C’était une de ces belles journées d’automne. Malgré la fraîcheur qui commençait doucement à s’installer, le Soleil était encore maître dans le ciel, sans un seul nuage pour le cacher. En cette fin d’après-midi, alors que le village perdait peu à peu son animation de la journée, une femme aux cheveux roses tentait de se frayer un chemin entre les rues et les ruelles qui la menaient jusque chez elle. Sur ses pas, une jeune fille brune aux cheveux longs, vêtue d’habits visiblement trop grands pour elle, observait avec curiosité et étonnement, les nombreuses boutiques et autres entreprises du village qu’elle croisait sur sa route. Chez elle, les échoppes étaient bien plus modestes et moins variées. En découvrant le Konoha dans lequel elle avait échoué depuis près de deux semaines, Saechi avait presque le tournis. Intriguée par tout ce qu’elle voyait, elle était tiraillée entre l’envie de découvrir un peu plus cette ville et celle de suivre consciencieusement sa mère.
- Nous prendrons du temps pour te faire visiter, promit soudain Sakura tout à fait consciente du désir de Saechi.
Pour toute réponse, la jeune fille hocha la tête en guise d’approbation. Au bout de quelques minutes de marche, Saechi et Sakura parvinrent à l’entrée d’un petit immeuble de forme arrondie, visiblement inspiré du modèle d’architecture du bâtiment du Hokage. Après avoir emprunté les escaliers de la résidence, elles débouchèrent sur un couloir desservant plusieurs appartements. Surprise de constater que ses parents vivaient dans un lieu si modeste, Saechi ne put cacher son malaise. Si elle n’avait jamais vécu dans le luxe, la maison qu’elle avait toujours connue était bien plus imposante et sans nul doute l’une des plus belles de son village.
- Bienvenue chez nous, déclara Sakura d’une voix bienveillante tout en ouvrant la porte de son appartement. Ce n’est pas très grand mais tu y seras bien plus à l’aise qu’à l’hôpital. Pour le moment, tu dormiras dans le salon. Nous n’avons malheureusement pas suffisamment de chambres pour que tu puisses en avoir une…
N’écoutant qu’à moitié, Saechi avança dans le couloir de l’entrée puis gagna la pièce à vivre. L’intérieur de l’appartement était assez vide. Visiblement, la famille ne passait pas beaucoup de temps ici. Il n’y avait que le stricte nécessaire. Pourtant, ce n’était pas le nombre de meubles qui intriguait Saechi, mais plutôt celui des photographies. Chez elle, il n’y en avait aucune. Son père les avait toutes détruites à la mort de sa mère. Émue à l’idée de retrouver des clichés semblables à ceux qu’elle avait connus, elle s’approcha du buffet sur lequel étaient disposés la plupart des cadres, à côté de la table de la salle à manger. A son grand étonnement, tous les clichés étaient bien différents des siens. Sur chacun d’eux, une même jeune fille apparaissait. La ressemblance avec son jeune frère, Taichirô, était frappante. Cependant, contrairement à Saechi, cette fille ne semblait pas appartenir à une fratrie. Sur d’autres photographies, elle reconnut ses parents, même si ceux-ci avait l’air plus serein que dans son souvenirs. Ils semblaient former une véritable famille. Si son tempérament avait été différent, Saechi aurait pu ressentir une certaine jalousie à l’encontre de cette fille qui semblait avoir grandie dans une famille aimante et bienveillante.
Observant la jeune fille, Sakura s’approcha lentement afin de ne pas la surprendre. Elle ne savait pas encore très bien comment se comporter avec elle. Saechi était peut-être génétiquement sa fille, mais elle lui était encore inconnue. De plus, elle appréhendait la rencontre avec Sarada. Comment cette dernière allait-elle réagir en découvrant cette intruse dans sa propre famille ? Bien entendu, recueillir Saechi chez eux avait été mûrement réfléchi par Sasuke et Sakura. Sans compter que ce n’était que pour une courte période, en attendant de comprendre comment elle avait atterri ici. Le fait que cette jeune fille soit porteuse d’une pupille aussi particulière et dangereuse que le rinnegan avait bien sûr était la raison principale de son installation chez les Uchiwa. Sasuke ayant lui-même possédé cette pupille et étant porteur d’un puissant sharingan, il était en mesure de protéger et de surveiller Saechi. Aussi, mieux valait-il que cette dernière demeure au plus près de lui. Pourtant, malgré le fait que Saechi ait rejoint la famille, Sasuke conservait sa méfiance envers elle et se montrait toujours très distant. Seule Sakura avait réellement commencé à créer un lien avec elle, même si la situation était tout aussi étrange pour elle. Pourtant, en observant Saechi contempler avec émotion les clichés de sa famille, Sakura ne put s’empêcher d’être touchée par la nostalgie qu’elle dégageait. Pour ne pas la brusquer, la jeune médecin n’avait pas demandé à Saechi de lui raconter sa vie dans son village. Malgré cela, elle imaginait sans mal à quel point un monde dirigé par un Sasuke ayant réalisé les souhaits évoqués pendant la guerre pouvait être dur et dangereux pour une enfant. Son instinct de mère lui criait que Saechi avait juste besoin d’être entourée et de recevoir soutien et affection, ce qu’elle était certaine de pouvoir lui apporter.
- Saechi, l’interpella Sakura. Viens, je vais te prêter une tenue plus adaptée. Tu dois faire la taille de Sarada, je pense.
- Elle risque de m’en vouloir si je lui prends ses habits, répondit Saechi gênée.
- Non, voyons. Eh puis, c’est juste en attendant d’aller t’acheter une tenue en ville.
Toujours gênée mais ne voulant pas contrarier sa mère, Saechi la suivit vers la chambre de Sarada. Quand elle entra dans la pièce, elle comprit à quel point leurs vies étaient différentes. Si l’appartement était relativement peu meublé, la chambre de Sarada était bien aménagée, disposait d’une bibliothèque, d’un bureau, d’un grand lit, de portants avec ses tenues de ninja, de photographies de son équipe, mais aussi de peluches et bibelots en tous genres. En somme, c’était une véritable chambre de jeune fille que Saechi aurait rêvé d’avoir.
Alors que Sakura se mit à chercher dans l’armoire une tenue adéquate, Saechi s’assit sur le lit puis se laissa tomber en arrière tant celui-ci était confortable. Au bout de quelques secondes, elle se redressa et contempla les clichés de l’équipe de Sarada, posés sur la table de chevet. C’est alors qu’elle reconnut une nouvelle personne. Aussitôt, elle attrapa le cadre, se leva d’un bon et le montra à Sakura.
- Comment s’appelle-t-il, demanda Saechi d’une voix à la fois anxieuse et empressée.
- Oh, c’est Mitzuki, répondit Sakura étonnée. Tu le connais ?
- Oui… Il est la création de Maître Orochimaru. C’est étonnant de le voir ici. Je veux dire, de le voir en Genin. Chez moi, il fait partie des ninjas d’élite et ne vit pas à Konoha.
- Je vois… Et toi, dans quelle équipe es-tu ?
- Il y a longtemps que je n’ai plus d’équipe, répondit Saechi d’une voix sans âme. Depuis que j’ai été promue Jonin, je suis seule. Sarada est une Jonin aussi ?
- Non, répondit Sakura, mais elle a tout récemment été promue Chunin, ajouta-t-elle fièrement en contemplant la veste que sa fille avait reçue le jour de sa promotion et qui était pendue en évidence devant la fenêtre.
- Oh, fit Saechi à son tour étonnée.
- Tu sais, ici, on ne pousse pas les enfants à gagner en puissance pour effectuer de dangereuses missions. Ils évoluent à leur rythme et ont le temps de grandir… Tiens, essaie ça, dit Sakura en tendant une tenue bordeaux et noire à Saechi.
- Où est Sarada, demanda la jeune fille tout en enfilant les vêtements.
- Elle s’entraîne avec son père.
En entendant ces quelques mots, le cœur de Saechi se mit à battre plus fort dans sa poitrine. Soudain, elle eût l’impression que son sang bouillonnait et que ses poumons ne parvenaient plus à faire entrer de l’air. En un éclair, tous les entraînements réalisés avec son père rejaillirent dans son esprit. Toutes les souffrances endurées, les coups, les blessures, tout lui revint en mémoire. Elle sentit ses jambes trembler et fût contrainte de se tenir au lit pour ne pas tomber.
- Qu’est-ce que tu as, demanda aussitôt Sakura en s’approchant de sa fille pour la soutenir. Tu ne te sens pas bien ?
Le souffle court, Saechi ne pût dire un mot. Elle se cramponna au lit, le visage d’une pâleur extrême et le regard terrifié. Puis des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. D’abord démunie, Sakura finit par enlacer Saechi afin de la rassurer.
- Tout va bien, lui dit-elle d’une voix douce. Personne ne te fera de mal, Saechi.
Retrouvant peu à peu son calme, Saechi fixa sa mère d’un regard suppliant.
- Sasuke… Il est vraiment différent, demanda-t-elle les larmes aux yeux. Sarada…
- Elle ne craint rien, la rassura aussitôt Sakura. Son père l’entraîne avec bienveillance, ne t’en fais pas. Nous pouvons allez les voir, si tu le souhaites, proposa-t-elle en constatant que Saechi doutait de ses propos.
Toujours tremblante, la jeune fille accepta d’un signe de la tête.
- Tu devrais continuer de cacher ton rinnegan, même devant Sarada.
- Pourquoi ça, demanda Saechi tout en replaçant sa frange afin de masquer son œil.
- Ici, cette pupille pourrait attirer la convoitise de certains et te mettre en danger, expliqua Sakura. Même Sasuke la cachait par précaution. Quant à Sarada, elle risquerait de comprendre qui tu es et nous pensons qu’il est préférable qu’elle n’en sache rien.
Saechi n’osa pas insister. Toutefois, depuis leurs retrouvailles dans la salle aux miroirs, elle n’avait cessé de se demander pourquoi son père n’avait plus son rinnegan. Cependant, même si cette situation l’intriguait, pour l’heure, elle ne voyait pas l’intérêt de connaître la réponse. De plus, cacher sa propre pupille ne la gênait pas, même si elle trouvait cette demande étrange. Chez elle, ni son père, ni elle, n’avaient jamais eu à cacher leurs pupilles. Cependant, elle savait qu’ici, les choses étaient différentes de chez elle. Elle devait se conformer à ces règles. Son seul but était de retrouver son jeune frère, alors peu lui importait de cacher sa pupille au monde. Cependant, auprès de Sarada, elle aurait bien voulu pourvoir dévoiler sa nature au grand jour.
Une fois complètement vêtue, elle suivit sa mère qui la conduisit vers la zone dédiée aux entraînements des ninjas. Dans la forêt qui surplombait la ville et occupait un vaste territoire, Saechi et Sakura suivirent le sentier de terre qui bordait un petit ruisseau, et débouchèrent dans une petite clairière au milieu de laquelle s’entraînaient deux personnes. Reconnaissant immédiatement la jeune fille sur les photos, Saechi observa la scène, à demi cachée derrière un arbre, alors que Sakura continuait d’avancer vers sa fille et son mari.
- Tu peux venir, Saechi, lui dit-elle d’une voix douce.
Celle-ci hésita un moment, puis se décida à suivre Sakura de loin. Quand Sarada aperçut sa mère, sa bouche s’étira en un sourire aimant. Son visage et ses vêtements étaient tâchés de poussière et elle semblait s’être légèrement égratigné la joue gauche.
- Alors, comment se passe l’entraînement, demanda Sakura tout sourire.
- Elle a fait de gros progrès, répondit Sasuke visiblement assez fier de sa fille.
- J’arrive à maîtriser de Katon, Maman, s’écria Sarada d’un ton enjoué. Regarde !
Alors qu’elle s’apprêtait à faire la démonstration de son lancé de boules de feu géantes, Sarada s’arrêta net dans son geste en découvrant Saechi, non loin de sa mère.
- Qui es-tu, demanda-t-elle en cessant de sourire.
Saechi demeura silencieuse et s’approcha de Sarada en faisant totalement abstraction de la présence de Sasuke. Arrivée tout près d’elle, elle tendit la main vers sa joue et envoya une faible quantité de chakra.
- Qu’est-ce que… ?!
A peine Sarada avait-elle dit ces quelques mots qu’elle sentit que sa joue ne piquait plus. Saechi venait de guérir sa blessure. Sarada regarda ses parents, interloquée.
- Alors, ce Katon, demanda Saechi d’un ton sérieux mais bienveillant.
Sarada regarda de nouveau ses parents, visiblement troublée par la présence de cette fille inconnue qui semblait maîtriser le ninjutsu médical qu’elle-même avait beaucoup de mal à effectuer.
- Tu ne sais plus le faire, la nargua Saechi.
- Bien sûr que si, répondit Sarada vexée.
Sur ces mots, cette dernière composa les mudra nécessaires à l’invocation de ces flammes, puis visa le ruisseau qui passait au centre de la clairière. Elle inspira une grande quantité d’air et souffla une imposante boule de feu d’environ deux mètres de diamètre, sous le regard admiratif de ses parents. Lorsqu’elle cessa son invocation, à bout de force en raison de toutes ces heures passées à s’entraîner, Sarada retomba en arrière, épuisée mais fière d’elle.
- Bravo, ma chérie, s’écria Sakura en l’enlaçant.
- Pourquoi es-tu aussi fatiguée, demanda soudain Saechi inquiète et doutant alors de ce que lui avait juré sa mère. Une invocation aussi simple ne devrait pas t’épuiser à ce point…
- Ça fait des jours que je m’entraîne, s’énerva Sarada. Qui es-tu pour me dire ça ! Je te signale que seul un détenteur de pupilles comme les miennes peut effectuer ce ninjutsu. C’est loin d’être une technique facile !
- Ce n’est pas une question de pupilles, la coupa Saechi d’une voix ferme mais calme, mais une question de sang et de chakra.
Sur ces mots et avant même de laisser Sarada rétorquer, Saechi composa à son tour les mudra et fît jaillir de sa bouche une boule de feu au moins trois fois plus grosse que la précédente. Une telle invocation devait à n’en pas douter nécessiter une énorme quantité de chakra qu’il était rare de trouver chez un enfant. Sasuke et Sakura n’en revinrent pas. Saechi disposait réellement d’une maîtrise du chakra assez exceptionnelle pour son âge et la quantité dont elle disposait dépassait largement celle des jeunes ninjas, voire même celle de certains ninjas d’élite du village.
- Tu as les capacités pour faire de même, mais tu gaspilles encore trop de chakra, continua Saechi en observant Sarada qui était bouche bée. Je t’apprendrai, si tu le souhaites…, proposa-t-elle à cette dernière tout en jetant un regard noir à Sasuke.
Avant que Sakura et Sarada n’aient eu le temps de s’exprimer, celui-ci tourna les talons et disparut en un clin d’oeil.
- Sasuke, s’écria Sakura trop tard pour le retenir.
- Je suis désolée, déclara Saechi en baissant la tête et en comprenant que sa présence et sa démonstration avaient provoqué son départ.
- Je veux savoir qui tu es, rétorqua Sarada qui s’était relevée et se tenait à présent bien droite devant Saechi en la fixant d’un regard accusateur.
- Je…, commença cette dernière.
- Sarada, je te présente Saechi, la coupa gentiment Sakura. Elle est une de mes patientes et nous allons l’accueillir à la maison pour un petit moment.
- Quoi ?! Comment ça ?! Depuis quand tu prends des patients chez nous, demanda Sarada énervée.
- C’est compliqué, Sarada. Il faut que tu me fasses confiance. Elle…
- Je suis ta sœur, déclara soudain Saechi.
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