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Le soleil rougeoyant s'échappe

Mais son reflet s'attrape

Sur les eaux brunes et calmes

Du miroir étroit de ton lit d'automne

Un colvert alourdi de son dernier festin

Composé à l'envi par du menu fretin

Tente de décoller en vain

Tandis que ses ailes battent

Ses pattes à l'eau s'accrochent

On dirait qu'il ricoche

Puis il s'élève enfin

Une mouette rieuse fanfaronne

Sur un rocher à nu se pose en friponne

S'offrant au vent d'autan qui hérissonne

Son toupet de plumes gasconnes

Effeuillé le vieux saule

Qui sur la berge noyée

Trempe à l’envi ses gaules

N'attrapant que des galets

Voici venir la ville qui t'aime et te redoute

Ses hautes digues roses t'enserrent et te corsètent

Tu feules au déversoir en écumant de rage

Tous les ponts te surveillent

Les arches bien campées, assises sur des piles

Dont on devine qu'elles oseraient bien la gigue

Pour larguer dans tes eaux

De tes bois flottés l'embâcle

Mais l'ire n'est pas de mise en cette fin d'automne

Et mille paires d'yeux t'admirent et tu rayonnes

Tu assures le spectacle et toujours tu cartonnes

Ils diront de Toulouse : c'est beau, c'est la Garonne


Texte publié par Euryale, 7 février 2023 à 11h06
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