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« Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi m’a-t-on enfermée ? Quel est cet endroit ? Est-ce que je lui ai fait peur ? ». Elle ne cessait de se poser toutes ces questions en se remémorant l’instant où elle avait ouvert les yeux devant Sakura quelques jours plus tôt. La pièce dans laquelle elle se trouvait à présent était une petite chambre très rudimentaire dont les murs étaient de grands miroirs. Elle ressemblait à s’y méprendre à une cellule de prison. La jeune fille s’y sentait oppressée et ne pouvait contempler que son propre reflet qui lui rappelait sans cesse ce qu’elle avait dû faire pour obtenir cette pupille parme. Quand Sakura avait vu son rinnegan, elle était tout à coup devenue très pâle et avait semblé bouleversée par ce qu’elle voyait. La réaction de sa mère avait tellement perturbé la jeune fille que sur l’instant elle lui avait totalement fait perdre de vue un point essentiel : sa mère était en vie. Comment cela se pouvait-il ? Lui avait-on menti pendant toutes ces années ? Pourtant elle avait vu son corps inerte et avait été présente à ses funérailles, comme tous les gens du village d’ailleurs. Était-elle devenue folle alors ? Ou bien peut-être était-elle morte ? Après tout, elle avait tenté de s’en prendre seule à un membre des Otsutsuki… Aucun ninja du village, pas même ceux qui avait combattu Kaguya pendant la guerre, n’étaient parvenu à le vaincre. Alors comment elle, une ninja supérieure, certes, mais encore enfant et possédant nouvellement les pupilles de son père, aurait-elle pu faire face à un tel être ? La raison l’incitait fortement à croire qu’elle était bel et bien morte. Pourtant, une part d’elle semblait certaine que tout ce qu’elle vivait était réel. Mais dans ce cas, où était-elle ? L’hôpital ne ressemblait pas à celui de son village. De plus, elle n’avait su reconnaître aucun visage à part celui de sa mère, parmi les gens qui s’étaient occupé d’elle avant qu’elle n’arrive dans cette salle. Quelque chose clochait.

De l’autre côté des miroirs, un petit groupe de médecins, dont une jeune femme aux cheveux rose, étudiait les faits et gestes de la jeune fille. Cela faisait trois jours qu’elle était enfermée dans cette pièce. Sakura, alertée par la vue du rinnegan de Sasuke avait immédiatement ordonné de placer la jeune fille à l’isolement, afin de savoir si elle était dangereuse ou non. Ayant enfin reçu les résultats des examens qu’elle avait réalisés mais doutant toujours de leur véracité, elle avait tout de même fini par parler de cette fille à Sasuke qui était alors rentré en hâte au village. Sa venue était capitale pour parvenir à l’interroger sans tomber sous l’emprise de sa pupille. L’interrogatoire allait démarrer d’un instant à l’autre. Il ne manquait plus que Naruto, le Hokage du village, pour commencer.

Trois coups provenant de la porte de la salle de contrôle raisonnèrent dans la pièce. Puis, les visages de Shikamaru et de Naruto apparurent.

- J’ai fait aussi vite que j’ai pu, déclara le blond.

- Que sait-on à son sujet, demanda Shikamaru à Sakura.

- Pas grand-chose, répondit la jeune médecin. Elle a été trouvée grièvement blessée et inconsciente dans la forêt qui borde le village il y a une semaine. Elle s’est pleinement réveillée il y a trois jours.

- Pourquoi l’avoir enfermée ici ? Ce doit être pénible pour elle, demanda Naruto.

- Je… C’est moi qui en ait donné l’ordre, déclara Sakura gênée. Elle… Enfin, je me trompe sans doute mais je crois qu’elle porte le rinnegan de Sasuke.

- Quoi, s’écrièrent Shikamaru et Naruto d’une seule voix. C’est impossible, la pupille a été crevée, continua Shikamaru.

- Ce n’est pas tout, ajouta Sakura. J’ai refait et refait les examens et j’ai à chaque fois obtenu les mêmes résultats… Visiblement, cette jeune fille est notre fille, dit-elle d’une voix étranglée en désignant Sasuke du regard.

- Quoi, s’écria de nouveau Naruto en manquant d’avaler sa salive de travers. Comment c’est possible ?

- Je n’en ai aucune idée, répondit Sakura de plus en plus mal à l’aise. De plus, elle semble légèrement plus âgée que Sarada, plus frêle aussi, mais sa quantité de chakra est bien plus élevée et elle semble le maîtriser à la perfection…

- Ce n’est qu’une enfant, elle ne peut pas maîtriser le rinnegan, si, demanda Shikamaru.

- Vu la façon dont elle manipule son chakra, je dirai que si, répondit Sakura décontenancée.

- Nous allons très vite pouvoir nous en rendre compte, déclara tout à coup Sasuke en activant son mangekyo sharingan.

- Sois prudent, lui intima Sakura.

- Et ne la blesse pas, recommanda Naruto. Ce n’est qu’une enfant.

Pour toute réponse, Sasuke sortit de la salle de contrôle et gagna le couloir menant à la chambre de la jeune fille. Le visage de marbre, il ouvrit lentement la porte et regarda autour de lui. La fille portait une des chemises de nuit vertes de l’hôpital et était assise sur son lit, les jambes repliées contre son torse et le visage dans ses genoux, recouverts par ses longs cheveux ébènes. Quand elle entendit la porte se refermer, elle leva brusquement la tête, surprise, laissant apparaître son rinnegan inactif. Lorsqu’elle croisa le regard de Sasuke, elle recula brusquement, visiblement terrifiée, et manqua de tomber du lit. Son corps tout entier se mit à trembler et ses yeux, plongés dans ceux de Sasuke, s’écarquillèrent. Nullement déstabilisé par une telle réaction, Sasuke resta stoïque face à la jeune fille à l’autre bout de la pièce.

- Qui es-tu, demanda-t-il froidement d’une voix autoritaire.

La jeune fille ne répondit pas. Aucun son ne sortit de sa bouche. Elle était comme tétanisée et n’osait pas bouger.

- Je t’ai posé une question, dit-il en haussant le ton.

C’est alors que de petites larmes commencèrent à perler au coin des yeux de la jeune fille. Mais, toujours tremblante, elle ne parvint pas à s’exprimer.

- Ne m’oblige pas à me répéter, la menaça soudain Sasuke en dégainant son sabre.

Les larmes coulèrent de plus belle sur ses joues et sa respiration accéléra. Perdant patience, Sasuke s’approcha de la jeune fille, qui, cette fois, tomba du lit. Il la relava sans ménagement et planta son sabre dans le mur juste à côté de sa tête. Toutefois, contrairement à la réaction qu’il espérait, la jeune fille, toujours tremblante, plaqua son visage contre le torse de Sasuke, serra ses bras autour de lui et se mit à pleurer à chaudes larmes. Choqué par cette réaction, Sasuke demeura immobile pendant un très bref instant. C’est alors que dans un sanglot et d’une voix presque inaudible, la jeune fille parvint enfin à s’exprimer.

- Papa…

En entendant ce mot, Sasuke repoussa la jeune fille et la plaqua contre le mur en lui maintenant les épaules.

- Ton petit jeu n’amuse personne, déclara-t-il d’une voix empreinte de colère. Dis nous qui tu es, ordonna-t-il d’un air menaçant.

- Sa… Saechi… Saechi Uchiwa, répondit-elle de nouveau apeurée. Je… Je suis la fille aînée de Sakura Haruno et Sasuke Uchiwa, Hokage du village de Konoha.

- Dis la vérité, menaça-t-il de plus belle.

- C’est la vérité, répondit-elle en le suppliant du regard. Je suis Saechi Uchiwa. J’ai treize ans. Je fais partie des ninja supérieurs de Konoha depuis l’âge de neuf ans. J’ai un petit frère, Taichirô, qui a quatre ans et qui a été enlevé par Omitchi Otsutsuki. Je l’ai poursuivi et je me suis retrouvée ici, pleura-t-elle. C’est la pure vérité… Je le jure...

- Tu mens, affirma Sasuke en levant son sabre.

- Non, je ne mens pas, cria la jeune fille.

N’écoutant plus, Sasuke s’apprêta à frapper de son sabre Saechi qui pleurait toutes les larmes de son corps. C’est alors qu’une forme spectrale violette que Sasuke reconnut immédiatement barra la trajectoire du sabre, entourant la jeune fille d’un large bouclier. « Le Susano ?! », s’écria-t-il en pensée. Sasuke fît un bon en arrière, permettant à Saechi de se redresser. Lorsqu’elle lui fît face, ses pupilles pleinement en action, Sasuke n’en crût pas ses yeux. Le rinnegan de la jeune fille s’était activé ainsi que son autre pupille, révélant un mangekyo sharingan éternel parfaitement maîtrisé et très proche de celui de Sasuke. Cette similarité avec ses propres yeux le troubla pendant un bref instant. Voyant qu’il ne la menaçait plus, Saechi désactiva son sharingan et son rinnegan, faisant ainsi disparaître le bouclier du Susano matérialisé autour d’elle.

- Comment as-tu eu ces pupilles, demanda soudain Sasuke.

A cette question, la jeune fille baissa les yeux.

- Mon père me les a confié… Avant de mourir, répondit-elle mal à l’aise.

- Cesse de mentir, ordonna Sasuke.

- … Je ne mens pas, répondit-t-elle d’une voix empreinte de colère. Je suis Saechi Uchiwa, mais je ne sais pas où j’ai atterri, admit-elle. Je ne reconnais rien à part votre visage et celui de Sakura… De toute façon, peu importe que vous me croyez ou non. Je n’en ai rien à faire de vous tous. Mon seul but est de retrouver mon frère, déclara-t-elle avec autorité.

Alors qu’il s’apprêtait à la menacer de nouveau, la porte de la chambre s’ouvrit dévoilant le visage de Sakura. Lorsqu’elle la vit, Saechi se sentit immédiatement rassurée et apaisée.

- Maman…, dit-elle d’une petite voix.

- Je suis désolée Saechi, je ne sais pas qui tu es, répondit Sakura.

Saechi baissa les yeux, visiblement très attristée par cette réponse.

- Toutefois, reprit la jeune médecin, je ne peux pas prouver que ce que tu dis est faux.

- Sakura, intervint Sasuke.

- D’après les résultats des tests ADN, tu es bien notre fille, continua-t-elle sans écouter son époux. De plus, je ne vois pas comment c’est possible mais tu as présenté ton père comme étant le Hokage de Konoha...

- Il l’était, oui, coupa la jeune fille. Mon père est devenu Hokage après la défaite de Kaguya Otsutsuki, lors de la quatrième grande guerre ninja, après avoir détruits tous les démons à queues et tué les Kage…

Sasuke et Sakura se fixèrent d’un regard inquiet tout en se remémorant avec angoisse les évennements survenus pendant la guerre et la fin tragique qui avait bien failli se produire pour Sasuke et Naruto.

- Saechi, connais-tu cet homme, demanda Sakura en montrant une photo de Naruto en habit de Hokage.

- Non…, répondit-elle.

- Tu n’as jamais entendu parler de Naruto Uzumaki ?

- Si, Maman m’a parlé de lui une fois, mais, quand Papa l’a su, il nous a interdit d’aborder de nouveau le sujet… Je sais seulement qu’il est mort à la fin de la guerre...

- Dis-moi, continua Sakura de plus en plus tendue, combien y a-t-il de visages de pierres sur la falaise de ton village ?

- Aucun...