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Assises sur un banc dans le jardin public

Elles nous semblent immobiles figées dans leur grand âge

A peine si leurs paupières soulèvent le poids des ans

Souvent leurs mains croisées dont la peau s’évanouit

Posées sur leur genoux ou le pommeau d’une canne

Mouvements imperceptibles on les dirait de marbre

Galathées outragées par des années de vie

Le temps n’a plus de prise il a déjà tout pris

Leur couple n’est plus qu’un puisque l’autre est parti

C’est encore un ailleurs dans leur mémoire flétrie

Alors elle sortent seules ou avec une amie

Prendre l’air ou le frais quand l’heure est la meilleure

Elles mélangent à l’envi souvenirs et soucis

Et pourtant que de vie sous ces cheveux de gris

Car rien ne leur échappe des éclats de la vie

En de brefs échanges elles ont vite tout dit

De ce couple qui passe d’un enfant turbulent

De ces regards fugaces qu’on leur jette en passant

Elles sont des sentinelles qui nous rappellent à temps

Les langueurs de la vie dans toute sa brièveté

Et que le temps qui passe n’est guère nouveauté


Texte publié par Euryale, 7 février 2023 à 11h16
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