Pourquoi vous inscrire ?
«
»
tome 1, Chapitre 1 « Mon Coeur est dans les Highlands » tome 1, Chapitre 1

1984-85 fut une terrible période. De nombreuses attaques à la bombe furent perpétrées sur le sol anglais comme nord-irlandais, l’Armée républicaine revendiquant notamment l’attentat contre le Premier ministre Thatcher en octobre 84.

Les grèves des mineurs britanniques, pour éviter le concassage du syndicalisme et la fermeture de puits de charbon considérés comme déficitaires par le gouvernement, avaient abouti à de violents affrontements et une lutte essoufflée des piquets de grève. La privatisation de l’opérateur British Telecom, dans un ouragan libéral, était un exemple de la restructuration brutale de l’industrie par l’état, créant des millions de chômeurs et une période d’austérité et de colère. La désindustrialisation opérée du pays conduisit à la disparition de larges communautés, mais pas à celle des commémorations. La mémoire des mines survivait ; avec elle, la haine de Thatcher. Car le nord et les Midlands furent finalement délaissés, ne bénéficiant d’aucun investissement après la destruction des industries historiques. Crise du logement, apparition de contrats de travail abusifs, augmentation du taux de criminalité…Il n’y eut pas un seul mois durant lequel il était possible d’éviter de publier sur ce quotidien dans le Royaume-Uni.

En janvier 1983, Maggie devait visiter les locaux du Glasgow Herald, quotidien situé dans la ville du même nom, à Albion Street, pour la commémoration de son bicentenaire. Lors de son passage, une partie de son discours devait frapper le journaliste Blayne Faulkner, qui en garda un souvenir embarrassé lorsqu’elle fit référence en public à John Mennons. Ce dernier avait été le tout premier éditeur (et fondateur) du journal. En 1793, il fut poussé devant les tribunaux pour avoir publié une annonce jugée comme séditieuse. Thatcher, considérant que la publication avait pris à l’époque un fâcheux départ, devait glisser un commentaire hostile selon Faulkner, en déclarant « je suis certaine que le nouvel éditeur échappera au destin du premier, mais je regarderai de près le principal article, juste au cas où ». Quelle menace était-ce là ? L’indépendance de leur institution pouvait bien se garder elle-même. Après quoi, en dépit de toute neutralité, Blayne devait nourrir un très grand mépris pour le chef conservateur qui depuis le début de ses fonctions, avait craché à la figure de nombreuses corporations.

Au lendemain du 3 mars 1985, fin de la grève des mineurs, le Glasgow Herald éditait sa page principale avec le titre « les mineurs reviennent mais le combat contre la fermeture continue ».

Faulkner se sentait épuisé. La couverture de ces années sombres l’avait surmené. Sans avoir perdu la flamme qui l’avait habité jusque-là, convaincu que sa tâche était des plus nécessaire, il se sentait à bout de souffle dans un contexte social semblant imiter l’après-guerre. Dès les deux premières années du mandat Thatcher, l’Écosse n’avait-elle pas perdu presque 20% de sa main d’œuvre ? Malgré les discours de la Droite, dans l’esprit du journaliste, le Premier ministre n’était pas en train de sauver l’économie du pays. C’était là un but irréalisable en sacrifiant sa population.

Blayne étouffait sous la couche de mensonges qui se répandait sur le sol britannique, pareil à un poison épandu sur des récoltes, saturant l’air, les poumons, les espoirs et les épargnes des travailleurs. Les propos de Thatcher au lendemain du 3 mars lui donnaient envie de hurler. Les unionistes considéraient les grévistes comme des terroristes, occultant la violence sociale dont ces derniers étaient victimes en amont. Le travail de Faulkner avait toujours été un phare dans la tempête, un câble d’acier sur lequel il avait les pieds solidement rivés. Avec le temps, il lui semblait que ses publications ne représentaient plus qu’une lanterne vacillante, dont la portée était étouffée par les nombreuses impostures politiques. Les débordements capitalistes emportaient avec eux au fond des eaux tout sens moral dont la presse elle-même se dépouillait peu à peu. La morosité s’étendait dans la cité, sur les terres au-delà, entamant l’esprit de la société jusqu’à ne laisser qu’une lassitude enracinée. Il n’était parfois plus possible de dénoncer des faits tels qu’ils étaient ; la nouvelle morale économique balayait toujours les anciens combats et leurs valeurs déplacées. Quelques chroniques dénaturées venaient toujours maquiller quelques événements, si bien que l’exactitude et l’évidence se perdaient en route. Son travail avait pris une saveur inconnue, délayant véracité et fable dans une même soupe. Blayne était écrasé par les enceintes de scandales et de manquements gouvernementaux. Bombes et pauvreté ne pouvaient soutenir aucune réforme, mais pouvaient désintégrer la force d’âme la plus convaincue. Il ne voulait pas murer de façon suicidaire les élans bienveillants de sa conscience pour se conformer au milieu corrompu qui s’était installé au fil des ans. Les mineurs pouvaient continuer le combat, il savait par expérience que Thatcher ne leur laisserait pas même des miettes, malgré ses prétentions de dialogue. Les puits étaient morts ; dans leurs fonds asséchés par la lutte, les attentes de milliers jetées au feu nourri au charbon.

Au décès de son père, Faulkner se décida à interrompre sa tâche, mettant son rôle de rapporteur et analyste en suspens. Après plus de huit cents jours de travail ininterrompu, allant jusqu’à couvrir des événements nord-irlandais, il déposa sa demande de congés, prit la route à la mi-mars et la direction du nord-est.

Dans son esprit, les plateaux de l’Aberdeenshire estompaient déjà la grisaille des terres dont il se détournait. Un éclair balayait désormais la plaine obscure de son cœur en deuil. Il pensait à tous ceux qui s’étaient engagés dans un combat si chèrement perdu. Éjectés de leurs emplois, leur absence pèserait longtemps sur la société amputée de ces pilastres. L’écho de leurs voix demeurerait à n’en pas douter sous la couche de poussière que les Tories tenteraient de faire pleuvoir sur les lignes déterminées et séditieuses de quelques vieux canards.

Iùrnan Faulkner était originaire de Kirkhill, dans la région d’Inverness. Il avait cependant travaillé une grande partie de sa vie dans l’atelier de montage de l’usine de construction de locomotives d’Inverurie, manufacture située à cent treize kilomètres à l’est. En raison de la nationalisation des chemins de fer en Écosse, l’usine ferma en 1969. Malgré les appels contre la fermeture faits par de nombreux parlementaires écossais, les six cents ouvriers d’Inverurie perdirent cependant leurs emplois. L’ingénierie ferroviaire fut alors confiée à la société British Rail Engineering Ltd, créée à la même date. Iùrnan Faulkner se mit ensuite à travailler dans la pension de famille possédée par les Macrobb, qu’ils tenaient avec leur fille Galiene, son épouse. L’hôtellerie servait d’hébergement aux locaux comme aux touristes, et jusqu’à sa mort, le père de Faulkner contribua au maintien de l’entreprise familiale.

Lorsque Blayne reçut la nouvelle du décès de son père, sa première pensée se tourna vers sa mère, devenue veuve à cinquante-cinq ans. Avec à peine un an de plus, Iùrnan s’était écroulé victime d’un accident vasculaire, laissant sa femme sans soutien. Leur fils avait franchi le seuil de leur loge à la suite de cet épisode malheureux, venu du sud en toute hâte.

Les formalités soldées avec le notaire, Blayne demeura dans la pension plusieurs jours, mûrissant longuement l’incidence d’une telle disparition. Si elle ne pouvait assumer seule la gestion de la pension, Galiene Faulkner n’accepterait jamais de s’installer à Glasgow, située trop au sud, loin des souvenirs de famille. Les grands-parents Macrobb étant eux aussi disparus, sans autre enfant qu’une fille unique, la pension était le seul bien qui rattachait la mère de Blayne à son passé. Contraint de reprendre son poste à l’issue de son absence, le fils laissa quelques temps la charge de l’affaire à sa mère esseulée.

Iùrnan Faulkner avait été un ouvrier jusqu’à ses quarante ans. Ce n’était pourtant pas ce qui l’avait défini toute sa vie. Cadet d’une fratrie de l’Inverness-shire, né dans un milieu semi rural, on aurait pu le croire frustre et ignorant, il avait cependant vu le jour doté de quelque vivacité d’esprit et d’une tendre perception du monde en dépit de la poussière et de la graisse incrustées sous ses ongles. C’était un homme d’humeur mélancolique, mais très enclin au rire ; il pouvait se plonger dans une rêverie aigüe, frappé par les teintes d’un ciel d’orage, le parfum des bruyères dans les pâtures… Dans ces moments, il lui arrivait de ne plus prononcer un mot pendant des heures, sans que le silence lui pèse, qu’il fut seul ou accompagné. Il était inutile lors de ces errances de tenter de le ramener à la réalité des choses. Le soir, il notait sans faillir ce que ces flâneries immobiles lui avaient inspiré, remplissant des pages de notes, et laissant derrière lui des piles de vers entassées dans des tiroirs. Iùrnan Faulkner était un poète, que sa métrique et ses rimes fussent bonnes ou mauvaises ; c’était un auteur au sens général, car il avait également crayonné sur des vieux feuillets, bulletins de paie ou tracts de grèves, des contes et des paroles de chansons. Son œuvre la plus importante était malheureusement restée inachevée, échouée aux mains de son fils plusieurs mois après les funérailles de mars.

Un manuscrit d’une centaine de pages avait été soigneusement rangé dans un ancien scriban au bois usé, placé à la remise, les feuilles protégées là par un écrin de papier jauni. Le début de ce récit sans titre semblait avoir été rédigé par une version plus jeune d’Iùrnan, car on y déchiffrait une écriture élémentaire, penchant ici vers la droite, là vers la gauche, aux boucles irrégulières, aux majuscules parfois grotesques. De nombreuses corrections ponctuaient le fil de l’histoire, des folios d’un papier différent insérés parfois entre certaines pages, des pans entiers de la chronique produits par une écriture adulte. Blayne avait mis la main sur cet original à la vente de la pension, lorsqu’il avait fallu vider la bâtisse et liquider les affaires pour leur voyage vers le nord.

Après trois mois d’efforts, Galiene n’était plus en mesure de diriger seule la petite auberge. Approvisionnement, réparations, cuisine, ménage, comptabilité… Ces tâches pesaient alors trop pour un seul esprit endeuillé, et malgré son entêtement initial, la mère de Blayne ne put qu’admettre son impuissance. Dans sa clairvoyance, son fils avait anticipé cette situation et contacté ses deux oncles, installés près d’Inverness, avec qui son père avait gardé contact. Tous deux dirigeaient la ferme de moutons de leurs parents, produisant une excellente laine sur le comté. C’était le fief des Faulkner où Iùrnan avait œuvré à ses débuts, domaine qu’il abandonna pour le cœur d’une femme qui l’avait emporté jusqu’à Inverurie.

Les parents de Blayne s’étaient rencontrés en 1948, à la réouverture des Jeux d’Inverness. C’était là un événement notable, si bien que de nombreux écossais affluèrent pour participer ou profiter du spectacle. Dans l’engouement soulevant Northern Meeting Park, une chose étrange s’était passée. La raison avait déserté l’esprit d’Iùrnan lorsque son chemin avait croisé les pas d’une fille d’Aberdeen. Le second fils des Faulkner s’était donc installé quelques années plus tard dans le comté de la Dee, cédant sa place à son benjamin et désertant les Hautes-Terres. Néanmoins, Iùrnan était attaché aux montagnes et aux rivières. Il n’avait jamais oublié ni ses frères, ni les paysages dressés autour de la Ness. C’est parce qu’il aimait chèrement les lochs, les glens et les munros de ces parages qu’une partie de son cœur resta toujours tournée vers la mer du Nord. D’un instinct contemplatif pour ces espaces, enflammé par les vents, les couleurs et le froid de la lande, il avait laissé derrière lui dès son plus jeune âge des mètres de vers. Son frère aîné l’avait surnommé « son petit Burns », et le manuscrit qui fut trouvé après son départ était une trace vivace de son amour pour les Highlands d’Écosse.

Iùrnan avait couché sur le papier les lignes de ce qui paraissait être une vieille légende ; l’ensemble était à l’état de brouillon, auquel il manquait une partie importante. L’œuvre était fournie mais très inégale. Il apparaissait que bon nombre de passages avaient déplu à l’auteur, raturés dans leur intégralité ; la fin était perdue ou n’avait jamais été écrite. Les aléas de son travail, et les troubles des dernières années, plongeant son père dans une bataille sociale, l’avaient peut-être détourné de son but. Car si Blayne se souvenait d’Iùrnan manifestant contre la fermeture de l’usine, il ne se rappelait pas l’avoir vu à l’ouvrage sur un tel texte.

Pendant plusieurs mois, le fils devait garder en son giron la postérité inachevée du père, dirigeant son énergie sur les impératifs de leur situation.

Galiene Faulkner fut accueillie par les frères d’Iùrnan et à l’image de son époux décédé, s’associa à l’entreprise familiale de production de laine, travaillant auprès de ceux qui lui rappelaient les beaux jours d’Inverurie. Un poste à la gestion du stock lui fut attribué, et elle n’en demanda pas davantage, logée à la ferme, participant aux corvées générales.

Blayne réussit à obtenir un poste dans les locaux de l’Inverness Courier, après plusieurs mois de relances et tentatives, par suite de sa démission du Glasgow Herald. Son désir de changement n’était pas étranger à cette décision, et cette transition bienvenue ôta à son âme un lourd ressentiment nourri envers le monde. L’air des Highlands, la terre natale de son père aimé et aimant, agirent comme un baume sur son cœur idéaliste.

Leurs problèmes ainsi résolus, il se pencha sérieusement sur le manuscrit oublié d’Iùrnan Faulkner, commençant à lire avec attention au début de l’année 1986 les griffonnages plus ou moins erratiques de son père. Le style mélangeait prose et versification, la métrique des poèmes étant des plus étrange, sans règle, très variable. L’histoire renvoyait à quelques événements anciens, dont les éléments fantastiques laissaient penser qu’il s’agissait d’une fiction. Il fallut un temps certain pour remettre les pages dans ce qui paraissait être l’ordre du récit. En parallèle à son nouveau travail, Blayne s’était mis à corriger le texte, bien que les poèmes lui parussent de bonne facture. Son père avait déjà perfectionné l’écriture des premiers chapitres, où la graphie et le vocabulaire simplistes ne l’avaient pas convaincu. Il semblait manquer des passages à la version, ce qui rendait l’interprétation du texte difficile, d’autant qu’Iùrnan avait écrit certaines portions en gaélique. Après avoir éprouvé ses notions de vieil écossais, Blayne devait arriver à l’ultime page, interrompant ses efforts, sans plus aucun support. Il se trouvait là comme au bord d’un précipice, prêt à sauter, mais incapable d’aller plus avant.

Il devait interroger ses oncles sur la nature de cette œuvre étrange, et Laise, l’aîné, comme Madadh, le dernier fils, se souvenaient de certains détails concernant l’origine de ce texte.

Iùrnan avait fait un déplacement dans les Cairngorms, à l’âge de douze ans, avec les scouts de la région. Un camp d’été avait été planifié vers le mois de mai, organisé sur un long week-end à la lisière de la forêt d’Abernethy. Ce voyage, bien plus exotique que leurs sites ordinaires de Reelig Glen ou Clash Wood, avait été organisé pour la première fois, si bien qu’Iùrnan avait montré une résolution de fer à partir, travaillant comme un esclave à la ferme pour que leurs parents approuvent son départ. Envoyé ainsi dans les massifs des Montagnes Rouges, il en était revenu dans des conditions dramatiques.

Il avait d’abord disparu plusieurs heures depuis le soir ; puis avait été trouvé inconscient dans une clairière de la forêt d’Abernethy, bien au-delà du bivouac de sa patrouille. Il fut mené en urgence au dispensaire le plus proche. Il ne devait revenir à lui que plusieurs jours après cet étrange épisode. Personne n’avait rien su des raisons à sa disparition et son malaise ; Iùrnan n’avait jamais donné d’explication claire. Laise et Madadh avaient souvent tenté de le questionner, et sous cette complaisante persécution, après de nombreux mois, Iùrnan devait un jour évoquer un cercle magique situé dans les bois d’Abernethy. Il n’y avait eu aucun cercle de pierre là où on l’avait trouvé, et ses frères ne surent que penser de l’affaire. S’il était en proie à quelque délire, Iùrnan devait cependant persister dans la rédaction de son roman fabuleux, débutée après ces faits qui semblaient avoir « aggravé » sa propension à l’écriture.

Les circonstances de cet incident laissèrent Blayne Faulkner dans un état de perplexité. Son père n’avait jamais fait mention de cette aventure, certes rocambolesque. Peut-être Iùrnan avait-il craint de passer pour un fabulateur à l’imagination trop grasse ? Cependant, ses propres frères ne semblaient pas croire qu’il eut inventé pareille intrigue ; il ne s’en gargarisait pas quand un menteur se serait vanté de ces fausses tribulations. Peut-être Iùrnan avait-il sincèrement cru à ce folklore, sans fourberie aucune, au point de s’effrayer et s’égarer dans une forêt inconnue...

Peu importait. Blayne s’était attaché au travail de son père, qu’il estimait original. Il retrouvait entre les lignes écrites la douceur et la grâce qui entouraient le second des Faulkner ; car Iùrnan était resté dans l’esprit de son fils empreint de tendresse, passionné par les étendues du nord, amoureux du vent et de la mer. Loin des côtes, son regard s’était souvent tourné vers le littoral, ou avait tenté de trouver dans l’horizon quelque vision des lointaines vallées des Highlands. Dans ces moments où son esprit se perdait en rêverie, il avait souvent laissé passer sur ses lèvres des mélodies du nord, son visage clair aux paupières mi-closes tendu vers les nuées.

Même au cœur de ses luttes, sous la menace du licenciement et d’un avenir incertain, Iùrnan n’avait jamais étouffé ce flambeau qui embrasait son âme au plus profond de la fosse, derrière les vapeurs et les cris des moteurs de la baie d’assemblage. Là, il était resté plein d’une ivresse déterminée, convaincu que la beauté du monde, au-delà de l’acier et des difficultés, panserait leurs maux.

Il y avait donc dans son texte une certaine délicatesse. Les lignes vacillaient entre inspiration romanesque et chronique insulaire. De nombreux fragments, même si poétiques, détaillaient également des lieux et des évènements d’un réalisme convaincant et on ne pouvait nier l’aspect descriptif du tableau, qui donnait finalement de la contenance à la fable. Les éléments imaginaires n’atténuaient pas la crédibilité des faits historiques relatés. De ce fait, il chagrinait Blayne que le manuscrit fut inachevé et la parole de son père laissée en suspens. L’empreinte d’Iùrnan se trouvait comme emprisonnée entre les fibres de papier, sous l’encre sèche. Dans les vers de ses poèmes, l’écho de sa voix résonnait à l’oreille de son fils. Là où s’étendaient les descriptions de la lande, on percevait sa trace, comme s’il eut foulé lui-même les champs abandonnés, les brandes tassées sous sa foulée après son passage…

Presque un an après avoir gagné l’Inverness-shire, Blayne entreprit de terminer l’œuvre débutée en 1939, le dessein accompli de toute une courte vie, que son père ne devait jamais tenir entre ses mains.


Texte publié par GJBlake, 4 janvier 2023 à 10h48
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 1 « Mon Coeur est dans les Highlands » tome 1, Chapitre 1
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
2892 histoires publiées
1296 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Stéphanie DB
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés