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Varya

– C’est une surprise, déclare Jonas en me passant un bandeau sur les yeux.

Je me demande ce qu’il me réserve. Bien que réticente, j’accepte de jouer le jeu.

Sa main s’empare de la mienne alors qu’il me guide à travers l’appartement. Aveugle, je le suis jusqu’au moment, où je me cogne le mollet dans un truc qui traîne sur le passage.

– Aïe !

Il s’arrête.

– T’as pas vu la caisse ?

Est-ce que je dois rire ou pleurer ? En tout cas, son ton railleur me tape sur le système.

– Je ne vois rien ! Guide-moi, au lieu de rigoler !

J’entends ses pas alors qu’il s’approche. Son visage vient se coller au mien. Il dépose un baiser sur ma tempe en riant.

– Tu es bien autoritaire !

J’ignore si c’est le cas, mais je préférais éviter de me cogner dans tout ce qui traîne dans le passage.

À nouveau, il m’embrasse.

– C’est le bisou qui guérit.

J’avais pas le souvenir de m’être assommée. Passablement énervée, je reste muette et garde un visage fermé. Cela n’arrête pas Jonas, qui m’entraîne derrière lui. Il ouvre une porte et m’attire dans la chambre.

– Allonge-toi sur le lit, me propose-t-il.

Plus facile à dire qu’à faire… J’avance à tâtons. C’est la dernière fois que j’accepte une surprise de mon copain. J’arrive tout de même à bon port. Sur la couette, j’attends la suite. Jonas se glisse à mon côté.

– Alors ?

Ses lèvres viennent trouver les miennes pour un baiser doux.

– J’ai pensé que ça serait marrant de faire l’amour avec bandeau !

Et à quel moment, il a pensé que c’était une bonne idée de me faire traverser tout l’appartement en aveugle ? J’enrage.

– C’est sur tes yeux que j’aurais dû le mettre le bandeau !

– Non, après je ne pourrais plus voir comment tu es jolie…

Sa main caresse ma joue avec douceur, alors qu’il m’embrasse à nouveau.

Ma colère s’évapore. Parce que c’est aussi ça, Jonas. C’est un idiot, mais un idiot gentil. Le genre qui te dit les plus belles choses de l’univers. Alors, je l’enlace. Mon baiser se fait plus passionner. Je décide de profiter de l’instant présent.