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Option taille : 1000 mots (+/- 10%)

Objet/chose : “chrysalide”

Émotion/état : “regret”

Couleur : “argenté”

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Marchant le long d’un trottoir, Thibault bailla. Il était à peine neuf heures du matin, et il s’était levé plus tôt qu’il ne le ferait habituellement le week-end. Traversant un passage piéton, il réarrangea son sac à dos, qui pesait lourd sur ses épaules. Ledit sac était rempli à craquer, et Thibault espérait que son costume à l’intérieur ne finirait pas abîmé, sinon Chloé n’allait pas apprécier.

Ce qu’il comprendrait, honnêtement. Son anniversaire avait toujours été une journée importante pour elle, et en faisait une fête costumée chaque année. Fêtes qu’il devait aider à préparer depuis le début de leur adolescence.

C’était dans ces moments-là que Thibault se demandait comment il avait pu devenir ami avec Chloé. Non pas qu’elle ressemblait à Nathan, heureusement, mais ses phases d’exubérance n’étaient pas quelque chose auquel il s’était attendu quand ils s’étaient rencontrés à l’école primaire. Mais grandir avec son frère l’avait plus ou moins immunisé contre les comportements loufoques et extravertis, donc se retrouver emporté par les lubies occasionnelles de Chloé ne l’avait pas vraiment dépaysé. Et même si ça avait été le cas, il n’aurait aucun regret.

Arrivé à destination, il fit une pause devant le portail de la maison des Martin, comme à chaque fois qu’il venait. Ce quartier était un peu plus chic que le sien, et depuis la mort de leurs parents et leurs problèmes d’argent, Thibault avait l’impression qu’il faisait un peu tâche. Surtout que l’esthétique vestimentaire n’était pas une grande préoccupation pour lui.

Il poussa le portail ouvert, remonta l’allée dallée et toqua à la porte. Celle-ci s’ouvrit sur un homme d’un quarantaine d’années qui souriait.

– Ah, Thibault ! S’exclama-t-il joyeusement en ouvrant plus grand la porte d’entrée. Tu es venu tôt, dis-moi. entre, entre.

– Bonjour, André, comment allez-vous ?

– Bien merci. Chloé est dans sa chambre, tu peux y déposer tes affaires avant de mettre la main à la pâte.

Thibault le remercia et monta à l’étage pour aller voir sa meilleure amie. Il connaissait le chemin par cœur et n’eut aucune hésitation à frapper à la porte où une pancarte colorée et brillante affichait le nom de Chloé.

– Entrez !

– Ton serviteur est là, princesse.

Chloé se détourna de son armoire, un grand sourire sur le visage. Elle était vêtue de ce qu’elle appelait sa tenue de combat, c’est-à-dire un vieil ensemble de jogging rouge et un t-shirt noir, et semblait prête pour l’installation des décorations.

– Super. Tiens, pose ton sac là, et… Attends, ton costume est dedans ?

– Oui.

– Sors-le tout de suite alors, dit-elle avec autorité. Avec de la chance il ne sera pas trop froissé quand il sera temps de le mettre.

Thibault obéit docilement, sortant les pièces de son costume qu’il posa sur le lit. Chloé s’approcha, curieuse de ce qu’il avait choisi pour cette année.

– Oh, mais c’est chic et élégant ! le félicita-t-elle en tenant la veste de son costume.

– Vu le thème que t’as choisi, vaut mieux.

Cette année, c’était le thème “Prince et Princesse” qui était à l’honneur. Thibault s’était donc vu obligé de trouver des vêtements chic et classe, mais en plus de les décorer pour qu’ils aient l’air princiers. Heureusement qu’il était assez doué en couture, même si c’était plus une conséquence de son amitié avec Chloé qu’un vrai choix de sa part.

Une fois son sac vidé, Thibault fut attrapé par le bras et dirigé vers le jardin, lieu principal où se déroulera la fête d’anniversaire. Il salua Nicole, la mère de son amie, avant de commencer à suivre les Martin dans les préparatifs.

Il y avait pas mal de choses à faire. Gonfler les ballons et les mettre en bouquet de trois avec un blanc, un doré et un argenté, monter et dresser les tables, répartir les chaises pliantes et les décorer, poser une clôture sur la terrasse qui servira de piste de dance pour laisser un passage vers l’intérieur de la maison, installer le coin musique qui sera géré par le père de Chloé, mettre des banderoles absolument partout dans le jardin et sur le devant de la maison pour que les invités la repèrent facilement, et surtout enlever tout ce qui ne rentrait pas dans le thème de la fête.

Peu après midi, ils grignotèrent plus qu’ils ne mangèrent, avant de se dépêcher d’aller se changer. L’anniversaire commençait à quatorze heure, et il faudrait du temps pour que Chloé soit complètement prête. Thibault se vit attribuer la salle de bain, une fois que son amie fut correctement maquillée selon ses critères strictes, pour se changer et se battre avec sa cravate. Au bout d’une demi-heure, découragé, il alla demander de l’aide à André, qui se moqua gentiment de lui.

En revenant dans le couloir pour aller récupérer ses affaires et les ranger dans son sac, la porte de la chambre de Chloé s’ouvrit pour laisser apparaître la reine de la fête.

Et reine elle l’était.

Thibault se figea à quelques pas de son amie, se demandant si la chambre avait servi de chrysalide d’une manière qui lui était inconnue. Chloé était naturellement jolie et avait toujours une apparence soignée malgré ses vêtements hauts en couleur, mais là elle était véritablement belle. On aurait dit une vraie princesse tout droit sortie des contes de fées.

– Wow. T’as du sang royal et tu ne me l’a jamais dit ?

– Ma famille a renoncé à ses droits, répliqua-t-elle avec un sourire narquois. Trop de protocoles et pas assez de vacances.

Son amie lissa la jupe de sa robe bleu pâle et lui fit face pour le détailler du regard.

– Ça te va vraiment bien, le complimenta Chloé. Tu devrais mettre des chemises plus souvent.

– Trop de boutons, se plaint-il avant d’entrer à nouveau dans la salle de bain pour réunir ses affaires et les mettre dans la chambre de Chloé.

Thibault ferma la porte en sortant, pour voir que Chloé l’attendait en haut de l’escalier, toute satisfaite. Soufflant avec amusement, il la rejoignit et lui proposa son bras.

– Prête pour votre célébration, Majesté ?

– Absolument, répondit-elle en passant sa main dans le creux de son bras.

Ils avaient à peine atteint le milieu de l’escalier que la sonnette de l’entrée retentit, annonçant l’arrivée du premier invité.