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Clifford

Elle est là, blotti contre moi. Sa tête contre ma chemise. Tout habillé dans ce lit, j’attends. J’attends qu’elle aille mieux. Que les larmes qui coulent sur ses joues n’humidifie plus mes vêtements. Je ne peux retirer sa peine, mais je peux l’aider à l’exprimer.

En silence, je caresse ses cheveux bruns. Il n’y a pas de mots qui sonne assez vrai pour lui dire que je la comprends. Sans doute mieux que personne d’ailleurs.

Je suis là. Je suis présent. Mes bras la serrent contre moi pour la rassurer. Mon corps la réchauffe. Elle n’est pas seule. Elle ne le sera plus jamais.

Au bout d’un moment, Moéna se calme. Je la berce doucement pour l’apaiser. Je ne saurais dire si elle va mieux ou non. Ce qui nous blesse, reste souvent en nous.

Pourtant, elle se redresse. Ses yeux croisent les miens. Voit-elle les points communs qui nous relie ? Ces douleurs qui se cachent en nous, n’attendant qu’un instant pour nous faire chuter.

Avant que j’ouvre la bouche, elle m’embrasse. J’hésite sur la façon de réagir. Lorsqu’elle relève la tête, je lui parle.

– Tu n’es pas obligée…

Je veux qu’elle comprenne que je serais là quoi qu’il se passe.

Elle se laisse glisser contre moi, sans répondre. Sa main caresse ma joue. Je suis bien, je ne peux le nier. Sauf que je ne supporterais pas qu’elle se sente obligée de me remercier de la sorte.

– Avec toi, je suis bien…

Un murmure dans la nuit qui fait battre plus fort mon cœur. Alors que je la serre contre moi, je ferme les yeux.

– Moi aussi, je suis bien avec toi, Moéna.

Immobile, j’attends. Je crois qu’elle s’est endormie contre moi.

Dans le noir, je souris.