Galvanisés par un levé de soleil sabrant les arêtes des versants Est de Bogota, ils décidèrent de partir chevaucher leur « belle » à la découverte de nouvelles contrées andines éloignées. Le cavalier moderne motorisé de Cervantes menait sa monture avec élégance dans les courbes d’asphalte qui prenaient de l’altitude en s’éloignant de la capitale. Elle, accrochée fermement aux hanches de l’étalon au guidon, profitait de la dextérité équilibrée de son Apollon aux cheveux longs pour divaguer et déguster les paysages verdoyants autrefois conquis par des colons. Les deux affamés du bitume avalaient sans compter les kilomètres faisant dorénavant face à un ciel noir tourmenté et menaçant leur rappelant les derniers jours de leur nouvelle vie de pacsés compliquée. Ne fuyant jamais face au danger, à l’instar d’un duo Bebeto – Romario, Salas – Zamorano ou encore Zorro – Bernardo, ils brandissaient leurs ponchos et, le poing toujours levé (car c’est leur philosophie) s’en allaient affronter les giboulées ventées, rythmées par les basses et les stroboscopes d’un orage déchainé. D’un coup de poignet fringuant, aguerri par des années de célibat endurci, Zorro mit les gaz pour échapper à un Zeus jaloux et énervé de ne pas pouvoir sauter la jolie demeurée casquée qui lui filait sous le nez.
L’éclaircie leur laissait entrevoir leur destination finale. Ils apercevaient enfin cette idiotie naturelle qui émerveille systématiquement et bêtement tous les terriens citadins demi-mongoliens, et que les autoproclamés backpackers pseudos anglophones appellent pompeusement « waterfall ». Pour se faufiler jusqu’au pied de cet immense jet d’urine déversé par notre vieille mère nature, et sous lequel ils allaient se glisser, tête levée, bouche bée avec un ridicule sourire niais, il fallait d’abord se coltiner le Sentier InterFessier boueux et escarpé de notre chère planète bleue. Autant faire une randonnée dans la couche d’un retraité ! Afin de ne pas s’attarder dans le shorty parfumé de notre champion olympique au déhanché frénétique anonymiser Y.D. (jeune retraité au slip cependant bien tartiné), les deux aventuriers devaient mener cette épopée d’un pas déterminé pour aller savourer leur douche dorée. Ne ménageant pas leurs efforts, c’est en moins de deux heures que tout était torché et c’est, fiers de leur journée de stagiaires bizutés dans les odeurs d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées qu’ils pouvaient rentrer se coucher en oubliant de se doucher.
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