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tome 1, Prologue « Avant-propos » tome 1, Prologue

Le terme Picte proviendrait entre autres du latin pingere, peindre, employé par le rheteur Eumenius dans son panégyrique Panegyricus Constantio Caesaridictus. Eumenius utilise les termes pictis et pictorum dans les chapitres V et VII pour parler des hommes du nord de l’Écosse - qui se peignaient et se tatouaient le corps.

Ces Pictes étaient auparavant appelés par les Romains Caledonii, la Caledonia désignant pour Rome la partie de la Grande-Bretagne située au nord des murs d’Hadrien et d’Antonin.

Dans le récit, ils sont également désignés par les termes inventés de Calédones, ou Caleds.

Les Pictes constituaient un ensemble de tribus réparties au-delà des fleuves Clyde et Forth, avant de se mêler vers le Xe siècle aux peuples Gaëls d’Irlande et d’Écosse. Leur langue s’est alors éteinte peu à peu.

Les Scots désignent un peuple celte du nord-est de l’Irlande, aussi appelée Hibernia en latin, terme dont on retrouve l’emploi chez Tacite dans l’œuvre De vita Agricolae. Ce peuple ne s’est historiquement établi sur l’île britannique qu’à partir du IIIe siècle.

Le terme vient du latin scotus, scoti, désignant les peuples celtes d’Hibernie et de Calédonie confondus. Il a été notamment utilisé par Ammien Marcellin, historien du IVe siècle, dans son œuvre Res Gestae livre XXVI : « Picti Saxonesque et Scotti et Attacotti Brittannos aerumnis vexavere continuis. » (Les Pictes, les Saxons, les Scots et les Attacottes frappaient la Bretagne d’incessantes épreuves.)

Saint Patrick nommait quant à lui le peuple d’Irlande hiberionaci, et se présente lui-même comme hiberione constitutus, soit un résident d’Irlande, dans sa lettre Epistola ad milites Corotici. Le terme Hiberne employé dans le roman se réfère à ces sources.

Dans le récit, les Irlandais sont également appelés Gaëls, dont la racine du mot pourrait signifier guerrier, homme sauvage.

Le terme Normand, ou Nordien, est emprunté au vieux norois nordmadr et au francique nortman, Normand, homme du nord. Il désigne un peuple scandinave, sans distinction d’origine. Les Normands désignent dans le récit ce que nous appelons aujourd’hui les vikings, qu’ils soient Danois, Suédois ou Norvégiens.

En revanche, le terme Scaldingi désigne plus spécifiquement les vikings Danois, nommés d’après le fleuve Scheldt se jetant dans la mer du Nord. Les vikings du récit viennent donc du Jylland, nom de la péninsule du Danemark.

La forme plurielle latine danari est également utilisée, et serait dérivée du gaélique danair, lui-même issu du norrois danir, servant à désigner ces mêmes Danois.

Le terme contemporain viking n’est employé nulle part dans le texte car il n’apparait dans les sagas médiévales que tardivement et son sens fait débat.

En vieil anglais, wicing est le terme pour pirate.

En vieux norois, vikingr pouvait désigner le fait de partir en expédition pour un pillage. L’étymologie est vaste et les hommes du nord ne se désignaient probablement pas eux-mêmes par ce dernier terme.

Enfin, il est utile de donner quelques informations sur les termes suivants.

Mac est un préfixe gaélique, dont la forme picte serait maqq, provenant entre autres de la forme protoceltique makwos signifiant fils. Mac, maqq ou mc, et les formes moins répandues m’ et mcc, sont traduits par fils ou descendant de[1] lorsqu’associés à un patronyme. Chez les Pictes, ce préfixe serait apparu avec la gaélicisation graduelle de la culture picte.

La forme nic signifie fille de, et est l’abréviation du gaélique nighean-mhic. Elle est employée par les femmes non mariées, ou ayant conservé leurs noms de jeunes filles après le mariage.

Du parler picte, il reste peu de matériel linguistique. Plusieurs monolithes découverts en Écosse montrent des inscriptions oghamiques désignant des lieux et personnes. Des témoignages comme celui de Bede le Vénérable attestent de la particularité de cette langue, dont il ne reste presque rien hormis des listes de noms et toponymes souvent déformés par gaélicisation.

Pour les besoins du récit, il aura donc fallu combiner le peu de vocabulaire picte connu à des sources de gaélique irlandais et écossais, ou de norne des îles Shetland et Orcades.

Dans le texte, les Pictes de Cait ont déjà subi l’influence des Gaëls, sans être assimilés à ce peuple.

Au sud de la province de Cait existait réellement un royaume gaël, englobant le nord-est de l’Irlande, ainsi que l’ouest de l’Écosse, mais non la côte de Cait. Ce royaume, connu sous le nom de Dál Riata, fondé vers le Ve siècle, s’effondre en 843 suite à une terrible défaite du roi Picte Cinead contre les vikings.

Après cette date, les Pictes se confondent aux Gaëls pour former le royaume d’Alba.

Ce dernier terme n’est jamais employé dans le texte. Il est plutôt fait référence à l’Albion, soit l’île britannique pour les Grecs et Romains de l’Antiquité (Pythéas, Pline l’Ancien). Les origines de l’appellation sont variées.

Dans la mythologie grecque, le géant Albion, fils de Poséidon, aida son frère Iberius à protéger l’Irlande. Des légendes médiévales mentionnent elles aussi ces géants, enfantés par la princesse grecque Albine et ses sœurs, échouées en Grande-Bretagne. Celles-ci se seraient accouplées avec des esprits malins pour les engendrer.

Les Gaëls du récit sont le peuple christianisé du Dál Riata, venu de l’Ulster et plus particulièrement de Glenarm. La diffusion du christianisme celtique fut rendue possible par l’édification de monastères comme celui d’Iona en Écosse, et l’évangélisation portée par des missionnaires comme Palladius et Colomba. Les missions n’étaient vraisemblablement pas armées, contrairement à ce qui apparaît dans le texte.

Les Pictes commencèrent à se christianiser vers le Ve siècle, mais semblent ensuite être revenus sur cette position, selon les dires de Saint Patrick dans Epistola ad milites Coroticus, partie II : « Comme nos ennemis, ils vivent dans la mort, alliés des Scots et des Pictes apostats. » La conversion du peuple Picte ne semble avoir été totale que vers le VIIIe siècle.

Le récit se situe donc avant la fin de cette période puisque les Pictes refusent la doctrine chrétienne dans la saga. Plus précisément, l’histoire se déroulerait avant 843, date d’une alliance entre le Dál Riata et les Pictes pour lutter contre les invasions vikings. Les situations relatées dans le texte suggèrent cette alliance future, qui mènera malheureusement à la défaite, mais permettra la fondation du royaume d’Alba.

Toute erreur historique ne serait que du fait de l’auteur, pour des besoins d’écriture.

[1] « Mac, le fils ou descendant de ; comme Cormac MacAirt, “Cormas fils d’Art” ; MacDonnell, “les descendants de Donall” » – John O’Hart, Irish Pedigrees, Genealogical Publishing Co. Inc.


Texte publié par GJBlake, 4 janvier 2023 à 10h45
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