient par ses sanglots, Nathalie parla du cauchemar qu’elle venait de faire. Elle mentionna aussi la culpabilité qu’elle éprouvait au sujet de l’accident. Lucie l’écoutait avec attention, peiné pour elle mais aussi satisfaite de pouvoir, enfin, avoir la possibilité de venir en aide à sa patiente.

Nathalie buter à certains moment, surtout pour décrire ce qui s’était passé après l’impact. Mais, même si elle ne le verbalisa pas réellement, Lucie se rendait bien compte de son sentiment de culpabilité. Elle essaya donc de la rassurer, de lui faire comprendre qu’elle n’était en rien coupable. Mais la jeune femme était butée. C’était elle, qui se trouvait au volant de sa voiture.

Donc, pour elle, c’était de sa faute si son amie était morte. Elle ne voulait pas en démordre. Lucie laissa passer pour cette fois, n’insistant pas trop, ne voulant pas que sa patiente se braque. Mais prenant mentalement note qu’il était nécessaire dans les prochaines séances de bien lui faire comprendre qu’elle n’était en rien responsable et qu’elle n’aurait rien pu changer à l’issue de cette tragédie.

Ne faisant pas attention à l’heure, Lucie resta aux côtés de sa patiente bien au-delà de la fin de leur séance. La soutenant et la consolant de son mieux. Quand elle fut parti, elle fit savoir au médecin qu’il était nécessaire de donner des somnifères à la patiente, celle-ci craignant de dormir suite à son cauchemar. Ayant peur de revoir à nouveau l’accident. Et le regard accusateur du cadavre de son amie.